Ouvrage de Schœnenbourg
Ouvrage de Schœnenbourg | ||
L'entrée des munitions de l'ouvrage. | ||
Type d'ouvrage | Gros ouvrage d'artillerie | |
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Secteur └─ sous-secteur |
secteur fortifié de Haguenau └─ sous-secteur de Pechelbronn |
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Numéro d'ouvrage | O 800 | |
Année de construction | 1932- | |
Régiment | 22e RIF et 156e RAP | |
Nombre de blocs | 8 | |
Type d'entrée(s) | Entrée des munitions (EM) + Entrée des hommes (EH) |
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Effectifs | 610 hommes et 20 officiers | |
Coordonnées | 48° 57′ 59″ nord, 7° 54′ 44″ est | |
Localisation de l'ouvrage | ||
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L'ouvrage de Schœnenbourg, ou ouvrage de Schoenenbourg[1], est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé à la limite des communes de Hunspach et d'Ingolsheim, dans le département français du Bas-Rhin en région Grand Est.
C'est un gros ouvrage d'artillerie, comptant huit blocs. Construit à partir de 1931, il a été légèrement abimé par les combats de , puis par les sabotages allemands de 1945, avant d'être réparé au début de la guerre froide[2]. C'est le plus grand ouvrage de la ligne ouvert au public en Alsace, inscrit dans son intégralité à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, avec tous ses éléments d'origine[3].
Position sur la ligne
[modifier | modifier le code]Faisant partie du sous-secteur de Pechelbronn dans le secteur fortifié de Haguenau, l'ouvrage de Schœnenbourg, portant l'indicatif O 800, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre les casemates CORF d'intervalle de Breitenacker Sud à l'ouest et d'Ingolsheim Ouest à l'est, à portée de tir des canons du gros ouvrage du Hochwald (demi-ouvrage Est, indicatif O 720)[4]. Il est l'ouvrage le plus oriental parmi ceux du Nord-Est (la ligne se poursuit le long du Rhin uniquement avec des casemates).
Les deux entrées sont à contre-pente dans l'Hinterwald, un bois à l'extrémité occidentale de la commune de Hunspach et à 1 800 mètres au nord de Schœnenbourg. Les blocs de combat de l'ouvrage sont installés à l'altitude (cote) 200 mètres au sud-ouest d'Ingolsheim, dominant les environs.
Description
[modifier | modifier le code]L'ouvrage est composé en surface de six blocs de combat et de deux blocs d'entrée, avec en souterrain des magasins à munitions (un M 1 et plusieurs M 2), une usine (avec quatre groupes électrogènes Sulzer de 165 chevaux) et une caserne, le tout relié par des galeries profondément enterrées[5].
Les combats de la Première Guerre mondiale ont appris à séparer les entrées et les casernements des blocs de combats : sur les ouvrages de la ligne Maginot les blocs de combats sont appelés « avants », ils sont distants de plusieurs kilomètres des blocs d'entrées, des casernements et des magasins de munitions qui sont appelés « arrières ». Les avants et les arrières sont reliés par une galerie de plus de 1 500 mètres.
