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Guillaume le Pieux

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Guillaume le Pieux
Illustration.
Guillaume le Pieux, d'après une lettrine enluminée (BNF, Ms. Lat. 17716, f°85).
Titre
Duc d'Aquitaine
après 893[1]
(25 ans)
Prédécesseur Ramnulf II de Poitiers
Successeur Guillaume II d'Aquitaine
Marquis de Gothie

(32 ans)
Prédécesseur Bernard Plantevelue
Successeur Eudes de Rouergue
Comte d'Auvergne, de Mâcon, du Limousin et de Lyon

(32 ans)
Prédécesseur Bernard Plantevelue
Successeur Guillaume II d'Aquitaine
Comte de Bourges

(27 ans)
Prédécesseur Hugues
Successeur Guillaume II d'Aquitaine
Biographie
Dynastie Guilhelmides
Surnom Le Pieux
Date de naissance vers 875
Date de décès [2]
Lieu de décès Lyon
Père Bernard Plantevelue
Mère Ermengarde
Conjoint Engelberge

Guillaume le Pieux, parfois nommé Guillaume Ier d'Aquitaine par les généalogistes de l'époque moderne (né vers 875 – mort le à Lyon ; inhumé à Brioude le [2]), est marquis de Gothie, duc d'Aquitaine[note 1], comte d'Auvergne, de Bourges, de Mâcon, du Limousin et de Lyon, et abbé laïque de Saint-Julien-de-Brioude[3] de 893 à 918[4].

Guillaume était le fils de Bernard Plantevelue, comte d'Auvergne et de son épouse Ermengarde[5] ; il succéda à son père en 886.

Il passe à la postérité avec le surnom de « Pieux » du fait de son attachement à la chose spirituelle. Par exemple, dans la charte fondatrice de l'abbaye de Cluny, il fait préciser de nombreuses clauses comminatoires religieuses pour quiconque ne respecterait pas la charte.

Il était maître de l'Auvergne et du Limousin par son père, et duc d'Aquitaine. Ses biens s'étendaient de la Bourgogne au Toulousain en passant par l'Autunois, le Mâconnais, le Lyonnais, le Berry, l'Auvergne, le Velay, le Gévaudan, la Gothie (actuel Languedoc).

Avant 898, il épousa Engelberge ou Ingelberge, fille du roi de Bourgogne-Provence Boson de Vienne et d'Ermengarde, elle-même fille unique de l'empereur Louis II le Jeune.

Engelberge donne probablement naissance à des filles[6],[note 2] et à un fils, Boson[7],[8], mais qui ne pourra pas succéder à Guillaume d'Aquitaine.

En 901, il est pourvu du duché de Lyon. Il y donne plusieurs chartes dont l'une en 913 au profit des églises Saint-Just et Saint-Irénée[9].

Il fonda l'abbaye de Cluny le , et y nomma Bernon de Baume comme abbé. Cette fondation est en plusieurs aspects exceptionnelle puisque Guillaume donne sans réserve des terres et des villae (grands domaines agricoles) à l'abbaye qui jouit ainsi d'une grande autonomie ; l'Acte de fondation précise : « Les moines ici réunis ne seront soumis au joug d'aucune puissance terrestre, pas même à la nôtre, ni à celle de nos parents, ni à celle de la majestée royale »[10]. L'abbaye de Cluny n'a ainsi pour seul supérieur que le pape auquel elle doit verser un cens tous les cinq ans. On notera que l'abbaye est ainsi protégée de l'influence du duc d'Aquitaine, du roi des Francs et de l'épiscopat local. En échange, l'abbaye doit pratiquer une oraison perpétuelle pour Guillaume le Pieux et ses proches (donation pro anima)[11]. Il reçut Odon de Cluny pour son apprentissage de la chevalerie à treize ans[12] en sa cour.

Guillaume le Pieux fait le don de la villa Magenciacum (Moissat-Bas, en Basse-Auvergne) aux moines de l'abbaye Saint-Lomer de Blois en 912 pour y fonder un prieuré. Une bulle du pape Jean X confirme ce don en 914.

Guillaume le Pieux est considéré par l'historiographie comme un « prince territorial ». Il exerce des prérogatives régaliennes (celles du princeps médiéval), comme la nomination des comtes et est très largement autonome par rapport au roi. Par ailleurs, les rois Eudes puis Charles III reconnaissent l'hérédité de ses charges, chose encore non systématique à l'époque[13].

Il mourut le et fut inhumé en la basilique Saint-Julien de Brioude le suivant[2] près des tombes du martyr saint Julien et de l'empereur d'Occident Avitus.

