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Catherine Royaume

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Catherine Royaume
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
LyonVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Parentèle
Jean Petitot (petit-fils)
Faule Petitot (d) (gendre)
Jean Petitot (arrière-petit-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata
« Une femme avec un pot de fer tue un Savoyard »; détail d'une gravure sur cuivre de François Diodati, aux environs de 1667.
Cette sculpture visible sur le portail d'un immeuble proche du Grand Théâtre de Genève est parfois présenté comme celui de la Mère Royaume. Il s'agit en réalité de Dame Piaget.

Catherine Royaume, née Cheynel ou Cheynet ou encore Cheyney, dite la mère Royaume ou Dame Royaume, née vers 1542 à Lyon et morte entre 1603 et 1605 à Genève[1] est une figure historique genevoise. D'après la légende, elle aurait participé héroïquement à l'épisode de l'Escalade.

Née à Lyon entre 1540 et 1545, fille de Claude Cheyney[2], elle épouse d'abord un maître d'armes, Jehan Esmyon, puis, devenue veuve, épouse le à Lyon, Pierre Royaume[3], fils de Mathieu Reaulme, un potier d'étain. Les Royaume quittent Lyon pour fuir les persécutions contre les huguenots et s'installent à Genève en septembre 1572.

Une fois exilé à Genève, Pierre devient graveur de monnaie et de ce fait, le couple réside près de la porte de la Monnaie. Le 15 septembre, Pierre Royaume est admis comme habitant de Genève, trois semaines après le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572) qui eut des répercussions à Lyon. La bourgeoisie genevoise est accordée aux Royaume le .

Les Royaume ont 14 enfants dont plusieurs meurent en bas âge.

Participation à l'Escalade

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La légende veut que Dame Royaume faisait mijoter une soupe aux légumes dans la nuit du 11 au . Or c'est cette nuit-là que choisissent les Savoyards pour se lancer à l'assaut de Genève. Dame Royaume se serait saisie de la marmite de soupe et l'aurait lancée de sa fenêtre sur la tête d'un soldat savoyard. C'est ce geste qui l'a rendue célèbre et qui a donné naissance, plusieurs centaines d'années après, à la tradition de la marmite en chocolat, garnie de légumes en massepain.

Il est évident que, si la Mère Royaume est l'une des seules femmes à être restée dans la légende de l'Escalade, elle ne fut pas la seule cette nuit-là à lancer depuis sa fenêtre des objets sur les assaillants savoyards[4]. Tables, chaises et autre meubles devaient en effet allègrement voler dans les rues de la ville. On citera aussi Dame Piaget qui jeta sa clef aux défenseurs de la ville.

Si le rôle qu'elle a joué est aujourd'hui contesté, il n'en demeure pas moins qu'elle reste le symbole de la résistance et de l'héroïsme des Genevois durant la nuit qui vit mourir 18 des leurs. En jetant sa marmite sur la tête d'un assaillant, elle est entrée dans la légende en devenant l'héroïne populaire des Genevois, une figure de leur histoire et le symbole de leur patriotisme.

La descendance du couple Royaume se monte à 1 951 personnes dont plus de 1000 seraient encore vivantes en 2009. Le patronyme a disparu en 1722 avec le décès de Madeleine Royaume, mais les branches de Pierre, d'Etienna et de Jeanne Royaume se poursuivent jusqu'à nos jours.

Postérité

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Caricature de la Mère Royaume sur le tram « Monochrome Rose », faisant référence à la célèbre affiche « We Can Do It! ».

Depuis 1936, l'ancienne rue de la Paix, à Genève, porte le nom de la famille de son mari, la rue Royaume[5].

En 2017, dans le cadre du festival « Les Créatives », le collectif féminin « Les Indociles » crée une exposition sur le tram « Monochrome Rose », dont la reproduction d’une caricature de la Mère Royaume tirée d’affiches du MLF genevois des années 1970 et 1980[6].

Notes et références

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  1. Royaume, Catherine, dans le Dictionnaire historique de la Suisse.
  2. Contrat de mariage entre Faule Petitot et Etienna Royaume chez Simon Butini, notaire, le 29 juillet 1598 (AEG Notaire Simon Butini 1588-1609 volume unique f° 99). L'acte précise qu'Etienna est fille d'honnête Pierre Royaulme et d'honnête Catherine Chesney.
  3. Contrat de mariage de Pierre Reaulme et Catherine Cheynet à Lyon, le 12 avril 1564 (Archives départementales du Rhône Minutes de Maître Peronnet - 3 E 6942, f° 347)
  4. SARASIN, Jean, "Le Citadin de Genève", 1606, il y est dit : "Vers la porte de la Monnoye, il y en eust aussi une qui mit par terre son homme du haut des fenestres d'une maison, à grands coups de pierre, et avec un fonds de tonneau qu'elle luy jetta sur le cerveau"
  5. Noms géographiques du canton de Genève
  6. « Les Indociles, Ligne 71-17 », les créatives - 10-16 Nov. 2017, sur www.lescreatives.ch, (consulté le ).

