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Jules Diéterle

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Jules Diéterle
Jules Diéterle par Nadar, vers 1885.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Enfants
Parentèle
Yvonne Diéterle (petite-fille)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction

Jules Diéterle, né le à Paris où il est mort le , est un peintre, peintre sur porcelaine, dessinateur, sculpteur, architecte et décorateur de théâtre français.

Acte de mariage protestant de Jules Diéterle et Émilie Gardie à Paris, le . La bénédiction nuptiale est célébrée par le pasteur de l'Église réformée, Athanase Coquerel.

Jules-Pierre-Michel Diéterle est le fils de Jean Georges Diéterle[note 1], facteur de pianos, et de Marie-Antoinette Terrasson[note 2], né à Paris le [1], est un artiste très polyvalent. Il débute avec le peintre-décorateur Hugues Martin, puis il intègre la manufacture de papiers peints Dockain, rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris[2].

Jules Diéterle entre par la suite à l'atelier de Charles Cicéri (1782-1868)[2]. En , il travaille à l'Opéra sur les décors de La Tentation, un ballet-opéra en cinq actes de Jean Coralli[2]. En 1833, il fonde avec Charles Séchan (1803-1874), élève de Cicéri, une association sous l'appellation de Séchan et Diéterle. Léon Feuchère les rejoint, suivi d'Édouard Desplechin[2]. De 1832 jusqu'en 1848, sa carrière de décorateur se confond avec celles de ses collaborateurs, mais leur association est dissoute en 1849[2]. Cette dernière année-là, Jules Diéterle restaure la galerie d'Apollon au palais du Louvre avec Charles Séchan.

Parallèlement, il entre en 1840 à la manufacture nationale de Sèvres comme artiste chef. De 1852 à 1855, il est nommé chef des travaux d'art[2]. Jules Diéterle a l'État français comme commanditaire et il réalise pour le prince Napoléon, un service dans un style dit « pompéien ».

Jules Diéterle se marie le à Paris[3], avec Émilie Louise Honorine Gardie[note 3], fille de Jean Louis Gardie[note 4] et d'Ann Nugent Woodger[note 5]. De cette union sont nés quatre enfants : Georges Pierre Diéterle le , Louise Emma Diéterle le , Charles Jules Diéterle le et Anne Marguerite Diéterle le [4].

En 1848, il est président du Conseil supérieur de perfectionnement des manufactures des Gobelins, de Beauvais et de Sèvres. En 1852, Séchan et Diéterle se rendent à Constantinople où ils sont chargés d'exécuter les décorations intérieures dans les palais du sultan Abdülmecid 1er (Abdul-Medjid)[5].

Charles Séchan devient officieusement le beau-père de Jules Diéterle. En effet, il vit maritalement à partir de 1851 avec Ann Nugent Woodger, séparée de son époux[note 6] et mère d'Émilie Louise Honorine Gardie[6].

Édouard Bénazet (1801-1867), homme d'affaires français, fermier des jeux et successeur à ce titre, de son père Jacques Bénazet (1778-1848)[note 7], confie à Charles Séchan, Jules Diéterle et le beau-frère de ce dernier, Louis Jules Haumont, la décoration des quatre salons du casino surnommé la « Maison de Conversation » à Baden-Baden en 1853[7].

Jules Diéterle est nommé chevalier de la Légion d'honneur le , avant d'en être promu officier le [8].

Jules Dieterle et son ami, le magistrat François-Alexandre Metzinger[note 8], séjournent à Yport en 1856 à l'hôtel Tougard[9]. Sous l'attrait de la côte normande, ils reviennent les années suivantes avec quelques amis comme Jean-Paul Laurens, Julien Gorgeu (banquier parisien, maire d'Yport) et Alfred Nunès (employé de banque parisien, cousin du peintre Camille Pissarro, maire d'Yport)[9].

En 1863, il fait construire la villa « Les Charmilles » à Yport, tandis que son fils aîné Georges Diéterle, s'installe dès 1870 dans une ferme à Criquebeuf-en-Caux, « La ferme des roses ». Au cours de la guerre franco-allemande de 1870, la mère de Jules Diéterle, Marie-Antoinette Terrasson, se réfugie à Yport[note 9]. La ville de Paris est alors encerclée par les troupes allemandes et de nombreux habitants fuient la capitale. Au mois de , le peintre Camille Corot loge chez les Diéterle à Yport et Criquebeuf-en-Caux[9]. À la mort de Jules Diéterle, la villa d'Yport est vendue au peintre paysager et portraitiste Albert Fourié (1854-1937)[9].

En 1876, Jules Diéterle accède au poste d'administrateur de la manufacture nationale de Beauvais puis à la fonction de président de l'Union centrale des arts décoratifs[2]. il démissionne en 1882 pour raison de santé.

Jules Diéterle meurt le à son domicile parisien du 68, rue Pierre-Charron[10].

La descendance de Jules Diéterle compte de nombreux artistes.

Sa fille, Marguerite Diéterle, a épousé Jules Badin de Châtel-Censoir, peintre et directeur des manufactures des Gobelins et de Beauvais. Il a comme arrière-petit-fils Hubert de Givenchy (1927-2018), l'un des couturiers les plus importants du XXe siècle.

Un autre de ses enfants est le dessinateur, peintre et architecte, Georges Diéterle (1844-1937), et l'une des petites-filles de Jules Diéterle, est Yvonne Diéterle (1882-1974), sculptrice et peintre, épouse de Jean-Pierre Laurens, peintre également[11].

Son autre fils est Charles Diéterle (1847-1933), peintre, époux de Marie Van Marcke de Lummen dite Marie Diéterle (1856-1935), artiste peintre[12].

Dessin et peinture

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Objet d'art

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  • Vase Diéterle, or et couleurs.
  • Vase Rimini.
  • Vase de Chantilly, nouvelles de la Guerre.
  • Service Pompéien du prince Napoléon.
  • Paire de vases Ly.
  • Coupe de Rivoli, fond céladon, décor or et couleurs.
  • Vase à quatre lobes, d'une paire, fond bleu, riche décor en or de style persan.
  • Pièces pour le service pompéien du prince Napoléon à fond rouge pompéien.
  • Paire de vases 'Rimini à anses en forme de serpent.
  • Vase Diéterle, élément d'une paire à fond céladon et décor or avec fleurs peintes.
  • Vase commémoratif de l'exposition universelle de Londres en 1851

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Catherine Join-Diéterle (dir.), Marie-Hélène Desjardins (dir.) et Florence Levert (dir.), Les Diéterle, une famille d'artistes, Fécamp, Collection des catalogues des Musées municipaux de Fécamp, , 99 p. (ISBN 978-2-908858-22-8). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Catherine Join-Diéterle (dir.), Les Décors de scène de l'Opéra de Paris à l'époque romantique, Paris, Éditions Picard, (réimpr. 2000) (1re éd. 1988), 295 p., 25 × 29 cm (ISBN 978-2-7084-0363-5, BNF 36148139).
  • Nicole Wild (dir.), Décors et costumes du XIXe siècle : Théâtre et décorateurs, t. 2, Paris, Éditions de la Bibliothèque nationale de France, coll. « Arts du spectacle », (1re éd. 1993), 381 p. (ISBN 978-2-7177-1888-1, lire en ligne), « Décorateurs et Costumiers : Diéterle Jules Pierre Michel », p. 279 à 346. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Charles Séchan (préf. Adolphe Badin), Ch. Séchan décorateur de l'Opéra : Souvenirs d'un homme de théâtre, 1831-1855 recueillis par Adolphe Badin, Paris, Éditions Calmann-Lévy, , 342 p. (BNF 31343003, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles de l'encyclopédie

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Prénoms francisés. Il s'agit de Johann Georg Dieterle (sans accent) ou Dieterlen. Johann Georg Dieterle est né le à Baiersbronn, Ortslage Heselbach, Landkreis Freudenstadt, Baden-Württemberg, Allemagne. Il a demandé sa naturalisation française par deux fois : le et le (cf. Archives nationales, cotes documents, BB/11/344, dossier n°985 X2 et BB/11/450, dossier n°4537 X3).
  2. Jean Georges Diéterle et Marie-Antoinette Terrasson se sont mariés à Paris le 25 prairial an 11 () et la cérémonie religieuse s'est déroulée à l'église Sainte-Marguerite. Le contrat de mariage est passé devant Me Louis Claude Laisné le 21 prairial an XI () (cf. Archives nationales, cote document MC/ET/XXVIII/610). De cette union sont nés à Paris : Marie Georgette Diéterle le 25 ventôse an 12 (), Charles Édouard Diéterle le et Jules Pierre Michel Diéterle le .
  3. Émilie Louise Honorine Gardie est née à Londres le . Elle est baptisée à St James's Church, Westminster, le . Émilie Louise Honorine Gardie meurt dans le 9e arrondissement de Paris le .
  4. .Jean Louis Gardie (1795-1880) est un marchand et fabricant de bronzes à Londres. Il va se séparer d'Ann Nugent Woodger.
  5. Ann Nugent Woodger est une artiste peintre miniaturiste. Elle a une autre fille, Emma Augustine Gardie, née dans l' ancien 5e arrondissement de Paris le , et qui va épouser dans l'ancien 2e arrondissement de Paris le , Louis Jules Haumont (1826-1906), artiste peintre. Emma Augustine Gardie meurt dans le 17e arrondissement de Paris le .
  6. Ann Nugent Woodger est née le à Londres et baptisée à Saint Martin in the Fields , Cité de Westminster, le . Elle s'est mariée en premières noces avec Jean Louis Gardie à St Mary's Church, Putney, Londres, le . Après sa séparation avec son époux, elle vit avec Charles Séchan. Toutefois, la notion de mariage effectif avec Charles Séchan dans le cadre juridique, n'est pas certaine. Aucun acte de mariage ne vient à ce jour confirmer cette thèse. La seule mention à ce sujet réside dans l'acte de décès d'Ann Nugent Woodger en 1871 : « épouse de M. Séchan Charles demeurant à Paris ». Or, l'acte de décès de Charles Séchan en date du dans le 9e arrondissement de Paris (acte de décès n°1131) indique son état de célibataire et non de veuf. Son biographe, Adolphe Badin, mentionne dans la préface de l'ouvrage Ch. Séchan décorateur de l'Opéra, souvenirs d'un homme de théâtre : « La fin de sa vie fut attristée par les douloureux événements de 1870-71, pendant lesquels il refusa courageusement de quitter Paris, malgré son âge et sa santé déjà fort ébranlée. Un deuil particulier, la mort de la compagne adorée de sa vie, vint s'ajouter au, deuil national et politique; et, sous ces coups redoublés, la maladie de cœur, dont il portait le germe en lui, prit des développements inquiétants et finit par l'emporter, après de longues et poignantes souffrances, le  ». Adolphe Badin entend-il par le terme « compagne », celui d'épouse ou d'une façon plus neutre, celle qui vit maritalement avec un conjoint, sans être mariée avec lui ? Charles Séchan et Ann Nugent Woodger ne se sont jamais mariés, tout simplement parce qu'elle n'était probablement pas divorcée de son mari britannique. Ann Nugent Woodger est morte en pleine guerre franco-allemande, loin de la capitale alors assiégée et bombardée par l'ennemi, le à Dol-de-Bretagne où elle demeurait depuis quelque temps, à l'hôtel de la Grande Maison situé Grande Rue (mentions portées dans l'acte de décès n°15). Elle est inhumée le au cimetière de Montmartre, 18e arrondissement de Paris, dans le caveau Séchan.
  7. En 1836, sous la Monarchie de Juillet, les jeux sont interdits en France. Jacques Bénazet (1778-1848), financier, détient la ferme des jeux de Paris et contraint de chercher un nouveau lieu, part pour Baden-Baden. Il obtient outre-Rhin, la concession pour un casino en 1838.
  8. François-Alexandre Metzinger, est né à Paris le et il épouse Alexandrine Françoise Gaudelet à Paris, le . Il est le président de la chambre à la Cour impériale à Paris et conseiller municipal de Croissy-sur-Seine. Avec l'avènement de la République en septembre 1870 et l'invasion allemande, il quitte Paris pour le département de la Seine-Inférieure. Trois mois après l'effondrement du Second Empire, Metzinger meurt dans sa résidence d'Yport, le .
  9. Mention inscrite dans l'acte de mariage du second fils de Marie-Antoinette Terrasson, Charles Édouard Diéterle (Paris, - Paris, ) marié en secondes noces à Paris dans le 9e arrondissement, avec Louise Athalie Hermier, le .

Références

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  1. Archives de Paris : État civil, acte de naissance reconstitué de l'ancien 8e arrondissement de Paris. Cote du document : V3E / N 743. Archives de Paris, no 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  2. a b c d e f et g Nicole Wild (dir.), Décors et costumes du XIXe siècle : Théâtre et décorateurs, t. 2, Paris, Éditions de la Bibliothèque nationale de France, coll. « Arts du spectacle », (1re éd. 1993), 381 p. (ISBN 978-2-7177-1888-1, lire en ligne), « Décorateurs et Costumiers : Diéterle Jules Pierre Michel », p. 279 à 346.
  3. Archives de Paris : État civil - Acte de mariage reconstitué du 2e arrondissement ancien de Paris. Cote du document : V3E / M 313. Archives de Paris, no 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  4. Archives de Paris : État civil - Actes de naissances reconstitués de l'ancien 2e arrondissement de Paris. Cote du document : V3E / N 743. Archives de Paris, no 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  5. « Séchan (1803-1874), Desplechin (1802-1870) et Diéterle (1811-1889), peintres décorateurs, Paris », sur Les Marques de Collections de Dessins & d'Estampes.
  6. « Polycarpe Charles Séchan », sur Art Lyrique.
  7. Charles Séchan (préf. Adolphe Badin), Ch. Séchan décorateur de l'Opéra : Souvenirs d'un homme de théâtre, 1831-1855 recueillis par Adolphe Badin, Paris, Éditions Calmann-Lévy, , 342 p. (BNF 31343003, lire en ligne), préface, page XIV.
  8. « Cote LH/775/6 », base Léonore, ministère français de la Culture
  9. a b c et d « La station balnéaire de Yport vers 1900 avec ses artistes et ses villas », sur Duboys Fresney.
  10. Archives de Paris : État civil - Acte de décès no 711 du 8e arrondissement de Paris. Cote du document : V4E / 6145. Archives de Paris, no 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  11. Catherine Join-Diéterle (dir.), Marie-Hélène Desjardins (dir.) et Florence Levert (dir.), Les Diéterle, une famille d'artistes, Fécamp, Collection des catalogues des Musées municipaux de Fécamp, , 99 p. (ISBN 978-2-908858-22-8).
  12. « Jules Diéterle », sur l'Art Lyrique Français.
  13. « Dessin d'un palais de la Renaissance par Jules Diéterle », sur Artnet.
  14. « Portrait d'une femme assise (1874) par Jules Diéterle », sur Artnet.