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Trebatius Testa

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Trebatius Testa
Biographie
Naissance
Décès
Époque
Empire romain, République romaine tardive (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Gens
Trebatii (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Statut
Autres informations
Maître

Caius Trebatius Testa est un jurisconsulte romain du Ier siècle av. J.-C.

Issu d'une famille originaire de Vélia, il est protégé par Cicéron, qui correspond fréquemment avec lui[1].

Durant la Guerre des Gaules, en avril 54 av. J.-C., Cicéron, qui avait relevé le manque de bons juristes dans l'entourage de Jules César[2], recommande Trebatius à ce dernier en lui vantant sa connaissance du droit civil[3], un moyen pour Cicéron d'avoir un informateur dans l'entourage de César, et pour Trebatius, l'occasion de faire fortune[4]. Au camp de César, Trebatius reste en contact par lettre avec Cicéron, et n'apprécie pas beaucoup la vie de soldat. Il refuse le poste de tribun militaire qui lui aurait donné une expérience du commandement, César lui en accorde néanmoins la solde[5]. Puis il refuse ensuite de participer à l'expédition en Bretagne, mais il finit par faire partie des conseillers de César au camp de Samarobriva[6]. De là, il est envoyé en mission auprès de Titus Labienus qui hiverne chez les Trevires[7]. Après quatorze mois en Gaule, Trebatius est devenu un des proches de César[8].

Trebatius Testa suit le parti de César durant la guerre civile, et joue les intermédiaires auprès des hésitants pour obtenir ralliement ou neutralité. Il écrit plusieurs fois à Cicéron qui le croit encore du côté des hommes de bien, c'est-à-dire des républicains[9]. Selon Plutarque, il l’informe que César souhaite son ralliement, ou à défaut qu’il se retire en Grèce vivre tranquillement en dehors du conflit[10]. Trebatius approche aussi Servius Sulpicius Rufus, juriste comme lui, ancien consul et modéré[11].

Lorsque César est installé au pouvoir à Rome, Trebatius est de son entourage immédiat. Suétone mentionne qu'il se tient au côté de César lorsqu’en 44 une délégation de sénateurs vient lui décerner les plus grands honneurs, et qu'il conseille à César de se lever à leur approche[12].

En 44 après la mort de César, Cicéron rédige pour Trebatius ses Topica, un traité d’explications rhétoriques appliquées au domaine juridique[13]. Ultérieurement, c'est à Trebatius qu'Horace adresse sa 1e satire du livre II, en mettant en scène plaisamment un Trebatius qui lui demande de cesser d'écrire des vers, ou sinon de chanter les actions de l'invincible César[14].

Trebatius Testa jouit de la plus haute réputation comme juriste sous Auguste, qui le consulte sur les points de droit[15]. Il compte parmi ses disciples Labéon et écrit divers traités sur le droit et un ouvrage en dix livres Des pratiques religieuses, cité par Macrobe sur la définition du « profane » et du « sacré » (aujourd'hui perdus)[16]. Beaucoup de ses décisions font jurisprudence dans les textes de Gaius[17] et se retrouvent dans les Pandectes (autrement appelés code Justinien).

  1. Cicéron, Ad Familiares, VIII
  2. Cicéron, Ad Quintum fratrem, II, 13
  3. Cicéron, Ad Fam, VII, 5
  4. Benferhat 2017, p. 378.
  5. Cicéron, Ad Fam, VII, 8
  6. Cicéron, Ad Fam, VII, 11, 12 et 13
  7. Benferhat 2017, p. 378-379.
  8. Cicéron, Ad Fam, VII,15.
  9. Cicéron, Ad Fam, VII, 17
  10. Plutarque, Cicéron, 37
  11. Benferhat 2017, p. 380.
  12. Suétone, César, 78
  13. Pierre Grimal, Cicéron, Fayard, 1986, 480 p. (ISBN 2213017867), p 334
  14. Horace, Satires, livre II, 1 [1]
  15. Magdelain 1990, p. 105.
  16. Jean-Yves Guillaumin, « La notice sur sanctum, religiosum, sacrum et profanum dans le commentum du Pseudo-Agennius », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 39, no 1,‎ , p. 64-69 (lire en ligne).
  17. Magdelain 1990, p. 139, note 119.

Bibliographie

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  • * Yasmina Benferhat, « Des hommes à tout faire dans l’entourage de César », dans Conseillers et ambassadeurs dans l’Antiquité, coll. « Dialogues d'histoire ancienne » (no 17 - supplément), , 373-385 p. (lire en ligne).
  • Marie-José Kardos, « Les campagnes de César dans la Correspondance de Cicéron (année 54-53) », Vita Latina, no 163,‎ , p. 28-36 (lire en ligne).
  • André Magdelain, « Jus respondendi », dans Jus imperium auctoritas. Études de droit romain, Rome, coll. « Publications de l'École française de Rome, 133 », , 103-152 p. (lire en ligne)
  • (it) Maurizio d'Orta, La giurisprudenza tra Repubblica e Principato : primi studi su C. Trebazio Testa, Naples, Edizioni scientifiche italiane, , 284 p. (ISBN 9788871042282).