Inventaire des locaux du bloc 1 :
0101 sas ;
0102 puits d'accès ;
0103 magasin à munitions ;
0104 ventilateur et tableau électrique ;
0150 fossé diamant ;
0151 filtres et ventilateur ;
0152 chambre pour 8 hommes ;
0153 réservoir d'eau ;
0154 issues de secours ;
0155 latrines ;
0156 vivres de réserve ;
0157 T.S.F. ;
0158 chambre de tir ;
0159 chambre de tir ;
0160 cloche F.M. ;
0161 cloche F.M. ;
Inventaire des locaux du bloc 2 :
0201 sas ;
0202 ventilateur et tableau électrique ;
0203 magasin à munitions ;
0204 puits d'accès au bloc ;
0205 atelier des blocs avants ;
0251 fosse chimique ;
0252 réservoir d'eau ;
0253 vivres de réserve ;
0254 ventilateur, filtres ;
0255 chambre de tourelle ;
0256 fosse de contre-poids ;
0257 chambre pour 6 hommes ;
0258 chambre pour un sous-officier ;
0259 munitions ;
Inventaire des locaux du bloc 3 :
0350 tourelle canons ;
0351 chambre de troupe ;
0352 filtres ;
0353 chef de tourelle ;
0354 vivres de réserve ;
0355 fosse chimique ;
0356 lavabo ;
0357 magasin à munitions ;
0358 magasin ;
0359 chambre de troupe ;
0360 magasin à munitions ;
0361 magasin à munitions ;
0362 cloche F.M. ;
0301 sas ;
0302 ;
0303 magasin M 1 ? ;
0304 magasin M 1 ;
0305 local des caisses vides ;
0306 magasin M 2 ;
0307 local des fusées ;
0308 local des châssis vides ;
0309 chef de magasin ;
0310 moteur monte-charge et puits ;
0311 fosse à douilles ;
0312 sas ;
0313 chambre sous-officiers ? ;
0314 poste de commandement ;
0315 ventilateur et tableau électrique ;
0316 ;
0317 latrines ;
Inventaire des locaux du bloc 4 :
0401 sas ;
0402 ventilateur tableau ;
0403 chef de magasin ;
0404 douilles vides ;
0405 monte-charge ;
0406 moteur ;
0407 latrines ;
0408 chambre pour 2 officiers ;
0409 calculateur d'artillerie ;
0410 cabine téléphonique ;
0411 central d'action frontale et latérale ;
0412 central d'observation ;
0413 fusées ;
0414 puits et pompe ;
0415 magasin M 2 ;
0416 caisses vides ;
0417 magasin M 1 ;
0418 magasin M 1 ;
0419 châssis vides ;
0451 tourelle canon ;
0452 chambre de troupe ;
0453 filtres et ventilateur ;
0454 vivres de réserve ;
0455 fosse chimique ;
0456 chambre de troupe ;
0457 vivres de réserve ;
0460 magasin à munitions ;
0461 magasin à munitions ;
0462 magasin ;
0463 cloche observatoire ;
0464 local des observateurs ;
0465 lavabo ;
0466 latrines ;
Inventaire des locaux du bloc 5 :
0501 sas ;
0502 chambre pour 8 hommes ;
0503 ventilateur et tableau électrique ;
0504 magasin à munitions ;
0505 puits d'accès et monte-charge ;
0506 magasin ;
0507 latrines ;
0551 fosse chimique ;
0552 latrines ;
0553 mécanisme de tourelle ;
0554 P.C. du bloc ;
0555 chambre pour 8 hommes ;
0556 ventilateur et filtres ;
0557 réservoir d'eau potable ;
0558 chambre pour 6 hommes ;
0559 corps de tourelle ;
0560 chef de tourelle ;
0561 chambre pour 2 hommes ;
0562 cloche F.M. ;
0563 local des poudres ;
0564 local des ingrédients ;
0565 cloche lance-grenades ;
Inventaire des locaux du bloc 6 :
0601 sas ;
0602 magasin ;
0603 ventilateur et tableau électrique ;
0604 magasin à munitions ;
0605 puits d'accès ;
0650 fossé diamant ;
0651 filtres et ventilateur ;
0652 chambre pour 8 hommes ;
0653 réservoir d'eau ;
0654 issues de secours ;
0655 latrines ;
0656 chef de casemate ;
0657 vivres de réserve ;
0658 chambre de tir ;
0659 vestibule chambre de tir ;
0660 cloche F.M. ;
Inventaire des locaux du bloc 7 :
0701 cage d'escalier, monte-charge 2,5 tonnes ;
0702 monte-charge 5 tonnes ;
0703 moteurs ;
