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Mildiou

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Le mildiou est le nom générique d'une série de maladies cryptogamiques affectant de nombreuses espèces de plantes, mais prenant des proportions épidémiques dans certaines cultures de grande importance économique, telles que la vigne, la tomate, la pomme de terre, la laitue ou les courges. Ces maladies sont provoquées par des microorganismes oomycètes rattachés au règne des Chromista, et parfois qualifiés de « pseudo-champignons ».

Étymologie

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Le terme « mildiou » résulte de la francisation phonétique de l'anglais mildew[1] proprement « rosée de miel », issu du vieil anglais mildēaw, meledēaw « miellat, mildiou »[2].

Ces maladies se manifestent par des taches brunes ou une apparence de moisissures blanches et cotonneuses, suivies d'un flétrissement général de la feuille, d'un rameau ou de toute la plante. Le tubercule atteint pourrit rapidement, même au cours de la conservation, dégageant une odeur désagréable et forte.

Première étape du cycle court de Hyaloperonospora parasitica (Mildiou) : la germination de conidiospores en surface d'une feuille d’Arabidopsis thaliana (microscope optique à fluorescence), présentant les parois cellulaires de H. parasitica fluorescentes en bleu, et la déposition de callose en bleu/jaune. De gauche à droite :
1) jeune conidiospore intacte,
2) ouverture d'une conidiospore durant sa germination (3 h après inoculation),
3) conidiospore germée (6 h après inoculation) avec un court tube germinatif qui essaye de pénétrer entre les cellules d’A. thaliana avec un appressorium entouré de dépôts de callose.

Les différentes formes de mildiou sont causées par des parasites microscopiques classés parmi les Oomycètes. Ce sont des parasites obligatoires que l'on a longtemps considéré en raison de leur apparence, comme des champignons (Fungi), mais ils sont apparentés aux Chromista[3], ce qui explique leur extrême sensibilité au cuivre[pourquoi ?].

Cependant, les oomycètes partagent avec les Fungi certains caractères typiques des champignons : absorbotrophie, présence d'hyphes, dissémination par sporulation, digestion par exoenzyme, présence d'une paroi cellulaire. Contrairement aux algues, ils sont incapables de photosynthèse (perte du chloroplaste) et sont hétérotrophes pour le carbone.

Principales formes de mildiou

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Le nom de mildiou est donné aux maladies provoquées par plusieurs genres de parasites, notamment :


A
B
C
E
F
G
H
I
L
M
O
P
R
S
T
V

Prévention et traitement

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La solution la plus efficace reste la prévention par des méthodes prophylactiques. Lorsque la plante est contaminée, il faut appliquer un traitement phytosanitaire curatif. Le rendement des plantes infectées est diminué.

Prévention

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Pour prévenir le mildiou :

  • détruire et éliminer les débris de culture atteints ;
  • éviter une humidité excessive des feuillages, favoriser la circulation de l'air entre les plantes ;
  • observer des rotations de cultures de façon à éviter qu'une même culture se succède trop rapidement sur une parcelle ;
  • choisir des variétés résistantes ;
  • pulvériser préventivement un fongicide, ou curativement du purin de prêle disponible en jardinerie[réf. nécessaire]. À noter que la seule efficacité prouvée des purins de plantes l'a été sur le mildiou de la vigne, aucune efficacité n'a pu être démontrée sur les autres cultures[4].

Ces fongicides à action préventive peuvent être classés selon leur mode d'action :

  • fongicides agissant par contact (mancozèbe, folpel...) les produits créent une barrière entre les feuilles et le parasite. Ils sont sensibles au lessivage par les pluies.
  • fongicides pénétrants (cymoxanil) ou matières actives de la famille des CAA (diméthomorphe), (mandipropamide), (iprovalicarbe), (benthiavalicarbe) ou (valifénalate). Ils sont à l'abri du lessivage, mais ne protègent pas les pousses néoformées.
  • fongicides systémiques (fosétyl-Al ou aliette, anilides, véhiculés par la sève, ils protègent la vigne durant 14 jours en moyenne. L'usage de ces produits induit l'apparition de souches résistantes à l'exception du fosétyl-Al. Ils ne doivent pas être appliqués plus de trois fois par an.

