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Royaume mossi

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Royaumes mossi

XIe siècle – 1896

Description de cette image, également commentée ci-après
Le royaume mossi et ses voisins (vers 1530)
Informations générales
Capitale capitales multiples
Langue(s) Moré

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Emplacement du royaume mossi, vers 1530.

Les royaumes mossi désignent plusieurs royaumes africains qui se sont succédé dans le bassin versant de la Volta Blanche (actuel Burkina Faso) et ont dominé le cours supérieur de la Volta à partir du XIe siècle ou entre les XVe siècle et XVIe siècle, selon l'historien Michel Izard, jusqu'à l'arrivée des Français en 1896 et à la création de la Haute-Volta en 1919.

Chasseurs et guerriers du Mossi.

Le territoire du Burkina Faso actuel a été parcouru par de nombreuses migrations. À partir du XIe ou du XIIe siècle, les premiers royaumes mossis se sont constitués : le Gourma, le Mamprousi, le Dagomba, le Yatenga, le royaume de Boussouma et le royaume de Ouagadougou. Ce dernier devint rapidement le plus influent. Il était dirigé par le Mogho Naaba Kouda, à la fois roi et magicien, descendant de la princesse Kouda Yennenga, mère mythique du peuple mossi.

Au XIIIe et au XIVe siècles, ces royaumes s'opposèrent aux grands empires de la boucle du Niger (Mali et Songhai) dont ils n'hésitaient pas à attaquer et razzier les marges, quand ils ne s'enfonçaient pas plus profondément. La puissance de leurs armées permit aux royaumes mossis de préserver l'essentiel de leur indépendance. Toutefois, à la fin du XVe siècle, l'Empire songhaï établit sa suprématie sur la boucle du Niger, mettant fin aux chevauchées des Mossis.

Jaloux de leur pouvoir, les rois mossis s'opposèrent toujours à une unification du pays mossi. Mais ces royaumes présentaient une remarquable cohésion sociale et religieuse et une stabilité politique exceptionnelle, se maintenant jusqu'à la conquête française, à la fin du XIXe siècle.

Les Mossis participèrent peu au commerce transsaharien, car les grands flux d'échanges contournaient la région. Les Mossis furent donc beaucoup moins touchés que leurs voisins par la traite des esclaves et l'islam ne s'implanta pas. À la veille de la colonisation française, le centre du territoire était contrôlé par la confédération des royaumes mossis regroupant quatre ensembles politiques, le Yatenga, le Wogodogo (Ouagadougou), le royaume de Boussouma et le royaume de Tenkodogo. À l'est avait été édifié le royaume de Gourma, et l'ouest, dominé par les souverains dioulas de Kong au XVIIIe siècle, était disputé entre plusieurs royaumes.

À l'heure actuelle, il existe toujours cinq royaumes traditionnels mossi distincts : Tenkodogo, Fada, Ouahigouya, Ouagadougou et Boussouma.

Mossi / Moosse / Moose

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En français on utilise plutôt le terme « mossi », alors qu'en langue mooré, on dit « moosse » (pluriel de « moaga »). Le vocable a connu une évolution sémantique. « Mooro » ou « Mogho » a d'abord désigné l'herbe ; puis les gens qui habitent la brousse c'est-à-dire loin de chez eux pour qualifier les descendants de la princesse Yennenga qui a fui son royaume pour habiter loin ; ensuite les incirconcis qu'étaient les Mossis par opposition aux musulmans.

