Cécile Guilbert
Cécile Guilbert, née en 1963 à Pau, est une essayiste, romancière, journaliste et critique littéraire française.
Naissance | |
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Distinctions |
Prix Médicis essai 2008 |
Langue d’écriture | français |
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Genres |
Essai, roman |
Œuvres principales
- Saint-Simon, ou l'Encre de la subversion
- Pour Guy Debord
- L'Écrivain le plus libre
- Warhol Spirit
Elle est membre du jury du prix Renaudot depuis 2021.
Biographie
modifierElle est née le 29 novembre 1963 à Pau[1]. Titulaire d'une maîtrise en philosophie, elle a suivi les cours de l'Institut d'études politiques de Paris[2] et obtenu son diplôme en 1985. Elle vit une expérience dans divers cabinets ministériels, dans lesquels elle rencontre, dit-elle, la « bassesse du courtisan », préfiguration de son premier essai publié en 1994, Saint-Simon ou L'encre de la subversion[3],[4],[5].
Cet ouvrage, consacré au duc de Saint-Simon, courtisan à la cour de Louis XIV, devait originellement prendre la forme d'un roman, dont le personnage principal aurait été un spécialiste dudit auteur ; mais elle est passée à un autre genre littéraire, celui de l'essai et d’un portrait d’une figure singulière, une approche qui va prédominer dans son œuvre ultérieure[6].
Elle continue, après ce Saint-Simon, avec Guy Debord, dans Pour Guy Debord, où elle s'attache à mettre en lumière le rapport de Debord à l'art[7].
Vient ensuite un essai sur l'écrivain britannique Laurence Sterne, contemporain du XVIIIe siècle, inspirateur de la modernité littéraire, de Diderot à Nabokov en passant par Joyce. Cet essai — titré L'écrivain le plus libre, en référence à la dédicace de Nietzsche aux « esprits les plus libres » dans Humain, trop humain — est à la fois une biographie, une critique et une œuvre fictive, se présentant sous la forme d'une conversation entre le spectre de Sterne et elle, sorte de maïeutique ayant pour finalité de faire comprendre à quel point l’œuvre de Sterne, notamment Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme, est importante dans l'histoire de la littérature[8].
Son quatrième essai, Warhol Spirit, est une réflexion, un « essai d’interprétation amical », pour reprendre la qualification d’Olivier Barrot. Cet essai est consacré à la parole et aux écrits d'Andy Warhol, cherchant à mettre en valeur l'aspect visionnaire de cet artiste dans des domaines aussi divers que l'art, la célébrité, ou encore son intérêt pour la mort[9],[10]. Cet essai lui vaut de remporter le prix Médicis essai en 2008[11].
Elle publie également un roman, Le Musée National, lequel se veut à la fois une satire de l'époque et une déclaration d'amour à l'art. En 2009, elle publie un recueil d'articles écrits pour des journaux et revues depuis 1999 — réunis sous le titre Sans entraves et sans temps morts — et classés dans plusieurs parties formant chacune une cohérence. Y sont aussi bien traités des sujets relatifs à la mode, le goût de certains musées et cafés, des auteurs comme Bret Easton Ellis, Don DeLillo, Jonathan Swift, Bernard Lamarche-Vadel, Sade ou encore Carlo Emilio Gadda, l'« expérience » d'une promenade dans les jardins de Vaux-le-Vicomte ou le sculpteur de Louis XIV Le Bernin[12].
En 2012 paraît Réanimation, un livre qui trouve son origine dans les notes qu'elle a prises à l'occasion d'un épisode douloureux de sa vie. Sous la forme d'un roman, elle y relate la plongée de son mari, Nicolas Guilbert, dans le coma en raison d'une affection rare, l'attente de son retour à la conscience et « l'impuissance de l'un quand l'autre lutte contre la mort »[13],[14],[15].
En 2016, elle participe à l'opération de brand content par laquelle la maison Gallimard s'associe à Dior pour célébrer le sac Lady, objet emblématique de la marque dont elle propose une courte phénoménologie humoristique[16]. En 2017, elle publie Les Républicains, où, imaginant croiser un ancien condisciple de Sciences Po Paris, devenu banquier d’affaires, elle retrace leurs échanges fictifs, et y fait le portrait groupé d’une certaine oligarchie politique[2],[17].
En janvier 2018, elle est cosignataire d'une tribune de 100 femmes parue dans Le Monde « contre le puritanisme » en réaction au mouvement #MeToo. Cette tribune veut défendre la « liberté » des hommes « d’importuner » les femmes et dénoncer toute haine des hommes et de la sexualité. Le texte déclenche une controverse[18],[19].
Œuvres
modifierEssais
modifier- Saint-Simon ou l'encre de la subversion, Paris, Gallimard, , 169 p. (ISBN 978-2-07-073932-5)
- Pour Guy Debord, Paris, Gallimard, , 114 p. (ISBN 978-2-07-074442-8)
- L'Écrivain le plus libre, Paris, Gallimard, , 327 p. (ISBN 978-2-07-077090-8) (sur Laurence Sterne)
- Warhol spirit, Paris, Grasset & Fasquelle, , 277 p. (ISBN 978-2-246-73311-9), prix Médicis Essai
- Sans entraves et sans temps morts, Paris, Gallimard, , 393 p. (ISBN 978-2-07-012262-2)
- La Boîte à Lettres, les plus belles lettres manuscrites de Voltaire à Edith Piaf, Paris, Robert Laffont/France Culture, , 218 p. (ISBN 978-2-221-14626-2)
- Sans entraves et sans temps morts. 2, Paris, Éditions Grasset et Fasquelle, , 388 p. (ISBN 978-2-246-85301-5)
- Ecrits Stupéfiants, drogues & littérature de Homère à Will Self, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquin », , 1401 p. (ISBN 978-2-221-12316-4)
- Roue libre : chroniques, Paris, Flammarion, , 311 p. (ISBN 978-2-08-020745-6), prix de la critique de l'Académie française.