0751 fossé diamant ;
0752 munitions ;
0753 fosse chimique ;
0754 débarras ;
0755 magasin ;
0756 réservoir ;
0757 chambre pour 14 hommes ;
0758 chambre pour 1 sous-officier ;
0759 caponnière ;
0760 latrines ;
0761 cloche F.M. ;
0762 cloche F.M. ;
0763 caponnière ;
0764 T.S.F. ;
0765 ventilateur réservoir d'eau ;
0766 caponnière, munitions ;
0767 couloir d'entrée ;
0768 porte blindée roulante ;
0769 vestibule ;
0701 cage d'escalier, monte-charge 2,5 tonnes ;
0702 monte-charge 5 tonnes ;
0703 moteurs ;
Inventaire des locaux du bloc 8 :
0801 ;
0802 hall de déchargement ;
0803 cellule Haute-Tension ;
0804 puits d'accès et monte-charge ;
0805 tableau électrique ;
0850 ;
0851 ;
0852 ;
0853 ;
0854 ;
0855 fosse chimique ;
0856 ;
0857 ;
0858 ;
0859 sas ;
0860 grille ;
0861 grille ;
0862 couloir d'entrée ;
0863 cloche observatoire ;
0864 cloche F.M. ;
0865 ;
0866 ;
0867 cloche Lance-grenade ;
0868 latrines ;
0869 chambre de troupe ;
0870 cloche F.M. ;
0871 ;
Inventaire des locaux de la caserne :
E A (casernement des hommes) :
0C01 sas ;
0C02 station de pompage ;
0C03 forage pompe ;
0C04 garde-manger ;
0C05 réservoir d'eau ;
0C06 magasin d'ameublement et habillement ;
0C07 chambre pour 4 sous-officiers ;
0C08 chambre pour 4 sous-officiers ;
0C09 chambre pour 8 sous-officiers ;
0C10 chambre pour 8 sous-officiers ;
C011 tableau électrique ;
0C12 chambre pour 36 hommes ;
0C13 chambre pour 36 hommes ;
0C14 urinoirs ;
0C15 lavabos ;
0C16 locaux disciplinaires ;
0C17 poste de Police ;
0C18 dépôt désinfectant ;
0C19 latrines 8 sièges à la turque ;
0C20 chambre pour 36 hommes ;
0C21 chambre pour 36 hommes ;
E B (casernement des officiers) :
0C30 chambre pour 2 officiers ;
0C31 chambre du médecin ;
0C32 cuisine des officiers ;
0C33 office ;
0C34 latrines et lavabos ;
E C (infirmerie) :
0C40 chambre des opérés ;
0C41 chambre des opérés ;
0C42 salle de visites ;
0C43 salle d’opérations et de pansements ;
0C44 pharmacie, tisanerie, stérilisation ;
0C45 chambre pour blessés ;
0C46 magasin d'infirmerie ;
0C47 latrines ;
0C48 chambre pour 8 malades ;
0C49 magasin Z ;
0C50 habillage ;
0C51 dépôt de vêtement ;
0C52 ventilateur filtre chaudière ;
0C53 douches ;
0C54 déshabillage ;
0C55 salle d'attente ;
0C56 dépôt vêtements souillés ;
0C57 latrines ;
0C58 magasin ;
E D (alimentation) :
0C60 lavoir ;
0C61 vivres de réserve ;
0C62 épicerie ;
0C63 frigos ;
0C64 cuisine troupe ;
0C65 magasin à viande ;
0C66 magasin à légumes ;
0C67 ventilateur aspirant transfo ;
0C68 éplucheuse ;
0C69 épicerie, panerie ;
0C70 cave ;
Inventaire des locaux des magasins aux artifices :
0A01 cartouches ;
0A02 obus ;
0A03 poudres ;
0A04 grenades ;
0A05 fusées ;
0A06 grenades de 60 ;
0A07 grenades de 50 ;
0A08 fusées ;
0A09 grenades V.B. ;
0A10 grenades F. et O.F. ;
0A11 charges pour grenades ;
0A12 grenades de 50 et 60 ;
0A13 bouchons allumeurs des fusées ;
0A14 local des pyrotechnies ;
Inventaire des locaux du P.C. :
0P01 ventilateur, tableau divisionnaire ;
0P02 plantons, secrétaires ;
0P03 standards ;
0P04 cabine ;
0P05 répartiteur ;
0P06 chambre pour 1 officier ;
0P07 service renseignement infanterie ;
0P08 chambre pour 2 officiers ;
0P09 chambre de commandement de l'Ouvrage ;
0P10 urinoir ;
0P11 latrines pour officiers ;
0P12 latrines pour hommes de troupe ;
0P13 lavabos ;
0P14 réservoirs ;
0P15 calculateurs d'artillerie ;
0P16 service renseignement infanterie ;
0P17 poste de Secours ;
Inventaire des locaux de l'usine :