Différents purins sont recommandés pour traiter les plantes atteintes de mildiou :

1/ Il est possible de traiter le mildiou de façon naturelle à l'aide d'une solution à base de bicarbonate de soude et de savon à vaisselle[6].

Le mélange suivant est à vaporiser sur les plantes contaminées :

  1. 10 grammes (environ 1 c.s.) de bicarbonate de soude
  2. 4 litres d'eau
  3. 40 ml (2½ c.s.) d'huile horticole ou de savon noir

Le savon sert à fixer le bicarbonate de soude sur la feuille ; renouveler la pulvérisation après la pluie ou l'arrosage des feuilles. La nocivité de ce traitement est nulle.


2/ A titre préventif, traitement par purin composé d'une décoction d'ail.

L'allicine est en effet un composé organo-sulfuré reconnu comme fongicide et bactéricide[7].

Préparation:

  • Pour préparer ce purin, on porte à ébullition 5 litres d'eau qu'on verse dans un récipient plastique. On y plonge 15 caïeux d'ail épluchés, fendus en deux. On fait fermenter la préparation en laissant le récipient ouvert et exposé au soleil pendant 4 à 5 jours (jusqu'à ce que le mélange mousse). On filtre et on vaporise le purin pur sur les feuilles et le sol autour des plantes atteintes. L'odeur assez forte a un effet répulsif sur de nombreux insectes vecteurs de maladies. Le purin conserve ses propriétés environ un mois. On peut faire une application tous les 15 jours (de préférence tôt le matin quand les stomates sont bien ouverts) en ramenant ce délai à tous les 3 jours en cas de pluie ou de climat humide favorable au développement des parasites. On peut ajouter à cette préparation une infusion de 50 g de feuilles fraîches de laurier sauce dans 2 litres d'eau qui aura un effet répulsif complémentaire sur les insectes[réf. nécessaire].

Apparition de souches de mildiou résistantes aux fongicides

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Des mildiou et oïdium résistant aux pesticides (fongicides) semblent en extension dans les vignobles, dont en France[8], ce qui a suscité un certain nombre de recommandations officielles[9]. Le phénomène est constaté dans le monde entier, jusqu'en Australie[10],[11], où le phénomène semble s'être récemment étendu[12] ainsi qu'aux États-Unis[13],[14], où la diversité des souches de mildiou est plus élevée[15] ou au Canada[16]. Monsanto a mis au point un hybride de concombre au moins temporairement résistant[17], ce qui préoccupe aussi les horticulteurs[18] ou cultivateurs de cucurbitacés[19],[20].

La Grande Famine des années 1845-1849 en Irlande a été provoquée par une épidémie de mildiou qui a décimé les cultures de pomme de terre. L'agent causal de cette maladie provient très probablement d'Amérique du Sud et a été introduit en Europe au milieu du xixe siècle.

La botaniste et mycologue belge, Marie-Anne Libert, fut la première à identifier l'agent pathogène responsable de « la maladie de la pomme de terre » (le mildiou), qu'elle appela Botrytis vastatrix Lib. et dont elle donna une description détaillée dans un mémoire rédigé en . Un peu plus tard la même année, le mycologue français Camille Montagne en fit également une description et le nomma Botrytis infestans Mont[21]. Le révérend Miles Joseph Berkeley, botaniste anglais, publia en 1846 une étude dans laquelle il attribuait à ce microorganisme la cause de la maladie[22] ; cependant, à l'époque, il était généralement admis que le mycélium observé était une conséquence et non la cause de la maladie. C'est le mycologue allemand Anton de Bary qui mit fin à la controverse entre 1861 et 1876 en démontrant le lien de causalité entre le champignon, qu'il renomma Phytophthora infestans (Mont.) de Bary, et la maladie[23].

