Combe
Une combe est une vallée creusée au sommet et dans l'axe d'un pli anticlinal. Elle est dominée de chaque côté par des versants escarpés, les crêts. La dépression se forme grâce à l'érosion du toit de l'anticlinal qui se produit dès son émersion marine et le début du plissement. « La fracturation des voûtes anticlinales est à l'origine d'une accélération des processus d'érosion d'origine physique (déchaussement, cryoclastie...) et chimique (dissolution) et responsable du creusement des combes[1] ».
De même que les autres formes typiques du relief jurassien, la combe est un relief structural fréquent dans le Jura mais qui se rencontre aussi ailleurs.
Étymologie
modifierEn linguistique et en toponymie, le terme « combe », issu du gaulois cumba, attesté sous les formes Comps, Cons, Combs, qui signifie « creux » ou « vallée », désigne une dépression de profil intermédiaire, moins encaissée que le creux mais moins vaste que la vallée[2],[3]. Dans les Pyrénées, le mot gascon coume est utilisé pour désigner ce type de vallon[2]. Le mot « combe » a inspiré le patronyme de Lacombe, très fréquent en Aveyron[réf. souhaitée].
Lecture de paysage
modifierLes combes sont fréquemment occupées par des pâturages ou des prés humides, voire des lacs, des cours d'eau temporaires et/ou permanents, des tourbières ou des marais, contrastant avec les plateaux voisins où la circulation superficielle des eaux est moins élevée. En effet, ces cuvettes allongées ont un substrat souvent constitué de roches tendres (argiles, marnes, marno-calcaires, moraine de fond imperméables) démantelés par l'érosion. Les versants très pentus des crêts sont généralement boisés (masquant alors des éboulis) alors que leurs sommets constituent des escarpements rocheux dont le modelé dépend de l'épaisseur relative des couches résistantes et meubles, ainsi que du pendage. Les colluvions qui empâtent le bas des pentes sont responsables de la topographie adoucie des combes. L'érosion, en facilitant le dégagement de larges combes et de nombreuses cluses, est un des facteurs expliquant la concentration des axes de transport au niveau de ces reliefs[4].
Notes et références
modifier- Michel Campy, Jean-Jacques Macaire, Cécile Grosbois, Géologie de la surface. Érosion, transfert et stockage dans les environnements continentaux, Dunod, , p. 9
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 1 : Formations préceltiques, celtiques, romanes, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 193), , 1869 p. (ISBN 978-2-600-02884-4, lire en ligne)., p. 245-247 [lire en ligne].
- Mario Rossi, Les Noms de lieux du Brionnais-Charolais : témoins de l'histoire du peuplement et du paysage, Paris, Publibook, , 579 p. (ISBN 978-2-7483-5072-2, lire en ligne), p. 298.
- Vincent Bichet et Michel Campy, Montagnes du Jura : Géologie et paysages, Néo Éditions, , p. 232-234.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Mathieu (dir.), Le Haut-Jura de crêts en combes : guide des curiosités géologiques, Parc Naturel Régional du Haut-Jura, , 218 p.