Malwida von Meysenbug
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Cimetière anglais de Rome, Grave of Malwida von Meysenbug (d) |
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Mémoires d’une idéaliste (d) |
Malwida von Meysenbug (1816-1903), féministe et intellectuelle du XIXe siècle, est connue pour être l'autrice des Mémoires d'une idéaliste. Elle a côtoyé et influencé de nombreuses personnalités importantes de son époque, parmi lesquelles il y a lieu de citer Richard Wagner (première rencontre en 1855 à Londres), Jules Michelet (première rencontre en 1859), Friedrich Nietzsche (première rencontre à Bayreuth en 1872, lors de la pose de la première pierre du Festspielhaus), ou encore Romain Rolland (première rencontre à Versailles en 1889).
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Malwida von Meysenbug est née en 1816 à Cassel[1], fille d"Ernestine Hansel et de Carl Philipp Rivalier. Son père descendait d'une famille de Huguenots français[1], réfugiés en Hesse, mais germanisés par des mariages allemands. En 1825, il fut anobli[1] sous le nom de von Meysenbug par l'Électeur Guillaume I de Hesse-Cassel. En 1834, il reçut de l'empereur d'Autriche François Ier le titre héréditaire de baron. Malwida est le neuvième enfant d'une famille de douze. Deux de ses frères font des carrières brillantes : l'un comme Ministre d'État, Heinrich Aemilius Otto Rivalier de Meysenbug, en Autriche, l'autre, Wilhelm Rivalier de Meysenbug, comme Ministre à Karlsruhe.
Jeunesse à Detmold
[modifier | modifier le code]En 1831, Ernestine von Meysenbug s'installe à Detmold avec ses filles cadettes, Laura et Malwida, qui rencontre Theodor Althaus en 1843. Choisissant de suivre les idées sociales de Theodor Althaus (de), théologien et journaliste aux idées révolutionnaires, et de vivre avec lui, Malwida von Meysenbug s'éloigne de sa famille en 1845. En 1847, elle rompt avec Theodor Althaus ; c'est également l'année où son père décède. En 1848, pendant la Révolution, elle suit les débats du Parlement préliminaire, à Francfort puis entreprend un voyage à Ostende en 1849.
Études à Hambourg
[modifier | modifier le code]Malwida von Meysenbug arrive en à Hambourg pour des études à l’École supérieure pour la gent féminine. En 1852, Theodor Althaus (de) décède. Surveillée par la police, elle s'enfuit en Angleterre après une perquisition[1]. Elle arrive à Londres le .
Exil à Londres
[modifier | modifier le code]En 1852, elle vit de leçons et de travaux de traductions et rencontre Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc et Gottfried Kinkel, des agitateurs proscrits de leurs pays. Elle est accueillie par Kinkel et Carl Schurz. Elle devient l'éducatrice des filles d'Alexandre Herzen (Natalie et Olga) dès 1853[1]. Alexandre Herzen est un ancien aristocrate russe, au convictions socialistes, banni de Russie et exilé en Europe occidentale[2]. Le 1855, elle assiste à un concert dirigé par Richard Wagner, qu'elle rencontre peu après chez Friedrich Althaus. Elle quitte la maison de Herzen en 1856[1]. Cette même année, elle commence à rédiger Mémoires d'une Idéaliste[1].
1861 est marquée par la représentation de Tannhäuser à Paris et le décès de sa mère.
Séjours en Italie
[modifier | modifier le code]Elle se rend en 1862 en Italie avec Olga Herzen, et s'y établit. En 1868, elle assiste à la première des Maîtres Chanteurs de Nuremberg, à Munich. En 1873, Olga Herzen, sa fille adoptive, se marie avec l'historien Gabriel Monod[3] et s'établit en France. Mais sa santé délicate conduit Malwida von Meysenbug à rester en Italie. Elle assiste au premier festival de Bayreuth en 1876 puis séjourne en 1877 à Sorrente. Parmi les invités on compte, Friedrich Nietzsche, Paul Rée et Albert Brenner (un élève de Nietzsche), qui restent cinq mois (de fin au )[1]. Elle se rend en 1878 à Bayreuth chez Richard Wagner, avec Franz Liszt et rencontre en 1879 Hippolyte Taine, Sully Prudhomme, Gaston Paris, Jean Aicard.
