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Aide aux victimes des dérives de mouvements religieux en Europe et à leurs familles

association
(Redirigé depuis AVREF)

L’AVREF, ou Aide aux victimes des dérives de mouvements religieux en Europe et à leurs familles, est une association dont l'objectif est selon ses statuts de « prévenir, d’informer, d’aider et de réconforter toute personne ou son entourage, victime, directe ou collatérale, de dérives émanant de mouvements ou communautés diverses, à caractère philosophique ou religieux, notamment catholiques »

Aide aux victimes des dérives de mouvements religieux en Europe et à leurs familles
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
AVREFVoir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique
Association déclaréeVoir et modifier les données sur Wikidata
Objet social
Prévenir, informer, aider et réconforter toute personne ou son entourage, victime directe ou collatérale, de dérives émanant de mouvements ou communautés diverses, à caractère philosophique ou religieux notamment catholique ; lutter, faire cesser et réprimer les dérives des dits mouvements en France, en Europe et dans le monde, en agissant auprès de toutes autorités qu'elles soient de tutelle ou judiciaires.Voir et modifier les données sur Wikidata
Domaine d'activité
Siège
Pays
Organisation
Président
Séamus Browne
Site web
Identifiants
RNA
SIREN
OpenCorporates

En pratique, l'AVREF s'est plus particulièrement spécialisée dans la lutte contre les dérives sectaires et les abus sexuels au sein de l'Église catholique.

L'AVREF compte aux côtés de l'Unadfi et du CCMM parmi les trois principales associations œuvrant en faveur les victimes de dérives sectaires.

Historique

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En novembre 1998, des parents de membres de communautés catholiques, en particulier les sœurs mariales d'Israël et la Communauté Saint-Jean, se regroupent, partageant la même inquiétude sur le sort de leurs enfants exposés à des dérives sectaires[1]. Ils se constituent dans l'« Association vie religieuse et familles », dont l'acronyme est l'AVREF[2],[3], avec pour objet de :

  • établir les liens d'entraide entre les familles ;
  • conseiller et soutenir les familles qui s'adressent à elles ;
  • informer les autorités ecclésiales des problèmes qui pourraient exister dans les relations entre des communautés et des familles ;
  • chercher à améliorer ces relations, chaque fois que cela est nécessaire, par un travail de réflexion mené avec les autorités, les responsables de communautés et toute personne susceptible de contribuer à cette amélioration.

Les premiers débuts sont décevants. Les évêques contactés par l'association ne donnent pas suite à ses demandes ou même s'abstiennent de répondre. Plusieurs courriers sont envoyés à partir de mars 1999 à Raymond Séguy, évêque d'Autun dont dépend canoniquement la Communauté Saint-Jean. Ce dernier répond avec impatience aux fondateurs de l'AVREF : « Je ne vais tout de même pas passer mon temps à répondre à votre manie épistolaire concernant une affaire qui ne me concerne qu’indirectement »[4]

En novembre 2000, l'association envoie une lettre à l'ensemble des évêques de France sur les abus de pouvoir de certains fondateurs qui reste sans effet[5]. La parution en février dans La Vie de l'enquête de Laurent Grzybowski, assisté de Jean Mercier et de Bernadette Sauvaget « Des gourous dans les couvents »[6] connaît un grand retentissement en attirant l'attention du public sur les dérives sectaires de cing communautés religieuses catholiques. L'article d'une dizaine de pages est largement basé sur la documentation de l'AVREF, de même que celui de Xavier Ternisien dans Le Monde[7],[8].

Sous la pression de ces articles de presse et des débats autour du projet de la loi About-Picart, la Conférence des évêques de France met en place en 2002 le Service Accueil Médiation (SAM) destiné à une action de conciliation entre les parents et anciens membres et les communautés mises en cause. Malgré les dossiers que lui transmet l'AVREF, notamment sur la Communauté Saint-Jean, l'association est tenue à l'écart par l'épiscopat qui ne souhaite pas traiter d'égal à égal avec les associations, comme l'UNADFI et l'AVREF et s'oppose à leur participation comme membres du SAM[9]. Cependant les plaintes recueillies et transmises par l'AVREF aboutissent en octobre 2004 à la nomination par la Congrégation pour les religieux d'un assistant pour la Communauté Saint-Jean[10]. Le retrait en 2005 par le cardinal Philippe Barbarin de la reconnaissance canonique accordée aux sœurs mariales d'Israël doit également beaucoup à la mobilisation constante de l'AVREF[11]. L'AVREF rencontre en revanche des difficultés à faire entendre sa voix dans l'opinion, faute de relais médiatiques[12].

De 1998 à 2013, l'AVREF reçoit près de deux mille signalements. Lorsque les témoignages lui semblent concordants et probants, l’association informe la Miviludes et les autorités ecclésiales[13].

En 2013, l'AVREF fait évoluer son intitulé et devient « Aide aux victimes de dérives dans les mouvements religieux en Europe et à leurs familles ». En même temps, elle élargit ses objectifs statutaires : « alerte des autorités administratives, étatiques et ecclésiales et, le cas échéant, les médias, au sujet d'abus de faiblesse et/ou d'atteintes à la dignité de la personne humaine ou à ses droits fondamentaux » et « coordination active avec les associations et mouvements poursuivant des objectifs similaires, en France et à l'international ».

L'AVREF entretient des liens avec d'autres associations et institutions s'occupant de dérives sectaires[14]. Ses activités concernent les abus touchant le monde catholique[15], et aussi sa périphérie avec la publication en 2016 d’un « livre noir » évoquant des questions de pédophilie au sein de la Fraternité St-Pie X[16].

