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Maori de Nouvelle-Zélande

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Maori de Nouvelle-Zélande
Māori, Te reo Māori
Pays Nouvelle-Zélande
Nombre de locuteurs 185 955[1]
Typologie VSO
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande
Régi par Commission de la langue maorie
Codes de langue
IETF mi
ISO 639-1 mi
ISO 639-2 mao, mri
ISO 639-3 mri
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Linguasphere 39-CAQ-a
WALS mao
Glottolog maor1246
ELP 3571
État de conservation
Éteinte

EXÉteinte
Menacée

CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre

NE Non menacée
Langue vulnérable (VU) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)

Rarangi 1

Ko te katoa o nga tangata i te whanaungatanga mai e watea ana i nga here katoa; e tauriterite ana hoki nga mana me nga tika. E whakawhiwhia ana hoki ki a ratou te ngakau whai whakaaro me te hinengaro mohio ki te tika me te he, a e tika ana kia meinga te mahi a tetahi ki tetahi me ma roto atu i te wairua o te noho tahi, ano he teina he tuakana i ringa i te whakaaro kotahi.

Le maori de Nouvelle-Zélande (autonyme : reo Māori, /ˈmaː.ɔ.ɾi/ Écouter), communément appelé maori, est une langue polynésienne parlée par les Maoris, le peuple autochtone de Nouvelle-Zélande. Il est étroitement apparenté au maori des îles Cook, au paumotu, au rapanui et au tahitien. En 1987, la langue est devenue une langue officielle de la Nouvelle-Zélande ; l'anglais n'est officielle que de facto.

Selon le recensement de 2018, le maori a 185 955 locuteurs[1], soit 4 % de la population totale du pays. Environ un adulte maori sur cinq sait parler la langue[2].

C'est à l'origine une langue orale, transcrite par les missionnaires européens au XIXe siècle à l'aide de l'alphabet latin.

Statut officiel

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Le , le maori devient une langue officielle de la Nouvelle-Zélande par le Māori Language Act 1987[3],[4]. L'anglais, quant à lui, a un statut de langue officielle de facto. En 2006, la langue des signes néo-zélandaise devient également une langue officielle. Les ministères, administrations et organismes gouvernementaux ont une double désignation. Ainsi, le ministère de l'Intérieur est officiellement appelé Department of Internal Affairs en anglais et Te Tari Taiwhenua en maori. Autre exemple, le service postal national New Zealand Post (en maori : Tukurau Aotearoa) reconnaît les adresses postales comportant un nom maori. En est créée une chaîne de télévision aux programmes exclusivement en langue maorie, Māori Television.

Cependant, du côté du réseau routier, on tente au contraire de limiter l'utilisation de la signalisation bilingue, pour garantir une meilleure lisibilité des panneaux routiers. La signalisation demeure donc monolingue anglaise dans la plupart des cas. Elle n'est bilingue qu'aux environs des points d'intérêt culturel majeurs.

Variantes dialectales

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Il existe plusieurs variantes dialectales du maori. L’ouvrage de l’archevêque anglican d’Auckland, R. Maunsell, intitulé Grammar of the New Zealand Languages (1894) distinguait ainsi rien que pour l’île du Nord sept variantes : Rarawa, Nga Puhi, Waikato, le kaka of Plenty, Port-Nicholas-Wanganui et Wanganui Mokau). Le maori de Nouvelle-Zélande standard actuel est pour des raisons historiques essentiellement inspiré de la variante de Waikato (région de Rotorua).

Toujours est-il qu’il y a de nos jours intercompréhension immédiate entre tous les dialectes maori, les variations portant essentiellement sur des différences de prononciation.