0U01 atelier de réparation artillerie et génie ;
0U02 magasin du Génie ;
0U03 réfectoire, vestiaire ;
0U04 sous-station traction ;
0U05 sas ;
0U06 réservoir gazole ;
0U07 réservoir d'eau de refroidissement ;
0U08 chef de l'usine ;
0U09 poste des mécaniciens ;
0U10 lubrifiants ;
0U11 salle des machines ;
0U12 ventilateurs, filtres ;
0U13 galerie des conduites ;
0U14 latrines, urinoirs et lavabos.
Avants
[modifier | modifier le code]- Bloc 1
Le bloc 1 est une casemate d'infanterie sur deux niveaux flanquant vers l'ouest. Il est équipé de deux créneaux pour jumelages de mitrailleuses dont un peut être remplacé en cas de nécessité par un canon antichar de 47 mm (JM/AC 47), un fusil-mitrailleur en flanquement et une issue de secours menant dans le fossé diamant. Le bloc est protégé par deux cloches GFM (guetteur fusil-mitrailleur). Le bloc 1 est particulièrement difficile à ravitailler car il ne dispose pas de monte-charge, les munitions devaient donc être montées par les hommes.
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Les créneaux de tir de la façade.
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Les dessus du bloc.
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La cloche GFM nord.
- Bloc 2
Le bloc 2 est un bloc pour une tourelle de mitrailleuses. Malgré l'efficacité de la tourelle, les dessus du bloc sont protégés par une cloche GFM. Mais, comme le bloc 1, il ne dispose pas de monte-charge et les munitions devaient donc être amenées à dos d'hommes.
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La tourelle à éclipse et la cloche GFM.
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La tourelle en batterie et la cloche GFM.
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Le bloc en 1940, on aperçoit le réseau antipersonnel de barbelés.
- Bloc 3
Le bloc 3 est un bloc pour une tourelle de 75 mm. Les dessus du bloc sont protégés par une cloche GFM, ce qui n'était pas recommandé car la cloche crée un angle de tir mort. Les dessous quant à eux accueillent les magasins de munitions M 1 et M 2 ainsi que le poste de commandement du bloc. Le bloc possède un monte-charge d'une capacité de 2,5 tonnes.
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Les dessus du bloc.
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L'étage intermédiaire.
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Les commandes de la tourelle.
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La tourelle est en batterie.
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La tourelle entame sa manœuvre.
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La manœuvre continue.
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La tourelle est en éclipse.
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Animation de la manœuvre.
- Bloc 4
Le bloc 4 est identique au bloc 3 mais possède en plus une cloche VDP (vue directe et périscopique, indicatif O 5).
- Bloc 5
Le bloc 5 est un bloc pour une tourelle pour deux mortiers de 81 mm. Les dessus du bloc sont protégés par une cloche GFM et une cloche LG (lance-grenades, qui ne sera jamais armé). Le bloc possède un monte-charge d'une capacité de 500 kg.
- Bloc 6
Le bloc 6 est identique au bloc 1 mais ne possède qu'une seule cloche GFM.
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Les dessus du bloc 4.
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Les dessus du bloc 5.
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Les blocs 5 et 6.
