Joseph Raphanaud
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activité |
Militaire |
Grade militaire | |
---|---|
Conflits |
Le colonel Joseph Raphanaud, né à Troyes le 1er mai 1911 et mort à Brienne-le-Château le 29 mars 1999, est un officier supérieur français ayant servi à la Légion étrangère et dans l'Armée d'Afrique. Titulaire de 27 citations dont 14 à l'ordre de l'armée, il est l'un des militaires les plus décorés de l'Armée française, notamment le plus cité après le général Marcel Bigeard[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse
[modifier | modifier le code]Né à Troyes (Aube) le , Joseph Raphanaud est l'aîné d'une fratrie de neuf enfants. Il exerce la profession d'artisan maçon, comme son père, avant de devancer l'appel du service militaire et de rejoindre le 9e régiment de zouaves à Alger.
2e Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Rappelé en 1939, Joseph Raphanaud participe à la Bataille de France. Caporal, il est déjà cité à deux reprises quand il est fait prisonnier à Toul en . Il s'évade trois jours plus tard, rejoint le BCRA et rentre dans la résistance (réseau Marco-Polo)[réf. nécessaire]. Arrêté par la police allemande près de Moulins (Allier) le , il s'enfuit le jour même alors qu'il manque d'être fusillé.
Devenant l'un des chefs des groupes de combat « Combat » et « Libération-Sud », il est à nouveau arrêté par la Gestapo en à Clermont-Ferrand et leur échappe à nouveau quelques jours plus tard. Ses supérieurs lui donnent l'ordre de rejoindre l'Afrique du Nord en passant par l'Espagne. Il est arrêté et interné au bagne d'El Séminario Viejo de Lérida, puis au camp de concentration d'Onthemiente.
Libéré, il rejoint le Maroc où il est affecté au 1er bataillon parachutiste de choc à Staoueli en Algérie. Breveté parachutiste, il participe à la création des commandos parachutistes de l'air en France et termine la guerre avec le grade de capitaine. Affecté à l'état-major des armées, il se porte volontaire pour la guerre d'Indochine.
Guerre d'Indochine
[modifier | modifier le code]À son arrivée sur le théâtre des opérations, il est affecté au 2e régiment étranger d'infanterie. Il reçoit pour mission de construire un train blindé et de mener des opérations de protection, puis de contre-insurrection sur la ligne du sud-Annam menant de Ninh Hòa à Suoi-Kiet en desservant les villes de Phan Thiết et Nha Trang. Il choisit une centaine de légionnaires dont un caporal allemand, ancien officier de la Kriegsmarine, pour désosser un ancien navire japonais et blinder les 14 wagons de ce qui sera surnommée « La Rafale ». Avec ses adjoints, les lieutenants Novack (officier à titre étranger allemand) et Lehiat ainsi que l'adjudant-chef Parsianni, ses coups de mains et ses victoires seront immortalisés dans le célèbre livre de Paul Bonnecarrère Par le sang versé (Fayard, 1969).
Après la Légion, il est muté au commandement des commandos du centre-Vietnam où il remporte de nombreux succès, principalement à la tête de la 610e compagnie de commandos supplétifs.
Guerre d'Algérie
[modifier | modifier le code]Promu chef de bataillon, Joseph Raphanaud rejoint l'Algérie. Après un passage de nouveau au 2e régiment étranger d'infanterie, il prend le commandement du 11e bataillon de tirailleurs algériens (11e BT). Il rejoint ensuite le centre saharien d'expérimentation militaire où il termine sa carrière comme adjoint du commandant du centre. À 52 ans, en 1962, il quitte l'armée.
La plupart de ses hommes le qualifiaient de « bête de guerre ». Le Việt Minh l'avait surnommé « le Diable » lorsqu'il commandait le train blindé du 2e REI.
Après l'armée
[modifier | modifier le code]Il se retire à La Rivière-de-Corps. Passionné par la faune, il crée le parc d'acclimatation ornithologique de Troyes où plus de 800 espèces, parfois rares, sont regroupées. Il meurt le et est inhumé à Fontvannes.
Décorations
[modifier | modifier le code]Le colonel Raphanaud est l'un des militaires les plus décorés de l'armée française et le second le plus cité après le général Marcel Bigeard. Détenant plus de 30 décorations, il fut notamment titulaire de :
- Commandeur de la Légion d'honneur ;
- Croix de guerre – avec 10 citations dont 4 à l'ordre de l'armée ;
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs avec 10 citations dont 5 à l'ordre de l'armée ;
- Croix de la Valeur militaire avec 7 citations dont 5 à l'ordre de l'armée ;
- Médaille de la Résistance française avec rosette ;
- Croix du combattant volontaire ;
- Médaille des évadés ;
- Médaille commémorative de la guerre – ;
- Médaille commémorative de la campagne d'Indochine ;
- Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Georges Fleury, synopsis
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Georges Fleury, Le Guerrier. Raphanaud : un baroudeur hors-série au service de la France (1939-1962), Paris, Grasset, , 444 p. (ISBN 978-2-246-26581-8).
- Paul Bonnecarrère, Par le sang versé : La Légion étrangère en Indochine, Fayard, , 512 p. (ISBN 978-2-262-02609-7).
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
« Colonel Raphanaud Joseph », sur www.fanion-vert-rouge.fr (consulté le )
« Autres Célébrités », sur Troyes d'hier à aujourd'hui (consulté le )
- Colonel français
- Naissance en mai 1911
- Naissance à Troyes
- Décès en mars 1999
- Décès à Brienne-le-Château
- Décès à 87 ans
- Résistant français
- Commandeur de la Légion d'honneur (date non précisée)
- Titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Titulaire de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs
- Titulaire de la croix de la Valeur militaire
- Titulaire de la médaille de la Résistance française avec rosette
- Titulaire de la médaille des évadés
- Titulaire de la croix du combattant
- Militaire français de la Seconde Guerre mondiale
- Militaire français de la guerre d'Indochine
- Militaire français de la guerre d'Algérie
- Personnalité liée à Troyes