Articles connexes

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Bibliographie

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  • Louis Dufour-Vernes, La mère Royaume et sa marmite, Genève, J. Carey, , 15 p..
  • Dufour-Vernes, Louis, Descendance genevoise de la Mère Royaume. Complément à la brochure "la mère Royaume et sa marmite", Genève, impr. J. Carey, , 36 p..
  • Louis Dufour-Vernes et Nicolas Bogueret, une des victimes de l’Escalade, étude suivie de quelques descendances, Genève, , 52 p..
  • Dufour-Vernes, Louis, Les défenseurs de Genève à l’Escalade, Mémoires et documents, t. XXXVIII, ou deuxième série tome VIII, 1902-1908.
  • Albert Choisy et L. Dufour-Vernes, Recueil généalogique suisse, t. 3, Genève, , 333 p..
  • Alice Werner-Flournoy, Généalogies de quelques descendants de la Mère Royaume et de Nicolas Bogueret, Genève, .
  • Eric Bungener, Filiations Protestantes, vol. I, t. 1 à 3, Editions Familiales, 1996-2002.
  • Eric Bungener, Filiations Protestantes, vol. II, t. 1-2, Editions Familiales, 1996-2002.
  • Eric Bungener, Descendance d’Agrippa d’Aubigné, t. I, II, IIbis et III, Editions familiales, 1998-2003.
  • J.A., J.B.G. et Aymon Galiffe, Notices généalogiques sur les familles genevoises, t. 5, Genève, , p. 302 et suivantes.
  • Notizie sulla famiglia d’Arman.
  • Jacques Des Arts, Notices sur la famille Des Arts, Hambourg, .
  • Ouvrage collectif, La France protestante, t. I à X, Paris, 1846-1858.
  • Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, vol. 7 et supplément, Neuchâtel, Société générale suisse d’histoire, 1921-1933.
  • S. Stelling-Michaud, Le livre du recteur de l’Académie de Genève, Genève, .
  • Osvaldo Patrizzi, Dictionnaire des horlogers genevois, Genève, .
  • Albert Choisy et Paul-Frédéric Geisendorf, Généalogies genevoises, Genève, AEG Ms hist, , chap. 344, p. 5-6.
  • Recueil de Généalogies vaudoises, t. I et II, Lausanne, Société vaudoise de généalogie, 1923-1935.
  • Monier-Vinard, Patrick, « La Mère Royaume à Lyon » (recueil du 380e anniversaire, 55e brochure d'Escalade), Bulletin de la Compagnie de 1602 Escalade de Genève 1602-1982,‎ .
  • Walker, Corinne (avec la collaboration de Dominique Zumkeller), La Mère Royaume. Figures d'une héroïne, XVIIe – XXIe siècles, Genève, .
  • Ernest Naef, L’étain et le livre des potiers d’étain genevois, Genève, .
  • Perrenoud, Livre des Habitants de Genève.
  • Luthy, La Banque Protestante.
  • Martin, Paul-Edmond, Les Bacle ; à propos d’un ami de Jean-Jacques Rousseau, Genève, .
  • L. Necker, « César-Hippolyte Bacle (1794-1838) », Le visage multiplié du monde,‎ , p. 45-47.
  • J. Briquet, « César-Hippolyte Bacle (1794-1838) », Bull. de l'Institut national Genevois, no 49,‎ , p. 239-259.
  • Pronier, Jean, Notes généalogiques sur la famille Pronier et alliés, .
  • Levi Alvares, Christian, La descendance d'Alcide Bruneton et Emma Ollivier, Montmeyran, .
  • Levi Alvares, Christian, Quatre siècles d'ascendance protestante : les 512 quartiers de Micheline Bruneton, Jérusalem, .
  • Aubert, Hippolyte, Notes sur la famille des quatre sœurs Alexandre de Gênes, Crassier, .
  • Fidecaro, Agnese, « Lectures de la Mère Royaume », Le guide des femmes disparues, Genève,‎ .
  • Chaix, Benjamin, « Dame Royaume. Une héroïne malgré elle », Tribune de Genève,‎ .
  • Williamson, G. C., Behind my library door : Some new information respecting Jean Petitot, , « V », p. 38 et suivantes.
  • Ströhlin, Ernest, (1844-1907) Jean Petitot et Jaques Bordier : deux artistes Huguenots du XVIIme siècle, 1905).
  • Santschi, Catherine, « Les Archives d'État et l'Escalade », Bulletin de la Compagnie de 1602, Genève, no 313,‎ , p. 788-797.