Arrières
[modifier | modifier le code]- Bloc 7
Le bloc 7 est le bloc d'entrée pour les munitions (EM). Il possède deux monte-charges, l'un de 5 tonnes, l'autre de 2,5 tonnes. Le bloc est protégé par deux cloches GFM, trois créneaux pour fusils-mitrailleurs, un créneau pour un jumelage de mitrailleuses pouvant être remplacé en cas de nécessité par un canon anti-char de 47 mm. Pour sa défense rapprochée, le bloc possède également un blockhaus interne pourvu d'un fusil-mitrailleur.
Le bloc 7 est aussi le support de l'antenne de transmission pour la TSF (transmission sans fils). Dans ses dessous, le bloc 7 abrite un des magasins à munitions de l'ouvrage.
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Entrée des munitions.
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Le canon antichar de 47 mm et le jumelage de mitrailleuses à l'entrée du bloc 7.
- Bloc 8
Le bloc 8 est le bloc d'entrée pour les hommes (EH). Dans sa configuration initiale, le bloc était semblable à toutes les entrées pour les hommes, il possédait pour sa défense rapprochée une cloche GFM, une cloche LG (lance-grenades), un créneau pour jumelage de mitrailleuses pouvant être remplacé par un canon antichar de 47 mm et de deux créneaux pour fusils-mitrailleurs. Il possède un monte-charge dont le puits sert aussi de ventilation.
En raison des explosions internes causées par les Allemands en 1944, le bloc a été reconstruit selon des plans établis en 1950.
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Entrée des hommes (modifiée).
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Escalier et entrée des hommes.
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Accès actuel pour l'entrée des hommes.
Dessous
[modifier | modifier le code]Les dessous de l'ouvrage abritent la caserne, la cuisine, les filtres à gaz, l'infirmerie mais surtout le cœur de tous les ouvrages de la ligne Maginot : l'usine électrique.
- Usine
L'usine est la centrale électrique. Elle est le cœur de l'ouvrage, c'est elle qui va produire l'électricité nécessaire au bon fonctionnement de l'ouvrage en cas de coupure électrique du secteur civil. À l'extérieur, près du bloc 8 se trouve le transformateur de l'ouvrage, il abaisse la tension à 20 000 volts pour alimenter le fort. Bien qu'il soit situé près des arrières, il n'est pas protégé contre les bombardements. L'ouvrage de Schœnenbourg dispose de quatre groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur Diesel Sulzer 4 KD 22 (à quatre cylindres, fournissant 165 ch à 600 tr/min)[6] couplé à un alternateur de 165 kVA pour une tension de 440 volts, complétés par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch à 1 000 tr/min)[7] servant à l'éclairage d'urgence de l'usine et au démarrage pneumatique des gros diesels. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau, fournie par une réserve d'eau de 200 000 litres qui va ensuite circuler dans la caserne pour servir de chauffage. Il existe une réserve de gazole de 90 000 litres.
- Sous-station traction
Le train interne, qui permet de relier les avants et les arrières rapidement, doit être alimenté par une tension de 600 volts continu. C'est le rôle de la sous-station "traction" de transformer le courant de 440 volts alternatif en 600 volts continu. Son deuxième rôle est d'élever la tension à 3 000 volts alternatif pour l'alimentation des avants qui sont distants de plusieurs centaines de mètres.
- Sous-station des avants
C'est là que le courant de 3 000 volts est redescendu à une tension de 440 volts pour alimenter les blocs avants.
- Ventilation
Encore une fois, les enseignements de 1916 se font ressentir au niveau des risques liés aux gaz de combat. Contrairement aux forts Séré de Rivières conçus et construits après la guerre de 1870 et donc avant l'utilisation militaire des gaz de combat, forts en service lors de la Première Guerre mondiale, la ligne Maginot a été équipée d'un système de ventilation extrêmement performant. Cette ventilation permet de faire face à tous les types de gaz de combat existant en 1930.
L'air nécessaire à l'ouvrage provient normalement d'une aspiration par les entrées. Cet air est pulsé dans les galeries et dans les blocs de combat. L'air vicié en provenance de l'usine, de la caserne et des cuisines est rejeté par le bloc d'entrée des hommes.