  • Trois tribus du Nord (Nga Puhi, Ta Aupouri et Te Rarawa) prononcent le /ɸ/ (‹ wh ›) comme un [h].
  • Les tribus de Wanganui (Whanganui) et du Taranaki (côte ouest de l’île du Nord) prononcent /ɸ/ (‹ wh ›) comme un [w] et réalisent le /h/ (h) par la glottale occlusive [ʔ] (`).
  • Les tribus de Tuhoe et Bay of Plenty (côte est) prononcent la vélaire /ŋ/ (‹ ng ›) comme un [n].
  • Les tribus les plus méridionales de l’île du Sud ont également leur propre variante dialectale appelée le kai tahu. Parmi les différences, la vélaire /ŋ/ (‹ ng ›) se prononce [k] ; /raŋi/ (rangi, ciel) se prononcera ainsi [raki].
Maori Variantes phonétiques dialectales
Orthographe Phonologie Ngā Puhi Waikato Taranaki Taupō Rotorua Tai-rāwhiti
tātou /taːtou/ [taːtou] [taːtou] [taːtou] [taːtou], [taːtau] [taːtau] [taːtau]
rātou /raːtou/ [ɾaːtou] [ɾaːtou] [ɾaːtou] [ɾaːtou], [ɾaːtau] [ɾaːtau] [ɾa:tau]
hei /hei/ [hei] [hei] [ʔei] [hei], [hai] [hai] [hai]
teina /teina/ [teina] [teina] [teina] [teina] [taina] [taina]
whaka- /ɸaka-/ [ɸaka-], [haka-] [ɸaka-] [ʔʍaka-] [ɸaka-] [ɸaka-] [ɸaka-]

Le maori se compose de vingt phonèmes, en prenant en compte les versions courts et longues des cinq voyelles :

  • Dix consonnes écrites h, k, m, n, p, r, t, w et par les deux digrammes ‹ wh › et ‹ ng ›. Deux d’entre elles, le w et le h ont des réalisations phonétiques différentes suivant les dialectes, mais ces différences phonétiques sont reconnues comme phonologiquement équivalentes. De même, /r/ est normalement roulé mais peut aussi être battu.
  Bilabiale Labio-vélaire Alvéolaire Vélaire Glottale
Nasale m [m] (sonore)
Écouter
  n [n] (sonore)
Écouter
ng [ŋ] (sonore)
Écouter
 
Occlusive p [p] (sourde)
Écouter
  t [t] (sourde)
Écouter
k [k] (sourde)
Écouter
h [ʔ] (sourde)
Écouter
Fricative wh [ɸ] (sourde)
Écouter
w [ʍ] (sourde)
Écouter
    h [h] (sourde)
Écouter
Spirante   w [w] (sonore)
Écouter
     
Roulée     r [r] (sonore)
Écouter
   
Battue     r [ɾ] (sonore)
Écouter
   
  • 5 voyelles : écrites a, e, i, o, u. Chaque voyelle peut-être courte ou allongée ; l’allongement vocalique est noté dans la graphie recommandée par un macron appelé pōtae, littéralement « chapeau » : ā, ē, ī, ō, ū. il est cependant courant de les trouver aussi notées par doublement de la voyelle dans nombre de textes dont le codage ne supporte pas la transcription du macron.
  Antérieure Centrale Postérieure
Fermée i [i] (courte)
Écouter
  u [u] (courte)
Écouter
ī [] (allongée) ū [] (allongée)
Semi-fermée e [e] (courte)
Écouter
  o [o] (courte).
Écouter
ē [] (allongée) ō [] (allongée)
Ouverte   a [a] (courte)
Écouter
 
ā [] (allongée)

Il faut noter dans le tableau ci-dessus que la phonétique indiquée ne tient pas compte des diphtongues (dont les plus courantes sont ei [ej], au [aw], ou [ow]), mutations consonantiques (dont mp qui devient facilement [b], ou nk qui devient facilement [ᵑk]) ou vocaliques (dont la nasalisation des voyelles), des mutations également courantes dans d’autres langues (dont l’anglais) et dont la réalisation phonétique varie aussi suivant les variantes dialectales.

