811
année
L'année 811 est une année commune qui commence un mercredi.
Événements
modifier- 13 avril : Charlemagne célèbre Pâques à Aix-la-Chapelle et y tient une assemblée générale[1].
- L'empereur convoque tous les comtes, les évêques et les abbés de l’empire à Aix pour l’assemblée annuelle et les soumet à un interrogatoire sur leur conduite[2].
- Charlemagne dépêche des ambassadeurs à l'empereur byzantin Nicéphore Ier pour lui confirmer la paix[1].
- Charlemagne envoie quatre armées qui opèrent sur l’Elbe, le Danube, l’Èbre et en Bretagne. Chacune comprend de 6 à 10 000 fantassins et de 2 500 à 3 000 cavaliers dont 800 cuirassés. Leur faiblesse numérique, due aux difficultés du ravitaillement, explique que Charlemagne ait recouru au massacre et à la terreur pour s’assurer la victoire.
- Printemps : un traité de paix est signé entre le Danemark et l'Empire franc qui confirme la frontière sud du Danemark sur l’Eider[3].
- Printemps-été :
- Reconstruction de la forteresse de Hambourg entre Elbe et Alster, détruite par les Wiltzes en 810. Construction d'une église[4]. Le christianisme pénètre jusqu'à l'Elbe.
- Prise de Tortosa par les armées franques de Louis le Pieux[5].
- Expédition de Guy, comte de Nantes, préfet de la Marche de Bretagne, contre les Bretons révoltés[6]. La Bretagne reste indépendante, avec ses chefs locaux et son organisation ecclésiastique particulière.
- Attaques de Vikings en Irlande. Elles sont repoussées dans plusieurs endroits[7].
- 14 juin, Aix-la-Chapelle : à la suite d'un conflit entre les métropolitains Maxence d'Aquilée et Arn de Salzbourg, Charlemagne dans un jugement fixe la Drave comme frontière en Carantanie entre le patriarcat d’Aquilée et l'archidiocèse de Salzbourg[8].
- 11-21 juillet : empereur byzantin Nicéphore envahit l’État bulgare, prend et saccage Pliska et les environs, puis marche sur Serdika. Il est battu et tué le 26 juillet à la passe de Varbitsa dans les Balkans (bataille de Pliska) par le khan des Bulgares, Kroum, qui fait de son crâne une coupe à boire doublée d’argent[9].
- 26 juillet-2 octobre : bref et éphémère règne de Staurakios, fils de Nicéphore[10].
- 2 octobre : Staurakios abdique et se retire dans un monastère. Blessé, il meurt peu après sans laisser d’héritier (). Le trône revient à Michel Ier Rhangabé, époux de Procopia, fille de Nicéphore Ier (fin de règne en 813)[10]. Michel se réconcilie avec les stoudites
- Octobre : Charlemagne se rend à Boulogne-sur-Mer pour inspecter les travaux de la flotte et fait restaurer le phare du port[11]. Il publie deux capitulaires, l'un traitant des questions militaires[12], l'autre du dysfonctionnement des institutions dû aux rivalités entre les comtes et les évêques[13].
- 4 décembre : Louis le Pieux, roi d'Aquitaine devient le seul héritier de son père Charlemagne à la mort de Charles le jeune[11].
- 25 décembre : Michel Rhangabé envoie une ambassade à Aix-la-Chapelle qui reconnaît le titre impérial de Charlemagne[10]
- Charlemagne rédige de nouveau son testament et dispose de ses biens personnels en présence des évêques métropolitains et des comtes. Dans ce second testament, l'empereur cite vingt et un archevêchés auxquels il distribue deux tiers de ses trésors : Rome, Ravenne, Milan, Cividale, Grado, Cologne, Mayence, Salzbourg, Trèves, Sens, Besançon, Lyon, Rouen, Reims, Arles, Vienne, Tarentaise, Embrun, Bordeaux, Tours, Bourges. Le dernier tiers est divisé en quatre lots : le premier doit être subdivisé en mesures égales entre les 21 métropolites ; le deuxième est destiné aux enfants et petits-enfants de l’empereur ; le troisième aux pauvres et le quatrième aux serviteurs du palais[11].
- 25 juillet : Nicéphore Ier le Logothète, empereur byzantin.
- 4 décembre : Charles le jeune, fils aîné de Charlemagne.
Notes et références
modifier- Jean-Baptiste Honoré Raymond Capefigue Charlemagne, Volumes 1-2 N.-J. Gregoir, 1842
- Mayke de Jong Sacralité et formes du pouvoir (Ve – XIIe siècle) Annales. Histoire, Sciences Sociales Editions de l’E.H.E.S.S.
- Philippe Le Bas France : Dictionnaire encyclopédique Firmin Didot frères, 1842
- David Bailie Warden, Nicolas Viton de Saint-Allais, Maur François Dantine, Charles Clémencet, Ursin Durand, François Clément, L'art de vérifier les dates..., vol. 8, Paris, Valade, (présentation en ligne)
- Philippe Sénac Les carolingiens et al-Andalus: VIIIe – IXe siècles Maisonneuve & Larose, 2002 (ISBN 978-2-7068-1659-8)
- Aurélien de Courson Histoire des peuples bretons dans la Gaule et dans les Iles Britanniques Furne et Cie, 1846
- William Livingston Vindication of the Celtic character, 1850
- Harald Krahwinkler Le patriarcat d’Aquilée, «matrix» des régions entre Adriatique et Drave Histoire des Alpes - Internationale Gesellschaft für historische Alpenforschung IGHA
- Dennis P. Hupchick, The Bulgarian-Byzantine Wars for Early Medieval Balkan Hegemony : Silver-Lined Skulls and Blinded Armies, Springer, , 363 p. (ISBN 978-3-319-56206-3, présentation en ligne)
- Eduard von Muralt Essai de chronographie byzantine pour servir à l'examen des annales du Bas-Empire et particulièrement des chronographes slavons de 395 à 1057 Eggers, 1855
- Henri Martin Histoire de France Furne, 1865
- Revue historique de droit français et étranger, Volume 35 Librairie de la Société du Recueil Sirey, 1957
- Jean Heuclin Hommes de Dieu et fonctionnaires du roi : en Gaule du Nord du Ve au IXe siècle Presses Univ. Septentrion, 1998 (ISBN 978-2-85939-551-3)
Liens externes
modifier- L’année 811 sur le site de la Bibliothèque nationale de France