Flittas
Régions d’origine |
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Langues | Arabes |
Religions | Islam |
Ethnies liées | Arab |
Les Flittas (en arabe : فليتة) forment une confédération tribale arabe originaire d'Algérie. Elle est concentrée surtout dans l’ouest de l’Algérie (Oranie)[1],[2], car elle occupe une grande partie de la wilaya de Relizane et une partie de les wilaya de Tiaret, Mascara et Mostaganem. Elle a joué de nombreux rôles historiques, notamment son serment d'allégeance à l'émir Abdel kader et sa résistance à l'occupation française en lançant la révolution des Flittas en 1864.
Origines
[modifier | modifier le code]Ibn Khaldoun parle de l'origine de la tribu Flittas et l'attribue à la tribu Soueid Ibn Zoghba Al-Hillali[3],[4]. Elle s'est également alliée aux familles maraboutiques de Sidi Ali ibn Yahya, descendants de Fatima el-Zahra, fille de Mahomet[5]. qui se sont installés dans des terres accidentées dans les montagnes et se distinguaient par leur ferveur religieuse .
Géographie
[modifier | modifier le code]Situation
[modifier | modifier le code]Fractions de tribu
[modifier | modifier le code]La tribu de Flittas est divisée en 19 branches, qui sont les suivantes[6],[7] :
- Ouled souid
- Belhia
- El hararta
- Ouled arzin
- Ouled Rafa
- Ouled Sidi Yahia sghir
- Ouled Sidi Yahia ben Ahmed
- Ouled Sidi Bakhadda
- Ouled Sidi Lazreg
- El chouala
- El Anatra
- Ouled bou Ali
- El hassassna
- Ouled Yahia
- Béni yessaad
- Béni derkoune
- Ouled berkat
- Ouled rached
- Ouled Ameur
- Ouled Sidi Mohamed ben Ahmed
- Beni Louma
- Ammamra
Histoire
[modifier | modifier le code]Époque médiéval islamique
[modifier | modifier le code]Ibn Khaldoun a mentionné que le sultan Yaghmoracen Ibn Ziane avait installé des Arabes Souied dans la région de Batha [8] sous la bannière de trois cheikhs : Atia, Mahdi et tarad [9]. En même temps, il a mentionné que Flittas faisait partie de la tribu Soueid[8], mais qu'ils étaient peu nombreux[10].
Au 14 ème siècle après JC, le triangle géographique entre Mazouna, Souk El-Mito et Qalʿat ibn Salâma passa sous le contrôle de la tribu Soueid, Le sultan Ibn Anan a confié la direction de la région à Cheikh Ouennzemmar Ibn Arif [11]
Époque ottoman
[modifier | modifier le code]Au début au milieu du XVIe siècle, les Ottomans expulsèrent les Espagnols des ports algériens, à l'exception d'Oran et de Mers El Kebir. Ils établirent la régance d'Alger et le divisèrent en trois provinces appelées beyliks. La tribu des Flittas était sous l'autorité du beylik de l'ouest, et cette période fut marquée par une rébellion de la tribu des Mehals, réprimée par le bey de Mazouna Chaban-ez-Zenagui[12] les Turcs créèrent un nouveau corps Caïdat des Flittas pour maintenir la sécurité dans la région. Mohamed Ben Osman, qui devint bey de Mascara, prit la tête de cette Caïdat [13],[14] et libéra définitivement Oran des Espagnols, transférant le siège du pouvoir dans cette ville. Un mausolée fut construit en l'honneur de Sidi Mohamed Ben Ouda pour célébrer les efforts répétés de la tribu des Flittas dans la libération d'Oran.
En 1802 une rébellion générale éclata dans le beylik de l'ouest, dirigée par un chef religieux Abdelkader ben Chérif appartenant à la confrérie des Derkaoua [15], suivie par la tribu des Flittas. Mais les Turcs les vainquirent et leur infligèrent de sévères punitions[16].
Époque de l'émir Abdel kader
[modifier | modifier le code]Par son alliance avec l'émir Abdelkader en 1832, la tribu constituait un véritable défi .En 1841 Le général Bugeaud a essayé de convaincre la tribu d'abandonner la résistance, et il a envoyé un message spécial par l'intermédiaire du général Daumas , mais la réponse de la tribu a été plus obstinée et plus provocatrice envers les Français, et la réponse de son chef a été la suivante :
« Vous nous dites que vous êtes une nation forte et puissante et que nous ne pouvons lutter contre vous. Les puissants et les forts sont justes. Vous voulez cependant vous emparer d’un pays qui ne vous appartient pas. Et puis, si vous êtes riches, que venez- vous faire chez un peuple qui n’a que de la poudre à vous donner ?. Vous nous menacez encore d’incendier nos mois sons et de les faire manger à vos chevaux et vos bêtes de som me ; que de fois déjà n’avons-nous pas éprouvé de pareils malheurs. Nous avons eu de mauvaises années, nous avons vu les sauterelles, la disette, et Dieu, pourtant, ne nous a point abandonnés, car nous sommes croyants, Arabes, et la misère ne peut tuer les Arabes... Nous ne nous soumettrons donc ja mais à vous »[17]
— Mostefa Lacheraf, L'Algérie nation et société
En conséquence, les Forces armées françaises ont été secouées à plusieurs reprises par les coups les plus violents qui leur ont été portés. L'assassinat du général Mustapha Ben Ismaïl dans les environs de Zemmora en 1843[18],[19] et les combats militaires se sont intensifiés par la suite avec leur alliance avec le révolutionnaire Bou Maza en 1845.