Liste des Mogho Naaba de Ouagadougou

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Boukary Koutou, ou Wobgho, et sa cavalerie (1892).
Dynastie des Mogho Naaba[1]
Roi Filiation Période Règne
1 Ouédraogo fils de Rialé et de Yennenga vers 1132 Fondateur
2 Zoungrana fils de Naaba Ouédraogo 1132–1182 50 ans
3 Oubri fils de Naaba Zoungrana 1182–1244 62 ans
4 Naskiemdé fils d'Oubri 1244–1286 42 ans
5 Nasbiré fils d'Oubri 1286–1307 21 ans
6 Soarba fils d'Oubri 1307–1323 16 ans
7 Gninemdo fils de Soarba 1323–1337 14 ans
8 Koudoumié fils de Gninemdo 1338–1358 21 ans
9 Kouda fils de Naaba Koudoumié 1358–1401 43 ans
10 Dawegma fils de Naaba Kouda 1401–1409 8 ans
11 Zoetre Bousma fils de Naaba Kouda 1409–1441 32 ans
12 Niandfo fils de Naaba Zoetre Bousma 1441–1511 70 ans
13 Nakiem (dit Nakiembzanga) fils de Naaba Niandfo 1511–1541 30 ans
14 Namegué fils de Naaba Nakiem 1541–1542 1 ans
15 Kiba fils de Naaba Namegué 1542–1561 19 ans
16 Kimba fils de Naaba Kiba 1561–1582 21 ans
17 Coabga fils de Naaba Kimba 1582–1599 17 ans
18 Guirba fils de Naaba Coabga 1599–1605 6 ans
19 Zanna fils de Naaba Guirga 1605–1633 28 ans
20 Ouri fils de Naaba Zanna 1633–1659 26 ans
21 Motiba (usurpateur) 1659–1666 7 ans
22 Warga fils de Naaba Ouri 1666–1681 15 ans
23 Zombré fils de Naaba Warga 1681–1744 63 ans
24 Koom Ier fils de Naaba Zombré 1744–1762 18 ans
25 Sagha Ier fils de Naaba Koom Ier 1762–1783 21 ans
26 Doulougou fils de Naaba Sagha Ier 1783–1802 19 ans
27 Sawadogo fils de Naaba Doulougou 1802–1834 32 ans
28 Karfo fils de Naaba Doulougou 1834–1842 8 ans
29 Baongo Ier fils de Naaba Doulougou 1842–1850 8 ans
30 Koutou fils de Naaba Baongo 1er 1850–1871 21 ans
31 Sanem fils de Naaba Koutou 1871–1889 18 ans
32 Wobgho fils de Naaba Koutou 1889–1897 8 ans
33 Siguiri fils de Naaba Koutou 1897–1905 8 ans
34 Koom II fils de Naaba Sigiri 1905–1942 37 ans
35 Sagha II fils de Naaba Koom II 1942–1957 15 ans
36 Kougri fils de Naaba Sagha II 1957–1982 25 ans
37 Baongo II fils de Naaba Kougri et de Koudpoko 1982– 41 ans

La durée des règnes des Mogho Naabas n'est connue d'une façon certaine que depuis 1897. Toutefois les griots de la cour impériale sont détenteurs d'une tradition qui attribue à une année près la durée de chaque règne depuis l'origine comme repris dans le tableau ci-dessus. Cependant on estime désormais que le légendaire Nédéga vivait vers 1400 et que l'union de sa fille Yennenga avec un chasseur mandé est l'illustration de l'acculturation encours à cette époque. Dans ce contexte les règnes des premiers Mogho Naabas se placent dans le XVe siècle[2] :

  • vers 1435–1465 : Naaba Ouedraogo ;
  • vers 1465–1480 : Naaba Zoungrana ;
  • vers 1495–1517 : Naaba Oubri ;
  • vers 1517–1540 : les fils d'Oubri dont Nasbiré ;
  • vers 1540–1566 : Naaba Koudoumié ;
  • vers 1566–1593 : Naaba Kouda.

Mogho Naaba Wobgho, alors connu sous le nom de Boukary, selon un dessin publié dans le Voyage de Binger de 1887 à 1889, une somme de près de 1000 pages, publiée en 1892 par la Société des africanistes (fac-similé disponible sur le site de la BNF)

