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Victrice de Rouen

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Vitrice de Rouen
Image illustrative de l’article Victrice de Rouen
Vitrail représentant saint Victrice dans la basilique Notre-Dame de Bonsecours.
Évêque de Rouen
Naissance vers 330
Gaule
Décès entre 407 et 415 
Nom de naissance Victricius
Canonisation pré-congrégation
Vénéré par Église catholique romaine
Église orthodoxe
Fête 7 août
Attributs heaume, chapelle

Victrice (Victricius), est un saint et évêque de Rouen des IVe et Ve siècles, mort vers 415.

Ami de saint Martin, il est un des premiers évêques de Rouen, missionnaire dans l’Artois et la Flandre. Il organise les premières paroisses rurales dans son diocèse de Rouen. Il agrandit le petit sanctuaire de la ville afin d’accueillir de nombreuses reliques.

Victrice est né en Gaule, aux confins des frontières de l’Empire romain, quelques années après le Ier concile de Nicée.

Dans sa jeunesse, il servait dans l’armée romaine, mais, craignant les dangers de l’état dans lequel il était engagé, il résolut d’abandonner la carrière militaire. Lors d’une revue générale, il se présenta devant le Tribun, et se dépouilla de ses armes en sa présence, il lui déclara qu’il renonçait au service et lui demanda son congé. Le Tribun, irrité de cette action, fit punir Victrice à coups de fouet et de bâton, puis l'envoya en prison. On ne l’en tira que pour le faire comparaître devant l’intendant de l’armée, qui semblait n'être venu au camp que pour le juger.

Victrice lui déclara qu’étant devenu soldat de Jésus, il croyait devoir se retirer de l’armée pour le servir plus librement. L’intendant, peu satisfait de la réponse, le fit tourmenter pour l’obliger à reprendre les armes. Voyant ses efforts inutiles, il le condamna à avoir la tête tranchée.

Saint Paulin, nous raconte que Dieu fit plusieurs miracles afin de délivrer son serviteur. Ce saint rapporte que le bourreau qui menait Victrice au supplice, ayant mis la main sur son cou, comme pour marquer l’endroit où il devait frapper, perdit soudainement la vue. Cet accident l’empêcha de procéder à son office. Victrice fut reconduit en prison, et Dieu fit un second miracle en sa faveur. On lui avait attaché aux mains des fers qu’on avait serrés jusqu’aux os. Il pria ses gardes de les relâcher un peu, et ils virent les chaînes tomber d’elles-mêmes. Ses gardes n’osèrent les remettre, mais il coururent, épouvantés, raconter cette merveille à l’intendant, qui rendit la liberté à Victrice.

On ne sait en quel lieu il se retira, ni combien de temps il passa en prières et pénitences, avant d’être élevé à l’épiscopat vers 390. Saint Paulin le vit à Vienne en Dauphiné, et se recommanda à ses prières comme à celle d’un homme favorisé du ciel et estimé des plus saints personnages de son temps.

On croit que saint Victrice mourut en l’an 417, son tombeau fut le théâtre de miracles et l’objet d’une grande vénération. Il est fêté le [1].

L'église de Rouen et le culte des saints

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Vers 393, Victrice se rend à Vienne et reçoit des reliques de saint André, des saints Gervais et Protais, etc., envoyées de Rome et de Milan par Ambroise de Milan et d'autres évêques d'Italie[2] et convoyées par Aelianus[3]. À l'occasion de l'arrivée des saintes reliques dans sa cité épiscopale, saint Victrice rédigea un traité pour expliquer le sens théologique et l'importance du culte des saints et de leurs reliques dans les usages chrétiens. C'est le De laude sanctorum, un ouvrage qui prend place dans la Patrologie latine[4]. Il semble qu'aucun monument particulier n'ait été construit pour abriter ces reliques. Il est naturel de penser qu'elles furent déposées dans le lieu qui servait de cathédrale. En 396 s'élèvent à Rouen les murs d'une église construite à l'initiative du saint évêque[3]. Entre 395 et 397, une deuxième arrivée de reliques fait son entrée à Rouen[3], qu'on transporte en grande pompe dans l'édifice inachevé[2]. Une « ecclesia civitatis » est alors construite, mais ne semble pas être achevée[3]. Le gros œuvre apparaît fini mais l'aménagement intérieur reste encore à faire[3].

L’église de Rouen, devint, sous saint Victrice, une nouvelle Jérusalem, on y admirait un grand nombre de vierges dignes du Christ[non neutre]. Ainsi, la ville de Rouen, qui jusque-là était peu connue, même dans les provinces voisines, devint célèbre jusqu’aux provinces les plus reculées[réf. nécessaire].

Au milieu du IXe siècle, afin de protéger les saintes reliques des invasions normandes, on les transporta au fort de Braine (près de Soissons) et elles y seront conservées jusqu’à la Révolution française. Mais ce n’est qu’en 1865 que le cardinal de Bonnechose, archevêque de Rouen, procéda à la translation des reliques de saint Victrice.

Notes et références

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  1. Nominis : Saint Victrice
  2. a et b Léon Alfred Jouen (chanoine) (préf. André du Bois de La Villerabel), La cathédrale de Rouen, Rouen et Paris, Defontaine / Aug. Picard, , LXXIV Pl. - 166, p. 1
  3. a b c d et e Alain Erlande-Brandenourg (dir.) (préf. Sylviane Tarsot-Gillery), 396-1996, XVIe centenaire de la cathédrale Notre-Dame de Rouen : Colloque international 5, 6 et 7 décembre 1996, Rouen, Connaissance du Patrimoine de Haute-Normandie, coll. « Images du Patrimoine », , 312 p. (ISBN 2-910316-24-6)
  4. Georges Lanfry et Maurice Morisset, La cathédrale au cœur de la cité, Imprimerie Lecerf, Rouen 1963. L'ouvrage contient le texte du traité de saint Victrice traduit en français par le chanoine Derivière.

Articles connexes

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Bibliographie

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  • Alain Erlande-Brandenourg (dir.), 396-1996, XVIe centenaire de la cathédrale Notre-Dame de Rouen : Colloque international 5, 6 et 7 décembre 1996, Rouen, Connaissance du Patrimoine de Haute-Normandie, coll. « Images du Patrimoine », , 312 p. (ISBN 2-910316-24-6), p. 17-47.
  • Gillian Clark, "Victricius of Rouen: Praising the Saints (Introduction and annotated translation)," Journal of Early Christian Studies, 7 (1999), 365-399; = in Eadem, Body and Gender, Soul and Reason in Late Antiquity (Farnham; Burlington, VT, Ashgate, 2011) (Variorum collected studies series, CS978), art. XII.
  • Gillian Clark, "Translating relics: Victricius of Rouen and fourth-century debate," Early Medieval Europe, 10 (2001), 161–176; in Eadem, Body and Gender, Soul and Reason in Late Antiquity (Farnham; Burlington, VT, Ashgate, 2011) (Variorum collected studies series, CS978), art. XIII.
  • Olivier Petit, Rouen Tome 1 : De Rotomagus à Rollon, Éditions Petit à Petit, 2015

Liens externes

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