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Histoire d'Arles à l'époque romaine

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Arelate
Arles
Image illustrative de l’article Histoire d'Arles à l'époque romaine
Localisation
Pays Drapeau de l'Empire romain Empire romain
Province romaine Gaule narbonnaise
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Bouches-du-Rhône
Commune Arles
Type Colonie romaine
Coordonnées 43° 40′ 36″ nord, 4° 37′ 48″ est
Géolocalisation sur la carte : Empire romain
(Voir situation sur carte : Empire romain)
Arelate
Arelate
Histoire
Époque Antiquité (République romaine et Empire romain)

En récompense de son soutien à Jules César contre Marseille en 49 av. J.-C., Arles (ou Arelate, selon le toponyme de l'époque), devient une colonie romaine. La fortune initiale de la ville date de cette époque. Bénéficiant pendant plus de cinq siècles d'une situation géopolitique stratégique sur le Rhône, de plans d’urbanisme successifs et du soutien de plusieurs empereurs, elle devient un des premiers foyers chrétiens des Gaules et résidence impériale puis, à la fin du IVe siècle, préfecture du prétoire. Assiégée en 425, 430, 453, 457 et 471, la cité est finalement prise par le roi wisigoth Euric, une première fois en 472 puis de manière définitive en 476.

Carte de la Gaule en 58 av. J.-C. : les peuples de la Narbonnaise

Pour la période précédente voir Histoire d'Arles à l'époque pré-romaine

Les derniers conflits avec Marseille

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Au début de ce siècle, en 90 av. J.-C. puis en 83 av. J.-C.[1], il est signalé de nouvelles révoltes salyennes facilement matées, mais les informations ne permettent pas de connaître exactement ce qui se passe dans la cité arlésienne lors de ces conflits. Quelques éléments archéologiques comme la création d'un cimetière sur une zone précédemment urbanisée (quartier de l'ancien hôpital van Gogh), laissent supposer toutefois un nouveau repliement de l'habitat vers un réduit mieux défendu.

De la guerre civile à la fondation de la colonie

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Buste attribué à Jules César
Buste en marbre découvert à Arles en 2008 (Musée départemental Arles antique)

La chance d'Arles survient lors de la Guerre Civile lorsque Marseille refuse de prendre le parti de César, entrant ainsi de facto en conflit avec lui.

Jules César se rapproche alors de la cité d'Arles qu'il désigne par Arelate dans le Bellum Civile (I, 36, 4) :

Naves longas Arelate numero XII facere instituit
(Il fit construire à Arles douze vaisseaux de guerre)

Ces vaisseaux, construits en moins d'un mois, vont lui permettre de gagner sa bataille contre Marseille le 12 juin 49 av. J.-C..

Pour récompenser Arles de cette aide, il charge Tibérius Claudius Néro[2], père du futur empereur Tibère de fonder la colonie romaine d’Arles (automne 45 av. J.-C.)[3],[4] en y établissant les vétérans de la VIe légion. Les colons de cette nouvelle province disposent d'un territoire pris sur celui de Marseille qui s’étend du Rhône à la Durance et jusqu’à Hyères, soit pratiquement l’équivalent des départements actuels des Bouches-du-Rhône et de la moitié du Var. Le premier gouverneur d'Arles est Decimus Junius Brutus Albinus[N 1]. Un buste, datant de cette période a été trouvé dans le Rhône en 2008. Attribué à César, ce serait le buste le plus ancien du dictateur romain[N 2]. Cette identification a toutefois été remise en question et reste débattue[5].

Le monde romain sous Jules César

Un moment compromise par l'assassinat de César le 15 mars 44 av. J.-C. qui permet à Marseille de remettre en cause cette création, la fondation trouve un nouvel élan grâce à Octave, (neveu et fils adoptif de Jules César), le futur empereur Auguste, engagé dans sa marche vers le pouvoir et soucieux de rassembler dans sa clientèle politique les fidèles de son père adoptif. La titulature officielle de la colonie, formulée sous le règne d'Auguste, exprime avec force cette filiation : COLONIA JVLIA PATERNA ARELATE SEXTANORVM[N 3]. Octave vient lui-même à Arles probablement vers 40 av. J.-C., pour organiser ce bastion de la puissance romaine qui s'impose alors face à sa rivale Marseille.

Avec la création de la colonie, les Arlésiens, libérés de la tutelle marseillaise[N 4], deviennent de véritables citoyens romains avec la possibilité de prendre part aux délibérations du peuple dans les assemblées de la capitale lorsqu'ils s'y rendent. À ce titre, les Arlésiens sont inscrits sur les registres d'une des tribus de Rome, la tribu Teretina[6].

Le premier plan d'urbanisme romain

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L'empereur Auguste, protecteur de la cité d'Arles

Vers 40 av. J.-C., un plan d'urbanisme monumental est lancé portant sur l'aménagement de vastes espaces publics, l'édification de la première enceinte fortifiée romaine et la construction de trois édifices majeurs : le forum[N 5], l'arc de triomphe[N 6] et le théâtre[N 7], ce dernier dominant la colline de l'Hauture. L'ambition d’un tel projet laisse supposer que sa conception et sa maîtrise relèvent directement du plus haut niveau de l'État.

Ces monuments sont complétés quelques années plus tard par la première enceinte romaine dont l'historien Fernand Benoit reconnait des vestiges dans les substructions de la tour des Mourgues[N 8] au sud-est de la cité[7]. Elle est de dimension limitée à en juger par les parties conservées[8] et il est clair que très vite le mur est débordé ainsi qu'en témoignent les vestiges découverts au sud des Lices et à Trinquetaille. Des fouilles montrent en effet que dès la fin du premier siècle avant notre ère, la ville ne pouvant gagner du terrain par le sud et l'est à cause de la nature marécageuse de ces zones, entreprend les premières étapes d'urbanisation du site de Trinquetaille sur la rive droite du grand Rhône, à la pointe nord de la Camargue[8]. Cette première urbanisation de la colonie romaine qui se termine à la fin du Ier siècle av. J.-C. est appelée Augustéenne. La fortune initiale de la ville date de cette époque et cette première période va durer presque trois siècles jusqu'aux invasions barbares du milieu du IIIe siècle.

Les extensions flaviennes

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Voies romaines en Gaule
L'amphithéâtre d'Arles, construction flavienne (vers 80/90).

Arles est une ville importante à l’époque romaine, dont elle a conservé de nombreux vestiges, en particulier les arènes et la nécropole des Alyscamps.

Strabon en 18 de notre ère, signale le rôle commercial de la cité[9] et un peu plus tard Pline l’Ancien[10] mentionne Arelate Sextanorum (Arles colonie des Sextaniens).

Dès le début du siècle une voie romaine, la voie Agrippa, unit la ville à Vienne et Lyon. D'après l'historien Paul-Albert Février, elle existe dès l'an 3 de notre ère[11].