Liste des Rois (Dima) du royaume de Boussouma

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  • 1 : Naaba Nabigswẽndé, fils de Naaba Koudoumié
  • 2 : Naaba Tirita, frère de Naaba Koudoumié
  • 3 : Naaba Maando, Rimbila (prince) de Wogdogo
  • 4 : Naaba Pakãndé, Rimbila de Wogdogo
  • 5 : Naaba Nakẽedba, Rimbila de Wogdogo
  • 6 : Naaba Tiri, Rimbila de Wogdogo
  • 7 : Naaba Tirit Yamba, Rimbila de Wogdogo
  • 8 : Naaba Komba, Rimbila de Wogdogo
  • 9 : Naaba Pasindi, Rimbila de Wogdogo
  • 10 : Naaba Pasind Yamba, Rimbila de Wogdogo
  • 11 : Naaba Namonogdo, Rimbila de Wogdogo
  • 12 : Naaba Kuka, Rimbila de Wogdogo
  • 13 : Naaba Komisgma, Rimbila de Wogdogo
  • 14 : Naaba Koomdaogo, Rimbila de Wogdogo
  • 15 : Naaba Réẽgré, Rimbila de Wogdogo
  • 16 : Naaba Roobo, Rimbila de Wogdogo [3].

Les souverains de cette dynastie œuvrent pour l'agrandissement du riungu. Les villages de Yimiugu, de Nungu et de Kõkẽ à Saburi deviennent des vassaux de Busma. Successivement Busma étend sa domination sur Pensa vers 1515, Guibtẽnga vers 1670, Piuktẽnga vers 1670, Digilla vers 1723.

L'année 1723 marque un tournant dans l'histoire du riungu de Busma avec le déplacement du siège du pouvoir politique à Wayugiya. Contrairement à la première vague des nanambsé sur lesquels les informations sont rares, celle des rimdamba de Wayugiya, plus récente, est mieux connue. Elle compte 15 nanambsé allant de 1723 à nos jours dont 9 qui n'ont pas connu la pénétration coloniale. La liste des rimdamba de Wayugiya se présente comme l'indique le tableau suivant :

Les rimdamba de Wayugiya

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  • 17 : Naaba Kẽega, fils de Naaba Roobo
  • 18 : Naaba Pugla, fils de Naaba Kẽega
  • 19 : Naaba Gègemdé, fils de Naaba Pugla
  • 20 : Naaba Tãnga, fils de Naaba Pugla
  • 21 : Naaba Piiga, fils de Naaba Tanga
  • 22 : Naaba Saaga, fils de Naaba Tanga
  • 23 : Naaba Karfo, fils de Naaba Piiga
  • 24 : Naaba Sigri, fils de Naaba Saaga
  • 25 : Naaba Ligdi, fils de Naaba Sigri

Les rimdamba de la pénétration coloniale à nos jours :

  • 26 : Naaba Koom, fils de Naaba Ligidi
  • 27 : Naaba Sanem, fils de Naaba Sigri
  • 28 : Naaba Koabga, fils de Naaba Sigri
  • 29 : Naaba Kutu, fils de Naaba Koabga
  • 30 : Naaba Wobgo, fils de Naaba Kutu
  • 31 : Naaba Sõõré (ou Naaba Sonré), fils de Naaba Wobgoo
  • 32 : Naaba Sigri, fils de Naaba Sonré

Royaumes traditionnels

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Il a existé jusqu'à 19 royaumes traditionnels mossi, dont :

Notes et références

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  1. Yamba Tiendrebeogo dit Naba Abgha, « Histoire traditionnelle des Mossi de Ouagadougou », Journal de la Société des Africanistes, t. 33, fasc. 1,‎ , p. 7-46 (ISSN 0399-0346, e-ISSN 1957-7850, DOI 10.3406/jafr.1963.1365).
  2. Sous la direction d'Hubert Deschamps Histoire de l'Afrique noire Presses universitaires de France, Paris 1970, tome I p. 295-296.
  3. SAWADOGO (D.S), 1994, op. cit., p. 62.

Bibliographie

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  • Benoit Beucher, Manger le pouvoir au Burkina Faso. La noblesse mossi à l'épreuve de l'Histoire, Karthala, 2017, 348 p. (ISBN 978-2-8111-1693-4).
  • Y. Tiendrebeogo, Histoire traditionnelle des Mossi de Ouagadougou, article, Journal des Africanistes, 1963, 33-1, pp. 7-46.
  • Michel Izard, Introduction à l'histoire des royaumes mossi, 476 p., CNRS-CVRS, Paris Ouagadougou, 1970, Gallica (BNF).
  • Madiega Yénouyaba Georges, NAO, Burkina Faso : Cent ans d'histoire, 1895–1995, 2 tomes.

Articles connexes

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Liens externes

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