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Éric Fassin

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Éric Fassin
Éric Fassin en 2019.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (65 ans)
FranceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
École normale supérieure (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Sociologue, professeur d'université, chercheur associéVoir et modifier les données sur Wikidata
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Éric Fassin, né le [1],[2], est un sociologue français[3], juriste et américaniste[4],[5], professeur au département de science politique de l'Université Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis[6],[7],[8], spécialiste des études de genre[3] et de la politisation des questions sexuelles et raciales[9],[10].

Il est actuellement enseignant-chercheur au Laboratoire d'études de genre et de sexualité du CNRS (Centre national de la recherche scientifique)[9].

Ancien élève de l’École normale supérieure, où il est entré en 1979, Éric Fassin est agrégé d'anglais. En 1995, il participe au stage Young Leaders organisé par la French-American Foundation[11][source insuffisante].

Bien que sans doctorat[12], il est chercheur associé à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (sciences sociales, politique, santé), unité mixte de recherche associant le CNRS, l’Inserm, l’EHESS et l’Université Sorbonne-Paris-Nord[13],[10]. Il travaille sur la politisation des questions sexuelles et raciales, en France et aux États-Unis[10].

Il publie également de nombreuses tribunes, souvent polémiques, dans Le Monde ou Libération.

Chargé de cours à l'Institut d'études du genre de l'université de Genève, il a préfacé l'édition française de l'ouvrage de Judith Butler, Trouble dans le genre.

En 2008, il obtient son habilitation à diriger des recherches (HDR).

Il est le frère de Didier Fassin, anthropologue, sociologue et médecin.

Travail de chercheur

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Éric Fassin s'intéresse aux rapports de domination de classe, de race et de genre, dans une approche en termes d'agentivité[10].

Décrit comme l'un des « principaux observateurs des débats français »[2] autour des questions de sexualité et notamment d'homosexualité selon Sciences Humaines[14], Éric Fassin s'est intéressé à l'homophobie et aux discours médiatiques sur l'homosexualité dans l'ouvrage L’Inversion de la question homosexuelle.

En tant que sociologue, il regrette que l'usage du concept de racisme d'État soit perçu en France comme étant de la « diffamation » contre l'État et qu'il tende à être tabou :

« Interdire à des gens d'utiliser le vocabulaire qui leur permet de rendre compte d'une expérience manifestement discriminatoire qui implique l’Etat, et pour lequel l’Etat a d'ailleurs été condamné par la justice, ça me parait un abus de pouvoir extrêmement dangereux[15]. »

Selon les journalistes à La Croix Pascal Charrier et Bernard Gorce, Éric Fassin, aux côtés de Geoffroy de Lagasnerie, de l’écrivain Édouard Louis et de Maboula Soumahoro, forme un groupe d'intellectuels d’extrême gauche. La chercheuse Myriam Cottias argue qu'il s'agit d'une idéologie qui «mérite une discussion critique», et qu'il est inexact de parler d'influence américaine, plutôt de «circulation des idées, dans les deux sens»[7]. Pour Bruno Rieth , Kévin Boucaud-Victoire et Paul Conge de Marianne, Éric Fassin avec Didier Eribon seraient à l’orgine à la fin des années 90 « des tentatives de dévoiement militant de l’enseignement et de la recherche au profit d’un dogmatisme mettant à mal une certaine liberté académique. »[16]

Prises de position

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Éric Fassin s’affirme résolument « de gauche »[17]. Il est favorable à l'accueil des migrants en France, soutient l'antiracisme politique et considère que la laïcité est utilisée comme un outil islamophobe[18]. Il milite en faveur de l'organisation d'espaces non-mixtes réservés aux femmes et aux personnes non-blanches[19]. Il milite également en faveur de l'intersectionnalité[20].

En 2017, il signe une tribune, « Contre la pénalisation du harcèlement de rue », afin de ne pas faire de la rue la cible renouvelée des politiques publiques, visant les populations qui l’occupent, lesquelles appartiennent souvent aux fractions paupérisées et dites « racisées »[21],[22],[23].

En 2018, il signe une tribune dans laquelle il s'insurge de la présence d'Alain de Benoist et de Florian Philippot à un évènement organisé par la Fondation Feltrinelli[24].

En 2021, le sociologue appelle publiquement à combattre les discours d’extrême droite dans l’espace public[25], après son apparition dans la vidéo controversée du lancement officiel de la campagne présidentielle d'Éric Zemmour[26].