Arles bénéficie également d'un nouveau plan d’aménagement urbain à la fin du Ier siècle en raison de l'expansion de la cité liée au développement économique et commercial : en effet après la première urbanisation augustéenne, dès le siècle suivant, durant la dynastie flavienne (69-96) la ville déborde des remparts initialement élevés sous Auguste. Ce nouveau projet nécessite la modification du tracé nord de la première enceinte romaine pour permettre la construction des arènes dans les années 80.

L'émergence de grandes familles arlésiennes

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Dès le Ier siècle, des familles arlésiennes accèdent aux ordres les plus importants de la société romaine : l'ordre équestre et l'ordre sénatorial. Deux familles s'illustrent tout particulièrement, les Mettii avec notamment Marcus Mettius Rufus et les Pompeii[12], dont « Pompeius Paulinus, fils d’un armateur d’Arles et beau-père de Sénèque »[13].

Ce riche personnage d'Arles, dont la fille Paulina avait épousé Sénèque probablement un peu avant 49, est préfet de l'annone en 50 ; Pompeius Paulinus a aussi un fils appelé également Pompeius Paulinus qui devient légat en Germanie inférieure en 55[14] puis consul suffect vers 62.

Une plaque retrace la carrière d'un autre arlésien célèbre, celle du sénateur Aulus Annius Camars parcourue comme à l'accoutumée loin d'Arles[15]. Cette inscription exprime l'attachement de ce personnage à sa cité d'origine[16]. Cet Aulus Annius Camars est supposé avoir été un grand propriétaire terrien à l'origine du nom de la Camargue[13], l'origine du toponyme est en fait incertaine[17].

Moins connues, d'autres personnalités arlésiennes ont laissé leur nom dans l'histoire et sont parvenues jusqu'à nous. Il s'agit notamment des médecins oculistes Denys, Cosmos et Sabinus. La ville d'Arles à l'instar de celle de Marseille semble avoir une vie intellectuelle et plusieurs écoles[18].

Une économie prospère

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Emplacement des marins arlésiens sur la place des Corporations d'Ostie ; la mosaïque représente le delta du Rhône.
Les nautes arlésiens transportant du vin sur la Durance

Arles est une grande ville de la Gaule narbonnaise, avec des activités industrielles et commerciales. Elle possède des ateliers impériaux, des chantiers navals et exporte l'huile, le vin et les blés. Par son port, elle est en relation avec Rome et l'Orient[19]. La ville abrite aussi le siège de l'importante corporation des nautes qui interviennent, avec les utriculaires, sur le Rhône, la Durance et les étangs autour de la cité. À partir du Ier siècle, les navicularii marini arelatenses forment tantôt un seul corps, tantôt cinq groupements distincts. Ils interviennent notamment dans le ravitaillement de Rome et de nombreuses cités et occupent un emplacement permanent sur la place des Corporations d'Ostie, le vaste port antique de Rome, où figurent décorant leur siège, une mosaïque représentant le Rhône à trois bouches et le pont de bateaux. À leur tête se trouvent des notables arlésiens dont plusieurs nous sont nominalement connus comme Dominius Claudius Boethus, L. Secundius Eleutherus ou M. Frontonius Europus[20].

Arles est également le centre d'un vaste territoire agricole. La Camargue dès cette époque aurait été partagée en un petit nombre de vastes domaines consacrés à la culture du blé et à l'élevage des chevaux[19]. Dans la plaine de la Crau, on retrouve également des traces de cadastre romain. Des travaux récents ont mis au jour des bergeries romaines qui révèlent l'importance de l'élevage et impliquent la pratique de la transhumance. Cette réalité confirme ainsi les propos de Strabon et de Pline à propos de cette plaine pierreuse[21]. En 92, l'empereur Domitien promulgue un édit sur la vigne dans l’Empire Romain avec interdiction de planter de la vigne et obligation dans les provinces d’arracher la moitié du vignoble afin d’éviter la surproduction. Cet édit suscite une opposition, en particulier en Provence, et la mesure reste inefficace et sans lendemain.

De nouveaux aménagements urbains

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Tête de satyre en marbre, œuvre romaine du Ier - IIe siècle ap. J.-C., découverte à Trinquetaille. Musée du Louvre, Paris.

Au IIe siècle, la ville s'enrichit avec la construction du cirque romain (en 149) au sud-ouest de la ville. Le cœur de la cité est également remodelé et au sud le rempart est percé tandis qu'un quartier suburbain se développe dans le prolongement du cardo, et qu'un nouvel établissement thermal est créé. À Trinquetaille, sur la rive droite du Rhône, l'occupation limitée du Ier siècle se transforme en un vaste quartier résidentiel doublé d'un quartier artisanal et commercial. Ces travaux montrent que les aménagements de l’époque flavienne, notamment la construction des arènes, vers 80, se sont poursuivis jusque sous l’empereur Antonin le Pieux, à l’apogée de l’Empire.

Un développement industriel et agricole

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La ville se dote également d'un complexe industriel : les moulins de Barbegal. Situés à huit kilomètres de la ville, ils permettent l'alimentation en farine une population de 12 000 habitants[22]. Les blés proviennent du territoire arlésien, zone céréalière très importante qui exporte sa production excédentaire à Rome. À l'époque romaine, les terres du delta sont plus surélevées que maintenant par rapport au niveau marin, donc moins salées, et permettent la culture céréalière dans de très bonnes conditions.

Une ville intellectuelle

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On connait quelques arlésiens de ce IIe siècle, comme Favorinus citoyen romain d'origine gauloise, philosophe et homme de lettres qui devient un ami de Plutarque[23] et un proche de l'empereur Hadrien avant de connaître la disgrâce[24], ou l'avocat Precilius Pompeianus, patron de la cité[13].

Début du christianisme

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Mithra et le taureau, fresque de Doura Europos, fin IIe/début IIIe siècle.
Autel en marbre du Ier siècle, dit de la Bonne Déesse, trouvé en 1758 sur le site de l'église-Notre-Dame-la-Major ; les deux oreilles sont le symbole de l'attention bienveillante de la déesse - Musée départemental de l'Arles antique.

Au début du IIIe siècle, la religion traditionnelle romaine, les religions orientales avec les cultes de Cybèle, de Mithra, de Bona Dea (la bonne mère) ou de la déesse égyptienne Isis, et les dieux indigènes sont honorés dans la cité provençale[25] qui s'ouvre au culte chrétien. Si la légende date du second quart du siècle la présence de saint Trophime le premier évêque d'Arles, l'existence de l'Église arlésienne est toutefois avérée dès 254 dans une lettre[26] de saint Cyprien adressée au pape Étienne Ier pour la défense des chrétiens repentants de la ville d'Arles après les persécutions de Dèce. Cette lettre mentionne le premier évêque historiquement connu, Marcianus, dont Cyprien demande au pape Étienne Ier, sur le rapport de Faustin, évêque de Lyon, la déposition pour son adhésion au schisme de Novatien.

Premières invasions

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La tradition historique reprise par Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs[27] rapporte également que les faubourgs de la ville auraient été incendiés et pillés peu après par des troupes barbares (Alamans) conduites par un certain Chrocus dans le contexte des invasions de la seconde partie du IIIe siècle[N 9], ce que semble confirmer l'archéologie[28]. L'expansion des quartiers suburbains est arrêtée par des incendies et destructions durant les années 250-270 et le même phénomène est observé à Trinquetaille sur l'autre rive du Rhône vers 260/275, éliminant ainsi, de manière quasi-certaine, toute origine accidentelle. Peut-être que des travaux de fortification, à l'instar de ceux entrepris dans de nombreuses cités[N 10] sont alors réalisés.

Après ces ravages, le développement urbain d'Arles ne reprend que sous Constantin Ier, au début du siècle suivant. Entretemps en 297, la réforme de Dioclétien fait du Rhône la limite naturelle entre deux provinces : la Narbonnaise première à l’ouest et la Viennoise à l’est.

Un début de siècle agité

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Songe de Constantin et bataille du pont Milvius, illustration des Homélies de Grégoire de Nazianze, 879-882, Bibliothèque nationale de France (Ms grec 510)

Au début du siècle, les persécutions de Dioclétien contre les chrétiens ont laissé trace à Arles d'une légende : le martyre de saint Genès. Genès d'après la tradition est un greffier arlésien de la milice impériale qui refuse vers 303[29] de transcrire un édit envoyant des chrétiens à la mort. Condamné à la peine capitale, il s'enfuit à la nage se réfugier sur la rive droite du Rhône à Trinquetaille où il est rejoint et décapité. Sa dépouille, récupérée par des coreligionnaires, est inhumée aux Alyscamps ainsi que l'écrit au Ve siècle, l'archevêque Paulin : Illic (à Trinquetaille) sanguine, hic (aux Alyscamps) corpore[30]. Ce martyre, réel ou supposé, devient par la suite un objet de pèlerinages et de ferveurs religieuses pour toute la Provence.

Sous ce même empereur qui entreprend une vaste réorganisation des Provinces, le territoire d'Arles est considérablement diminué du côté de l'est, au bénéfice d'Aix et de Marseille[31].

Dès les années suivantes, l'histoire de la ville est intimement mêlée à celle de Rome. En 308, Maximien qui avait renoncé au pouvoir en 305, profite d'une absence de son gendre Constantin pour usurper la pourpre et se faire proclamer empereur. Il met la main sur le trésor et s'installe à Arles. Devant la réaction de Constantin qui descend avec ses troupes par la Saône et le Rhône, il cherche refuge dans Marseille dont les remparts peuvent faire illusion[32]. Pris et livré à l'empereur, il est épargné une première fois, mais de nouvelles intrigues obligent Constantin à se débarrasser de lui[33]. Constantin fait ensuite abattre toutes les statues et les monuments élevés en l'honneur de Maximien (310). Puis la victoire de Constantin sur Maxence le 28 octobre 312 au pont de Milvius va bouleverser la destinée de la ville d'Arles.

Une ville impériale

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Arles - Les Thermes de Constantin Ier, IVe siècle

La cité devient alors une résidence de Constantin, devenu l’empereur Constantin Ier qui envisage un moment d’en faire une capitale d’Empire. Constantin est venu à plusieurs reprises à Arles, peut-être dès 307 pour son mariage avec Fausta, la fille de Maximien. Il y réside en 314 et 316, son fils Constantin II y naît le 7 août 314 et la cité d'Arles va recevoir peu après, en 328, le surnom temporaire de Constantina qu'elle conservera jusqu'en 340. Dès 313, Constatin y transfère l'atelier de frappe d'Ostie et les frappes arlésiennes seront poursuivies durant tout le IVe siècle et au début du Ve[32]. Il fait construire près du Rhône les thermes de Constantin, si vastes que les érudits du XVIe siècle crurent à un palais (palais de la Trouille). On pense également que sous son autorité le pont sur le Rhône, datant probablement du Ier siècle, est reconstruit ou réaménagé.

Le Christianisme dès sa reconnaissance par Constantin en 313 (Édit de Milan), se répand dans la société arlésienne, en particulier dans les classes supérieures comme l'illustre l'un des sarcophages découverts en 1974 à Trinquetaille. Ce sarcophage arlésien d'une personne de rang sénatorial est daté du premier quart du IVe siècle[34]. Le christianisme ou plus précisément ses luttes internes deviennent aussi une affaire d'État, et Arles va être le siège de deux conciles organisés par des empereurs. En 314, sollicité par les évêques chrétiens africains pour son arbitrage impérial, Constantin organise un concile à Arles le 1er août 314 pour y faire condamner le donatisme[35]. Ce concile se déroule probablement dans l'église construite sur un ancien temple antique dédié à la Bonne Déesse et devenue depuis Notre Dame de la Major. Un second suit en 353, organisé et dirigé par son fils Constance II et présidé par l'évêque Saturnin[36]. Ce dernier concile consacrera temporairement l'arianisme. Lieu d'importants conciles, le diocèse d'Arles se développe et il est probable que la basilique paléo-chrétienne découverte en 2003 ait été construite à cette période, vers le milieu du IVe siècle[N 11].

En 333, l'anonyme de Bordeaux s'y arrêta. L'importance de la ville pour le pèlerin sur la route de Jérusalem est attestée par Arelate choisie comme fin du deuxième tronçon depuis Toulouse (Tolosa), et précédant Milan (Mediolanum). Par ailleurs, depuis Nîmes, il fit un détour pour gagner cette cité chrétienne renommée. Il nota sur son itinéraire : Civitas Arelate.

Avec Constance II, Arles redevient à la fin de l'été 353, ville impériale. L'empereur après avoir arraché l'Occident à l'usurpateur Magnence réside quelques mois dans la cité et y célèbre des jeux magnifiques marquant ses vicennalia (20 années de règne). On rapporte[37] que l'empereur offre à la ville provençale une représentation grandiose au théâtre le 10 octobre 353. Il profite de sa présence dans la cité provençale pour y organiser le concile où il fait proclamer l'arianisme.

Une capitale régionale

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Quelques années plus tard, probablement entre 380 et 390[38], le poète Ausone brosse un portrait de la ville d'Arles dans un ouvrage[39] recensant les 17 villes les plus importantes de l'Empire[N 12] :

Ouvre, Arles, douce hôtesse, ton double port[40], Arles, petite Rome gauloise, voisine de Narbonne et de cette Vienne qu'enrichissent les colons des Alpes.
Tu es coupée par le cours impétueux du Rhône au milieu duquel un pont de bateaux forme une place où tu reçois les marchandises du monde romain.
Tu ne le retiens pas et tu enrichis les autres peuples et les autres villes que possèdent la Gaule et le vaste sein de l'Aquitaine.
Vestiges du pont romain d'Arles

Ce texte contient une des rares descriptions du pont romain, dit de Constantin, avec une place centrale aménagée au milieu de la construction.