Les linguistes qu'ils soient européens ou autochtones ont longtemps analysé le maori et l'ensemble des langues du Pacifique au travers du prisme des descriptions classiques de nos langues européennes. Ils leur ont imposé un certain nombre de cadres préconstruits, de grilles de réflexion, inspirés de la métalangue et des classifications grammaticales indo-européennes.

Considérant ces descriptions classiques comme une forme de glottocentrisme, la recherche linguistique qu'elle soit francophone ou anglophone tente depuis quelques années de sortir de ce carcan avec il faut l'avouer plus ou moins de bonheur. La question se pose tout particulièrement en ce qui concerne la catégorisation grammaticale. Les catégories bien connues que sont le verbe, le nom, l'adjectifetc. ont dans ces langues des frontières beaucoup plus perméables. Certains lexèmes peuvent ainsi être utilisés comme nom, adjectif, verbe en fonction du marqueur qui l'accompagne. De même, l'utilisation fréquente de phrases décrites comme non verbales, font dire à certains linguistes que ces langues sont des langues sans opposition verbo-nominale.

Concernant le maori de Nouvelle-Zélande, Bruce Biggs, un linguiste néo-zélandais, a ainsi tenté de définir des catégories grammaticales alternatives, sans pour autant remettre totalement en cause le postulat de l'opposition verbo-nominale. La question est également de savoir si cette approche est applicable dans un premier temps à l'ensemble des autres langues polynésiennes, puis austronésiennes.

Celui-ci distingue ainsi ce qu'il nomme bases (mots lexicaux) des particules (mots grammaticaux)

  • Bases. Ces bases se subdivisent en plusieurs catégories qu'il nomme noms, universaux (sans doute faut-il comprendre transcatégoriels), statifs, locatifs, personnels.
  • Particules. Ces particules se subdivisent à leur tour en plusieurs catégories qu'il nomme verbales (nous parlerons en français plutôt de marqueurs aspectuels), pronoms, particules locatives, possessives, définitives.

Vocabulaire thématique

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Les nombres

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  • 1 (un) = tahi
  • 2 (deux) = rua
  • 3 (trois) = toru
  • 4 (quatre) = whā
  • 5 (cinq) = rima
  • 6 (six) = ono
  • 7 (sept) = whitu
  • 8 (huit) = waru
  • 9 (neuf) = iwa
  • 10 (dix) = tekau
  • lundi = rāhina / mane
  • mardi = rātu / tūrei
  • mercredi = rāpa / wenerei
  • jeudi = rāpare / tāite
  • vendredi = rāmere / paraire
  • samedi = rāhoroi / hatarei
  • dimanche = rātapu
  • hier = inanahi
  • aujourd’hui = tēnei rā
  • demain = āpōpō
  • heure = hāora
  • jour, soleil =
  • jour (clarté) = ao
  • crépuscule = ahiahi
  • semaine = wiki (emprunt à l’anglais)
  • nuit =
  • midi = awatea
  • matin = ata
  • mois = marama
  • année = tau

Notes et références

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  1. a et b (en) « 2018 Census totals by topic – national highlights (updated) », sur stats.govt.nz, Statistics New Zealand/Tatauranga Aotearoa (consulté le ).
  2. (en) « 1 in 5 Māori people speak Te reo Māori », sur stats.govt.nz, Statistics New Zealand/Tatauranga Aotearoa (consulté le ).
  3. (en) « Te reo Māori recognised as official language », sur nzhistory.govt.nz, New Zealand History (consulté le ).
  4. (en) « Māori Language Act 1987 », sur legislation.govt.nz, New Zealand Legislation (consulté le ).

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Bibliographie

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  • (en) ouvrage de l’archevêque anglican d’Auckland, R. Maunsell, Grammar of the New Zealand Languages (1894)

Articles connexes

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Liens externes

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