« Effet Matthieu » : différence entre les versions
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L''''effet Matthieu''' (''Matthew Effect'') désigne, de manière très générale, les mécanismes par lesquels les plus favorisés tendent à accroître leur avantage sur les autres. Cette appellation fait référence à une phrase de l'[[Évangile selon Matthieu]] : « ''Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a.'' » <ref>Mt 13:12, [http://saintebible.com/matthew/13-12.htm traduction de L. Segond]</ref>. Le terme est dû au sociologue américain [[Robert K. Merton]]. Celui-ci, dans un article publié en [[1968]], cherchait à montrer comment les scientifiques et les universités les plus reconnus tendaient à entretenir leur domination sur le monde de la recherche. D'autres chercheurs ou écrivains, comme le journaliste Malcom Gladwell dans son ouvrage Les Prodiges, ont par la suite réutilisé la formule d'effet Matthieu dans d'autres contextes, notamment dans des études montrant pourquoi, lors d'un processus d'apprentissage, les meilleurs tendent à accroître leur avance. |
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[[Christiane Rochefort]], dans ''Le Monde est comme deux chevaux'', en donne une version [[paradoxe|paradoxale]] en disant : {{citation| Si tu as un bâton, on te donnera un bâton ; si tu n'as pas de bâton, on te le prendra}}. |
[[Christiane Rochefort]], dans ''Le Monde est comme deux chevaux'', en donne une version [[paradoxe|paradoxale]] en disant : {{citation| Si tu as un bâton, on te donnera un bâton ; si tu n'as pas de bâton, on te le prendra}}. |
Version du 22 juin 2018 à 13:57
L'effet Matthieu (Matthew Effect) désigne, de manière très générale, les mécanismes par lesquels les plus favorisés tendent à accroître leur avantage sur les autres. Cette appellation fait référence à une phrase de l'Évangile selon Matthieu : « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. » [1]. Le terme est dû au sociologue américain Robert K. Merton. Celui-ci, dans un article publié en 1968, cherchait à montrer comment les scientifiques et les universités les plus reconnus tendaient à entretenir leur domination sur le monde de la recherche. D'autres chercheurs ou écrivains, comme le journaliste Malcom Gladwell dans son ouvrage Les Prodiges, ont par la suite réutilisé la formule d'effet Matthieu dans d'autres contextes, notamment dans des études montrant pourquoi, lors d'un processus d'apprentissage, les meilleurs tendent à accroître leur avance.
Christiane Rochefort, dans Le Monde est comme deux chevaux, en donne une version paradoxale en disant : « Si tu as un bâton, on te donnera un bâton ; si tu n'as pas de bâton, on te le prendra ».
Voir aussi
- Effet superstar
- Effet Matilda (femmes scientifiques)
Références
- Mt 13:12, traduction de L. Segond
Bibliographie
- Robert K. Merton, « The Matthew Effect », Science, vol. 159, no 3810, 1968, pp. 56-63 [PDF] [lire en ligne].
- Herbert J. Walberg et Siow-Ling Tsai, « Matthew Effects in Education », American Educational Research Journal, vol. 20, no 3, 1983, pp. 359-373 [PDF] [lire en ligne].
- Margaret W. Rossiter, « L’effet
MatthieuMathilda en sciences », Les Cahiers du CEDREF, 11, 2003 [lire en ligne] - W. McLaughlin et S. Miller, « Félix Tisserand et l'effet Matthieu posthume », Les Génies de la Science, no 21, novembre 2004 - février 2005, pp. 24-27 [PDF] Modèle:À télécharger payant.
- Stanovich, Keith E. (1986). Matthew Effects in Reading: Some Consequences of Individual Differences in the Acquisition of Literacy. Reading Research Quarterly 21 (4), 360–407.