Romans
modifier- Le Musée national, Gallimard, , 200 p. (ISBN 978-2-07-075075-7)
- Réanimation, Paris, Grasset et Fasquelle, , 269 p. (ISBN 978-2-246-74661-4)
- Les Républicains : roman, Paris, Éditions Grasset et Fasquelle, , 251 p. (ISBN 978-2-246-85299-5)
Préfaces
modifier- préface de Jack-Alain Léger, Le siècle des ténèbres; Le roman; Jacob Jacobi, Paris, Denoël, , 876 p. (ISBN 2-207-25767-3)
- préface de 50 lettres du marquis de Sade à sa femme, Paris, Flammarion, , 255 p. (ISBN 978-2-08-122891-7) (avec Pierre Leroy)
- préface de Vladimir Nabokov (trad. de l'anglais), Littératures, Paris, Robert Laffont, collection « Bouquins », , 1211 p. (ISBN 978-2-221-11327-1)
- préface de Nicolas Guilbert, Animaux & cie, Paris, Grasset, , 256 p. (ISBN 978-2-246-78325-1 et 2-246-78325-9)
- préface d'Édith Piaf, Mon amour bleu, Paris, Grasset, , 224 p. (ISBN 978-2-246-78501-9 et 2-246-78501-4)
- préface de Nicolas Guilbert, Animonuments : un voyage sentimental à travers la France, Paris, Éditions des Cendres, , 112 p. (ISBN 978-2-86742-180-8)
- préface de Sacher-Masoch (trad. de l'allemand), Œuvres maîtresses, Paris, Robert Laffont, , 833 p. (ISBN 978-2-221-13989-9)
- préface de Louis-Charles Fougeret de Monbron, Le Cosmopolite ou le citoyen du monde, Paris, Petite Bibliothèque Payot, , 125 p. (ISBN 978-2-7436-2680-8)
- préface et postface de Nicolas Guilbert, Paris Paradis, journal photographique, Paris, Flammarion, , 327 p. (ISBN 978-2-08-137082-1)
- préface de Bret Easton Ellis (trad. de l'anglais), Œuvres Complètes, vol. 1, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , XLII-1041 p. (ISBN 978-2-221-15788-6)
- préface d'Éric Dussert, Cachées par la forêt, 138 femmes de lettres oubliées, Paris, La Table Ronde, , 574 p. (ISBN 978-2-7103-7714-6)
- préface de Walter Rheiner, Cocaïne, Paris, Rivages, coll. « Petite Bibliothèque » (no 947), , 86 p. (ISBN 978-2-7436-4915-9)
- préface de Nicolas Guilbert, Voir & Regard l'Art, Herscher, 2021
Notes et références
modifier- BNF 12430740
- son nom est Cécile Pierre et elle est diplômée de Sciences-Po en 1985 Jérôme Garcin, « Cécile Guilbert démaquille "les Républicains" », L’Obs, (lire en ligne)
- Annuaire 2019, Sciences Po Alumni.
- (en) « Quand Saint-Simon cognait sur Versailles - Philippe Sollers/Pileface », sur www.pileface.com (consulté le ).
- Poisson, Georges, « Cécile Guilbert, Saint-Simon ou l'encre de la subversion, 1994 », Cahiers Saint-Simon, vol. 23, no 1, (lire en ligne, consulté le ).
- « Cécile Guilbert », sur Le Figaroscope
- Michèle Bernstein, « Deux et deux.Cécile Guilbert, Pour Guy Debord », Libération, (lire en ligne)
- « Cécile Guilbert : biographie, actualités et émissions France Culture », sur France Culture (consulté le ).
- Olivier Barrot, « Un livre, un jour (vidéo) : Cécile Guilbert : Warhol spirit », France 3, (lire en ligne).
- (en) « Amours féériques par Cécile Guilbert - Philippe Sollers/Pileface », sur pileface.com (consulté le ).
- Philippe Chevilley, « Médicis : beau tiercé », Les Échos, (lire en ligne).
- Lucette Finas, « « Sait-on ce que c'est qu'écrire ? » », Critique, no 755, , p. 372–381 (ISSN 0011-1600, lire en ligne, consulté le )
- Pascal André, « Entre deux rives », Dimanche Express, vol. 2013, no 3, , p. 10
- Lydie Salvayre, « Coma tonique. "Réanimation", de Cécile Guilbert », Le Monde, (lire en ligne)
- Marc Lambron, « Cécile Guilbert et le gisant », Le Point, (lire en ligne)
- Lise Wajeman, « «Lady»: des écrivains pris la main dans le sac », Mediapart, (lire en ligne)
- « Les lettres républicaines de Cécile Guilbert », France Inter, (lire en ligne)
- Katia Fache-Cadoret, « Un collectif de 100 femmes dont Catherine Deneuve dénonce un puritanisme avec l'affaire Weinstein », Marie Claire, (lire en ligne)
- (de) Stefan Simons, « Sexismusdebatte in Frankreich: #moiaussi », Der Spiegel, (lire en ligne)
Liens externes
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- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :