Jean-Louis Imlin (1694-1764)
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Jean-Louis Imlin[1] (ou Jean Louis II Imlin), né le à Strasbourg et mort le à Dorlisheim, est un orfèvre actif à Strasbourg au XVIIIe siècle[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Issu d'une dynastie d'orfèvres protestants luthériens strasbourgeois, il est le fils de Jean-Louis Imlin (1663-1720) et le père de Jean-Louis Imlin (1722-1768) et de Georges Frédéric Imlin[2].
Reçu maître en 1720, il est le fournisseur du cardinal Armand-Gaston-Maximilien de Rohan, ainsi que des cours de Hesse-Darmstadt et de Deux-Ponts[3].
Jean Charles Widder, le fils de l'orfèvre Michael Widder, effectue son apprentissage chez lui de 1720 à 1726[4]. Jean Louis Straus (maître en 1737) se forme également auprès de lui[5].
En 1748-1749 le prospère orfèvre fait construire un édifice bourgeois entièrement en pierres de taille, doté d'une haute et étroite façade de quatre travées et dont Roland Recht souligne plusieurs similitudes avec l'hôtel de Klinglin, érigé en 1731-1739 par Joseph Massol[6].
Œuvre
[modifier | modifier le code]L'une de ses premières réalisations est un exemplaire des trois clefs de la ville de Strasbourg qui furent remises à Louis XV lors de son entrée à Strasbourg en 1744. Elles sont en bronze doré orné d'une couronne royale et de l'écusson de la ville[7].
Le musée des arts décoratifs de Strasbourg conserve une autre pièce liée à l'histoire locale, un gobelet à couvercle en argent doré, de forme tulipe, orné d'une frise de lambrequins. La corporation des drapiers l'offrit à Jean Dietrich (1651-1740)[8] et Marie Barbe Kniebs (1665-1747) à l'occasion de leurs noces d'or célébrées le 15 décembre 1731. Leurs armes d'alliance sont gravées sur la frise[3].
Jean Louis Imlin a exécuté en outre quatre gobelets ovales de forme tulipe à côtes pincées, ainsi qu'un grand miroir de vermeil de forme contournée, repoussé et ciselé de rocailles, destiné au service de toilette de la princesse de Hesse-Darmstadt[7].
Il a également œuvré pour l'orfèvrerie religieuse. La paroisse Saint-Jean-de-Saverne abrite un grand calice à base circulaire, moulurée et cisaillée de rocailles[7],[9]. Un ciboire à nœud piriforme se trouve à l'église Saint-Barthélémy de Schleithal[10].
Le musée régional de la Hesse à Darmstadt conserve de lui une écuelle (soupière ?) et une assiette en argent[11].
Postérité
[modifier | modifier le code]La rue Imlin à Strasbourg (Meinau)[12] rappelle la place de la famille Imlin dans la vie artistique de la ville.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ou Johann Ludwig
- Jean-Daniel Ludmann, « Imlin, Jean-Louis II », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 18, p. 1740
- « Gobelet de corporation », musées de Strasbourg [1]
- Étienne Martin (dir.), Deux siècles d'orfèvrerie à Strasbourg : XVIIIe – XIXe siècles dans les collections du musée des Arts décoratifs, Musées de Strasbourg, , 304 p. (ISBN 978-2901833802)
- Étienne Martin (dir.), Deux siècles d'orfèvrerie à Strasbourg : XVIIIe – XIXe siècles dans les collections du musée des Arts décoratifs, Musées de Strasbourg, , 304 p. (ISBN 978-2901833802), p. 293
- Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), Connaître Strasbourg : cathédrales, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, Colmar ?, 1998 (nouvelle édition remaniée), p. 211 (ISBN 2-7032-0207-5)
- Geneviève Haug, « L'orfèvrerie en Alsace des origines au XIXe siècle », Revue d'Alsace, no 110, , p. 113-140
- Hélène Georger-Vogt et Jean-Pierre Kintz, « Dietrich, Jean », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 8, p. 651
- « Calice, patène », Plateforme ouverte du patrimoine (POP) [2]
- « Ciboire », POP [3]
- (de) Friedrich Back, « Kunstwerke aus dem Elsass in Darmstädter Sammlungen », Revue alsacienne illustrée, numéro 15, 1913, p. 71, [lire en ligne]
- Maurice Moszberger, Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Barr, Le Verger éditeur, 2012, p. 332
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Olivier Haegel, « Un calice de Jean Louis II Imlin à l'église de Bassemberg », Annuaire de la Société d'histoire du Val de Villé, 2017, no 41, p. 178-182
- Geneviève Haug, « L'orfèvrerie en Alsace des origines au XIXe siècle », Revue d'Alsace, no 110, , p. 113-140.
- Hans Haug, L'orfèvrerie de Strasbourg dans les collections publiques françaises (tome 22 de l'Inventaire des Collections publiques françaises), Éditions des Musées nationaux, Palais du Louvre, , 225 p. (ISBN 9782711800742, lire en ligne)
- Jean-Daniel Ludmann, « Imlin, Jean-Louis II », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 18, p. 1740
- Étienne Martin (dir.), Deux siècles d'orfèvrerie à Strasbourg : XVIIIe – XIXe siècles dans les collections du musée des Arts décoratifs, Musées de Strasbourg, , 304 p. (ISBN 978-2901833802)