En 1882, invités par Malwida von Meysenbug[2], Friedrich Nietzsche et Lou Salomé se rencontrent à Saint-Pierre de Rome le , ce qui aura une influence déterminante tant pour l'œuvre de l'un que de l'autre[4]. La militante allemande contribue significativement à faire connaître la philosophie de Nietzsche.
Malwida von Meysenbug assiste à Parsifal à Bayreuth, événement suivi de près par le décès du compositeur Richard Wagner (1883). En 1889, elle fait la connaissance de Romain Rolland, et entretient avec lui une vive correspondance[1].
Elle meurt le 1903 à Rome[1]. Elle est enterrée au cimetière du Testaccio.
Sélection d'œuvres
[modifier | modifier le code]En allemand
[modifier | modifier le code]- Anonyme, Mémoires d'une Idéaliste, 3 vol., 1876. Une version partielle (20 premiers chapitres) en français avait été publiée anonymement en 1869.
- Anonyme, Stimmungsbilder aus dem Vermächtnis einer alten Frau, 1884.
- Phädra, roman, 1885
- Genius und Welt, Briefe von Richard Wagner, in « Cosmopolis », no 8, , p. 555-571 ; texte sur Gallica
Traductions de ses œuvres en français
[modifier | modifier le code]- Mémoires d'une Idéaliste, avec préface de Gabriel Monod, 2 vol. in-12 avec 9 portraits, 1900[5]. Cette traduction est disponible sur Gallica : Tome 1 Tome 2; une nouvelle édition par Sandrine Fillipetti est parue en 2019 aux Éditions Mercure de France.
- Le Soir de ma Vie, suite des Mémoires d'une Idéaliste, précédée de La fin de la vie d'une idéaliste par Gabriel Monod, de l'Institut, ornée de 8 portraits, Librairie Fishbacher, 1908. Cette traduction est disponible sur Gallica.
- Friedrich Nietzsche, Correspondance avec Malwida von Meysenbug, traduit de l'allemand, annoté et présenté par Ludovic Frère, Allia, 2005.
Annexes
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Anett Lütteken, « Meysenbug, Malwida von [Cassel 1816 - Rome 1903] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 2909
- Marc Fumaroli, « Malwida Von Meysenbug, égérie de la "Kultur" européenne », Le Monde, (lire en ligne)
- Romain Vaissermann, « Gabriel Monod-Charles Péguy : vie et mort d'une amitié d'intellectuels », Mil neuf cent, vol. n° 20, no 1, , p. 113 (ISSN 1146-1225 et 1960-6648, DOI 10.3917/mnc.020.0113)
- « La rencontre de Lou avec le philosophe Friedrich Nietzsche - Ép. 2/5 - Lou Andréas Salomé par Yves Simon », sur France Culture (consulté le )
- Nietzsche, dans une lettre du , disait à son ami Paul Rée, à propos des gens qui cherchaient conseil auprès de lui : « Il faut que pour de tels cas je me fasse une liste de livres qui contiennent tout le cursus de la libre pensée : Les mémoires d'une idéalistes constitueront le début, vous-même la fin […] ».
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Monique Bernard, L'idéaliste. Malwida von Meysenbug et sa traversée du XIXe siècle européen. Éditions des Paraiges, Metz, 2021 (ISBN 978-2-37535-145-1).
- Gaby Vinant, Un esprit cosmopolite au XIXe siècle, Malwida de Meysenbug (1816-1903), sa vie et ses amis, avec 21 gravures h-t, Bibliothèque de la Revue de Littérature comparée Tome 82, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, 1932.
- Jacques Le Rider, Malwida von Meysenbug (1816-1903). Une Européenne du XIXe siècle, Bartillat, 2005.
- Romain Rolland, Choix de lettres à Malwida von Meysenbug, avant-propos d'Édouard Monod-Herzen, Cahiers Romain Rolland, vol. 1, Albin Michel, 1948.
- Detlef Grumbach (de): Malwida von Meysenbug und die Hamburger „Hochschule für das weibliche Geschlecht“. In: Grabbe-Jahrbuch 1992. Hrsg. im Auftrag der Grabbe-Gesellschaft von Werner Broer, Detlev Kopp und Michael Vogt, Bielefeld 1992, S. 149–161.
- Carl Schurz: Lebenserinnerungen bis zum Jahre 1852. Georg Reimer, Berlin, 1911. S. 264–265.
- Alfred Dumaine: Choses d'Allemagne. Fayard, Paris 1925. Kapitel 3: Malwida de Meysenburg - Confession d'une démocrate allemande, S. 109–164.
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
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