N'évoquant pas les murailles dressées dès la période augustéenne, ces quelques vers laissent penser que la cité est en cette fin de siècle une ville ouverte. Ausone souligne enfin le rôle d'Arles dans sa fonction de transit et de redistribution des marchandises du monde méditerranéen vers la Gaule, la Germanie et la Bretagne. Point de rupture de charge entre la mer et le réseau fluvial, la ville concentre ainsi les échanges, les taxes et les richesses.

D'autres événements, plus rares, éclairent la seconde moitié du IVe arlésien et décrivent son rôle militaire et son territoire. En 371, Arles est le point de départ de l'expédition organisée par Théodose l'Ancien pour réprimer la révolte des Provinces d’Afrique contre Valentinien II et vers 384-385, un certain Bassus[N 13] propriétaire d'importants haras à Arles signale dans sa correspondance avec Symmaque, préfet de Rome, les nombreux chevaux du delta du Rhône.

L'analyse des trouvailles monétaires suggère que le site des Lices (sud de la ville) est abandonné dans le dernier tiers du siècle. Les derniers abris théodosiens des Lices détruits, les Arlésiens se réfugient peut-être dans l'amphithéâtre dès la fin du IVe, début du Ve[41]. Toutefois, à la fin de ce siècle (ou au début du Ve, selon d'autres sources), les Romains font de la ville, le siège de la préfecture des Gaules qu’ils rapatrient de Trèves trop exposée sur les marches de l’Empire[42].

Arles, capitale éphémère des Gaules

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Division de l'Empire après la mort de Théodose (395)
  • Empire d'Occident
  • Empire d'Orient

Arles : préfecture des Gaules

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Après avoir transféré vers 403, la préfecture du prétoire d'Italie de Milan à Ravenne[N 14], l'administration impériale déplace en 407[43] celle des Gaules située jusqu'alors à Trèves sur Arles, Petrone (Petronius) devenant alors le premier préfet du Prétoire des Gaules (402-408) résidant dans la cité provençale. On connait également d'autres préfets dont Caius Posthumus Dardanus, riche propriétaire arlésien d'origine gallo-romaine et chrétienne, qui occupe au début du Ve siècle, deux fois ce poste. Un siècle exactement après Constantin Ier, la ville connaît une véritable renaissance. Arles est au sommet de sa puissance : c’est une ville épiscopale, administrative, commerçante et fiscale. Sa population supérieure à celle de nos jours, aurait atteint 50 000 habitants, voire 80 000 d’après certains, ce qui en faisait alors la cité la plus peuplée de Gaule.

Usurpateurs et Wisigoths

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Toutefois, cette prospérité n’exclut pas les menaces d’invasions. Afin de les prévenir, un général romain Constantin III, soutenu par des aristocrates gallo-romains, s’établit dans la cité en 407[N 15] et fait d'Arles, siège primatial de l'Église des Gaules, sa nouvelle capitale administrative. Il ambitionne de se faire reconnaître par l’empereur légitime Honorius. Ce dernier se sentant menacé, lui envoie en 411 une armée conduite par le patrice Constance. Après plusieurs mois de siège, la ville se rend à la fin de l'été et Constantin malgré une reddition négociée, est livré à Honorius et exécuté. À Arles même, Constance fait le ménage à la tête de l'archevêché : l'évêque d'Arles Héros nommé par Constantin III est alors chassé, tout comme son collègue l'évêque d'Aix Lazare. Heros est remplacé par l'ambitieux Patrocle (412-† 426), soutenu par Constance puis plus tard par la régente Galla Placidia[N 16].

Après la défaite de Constantin III en 411 et le départ des troupes d'Honorius pour l'Italie début 412, Jovin qui a pris le pouvoir à Mogontiacum (Germanie) descend dans la vallée du Rhône. Il est fortement soutenu par l'aristocratie gauloise principalement Arverne représentée par le préfet du prétoire des Gaules Decimus Rusticus, et fait battre monnaie à Lyon, Trèves et Arles. Le wisigoth Athaulf entre en Gaule en 412 au moment où Constance se retire en Italie, puis après avoir soutenu un temps Jovin, se rallie à Honorius et assiège l'usurpateur à Valence (Drôme) en 413. Jovin fait prisonnier est envoyé à Narbonne où il est mis à mort par le préfet du prétoire des Gaules Dardanus qui conduit ensuite une féroce répression contre l'aristocratie gallo-romaine ayant soutenu Jovin[N 17].

Le passage des Wisigoths d'Italie en Aquitaine vers 412-414.
Portrait de Galla Placidia - mausolée de Ravenne.

Entretemps Constance est revenu à Arles ; il y réside jusqu'en 414. Avec des forces militaires insuffisantes, il doit faire face à l'anarchie qui règne en Gaule et en Espagne avec les Wisigoths qui agissent en nomades[N 18]. Puis en mars 414, il part d'Arles, passe le Rhône, se rend maître de tout le littoral entre le Rhône et les Pyrénées et coupe le ravitaillement des Wisigoths en s'emparant de Narbonne. Leur chef, Athaulf, qui a épousé une première fois Galla Placidia, demi-sœur de l'empereur Honorius, à Forlì en Émilie selon le rite germanique et le 1er janvier 414 selon le rite romain dans la ville de Narbonne cède aux instances de Placidie à qui cette guerre contre ses compatriotes est odieuse. Il quitte donc la Narbonaise, et passe en Espagne où, vers la fin de l'année 414, il s'empare de la ville de Barcelone[44]. La période autour des années 407-416, est donc une période agitée pour la cité ainsi que le rappelle l'empereur Honorius[N 19].

Une ville en mutation

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Un rayonnement renforcé
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Pièce présentant le profil de Flavius Honorius.

Si Arles est une capitale, elle est aussi un évêché très influent. Les prélats d'Arles, conscients de l'importance de leur diocèse, sont sans cesse en conflit avec leurs collègues de Vienne ou de Marseille pour essayer d’asseoir la primauté de l’église d’Arles en Gaule. Ils y réussissent temporairement lorsque le 22 mars 417, Zosime qui vient d'accéder à la papauté élève l'Église d'Arles au rang de primatiale des Gaules en faveur de son évêque Patrocle. Toutefois ce privilège est de courte durée : il est annulé dès 418 par Boniface Ier, le successeur de Zosime.