Dans les blocs ou blockhaus où se trouvent des armes, les ventilateurs assurent une légère surpression qui joue deux rôles :
- évacuer au maximum les gaz dus aux tirs,
- empêcher les gaz toxiques de pénétrer dans les blocs.
L'évacuation des gaz dus aux tirs est faite par un autre ensemble de ventilateurs refoulants qui prennent les gaz dans les chambres de tir et dans les points de chute des douilles.
Comme les prises d'air des entrées peuvent se trouver dans une nappe toxique envoyée par l'ennemi, l'air aspiré passe d'abord dans une partie des quatre batteries de sept filtres avant d'être envoyé dans la galerie. Mais il est alors insuffisant pour fournir les blocs de combat. Dans ce cas de passage au régime "air gazé", les blocs deviennent autonomes et aspirent l'air qui leur est nécessaire à l'extérieur avec des ventilateurs qui leur sont propres.
Si les blocs de combat sont eux-mêmes dans une nappe toxique, l'air doit alors passer par des batteries de filtres de blocs dont le volume est variable avec le type du bloc.
- Galerie principale
La galerie principale permet de relier les avants et les arrières. Elle est équipée d'une voie de 60 qui permet d'acheminer rapidement les munitions et la nourriture des soldats au combat depuis les magasins du bloc 7 vers les blocs de combats.
Une issue de secours secrète se trouve le long de la galerie un peu après la gare arrière. Cette issue de secours débouche à la verticale de la galerie dans la forêt. Une échelle métallique permet d'accéder à un palier à mi-niveau ; à partir de ce palier, le puits de sortie est rempli par du gravier. Au moment voulu, il faut faire tomber le gravier dans un puits inférieur par un système de trappe, ce qui permet de rendre accessible l'échelle métallique qui débouche dans la forêt. De l'extérieur, l'issue reste invisible tant qu'elle n'est pas mise en service.
Au milieu de la galerie, au niveau de la courbure, se trouve l'égout. L'égout évacue les eaux usées vers l'extérieur, c'est donc le point le plus bas de l'ouvrage (-35 m). Cet égout est une galerie longue de 240 mètres qui débouche dans une crevasse de la forêt, ce qui empêche l'ennemi d'y parvenir mais permet à l'équipage de s'en servir comme sortie de secours. L'égout est tout de même protégé par un blockhaus interne armé de fusils-mitrailleurs.
Un peu plus loin le long de la galerie se trouve le poste de commandement (PC). Il se décompose en trois parties :
- le poste de commandement de l'ouvrage (PCC) ;
- le poste de commandement de l'artillerie de l'ouvrage (PCA) ;
- le poste de commandement de l'infanterie de l'ouvrage (PCI).
C'est ici que se concentrent toutes les informations recueillies par les observatoires et les blocs de combats et qui, après traitement, font l'objet d'un envoi de commande de tir aux blocs de combat.
Histoire
[modifier | modifier le code]L'ouvrage de Schœnenbourg est parmi ceux qui ont le plus combattu pendant les combats de . Du au , il tira 15 792 obus de 75 mm et 682 obus de 81 mm, soit un total de 16 474 obus en 10 mois, dont 13 388 coups en dix jours (du 14 au )[8] auxquels se rajoutent 723 obus de 120 mm[9]. Pendant cette période, il reçut 56 obus de 420 mm, 33 obus de 280 mm, 160 bombes d'avion et 3 000 obus de 150 mm et 105 mm. Invaincu, il résista aux assauts ennemis jusqu'au , soit six jours après l'armistice. Il ne se rendit que sur ordre du haut commandement français.