Époque coloniale française
[modifier | modifier le code]L'émir Abdelkader éliminé, les autorités coloniales commencèrent à établir des centres d'implantation dans la région, comme Yellel, Relizane et Zemmora, mais se heurtèrent en 1864 à une violente révolution populaire menée par Sidi Lazraq Belhadj, dont l'armée était capable de détruire Rahouia[20]et Zemmora, et assiège Relizane le 1er juin 1864[21]. Après sa mort, son successeur, Si Abdel Aziz fut dans la résistance jusqu'en août, jusqu'à ce qu'il soit arrêté et exilé avec ses soldats en Corse.
Cult
[modifier | modifier le code]Les habitants de la tribu Flittas adhèrent aux doctrines sunnite malikisme, et comme la tribu comprend de nombreuses familles maraboutiques (Cheurfa )[22], qu'elles soient les descendants Al-Hassan ibn Ali , comme les Ouled Sidi Harrat [23]et les fils de Sidi Tayfour, ou les descendants Al-Hussein ibn Ali comme les fils de Sidi Ali Ben Yahia. , ils devinrent des chefs spirituels et diffusèrent les enseignements et traditions soufies .les Français enregistrèrent le phénomène du soufisme dans la tribu.
L’ordre soufi | Khouan | Mokadem | Chefs | |
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01 | Rahmania | 1131 | 58 |
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02 | Darkaouia | 203 | 15 | El Hadj ben taib |
03 | Quadiria | 104 | 15 | El Arbi ben rahal |
04 | Taibia | 67 | 06 | El Hadj ben taib ben mazouz |
05 | Aïssaouia | 11 | 01 | Khelil ben Aissa |
06 | Ziania | 11 | / | / |
07 | Snoussia | / | / | / |
Coutumes et traditions
[modifier | modifier le code]Les habitants de la tribu Flittas pratiquent encore de nombreuses coutumes et traditions, notamment La waâda, qui montre l'histoire des ancêtres.
Parmi les waâdas les plus importantes figurent : [25],[26],[27],[28],[29]
- La waâda de Sidi M’hamed Benaouda .
- La waâda de Sidi Yahia Seghir
- La waâda de Sidi Lazreg
- La waâda de Sidi Harrat
- La waâda de Sidi Bakhedda
- La waâda de El Ammamra
- La waâda de Sidi Abdelhadi
- La waâda de Sid Slimane
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « Flittas - Nénufar » (consulté le )
- Pierre Larousse, Petit Larousse illustré: nouveau dictionnaire encyclopédique, Larousse, (lire en ligne)
- Recueil_des_notices_et_mémoires_de_la société archéologique du département de Constantine, vol. 4, (lire en ligne), p. 596
- Colette Auzas, « Les Flittas, étude ethnologique et sérologique », revue scientifique, , p. 330 (lire en ligne [PDF])
- L. Voinot, Oudjda et l'Amalat (Maroc), L. Fouque, (lire en ligne)
- Charles Marchal, Bulletin judiciaire de l'Algerie: doctrine, jurisprudence, législation, A. Jourdan, (lire en ligne)
- P. de Ménerville (M , Charles Louis Pinson de Ménerville), Dictionnaire de la législation algérienne: 1860-1866, Philippe, (lire en ligne)
- Ibn Khaldūn, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Imprimerie du Gouvernement, (lire en ligne)
- ابن خلدون, تاريخ ابن خلدون - دار الكتاب اللبناني (lire en ligne)
- ابن خلدون, تاريخ ابن خلدون - دار الكتاب اللبناني (lire en ligne)
- Ibn Khaldoun, Histoire es berbères, 3: et des dynasties musulmanes de l'afrique septentrionale, Imprimerie du Gouvernement, (lire en ligne)
- zemmora-mixte, C.N. Mairin, (lire en ligne), p. 31
- Gorguos, A, Notice sur le Bey d’Oran, Mohammed el Kebir. (lire en ligne), p. 406
- Revue africaine: journal des travaux de la Société historique algérienne, Kraus Reprint, (lire en ligne)
- Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique septententrionale, vol. 3, (lire en ligne), p. 461
- Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique septentrionale, vol. 3, (lire en ligne)
- Mustafa lacheraf ,L'Algérie nation et société ,François Maspero ,1965, 109
- Edmond Charles comte de Martimprey, Souvenirs d'un officier d'état-major: histoire de l'établissement de la domination française dans la province d'Oran 1830-1847, Maison Quantin, (lire en ligne)
- Eugène Daumas, Les chevaux du Sahara et les moeurs du désert, Paris, , p. 127
- « aux héros de la rahouia », journal, (chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/http://www.echodeloranie.com/medias/files/123-aux-he-ros.pdf [PDF])
- Louis Piesse, Algérie et Tunisie, Hachette, (lire en ligne)
- Le Correspondant: religion-- philosophie-- politique-- histoire-- sciences-- économie sociale-- voyages-- littérature-- beaux-arts, Bureaux du Correspondant, (lire en ligne)
- France Ministère de la guerre, ... Tableau de la situation des établissements français dans l'Algérie, Imprimerie royale, (lire en ligne)
- CN Marin, zemmora-mixte, (lire en ligne), p. 97/98
- Rédaction Crésus, « Relizane : Grande affluence des visiteurs à la waâda de Sidi M’hamed Benaouda », (consulté le )
- « RELIZANE : Après 15 ans, Oued Khloug célèbre ‘'waadat Sidi Lazreg », sur Djazairess (consulté le )
- « ZEMMORA - RELIZANE :Triste waâda de Sidi Harrat », sur Djazairess (consulté le )
- « El-Matmar : La waâda de Sidi Abdelhadi de retour », sur www.lequotidien-oran.com (consulté le )
- « Relizane », sur Djazairess (consulté le )