Honorius renforce le rôle de la cité par l'édit du 17 avril 418 adressé au préfet des Gaules Agricola et reçu à Arles le 23 mai[N 20] : Arles est choisie comme lieu d'assemblée annuelle des sept-provinces, laquelle assemblée doit se tenir chaque année entre le 13 août et le 13 septembre, en présence du préfet du prétoire, des gouverneurs des provinces, des nobles revêtus de dignités officielles et des députés des curies. À cette occasion, l'empereur souligne l'importance commerciale de la cité :

« si avantageuse est la situation d'Arles, si grand le nombre des marchands qui s'y rencontrent, que l'on y apporte facilement les produits de tous les pays… Tout ce que les riches contrées de l'Orient, l'Assyrie délicate, l'Afrique fertile produisent de meilleur, tout cela se montre à Arles comme si la ville elle-même en était le pays d'origine ».
Flavius Felix, consul en 428, Rome, Ivoire d’éléphant, Cabinet des médailles de la BNF

À côté des chrétiens, la présence de juifs à Arles est attestée dès 425, lorsque l'empereur Valentinien III montant sur le trône de l’empire, fait parvenir un décret à Patrocle l’évêque de la cité assassiné peu après, probablement au début 426 lorsque la cité est assiégée par les Wisigoths[45], sur ordre du Magister Militum Félix, futur consul de 428, et à Amatus le préfet des Gaules, dans lequel il stipule l’interdiction faites aux Juifs d’occuper des fonctions judiciaires, de servir dans l’armée et de posséder des serviteurs chrétiens. Cette présence est confirmée en 443 par les canons du concile[N 21] tenu à Arles puis en 449 lors des funérailles de l'évêque Hilaire (429-449) (on entendit chanter les Psaumes en hébreu par les juifs d'Arles)

Les transformations urbaines
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Sous l'épiscopat de cet entreprenant "moine-évêque", la ville se transforme. Le groupe épiscopal du IVe siècle est transféré du sud-est de la ville, vers le centre (actuelle place de la République) où la communauté chrétienne arlésienne commence la construction de la cathédrale Saint-Étienne qui deviendra plus tard Saint-Trophime. L'Église d'Arles, sans doute avec l’accord du pouvoir civil, n'hésite pas à piller les monuments romains en les utilisant comme carrières, comme le théâtre antique[N 22] en raison de sa proximité avec la nouvelle basilique et de l'hostilité chrétienne aux comédiens. En 428, une anecdote rapporte à la fois la célébration annuelle du martyre de Saint Genès et l'écroulement du pont de bateaux d'Arles sous l'affluence des fidèles qui traversent d'une rive à l'autre « sans d'ailleurs, par miraculeuse protection, qu'il y eût de victimes »[N 23].

Au même moment, c'est-à-dire vers 430, apparaît le phénomène des habitations parasitaires, pour l'essentiel modeste, dans certains bâtiments et espaces publics. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce phénomène : la croissance de la population due au transfert de la Préfecture depuis Trèves et à l’installation d’administrations impériales, l'afflux de réfugiés et la recherche d’une protection améliorée auprès des remparts de la ville.

La fin de l'Empire romain

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Des activités militaires toujours présentes

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En dépit, ou en raison, de son rayonnement Arles est très convoitée. La ville subit des assauts, dès 425 quand le général romain Aetius oblige les Wisigoths à la retraite devant la cité assiégée et divisée sur la politique vis-à-vis des barbares[46], puis en 430. Lors d'une brève période d'accalmie, en 449, Sidoine Apollinaire assiste à dix-neuf ans, debout à côté de la chaise d'ivoire de son père[N 24], aux fêtes données à Arles pour l'inauguration du consulat d'Astère et de Protogène. Dès 453, la cité est à nouveau attaquée par les Wisigoths qu'elle réussit à repousser grâce à la résistance et à la diplomatie de Tonance Ferréol, préfet du prétoire des Gaules[N 25],[47]. Entretemps, la ville d'Arles sert de base à des préparatifs militaires. Au printemps 451, Aetius s’attarde dans la cité pour obtenir des renforts contre Attila qu'il vaincra en juin devant Orléans, puis en septembre lors de la bataille des champs Catalauniques, près de Troyes.

Monnaie d'Avitus (atelier de Ravennes)

Après la mort de Aetius (454) et Valentinien III (455), les rois barbares fédérés ne se sentent plus liés à l’Empire romain, et cherchent tous à agrandir leurs territoires. La ville d'Arles, pendant les vingt-cinq ans qui suivent, est ainsi mêlée à de nombreux événements marquant la fin de l'Empire (455-480).

Le 9 juillet 455 à Arles (à Beaucaire[N 26], d’après d’autres sources), Avitus est proclamé empereur d’occident (455-456), avec l'appui du roi wisigoth Théodoric II. Mais cette action tourne court : ne pouvant se maintenir à Rome qu'il doit quitter à la suite d'un coup d’État, Avitus retourne se réfugier à Arles où après avoir rassemblé des troupes[N 27], il tente de reconquérir son titre en Italie. Lors de cette nouvelle campagne Avitus est capturé par le patrice Ricimer le 17 août 456, et bien qu'épargné[N 28], il craint toujours pour sa vie. C'est en essayant de trouver refuge en Gaule - à Arles ou en Auvergne - qu'il périt assassiné quelques semaines plus tard.

Emblème de la richesse romaine, la cité continue de susciter de nombreuses convoitises. Elle est encore assiégée sans succès pendant deux ans (457-458) par le wisigoth Théodoric II et ne doit son salut qu'à l'intervention de l'empereur Majorien.

Arles à nouveau ville impériale

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Solidus à l'effigie de Majorien (atelier d'Arles).
Emplacement approximatif du royaume vandale, vers 455.

L'empereur Majorien s'installe à Arles à la fin de l'année 458, accompagné du nouveau préfet des Gaules Flavius Magnus ainsi que de hauts-fonctionnaires dont le « questeur du sacré palais », Domnulus et le chef de la chancellerie (magister epistolarum), Petrus. Il y réside, de façon intermittente, jusqu'à l'été 461[48], date de son départ en Hispanie pour préparer un débarquement en Afrique contre les Vandales[N 29].

En fait, d'après Jean-Pierre Papon, Majorien vient à Arles plusieurs fois : en 459, 460 et 461. En 459, il arrive dans la cité en début d'année (où à la fin de 458). Il est à Arles le 18 mars 460, car on a de lui une loi datée de ce jour par laquelle il défend d’élever quiconque par la force à l’état ecclésiastique.

Les fastes romains se perpétuent alors ; on signale des jeux du cirque organisés en janvier ou plus probablement en juin ou juillet 461[48] en l'honneur de Majorien qui y prend part, et la même année, Sidoine Apollinaire souligne le luxe d'une réception chez un notable arlésien, réunion à laquelle participent également l'empereur et l'ancien préfet de prétoire des Gaules, Magnus. La politique de Majorien se remarque par des mesures sociales, telles que des remises d’arriérés d’impôts, et elle essaie de limiter les accaparements de l’Église (captation d'héritage, mise au couvent des jeunes filles…), ce qui illustre les rapports de l'Église avec la société civile, y compris à Arles sous les épiscopats de Ravennius, Augustal ou Léonce. Sidoine Appollinaire nous dresse également une description du forum, encombré de colonnes et de statues et de l'atmosphère politique régnant alors dans la cité.