Lui succèderont[14] brièvement comme ducs d'Aquitaine ses deux neveux, fils de sa sœur Adélinda d'Aquitaine et d'Acfred Ier : Guillaume II le Jeune (918-926) et Acfred (926-927). Ces derniers ne laissent pas d'héritiers, et après eux, pendant plusieurs années, a lieu une véritable « guerre de succession » au duché d'Aquitaine, entre la maison de Poitiers, où ils avaient choisi comme successeur leur cousin éloigné Ebles Manzer, et la maison de Toulouse.

Famille des Guilhelmides

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Notes et références

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  1. Qualifié de dux en 893, et de dux Aquitanorum en 909.
  2. Christian Lauranson-Rosaz fait d'Engelberge, épouse du vicomte Dalmace de Brioude, une fille de Guillaume le Pieux. La question se pose aussi pour Ava II, femme du comte Geoffroy de Nevers, sans qu'il y ait consensus.

Références

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  1. « Guillaume le Pieux, s'il apparaît dans les actes des rois de Provence comme dux (René Poupardin, 1920, no XLI) vraisemblablement en raison du Lyonnais qu'il tenait dans ce royaume est intitulé exclusivement comes ou marchio en France jusqu'au moment de l'accession au trône de Charles le Simple. (…) Il se déclare fidèle de Charles le Simple, le reconnaissant comme roi des Francs et des Aquitains ». Christian Lauranson-Rosaz, « Ermengarde, Ava, Ingelberge et les autres… » dans La Place et le rôle des femmes dans l'histoire de Cluny (ss. la direct. de J.-P. Renard), 2010, p. 54, n°31. Lire en ligne.
  2. a b et c Pierre Ganivet, Recherches sur l'évolution des pouvoirs dans les pays lyonnais de l'époque carolingienne aux lendemains de l'an mil., Lyon, Université d'Auvergne Clermont I, .
  3. Auzias Léonce, L'Aquitaine Carolingienne (778-987), Paris, .
  4. Marc Mègemont, « Chanteuges une fondation issue du renouveau bénédictin », Moyen Âge, no 131,‎ novembre-décembre 2022, janvier 2023, p. 74 (ISSN 1276-4159).
  5. Jean-Noël Mathieu, « Recherches sur Ermengarde, mère de Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 85, no 3,‎ , p. 577–607 (ISSN 0035-0818, DOI 10.3406/rbph.2007.5095, lire en ligne, consulté le ).
  6. Christian Lauranson-Rosaz, Les Guillelmides : une famille de l'aristocratie d'empire carolingienne dans le Midi de la Gaule (VIIIe – Xe siècles), Toulouse, aurent Macé (éd), Entre histoire et épopée. Les Guillaume d'orange (IXe – XIIIe siècles), , p. 79.
  7. Cartulaire de Saint-André-le-Bas, acte n°24, vers 920.
  8. Cartulaire de Cluny, acte n°446, avril 936.
  9. Guillaume Paradin, Mémoires de l'histoire de Lyon, p. 114. en ligne.
  10. Christiane Keller et Daniel-Odon Hurel, Mayeul, 4ème abbé de Cluny, un homme de foi, d'audace et d'humilité, an mil, Allier, Diocèse de Moulins, Souvigny - Sanctuaire de la Paix, , 80 p. (ISBN 978-2-9564402-4-6), p. 17
  11. (fr + la) Hervé Oudart (traducteur), Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, A. Bernard et A. Bruel, , p. 124-128.
  12. J.-Henri Pignot - Histoire de l'Ordre de Cluny depuis la fondation de l'abbaye jusqu'à la mort de Pierre le Vénérable - Tome 1 - Paris/Autun - 1868, page 57.
  13. François St Bonnet Yves Sassier, Histoire des Institutions avant 1789, Paris, Montchrestien, 2008 (3e édition), 468 p. (ISBN 9782707616074).
  14. « Guillaume et Engelberge donnent probablement naissance à des filles et à un fils, Boson (Cartulaire de Saint-André-le-Bas n°24 et Cartulaire de Cluny n°446), mais qui ne pourra pas succéder à Guillaume d'Aquitaine. Christian Lauranson-Rosaz, Les Guillelmides : une famille de l’aristocratie d’empire carolingienne dans le Midi de la Gaule (VIIIeXe siècles), Toulouse, Laurent Macé (éd), Entre histoire et épopée. Les Guillaume d'orange (IXeXIIIe siècles), 2006, p. 79.

Bibliographie

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Liens externes

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