Dirigeants de l'AVREF

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L'AVREF créée en 1998 est dirigée dans un premier temps par Daniel et Françoise Poujade, dont la fille était victime à l'époque d'abus au sein de la communauté Saint-Jean[17].

D' à , Laurence Poujade, fille du couple fondateur, leur succède[18].

De à mai 2024, l'AVREF est dirigée par Aymeri Suarez-Pazos, ancien membre de l'Opus Dei[19], qui était jusqu'alors vice-président de l'association. Il fait partie, avec l'universitaire Yves Hamant, des trois initiateurs de « l'Appel de Lourdes »[20],[21] en contre les dérives sectaires dans l'Église catholique[22],[23].

Le 24 mai 2024, le bureau de l'association élit comme président Séamus Browne[24].

Activités de l'AVREF

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Recueil de témoignages : l'AVREF a recueilli, depuis sa création, de très nombreux témoignages auprès de personnes se disant victimes des agissements de certaines communautés religieuses catholiques, ces personnes étant soit des membres de ces communautés, soit des parents de membres. Plusieurs témoignages de victimes sont en ligne sur le site Internet de l'AVREF.

Publication de dossiers et de "livres noirs" : l'AVREF a publié plusieurs études détaillées sur certaines communautés religieuses catholiques, notamment la communauté Saint-Jean, la famille monastique de Bethléem, les Travailleuses missionnaires, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X.

Alerte des autorités religieuses catholiques : l'AVREF se veut être un lanceur d'alerte auprès des autorités ecclésiastiques tout comme des autorités administratives.

Organisation de journées annuelles d'études : depuis sa création l'AVREF organise régulièrement des journées annuelles d'études et d'échanges sur les problèmes du sectarisme dans le monde religieux[25]. Elle déclare faire un constat sombre de la situation d'anciens adeptes de communautés catholiques pour diverses raisons :

  • santé abîmée ;
  • troubles psychiques, tentations suicidaires, emprises tenaces ;
  • absence de moyens de subsistance.

Publications

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L'AVREF a publié des dossiers et livres noirs présentant des témoignages relatifs à des communautés désignées :

Notes et références

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  1. Cavalin 2023, p. 110.
  2. « L'Église se dote d'un service pour lutter contre les "dérives sectaires" », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Enquête sur des dérives sectaires au sein de l'Église catholique », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Cavalin 2023, p. 112.
  5. Cavalin 2023, p. 113.
  6. Laurent Grzybowski, « Des gourous dans les couvents », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Xavier Ternisien, « Enquête sur des dérives sectaires au sein de l'Eglise catholique », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. Cavalin 2023, p. 115.
  9. Cavalin 2023, p. 118-121, 124-125.
  10. Cavalin 2023, p. 123-124.
  11. Cavalin 2023, p. 124.
  12. Cavalin 2023, p. 125.
  13. L'Avref sur le site de l'Unadfi, source : Le Pèlerin, janvier-février 2013.
  14. « Demander de l’aide », sur unadfi.org, Unadfi.
  15. « Le difficile combat contre les dérives sectaires dans l'Église », sur religions.blogs.ouest-france.fr (consulté le ).
  16. a et b « Pédophilie dans l'Église : le livre noir des traditionalistes », sur mediapart.fr, Mediapart, .
  17. Dominique Fonlupt, « À Paris le 22 octobre 2022 : « Relever la victime » », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Laurence Poujade, présidente de l'association Sentinelle », sur youtube.com, .
  19. « Aymeri Suarez-Pazos, nouveau président de l'Avref (complément) », La Croix,‎ (lire en ligne).
  20. « Combattre les dérives sectaires dans l’Église », sur unadfi.org, Unadfi, .
  21. Jean-Pierre Denis, « Yves Hamant : "Je ne crois pas que les choses aient beaucoup changé" », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. Céline Hoyeau, « Les victimes des dérives sectaires dans l’Église se disent “enfin entendues“ », La Croix,‎ (lire en ligne).
  23. « L’Église de France reconnaît des dérives sectaires en son sein », sur unadfi.org, Unadfi, .
  24. « Qui sommes nous ? », sur AVREF.FR 2023-11-30 17H30 (consulté le )
  25. Céline Hoyeau, « Guérir de dérives sectaires », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  26. « Témoignages concernant la communauté Bethléem », sur avref.fr, .
  27. l'AVREF, L'Ombre de l'Aigle, le livre noir de la Communauté Saint-Jean, (lire en ligne)
  28. « Le livre noir de fraternité sacerdotale Saint-Pie-X », sur avref.fr, .
  29. Nicolas Senèze, « La fraternité Saint-Pie-X mise en cause pour sa gestion des abus sexuels », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. AVREF, Un cheval de Troie. Le Livre Noir de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, (lire en ligne)
  31. « Eau vive et espérances taries », sur avref.fr, .
  32. « Travailleuses missionnaires “tout le monde en parle“ », sur golias-news.fr, Golias, .
  33. « Eau vive et espérances taries, supplément, octobre 2014 », sur avref.fr, .
  34. « L'association des travailleuses missionnaires mise en examen pour travail illégal », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  35. Claire Lesegretain, « À Épinal, les Travailleuses missionnaires mises en examen », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  36. Delphine Tanguy, « Marseille : enquête au restaurant de Notre-Dame-la-Garde », La Provence,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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Tangi Cavalin, « La reformulation de la question des sectes et la naissance de l’AVREF », dans L'affaire : Les dominicains face au scandale des frères Philippe, Éditions du Cerf, , 766 p. (ISBN 9782204153539), p. 110-125

Article connexe

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