Arles, ville wisigothique

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Monnaie d'Anthemius (c.472).
Carte de l'Europe en 476 avec la Provence wisigothique

À partir de 471, les événements se précipitent. À cette date, l'empereur Anthémius essaye d'intervenir en Gaule pour contenir les Wisigoths en y envoyant une puissante armée. Son fils Anthemiolus en prend la tête, accompagné par trois généraux, Thorisarius, Everdingus et Hermianus. Ils rencontrent les troupes d'Euric près d'Arles où l'armée romaine est écrasée et tous les quatre tués[49].

Finalement, après avoir résisté à un nouveau siège en 472, la cité est prise par les Wisigoths en 473[50] ainsi que la ville de Marseille. Toute la basse vallée du Rhône est alors ravagée au point que l'évêque de Lyon, Patiens, se préoccupe de ravitailler la ville d'Arles menacée de famine.

Cette première occupation wisogothique est brève, car après la cession de l'Auvergne aux troupes d'Euric, la Provence revient temporairement en 474 ou 475 sous l'autorité romaine. À ce propos, il convient de souligner le rôle central de l'évêque d'Arles Léonce dans ces événements. Il participe en effet avec ses collègues évêques, Groecus de Marseille, le plus influent ou influençable d'après la lettre que lui adresse Sidoine Apollinaire alors évêque de Clermont[51], Basile d'Aix et Fauste de Riez aux négociations[N 30] romano-wisigothiques à la demande de l’empereur Julius Népos.

Toutefois, Euric poursuit ses conquêtes en se rendant d'abord maître d'Arles et de Marseille, et de là toute la partie de la Provence en deçà de la Durance au cours de l'année 476. Les ariens Wisigoths, une fois la Province conquise et passé le temps des remises en ordre et l'exil de quelques évêques, laissent en paix leurs sujets catholiques[52]. En particulier à Arles, ni l'évêque Léonce, ni les paroissiens ne sont inquiétés. Pour mémoire Euric, qui aimait cette ville, y meurt de mort naturelle lors d'un séjour en novembre ou décembre 484.

Au crépuscule du Ve siècle et de l'Empire romain, la ville d'Arles n'a plus que des campagnes dévastées et perd son rôle de capitale régionale avec la disparition du préfet du prétoire. Dans la ville même, les réaménagements commencés dans les années 430, continuent : au-dessus des cryptoportiques, un habitat prend possession du dallage du forum augustéen et il y a peut-être dès cette époque, un habitat dans les arènes comme au cirque. Ce déclin profite à Marseille qui connaît un regain d'activité, ainsi que le signale dès 475 Sidoine Apollinaire.

On peut donc dire qu'à la fin de ce siècle, Arles et la Provence occupent sur le plan politique une position moyenne, voire de faiblesse. Dans ces conditions, elles vont ainsi devenir un objet de convoitise pour leurs voisins nordiques, Francs et Burgondes.