  • Daniel Borrillo, Éric Fassin et Marcela Iacub (dir.), Au-delà du PACS : L’expertise familiale à l’épreuve de l’homosexualité, Paris, PUF, coll. « Politique d’aujourd’hui », , 2e éd. (1re éd. 1999) (ISBN 978-2-13-051990-4)
  • Liberté, égalité, sexualités : actualité politique des questions sexuelles, avec Clarisse Fabre, Paris, Belfond/Le Monde, 2003 ; réédition augmentée, coll. « 10/18 »,
  • L’Inversion de la question homosexuelle, Paris, Amsterdam, 2005
  • De la question sociale à la question raciale ? Représenter la société française, avec et sous la direction de Didier Fassin, Paris, La Découverte, 2006
  • Discriminations : pratiques, savoirs, politiques, direction avec Jean-Louis Halpérin, Paris, La Documentation Française, 2008
  • Le Sexe politique. Genre et sexualité au miroir transatlantique, Paris, éd. EHESS, 2009
  • Reproduire le genre, Paris, éd. BPI, 2010
  • Homme, femme, quelle différence ? La théorie du genre en débat, avec Véronique Margron, coll. « Controverses », éditions Salvator, 2011 (ISBN 978-2-70670850-3)
  • Démocratie précaire. Chroniques de la déraison d'État, Éditions La Découverte, coll. « Cahiers Libres », 2012
  • Roms & riverains. Une politique municipale de la race, avec Carine Fouteau, Serge Guichard et Aurélie Windels, La Fabrique Éditions, 2014
  • Gauche, l'avenir d'une désillusion, Textuel, 2014
  • Raewyn W. Connell, Masculinités. Enjeux sociaux de l'hégémonie, Meoïn Hagège et Arthur Vuattoux (éd.), postface d'Éric Fassin, Paris, Éditions Amsterdam, 2014
  • Populisme : le grand ressentiment, Paris/61-Lonrai, Textuel, , 96 p. (ISBN 978-2-84597-578-1)

Filmographie

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Notes et références

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  1. Fassin, Éric (1959-…), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr (consulté le ).
  2. a et b Cf. notice du catalogue Sudoc.
  3. a et b « Eric Fassin reçu par 'nouvelobs.com », sur L'Obs, (consulté le ).
  4. « Joan W. Scott et Eric Fassin », sur France Culture, (consulté le ).
  5. « Éric FASSIN », sur Éditions La Découverte (consulté le ).
  6. Sylvain Boulouque, La gauche radicale : liens, lieux et luttes (2012-2017), Fondation pour l’innovation politique, , 60 p., p. 21;35.
  7. a et b « En France, l’influence américaine des nouveaux antiracistes », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  8. « A propos d’un racisme inversé », sur Le Soir Plus, (consulté le ) : « Il s'est même trouvé un sociologue d'extrême gauche, Eric Fassin, pour lancer une pétition en faveur “du droit à la non-mixité” ».
  9. a et b CNRS, « ERIC FASSIN - Professeur de sociologie (CNRS) », sur CNRS [1]
  10. a b c et d Chantal Crenn et Simona Tersigni, « Entretien avec Éric Fassin », Corps, vol. N° 10, no 1,‎ , p. 21 (ISSN 1954-1228 et 1969-6957, DOI 10.3917/corp1.010.0021, lire en ligne, consulté le ).
  11. [2], sur frenchamerican.org.
  12. Bruno Rieth, « Eric Fassin et Didier Eribon, petites dérogations entre amis », Marianne,‎ , p. 25
  13. Voir sur iris.ehess.fr..
  14. Xavier Molénat, « L'Inversion de la question homosexuelle », sur Sciences Humaines (consulté le )
  15. « "Racisme d'Etat" : derrière l'expression taboue, une réalité discriminatoire », sur France Culture, (consulté le ).
  16. Didier Eribon et Eric Fassin, de profs d'université à censeurs, marianne.net, 1er mars 2021
  17. Éric Fassin, Marcel Gauchet. Ce qui nous sépare, philomag.com, 17 janvier 2017
  18. un collectif, « Pour un antiracisme politique », sur Libération (consulté le )
  19. Les invités de Mediapart, « Pour le droit à la non-mixité », sur Mediapart (consulté le )
  20. « Comment un colloque sur "l'intersectionnalité" a failli être censuré », sur Bibliobs, (consulté le )
  21. « Contre la pénalisation du harcèlement de rue », sur Libération (consulté le )
  22. Valentine Faure, « Harcèlement dans l’espace public : #IndifferenceZero », Marie Claire, (consulté le ).
  23. Jack Dion, « Harcèlement de rue : quand les antiracistes stigmatisent… « les racisés » », Marianne,
  24. Les invités de Mediapart, « Fondation Feltrinelli: «nous sommes indignés par votre aveuglement politique» », sur Mediapart (consulté le )
  25. « « L’antisémitisme, stade ultime du racisme », par Eric Fassin », L'OBS,‎ (lire en ligne)
  26. « Interview - Eric Fassin : «L’anti-intellectualisme de Zemmour s’inscrit dans une tradition fasciste» », Libération,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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