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Airial

histoire des Landes

L'airial est un terrain couvert de pelouse et planté de quelques chênes pédonculés ou de pins parasols, jadis au-devant de la plupart des habitations des Landes de Gascogne situées hors des bourgs. Il permet jusqu'au début du XXe siècle de faire vivre plusieurs familles sur une seule aire de vie[1].

Maison de l'airial à Bias

Étymologie

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Airial (masculin) est un terme francisé issu du gascon airiau[2] ou ayrial[3] ou encore éyriau[1]. Il est exclusif des Landes. Son étymologie latine est area, « aire »; occitan : airal, « aire », « espace vacant », « terrain autour d'une maison »[4]. Une interprétation fantaisiste fait dériver le terme du grec aer : « air », au prétexte que l’airial favoriserait la circulation de l’air entre étables et tas de fumier[3],[5].

Le géographe Paul Fénelon donne comme deuxième sens au terme celui de « léger fermage versé en espèces par les métayers des Landes en plus des redevances en nature[3] ».

À l'époque médiévale, on trouve aussi le terme ayral dans l'organisation des bastides du Sud-Ouest. L'ayral désignait le terrain à bâtir alloué à chaque nouvel habitant en complément des terrains agricoles : les cazals ou "cazalères", jardins qui se trouvaient sur la deuxième couronne en partant du centre de la bastide, contigus aux ayrals et les "arpents" terrains à cultiver extra muros.

Présentation

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Le paysage de l’airial tranche avec celui de la forêt des Landes : les pins cèdent la place à un vaste espace de pelouse ouvert sur lequel se dressent quelques chênes, souvent centenaires, une clairière au cœur du massif forestier, regroupant quelques maisons et leurs dépendances (grange, bergerie, poulailler…). Les airiaux d’un même village constituent ce que l'on appelle le « quartier », petit hameau ou lieu-dit isolé et à l'écart du bourg.

L’airial est jusqu’au début du XXe siècle la terre communautaire de ces « quartiers », autour de laquelle s’organisent les oustaus (maisons landaises) des différentes familles de la communauté (maison du maître, des métayers, du meunier), leurs multiples dépendances, (porcheries, granges, bergeries, hangars à charrettes), four, puits (à balancier ou à crochet), poulaillers haut perchés pour maintenir les bêtes à l’abri des prédateurs et le tas de fumier. Planté de feuillus (chênes tauzins, châtaigniers, arbres fruitiers) et parfois d’un pin parasol symbolisant la propriété, il est ouvert à la circulation des hommes mais aussi des animaux de la ferme qui le fertilisent : les vaches qui y paissent tandis que les volailles, pintades et dindons y circulent en liberté.

Du fait de sa position, l’airial est le centre des opérations communautaires : « tuaille » du cochon, cuisine du boudin, des tripes, travaux autour de la machine à vapeur et de la batteuse des dépiquages, festivités autour du feu de la Saint-Jean[6].

Du temps de la lande dénudée, il pouvait être perçu comme un îlot de boisement sur zone drainée au milieu de la lande marécageuse et désertique. C’est en raison de cette situation favorisée que s’y installent de petites communautés, développant un mode de subsistance fondé sur le système agro-pastoral. Les champs, bordés de crastes, s’ordonnent autour de l’airial : ils sont cultivés sur des terres sableuses naturellement drainées (landes sèches) et fertilisées par le fumier des brebis landaises qui se nourrissaient de la végétation environnante (voir pastoralisme). Ce modèle agricole commence à péricliter avec la loi du 19 juin 1857, qui favorise la plantation systématique des landes communales en pins maritimes, pour disparaître au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.


Références

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  1. a et b Contes populaires de la Grande-Lande, Première série, Félix Arnaudin, p. 148, 1977.
  2. Jean-Jacques et Bénédicte Fénié, Dictionnaire des Landes, Éditions Sud Ouest, , 349 p. (ISBN 978-2-87901-958-1).
  3. a b et c Paul Fénelon, Vocabulaire de géographie agraire, Imprimerie Louis-Jean, 1970, 692 p., p. 27 : « AIRIAL ou AYRIAL, s. m. Espace vide et plat entre les bâtiments d'une ferme et destiné à la fois à dépiquer les céréales et à favoriser la circulation de l'air autour des étables et des tas de fumier, au prétexte que l’airial favoriserait la circulation de l’air entre étables et tas de fumier ; de là son étymologie, dérivée peut-être, comme aérien, du mot grec et latin aer, « air ». Léger fermage versé en espèces par les métayers des Landes en plus des redevances en nature ».
  4. Louis Alibert, Dictionnaire occitan-français, nouvelle édition, Toulouse, Institut d'études occitanes, 1977, pp. 87-88.
  5. Charles Daney, Dictionnaire de la Lande française, Éditions Loubatières, 1992, 347 p.
  6. L’Almanach du Landais 2008, Éditions CPE.

Voir aussi

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Lien externe

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