Chronologie

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  • 90 av. J.-C. : révoltes salyennes facilement matées ; participation possible de la cité.
  • 83 av. J.-C. : révoltes salyennes facilement matées; participation possible de la cité ; quelques éléments archéologiques comme la création d'un cimetière sur une zone précédemment urbanisée (quartier de l'hôpital Van Gogh), laissent supposer un nouveau repliement de l'habitat vers un réduit mieux défendu.
  • 49 av. J.-C. : Arles aide Jules César lors de la Guerre Civile en construisant douze vaisseaux de guerre utilisés contre Marseille.
  • 46 av. J.-C. : fondation de la colonie romaine d’Arles pour les vétérans de la VIe légion.
  • Vers 40 av. J.-C. : début d'un plan d'urbanisme monumental portant sur la création de fortifications et la construction de trois édifices majeurs : le forum, l'arc du Rhône et le théâtre.
  • Vers 80 : nouveau plan d’aménagement urbain sous la dynastie flavienne (69-96) en raison de l’expansion de la cité liée au développement économique et commercial. Après la première urbanisation augustéenne, le nouveau projet nécessite la modification du tracé nord de la première enceinte romaine pour permettre la construction des arènes.
  • 92 : l'empereur Domitien promulgue un édit sur la vigne avec interdiction de planter de la vigne et obligation dans les provinces d’arracher la moitié du vignoble afin d’éviter la surproduction. Cet édit suscite une forte opposition en Provence.
  • Vers 150 : nouveau développement urbain avec notamment la construction du cirque romain et l'aménagement de Trinquetaille en quartier résidentiel.
Mai
Le 4 mai, éclipse totale à Arles, avec une obscurité totale d’environ 2 min 45 s[53].
Transfert de l'atelier de frappe d'Ostie à Arles. Les frappes arlésiennes seront poursuivies durant tout le IVe siècle et au début du Ve.
L'évêque d'Arles Marinus est choisi par l'empereur Constantin pour être l’un des juges du débat entre l’évêque de Carthage, Cécilien, et les Donatistes. Il assiste en cette qualité avec deux autres évêques de Gaule Reticius d'Autun et Maternus de Cologne au concile de Rome le 2 octobre 313.
Résidence de l'empereur Constantin.
Sollicité par les évêques chrétiens africains pour son arbitrage impérial, l'empereur organise un concile à Arles (cf. conciles d'Arles) le 1er août 314 pour y faire, à la suite du concile de Rome de 313, condamner une nouvelle fois le donatisme. Ce concile se déroule dans l'église construite sur un ancien temple antique dédié à la Bonne Déesse et devenue depuis Sainte Marie Majeure, puis Notre Dame de la Major.
Son fils Constantin II nait à Arles le 7 août 314 et la cité d'Arles va recevoir peu après, en 328, le surnom de Constantina qu'elle conservera jusqu'en 340.
Concile organisé à l’instigation de Constance II et présidé par l'évêque Saturnin. Ce concile consacre temporairement l'arianisme.
L'empereur Constance II offre une représentation grandiose le 10 octobre 353 au théâtre antique
  • Vers 365 : Arles est décrite par le poète Ausone dans un ouvrage recensant les 17 villes les plus importantes de l'Empire (Ouvre, Arles, douce hôtesse, ton double port…)
  • 371 : Arles est le point de départ de l'expédition organisée par Théodose pour réprimer la révolte des Provinces d’Afrique contre Valentinien.
  • 401 : le 22 septembre, le concile de Turin est réuni pour régler le différend des évêques de Vienne et d’Arles au sujet de la primatie.
  • 407 : l'administration impériale déplace la préfecture du prétoire des Gaules située jusqu'alors à Trèves sur Arles (PALANQUE J.R. fixe cette date un peu plus tôt à 395). La cité provençale connaît en conséquence une véritable renaissance un siècle exactement après Constantin Ier.
  • 408-411 : le général romain, proclamé empereur, Constantin III s’établit dans la cité en 407 ou probablement au début 408 jusqu'en 411.
  • 411 : après trois mois de siège prise de la ville à la fin de l'été 411 par le patrice Constance envoyé par l’empereur légitime Honorius.
  • 411-414 : Constance réside à Arles jusqu'en 414 date du départ des Wisigoths d'Athaulf en Espagne.
  • 415 : découvertes des reliques de saint Étienne.
  • 417 : le 22 mars, Zosime qui vient d'accéder à la papauté élève l'Église d'Arles au rang de primatiale des Gaules en faveur de son évêque Patrocle. Toutefois ce privilège est de courte durée : il est annulé dès 418 par Boniface Ier, le successeur de Zosime.
  • 418 : Édit d'Honorius et Théodose. Par l'édit du 17 avril 418, reçu à Arles le 23 mai, Honorius renforce le rôle de la cité d'Arles qui est choisie comme lieu d'assemblée annuelle des sept-provinces.
  • 425 : le général romain Aetius oblige les Wisigoths à la retraite devant la cité.
  • 425 : la présence de juifs à Arles est attestée dès 425 par le décret de l'empereur Valentinien III envoyé à Patrocle l’évêque de la cité et à Amatus le préfet des Gaules. Cette présence est confirmée en 443 par les canons du concile d'Arles puis en 449 lors des funérailles de l'évêque Hilaire (429-449).
  • 426 : siège de la ville par les Wisigoths.
  • 428 : écroulement du pont de bateaux d'Arles sous l'affluence des fidèles qui traversent d'une rive à l'autre pour la célébration annuelle du martyre de Saint Genès.
  • 430 : la ville est assiégée sans succès par les Wisigoths.
  • vers 430 : apparition du phénomène des habitations parasitaires, dans les bâtiments et espaces publics en raison de la croissance de la population due au transfert de la Préfecture et de la recherche d’une protection améliorée auprès des remparts de la ville.
  • 449 : Sidoine Apollinaire décrit les fêtes données à Arles pour l'inauguration du consulat d'Astère et de Protogène.
  • 450 : conflit entre les diocèses d'Arles et de Vienne. Le pape attribue les fonctions de métropolitain à l'évêque de Vienne dans les diocèses de Valence, Tarentaise, Genève et Grenoble, tandis que les autres cités de la Viennoise et de la Narbonnaise IIe restent du domaine du métropolitain d'Arles.
  • 451 : au printemps 451, Aetius s’attarde à Arles pour obtenir des renforts pour défendre l'Empire contre Attila qu'il vaincra en juin devant Orléans, puis en septembre lors de la bataille des champs Catalauniques, près de Troyes.
  • 453 : la cité est à nouveau attaquée par les Wisigoths qu'elle réussit à repousser grâce à la résistance et à la diplomatie de Tonance Ferréol, préfet du prétoire des Gaules.
  • 455 : le 9 juillet à Arles (à Beaucaire, d’après d’autres sources), Avitus est proclamé empereur d’occident.
  • 456 : à la suite d'un coup d’État, Avitus doit quitter Rome et se réfugie à Arles où après avoir rassemblé des troupes, il tente de reconquérir son titre en Italie.
  • 457-458 : siège de la ville par le wisigoth Théodoric II. Arles est sauvée par l'intervention de l'empereur Majorien.
  • 458-461 : Majorien réside dans la cité.
  • 471 : défaite d'une armée romaine conduite par Anthemiolus, le fils de l'empereur Anthémius, face aux troupes d'Euric près d'Arles.
  • 472 : Arles résiste à un siège des Wisigoths
  • 473 : prise de la cité, ainsi que la ville de Marseille, par les Wisigoths.
  • 475 : la Provence revient temporairement sous l'autorité romaine après la cession de l'Auvergne aux troupes d'Euric.
  • 476 : Euric poursuit ses conquêtes en se rendant d'abord maître d'Arles et de Marseille, et de là toute la partie de la Provence en deçà de la Durance.
  • 484 : Euric meurt de mort naturelle lors d'un séjour à Arles en novembre ou décembre 484.
  • 495-500 : Arles passe sous la domination du roi burgonde Gondebaud au plus tard en 499 ou 500.