Anton de Bary décrivit également les stades sexué et asexué de l'agent du mildiou de la vigne, qui est originaire du nord-est des États-Unis. Il le nomma Peronospora viticola (De Bary, 1863). Plus tard, après la séparation des genres Peronospora et Plasmopara par Joseph Schöter, Berlese et deToni ont renommé ce microorganisme Plasmopara viticola (Berk. & M.A.Curtis) Berl. & De Toni, (1888)[24].

Notes et références

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  1. (fr) « Mildiou, subst. masc. », sur CNRTL (consulté le ).
  2. (en) « mildew (n.) », Online Etymology Dictionary (consulté le ).
  3. Chromista.
  4. « Regard du conseil scientifique: Protection des plantes, tradition et macération d’ortie »
  5. « L’iode, une solution trop simple au mildiou », kokopelli (consulté le )
  6. Cette recette contre le mildiou provient du Projet pour une agriculture écologique de l'Université McGill.
  7. Broad-spectrum activity of the volatile phytoanticipin allicin in extracts of garlic (Allium sativum L.) against plant pathogenic bacteria, fungi and Oomycetes - Hannah Curtis, Ulrike Noll1, Judith Störmann, Alan J. Slusarenko, Department of Plant Physiology (Bio III), RWTH Aachen, D-52056 Aachen, Germany
  8. VITI-NET 07/08/12 Note nationale 2012 - État des lieux des résistances au mildiou et oïdium pour la campagne 2011
  9. MAAF - Note nationale 2012 Gestion de la résistance Mildiou et oïdium de la vigne
  10. Government of western Australia, avril 2011, Management of barley powdery mildew in the face of fungicide resistance
  11. CROPCARE_COM_AU 13/05/11, Fungicide Resistant Powdery Mildew In Australian Vines
  12. CROPCARE_COM_AU - AVRIL 2012, More Strobilurin Resistant Powdery Mildew Detected In Vineyards
  13. University of california - décembre 2011, Botrytis, Powdery Mildew, and Fungicide Resistance
  14. Washington State University 2012, Powdery Mildew ofCherry: New Fungicide Tools and Resistance ManagementGuidelines
  15. INRA BORDEAUX - Rapport d'activité 2006, Diversité et résistance du mildiou de la vigne aux fongicides
  16. OMAFRA 16/06/10, Savoir utiliser les fongicides contre le mildiou pour mieux prévenir la résistance
  17. MONSANTO 20/04/12, Monsanto Company Launches New Downy Mildew Resistant Cucumber Hybrids
  18. HORT TECHNOLOGY - OCT 2011, Impact of Fungicide Program and Powdery Mildew Resistance in Three Varieties of Pumpkin
  19. INTECH - DEC 2010 Fungicide Resistance in Cucurbit Powdery Mildew Fungi
  20. HORTSCIENCE - OCT 2008, Fungicide Programs Affect ‘Practical’ Resistance Development in Cucurbit Powdery Mildew of Pumpkin
  21. (en) Anna-Karin Widmark, « The Late Blight Pathogen, Phytophthora infestans. Interaction with the Potato Plant and Inoculum Sources », Acta Universitatis agriculturae Sueciae - Swedish University of Agricultural Sciences, Uppsala, (consulté le ).
  22. (en) Frank N. Egerton, Roots of Ecology : Antiquity to Haeckel, University of California Press, , p. 180-181.
  23. (en) R. S. Mehrotra et K. R. Aneja, An Introduction to Mycology, New Age International, , 766 p. (ISBN 978-81-224-0089-2, lire en ligne), p. 71.
  24. (en) Cesare Gessler1, Ilaria Pertot et Michele Perazzolli, « Plasmopara viticola: a review of knowledge on downy mildew of grapevine and effective disease management », Phytopathologia Mediterranea, vol. 50,‎ , p. 3−44 (lire en ligne).

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Articles connexes

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Liens externes

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