Avenue Frochot
L'avenue Frochot est une voie privée du 9e arrondissement de Paris, en France.
9e arrt Avenue Frochot
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Situation | |||
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Arrondissement | 9e | ||
Quartier | Saint-Georges | ||
Début | 26, rue Victor-Massé | ||
Fin | 3, place Pigalle | ||
Morphologie | |||
Longueur | 118 m | ||
Largeur | 6,5 m | ||
Géocodification | |||
Ville de Paris | 3878 | ||
DGI | 3870 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 9e arrondissement de Paris
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Situation et accès
modifierL'avenue Frochot est une voie privée située dans le 9e arrondissement de Paris (France). Elle débute au 26, rue Victor-Massé (place Gabriel Kaspereit) et se termine au 3, place Pigalle.
Elle est desservie par les lignes 2 et 12 à la station Pigalle.
Origine du nom
modifierElle porte le nom du préfet de la Seine Nicolas Frochot (1761-1828), que Napoléon Ier chargea d'acheter des terrains hors des limites du Paris de l'époque et qu'il fit transformer en quatre cimetières : le cimetière du Père-Lachaise, le cimetière de Montmartre, le cimetière du Montparnasse et le cimetière de Passy.
Historique
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L'avenue Frochot est une voie privée dont l'entrée rue Pigalle est fermée par une grille, celle sur la place Pigalle ayant été condamnée. C'est un îlot de calme, fermé à la circulation dans un quartier très animé. Les belles demeures du XIXe siècle noyées dans la verdure ont attiré les artistes[1],[2].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
modifier- No 1 : maison de style néogothique construite dans les années 1820-1830. L'écrivain Ponson du Terrail (1829-1871) y a habité. Le compositeur Victor Massé y est trouvé mort en 1884[3], de même que, un siècle plus tard, le critique littéraire Matthieu Galey (1986). La chanteuse Sylvie Vartan en a été la propriétaire dans les années 1980, sans jamais y habiter. Selon la légende, cette maison serait hantée par le fantôme d’une servante battue à mort dans les escaliers, à coups de tisonnier, au XIXe siècle. Cette légende serait, indirectement, à l'origine de l'érection de la grille de l'avenue, destinée à protéger les résidents de l'afflux de curieux[4].
- No 2 : à gauche de l'entrée donnant sur la place Gabriel-Kaspereit se trouve un grand vitrail de style Art déco à motifs marins inspirés de Hokusai, classé au patrimoine français et qui date des années 1920[5].
- No 3 : la cantatrice Régine Crespin (1927-2007) y demeure de 1959 à 2007[3],[6].
- No 4 : Apollonie Sabatier, dite La Présidente vivait à cette adresse, ainsi que Théophile Gautier, Charles Baudelaire et le peintre Joseph Ferdinand Boissard de Boisdenier (1813-1866)[7],[8]. En 1888, le peintre graveur Henri Guérard y est domicilié avec sa seconde épouse Jeanne Gonzalès, sœur de sa première épouse Eva Gonzalès. Il y meurt en 1897[9]. Le cinéaste Jean Renoir ainsi que ses frères Claude et Pierre, son fils Paul y résidèrent. Le cinéaste y reçut des acteurs tels que Jean Gabin, Marlène Dietrich, Laurel et Hardy[3].
- No 6 : le peintre Henri Guinier (1867-1927) avait son atelier à cette adresse[10]. Le guitariste Django Reinhardt y habita[11].
- No 7 : Alexandre Dumas y résida de 1847 à 1852. Le cinéaste Jean Renoir y habita aussi. Ce fut également le domicile du violoniste et chef d'orchestre Charles Lamoureux[3].
- No 8 : domicile du dramaturge Eugène Brieux[11].
- No 13 : le peintre Paul Merwart y avait son atelier[11].
- Nos 14 et 15 : atelier du peintre Théodore Chassériau, jouxtant celui de Gustave Moreau et Charles-François Daubigny qui y travailla de 1881 à 1884. Le peintre Toulouse-Lautrec loue l'atelier de Daubigny et y demeure en 1898. Il y meurt trois ans plus tard en 1901[11],[12]. Chassériau y meurt en 1857. Dans ce même bâtiment, le peintre belge Alfred Stevens habite de 1883 à 1893. Au no 15 se trouvait l'Académie Frochot qui devient celle de Jean Metzinger (1883-1956) pour y recevoir les élèves féminines ; elle fut transformée après 1952 en École normale de dessin[13].
- No 16 : domicile du chanteur Patrick Hernandez qui y écrivit Born to Be Alive en 1974-1975[11].
- No 26 : le peintre orientaliste Théodore Chassériau (1819-1856) y eut son atelier[11].
- No 28 : le peintre Jules Dupré (1811-1889) eut un atelier à cette adresse en 1839, à l'époque où elle s'appelait « rue Bréda[14] ».
Cinéma
modifierUne séquence du film Neuilly sa mère ! y a été tournée[15].