Visites
[modifier | modifier le code]L'ouvrage est aujourd'hui géré par l'« Association des Amis de la Ligne Maginot d'Alsace » qui s'occupe de la restauration de l'Ouvrage et propose des visites. Contrairement à beaucoup de musées consacrés à la ligne Maginot, celui de Schœnenbourg ne présente pas d'armes ni équipements liés ; le fort est restauré tel qu'en 1939. L'accueil se fait au bloc 7. Depuis Schœnenbourg il suffit de suivre les panneaux « Ligne Maginot, Fort de Schœnenbourg ». La visite dure environ deux heures à 30 mètres sous terre, à une température ambiante constante de 13 °C, pour un parcours de 3 km. La visite est libre sur un circuit fléché et peut être abrégée ; elle est agrémentée par des mises en ambiances sonores telles qu'en 1940.
À titre informatif, en 2010, le tarif de la visite était, pour les individuels, de 9 € pour les adultes, de 5 € pour les moins de 18 ans. La visite était gratuite pour les moins de 6 ans. Des visites guidées peuvent être organisées pour les groupes et ce toute l'année, y compris les jours fériés (renseignements et réservations auprès de l'office du tourisme de Hunspach).
En 2022, le fort de Schœnenbourg a remporté la deuxième place de l'émission Le Monument préféré des Français.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Les sources fournissent deux graphies pour le lieu-dit : « Schœnenbourg » (le nom officiel de la commune voisine de Schœnenbourg, le nom de l'ouvrage sur la carte IGN, ainsi que dans Mary et Hohnadel 2003, t.3, p. 138.), ou « Schoenenbourg » (nom du bois voisin sur la carte IGN, sur le site de l'association entretenant l'ouvrage, dans Truttmann 2009, p. 412-413, ainsi que selon l'arrêté du commissaire général de la République du approuvant la dénomination officielle des communes des départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle.
- Marc Halter, Histoire de la ligne Maginot, Strasbourg, Moselle River, , 48 p. (ISBN 978-2-9523092-4-0 et 2-9523092-4-8).
- Notice no PA00085309, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Mary et Hohnadel 2003, t.3, p. 135.
- Mary et Hohnadel 2003, t.3, p. 138.
- Les gros diesels ont été construits par la CCM, la Compagnie de constructions mécaniques, à Saint-Denis, sous licence avec Sulzer.
- Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installée à Fives-Lille), au nombre de cylindres (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriqué sous licence Junkers ») et à son alésage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrée).
- Mary et Hohnadel 2003, t.3, p. 205.
- Des canons de 120 mm L modèle 1878 de Bange sont restés sur les dessus de l'ouvrage avant d'être détruits par les bombardements allemands de juin 1940.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Georges Collin (lieutenant-colonel) et Jean-Bernard Wahl, L'ouvrage d'artillerie de Schœnenbourg, ligne Maginot, Reichshoffen, Association des amis de la ligne Maginot d'Alsace, , 32 p. (BNF 35656223).
- Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
- Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
- Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).
- Marc Halter, Histoire de la ligne Maginot, Strasbourg, Moselle River, , 48 p. (ISBN 978-2-9523092-4-0 et 2-9523092-4-8).
- (en) Marc Halter, History of the Maginot Line, Strasbourg, Moselle River, , 48 p. (ISBN 978-2-9523092-5-7 et 2-9523092-5-6).
Liens externes
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- Ressource relative à l'architecture :
- Localisation
- « Photographie satellite », sur wikimapia.org (consulté le ).
- « Ouvrage d'artillerie de Schœnenbourg, localisation sur carte IGN, photos, documents et infos », sur wikimaginot.eu.
- Association
- « Association des Amis de la Ligne Maginot », sur lignemaginot.com (consulté le ).
- « Visite virtuelle proposée par l'AALMA », sur lignemaginot.com (consulté le ).
- Descriptions et photos
- « L'ouvrage de Schœnenbourg en Alsace », sur maginot.free.fr (consulté le ).
- « L'ouvrage du Schœnenbourg », sur alsacemaginot.com (consulté le ).
- « Schœnenbourg (gros ouvrage du) », sur fortiff.be (consulté le ).
- Visite complète en photos sur le site internet www.memoire-et-fortifications.fr L'ouvrage du Schœnenbourg