Certaines scènes de Les Quatre Cents Coups (François Truffaut, 1959) y ont été tournées (les scènes de l'extérieur de chez René, l'ami d'Antoine Doinel)[16].
Galerie
modifier-
Au no 2, un grand vitrail Art déco classé au patrimoine français.
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L'avenue Frochot est une voie privée.
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Le célèbre guitariste manouche Django Reinhardt vécut au no 6.
Références
modifier- Jacques Garance et Maud Ratton, Paris méconnu, Éditions Jonglez, 2007, 384 p. (ISBN 978-2915-807165).
- Bruno Centorame, Villas, hameaux et cités de Paris, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, , 274 p. (ISBN 2-905118-97-0), « Avenue Frochot », p. 106-111.
- Bruno Centorame, Avenue Frochot dans Villas, hameaux et cités de Paris, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, , 274 p. (ISBN 2-905118-97-0), p. 109.
- Emma Forton, « Ces lieux hantés d’Île-de-France : à Paris, le fantôme d’une servante rôde au numéro un de l’avenue Frochot », Le Parisien, 14 août 2023.
- Agnès Chauvin, « Un ancien cercle de jeu », La Protection du patrimoine en Île-de-France au XXIe siècle (2000-2016), , p. 134-135, 139.
- 2024 DAC 303 Apposition d’une plaque commémorative en hommage à Régine Crespin au 3, avenue Frochot à Paris 9e.
- Ce dernier y tenait portes ouvertes. Là, elle fit connaissance de tout un peuple d'artistes. Sa première rencontre en 1851 avec Baudelaire eut pour témoins le maître de maison ainsi que Gautier et le sculpteur Jean-Jacques Feuchère. Gautier a décrit dans sa préface à la première édition posthume des Œuvres de Baudelaire, ce premier contact mémorable. Baudelaire vouera longtemps à cette jeune femme ravissante une passion secrète, la considérant comme « son ange gardien ». Elle fut l’une des trois femmes (avec Jeanne Duval et Marie Daubrun) qui lui inspirèrent certains de ses poèmes. On peut distinguer un cycle « Madame Sabatier », au sein du recueil Les Fleurs du mal, notamment les poèmes Que diras-tu ce soir ?, Harmonie du soir, Hymne, À une Madone, Tout entière, Confession, Le Flambeau vivant, Réversibilité, L’Aube spirituelle. Ils devinrent amants le , mais le poète se désintéressa peu à peu d'elle et cessa de la voir vers 1862 (source : baudelaire.litteratura.com). Durant les décennies 1840 et 1850, elle est l'égérie des artistes et poètes modernes sous le surnom de « la Présidente ». Elle tenait salon sur invitation à cette adresse. Alfred Mosselman lui suggéra de recevoir sans invitation le cercle d'amis chaque dimanche. Ces réunions devenant institutionnalisées, il fut décidé, par jeu, qu'elle en serait la présidente. Tous ses admirateurs et soupirants de la surnommer « la Présidente » désormais : Maxime du Camp, Alexandre Dumas père, Ernest Feydeau, Gustave Flaubert, Théophile Gautier, Edmond de Goncourt, Arsène Houssaye, Alfred de Musset, Gérard de Nerval ; les peintres Ernest Meissonnier, Charles Jalabert, Gustave Ricard ; les sculpteurs Auguste Préault et Auguste Clesinger, et puisqu'elle avait appris le chant dès son jeune âge, les musiciens comme Ernest Reyer ou Hector Berlioz. Quant à Meissonier, Ricard, Vincent Vidal, et Jalabert, entre autres, ils firent son portrait en buste ou en pied. Flaubert et Gautier ont écrit des articles sur elle. En 1850, Théophile Gautier lui consacre sa Lettre à la Présidente.
- Dictionnaire des œuvres érotiques, Paris, Éditions Robert Laffont, collection « Bouquins », 2001 (ISBN 2-221-09318-6).
- Blandine Bouret, « Mémoires des lieux. Les ateliers du bas-Montmartre. II : autour de la place Pigalle », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 22, 1er juin 2001, p. 44-46.
- André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Roissy-en-Brie, Éditions A. Roussard, 1999, 640 p. (ISBN 978-2951360105), p. 292.
- Bruno Centorame, Avenue Frochot dans Villas, hameaux et cités de Paris, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, , 274 p. (ISBN 2-905118-97-0), p. 110.
- Blandine Bouret, op. cit.
- Blandine Bouret, « Mémoires des lieux : les ateliers du bas-Montmartre - II, autour de la place Pigalle », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 22, 1er juin 2001, p. 44-46.
- André Roussard, Dictionnaire des peintres de Montmartre, p. 216.
- Neuilly sa mère!, sur IMDB.
- « Que reste-t-il du Paris des “Les 400 coups” ? L’ami d'enfance de Truffaut nous raconte », sur Télérama (consulté le )