Notes et références

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  1. Il s'agit de celui qui commandait les douze bateaux arlésiens vainqueurs de la flotte Massaliotte devant les iles de Frioul en 49 av. J.-C. lors de la bataille navale de Marseille
  2. France 24, consultée le 24 mai 2008
    Des archéologues français ont découvert à Arles ce qui semble être le plus vieux buste de Jules César, fondateur de la ville en 46 avant J.-C. D’après Luc Long, 55 ans, conservateur en chef du patrimoine au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), il s'agirait de l'unique représentation du dictateur romain faite de son vivant, hormis le masque de Turin réalisé juste avant ou juste après sa mort.
  3. Colonie des Vétérans de la VIelégion fondée à Arles par mon père Jules César
  4. Après sa défaite, Marseille est en effet fortement sanctionnée : elle perd sa flotte, son trésor et ses territoires ne conservant que son autonomie et ses prérogatives urbaines
  5. Le forum est la première grande réalisation urbaine de la récente colonie romaine, vers 30-20 av. J.-C.
  6. Cet arc, appelé arc Admirable date de la fin du Ier siècle av. J.-C. ; il est construit au nord de la cité probablement entre la place Voltaire et la rue Léon Blum actuelles, à l'intersection de la voie qui partait d'Arles en direction d’Ernaginum (Saint-Gabriel) et de celle qui descendait des arènes et rejoignait le pont de bateaux franchissant le Rhône. Il ne faut pas le confondre avec un autre arc, l’arc du Rhône ou arc Constantin, construit probablement sous Constantin Ier, à proximité immédiate du Rhône à l'extrémité actuelle de la rue du docteur Fanton ; ce dernier édifice est détruit par décision des consuls au XVIIe siècle.
  7. Le théâtre, commencé vers 40/30 av. J.-C. est achevé vers l’an 12 av. J.-C. ; il s'inscrit dans le quadrillage romain, sur le decumanus.
  8. En référence au monastère Saint-Jean de femmes construit au VIe siècle à proximité car en vieux Provençal, mourgue signifie moniale
  9. En 257, entre 268 et 278, puis entre 289 et 292
  10. Site de ENS ici :
    La transformation des cités ouvertes en villes fortifiées se généralise dans la deuxième partie du IIIe siècle et dans la première partie du IVe siècle, sous la poussée des circonstances. Tous les empereurs, dans une proportion variable, y prennent leur part. Le cas le plus célèbre est celui de l'enceinte de Rome, commencée en 271 par Aurélien et achevée par Probus.
    Au milieu du IVe siècle l'œuvre s'achève et toutes les provinces, en Orient comme en Occident, sont couvertes d'un réseau de villes fortifiées. Ces enceintes ont généralement des dimensions restreintes : 800 mètres à Vérone, entre 900 et 2 000 mètres dans les Gaules, entre 2 000 et 2 500 mètres à Bordeaux, Poitiers et Sens. La seule exception, mais elle est d'importance, est l'enceinte de Rome qui fait 18 800 mètres, dont la dimension se justifie aisément par la taille et l'importance de la ville.
    Les villes fortifiées remplissent bien leur rôle : en 298, menacé par les Alamans, Constance Chlore trouve refuge derrière les remparts de Langres.
  11. Toutefois, il se pourrait que cette cathédrale ne soit qu’une reconstruction du début du VIe siècle sur les fondations de la première cathédrale (cf. site du patrimoine ici)
  12. Ces villes sont : Constantinople, Carthage, Antioche, Alexandrie, Trèves, Milan, Capoue, Aquilée, Arles, Lérida, Athènes, Catane, Syracuse, Toulouse, Narbonne et Bordeaux. La partie sur Rome ne compte qu'un seul vers et est probablement incomplète.
  13. Il s'agit probablement d'Anicius Auchenius Bassus, ancien préfet du prétoire de Rome en 382 et ami de Symmaque également préfet de Rome en 384-385.
  14. La dernière loi attestant Milan comme capitale est datée du 10 septembre 402, la première attestant Ravenne comme capitale impériale date du 6 décembre 402
  15. À Trèves et à Lyon pendant l'été 407, il marche sur Arles à la fin de cette même année - ou au début de 408.
  16. En 425, elle lui confirme le vicariat des Gaules et elle inspire une ordonnance de l'empereur Valentinien III‚ qui impose, aux évêques gaulois contaminés par le pélagianisme, de faire leur rétractation entre ses mains.
  17. Notamment un aïeul de Sidoine Apollinaire, ce qui explique les propos peu amènes de Sidoine à l'égard de Dardanus.
  18. Les Wisigoths combattent tantôt dans le sens de la politique romaine quand ils sont rétribués (contre un usurpateur comme Jovin, contre les bagaudes, contre les Vandales et les Alains), tantôt pour leur propre compte, dès qu'ils manquent de ravitaillement. Ils finissent par s'installer en Aquitaine comme fédérés en 418.
    À propos des Wisigoths et de Constance, il y a le problème de Galla Placidia. Constance qui a des visées sur la princesse refuse en effet la collaboration des Wisigoths, pour lutter contre les nombreux usurpateurs présents en Gaule, tant que ceux-ci ne restituent pas la princesse impériale. Il refuse de livrer des vivres promis aux hommes d'Athaulf si bien que ce dernier en 413 tente en vain de prendre Marseille.
  19. L'Édit d'Honorius et Théodose adressé en 418 au préfet du prétoire des Gaules Agricola précise :
    …Cette mesure avait déjà été établie, approuvée et mise en vigueur par une sage résolution de l'illustre préfet Pétronius, mais elle tomba en désuétude par les malheurs du temps, et les désordres des usurpateurs : notre prudente autorité ordonne de la rétablir aujourd'hui, Ô Agricola, père très cher et très aimé…
  20. Edit d'Honorius et Théodose (418 - Arles) donné le 15 avant les calendes de Mai ; reçu à Arles le 10 avant les calendes de Juin, les augustes Honorius, consul pour la 12e fois, et Théodose pour la 8e
  21. Ce synode provincial tenu à Arles et présidé par Hilaire, archevêque d'Arles, contient 56 canons et proclame que les néophytes (juifs convertis) ne peuvent prétendre aux ordres majeurs et précise les conditions d'élection des évêques.
  22. Dans la biographie de l'évêque Hilaire, il est mentionné l'affaire du diacre Cyrille qui a reçu un bloc de marbre sur le pied quand il était en train d'enlever sur ordre d'Hilaire, le décor du théâtre pour réutiliser les pierres pour la construction de basiliques
  23. D'après saint Hilaire
  24. Préfet des Gaules de 448 à 449
  25. Le préfet du prétoire Ferreolus invite le roi Wisigoth Thorismond à un festin et achète son départ avec une lourde coupe ornée de joyaux.
  26. Le 13 août, à Beaucaire devant les députés de la noblesse gauloise, Avitus révèle les termes du traité par lesquels les Wisigoths s’engagent à ne pas étendre leur occupation territoriale en Provence. La substance de ce traité soulève l’enthousiasme parmi les députés gaulois et la population qui assistent à cette cérémonie. Avitus est immédiatement couronné d’un collier d’or, selon une vieille tradition. Trois jours plus tard il entre à Arles et y établit le siège de son gouvernement.
  27. Il demande en vain l'assistance de Théodoric qui ne peut répondre à sa demande
  28. Le 17 ou 18 octobre 456, il est autorisé à devenir évêque de Plaisance
  29. Ce projet avec l'incendie de la flotte tourne au fiasco et oblige Majorien à rentrer en Italie où il sera exécuté sur l'ordre de Ricimer, le 7 août 461.
  30. Au moment même où l'Auvergne témoigne énergiquement de son attachement à l'Empire - la ville de Clermont résiste depuis deux ans aux Wisigoths-, un envoyé de l'empereur, le questeur Licinianus arrive de Ravenne, et se concerte avec les évêques d'Aix, de Riez, d'Arles et de Marseille pour conclure un traité avec Euric. Afin de conserver la deuxième Narbonnaise et les Alpes maritimes, Népos consent à céder l'Auvergne aux Wisigoths compte tenu de l'extrême difficulté de garder cette province enclavée dans les conquêtes d'Euric comme en témoigne l'abandon dans lequel l'Empire a laissé les citoyens de Clermont pendant la dernière campagne des Wisigoths

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Baratier 1969, p. 56
  2. Suétone 0120 ;
    D'après Suétone, Tiberius Néron, le père de Tibère, était questeur de César dans la guerre d'Alexandrie. Il commandait sa flotte, et contribua beaucoup à la victoire. Aussi fut-il créé pontife à la place de P. Scipion, et chargé de conduire des colonies dans la Gaule, entre autres à Narbonne et à Arles.
  3. Rouquette 2008, p. 108 ;
    D'après Jean-Maurice Rouquette, cette date est toujours discutée :
    … on discute toujours de savoir si la fondation a eu lieu à la fin de l'année 46 av. J.-C., après la victoire de Thapsus et le quatruple triomphe célébré à Rome, ou en 45 av. J.-C.. Les travaux les plus récents penchent vers l'automne de cette dernière année.
  4. Février 1989, p. 277 ;
    Pour l'historien Paul-Albert Février, la déduction de cette colonie intervient au plus tôt en -46, au lendemain de la guerre d'Alexandrie, et au plus tard en mars -44.
  5. E. Rosso, « Le portrait tardo-républicain en Gaule méridionale : essai de bilan critique », Revue archéologique, 50-2, 2010, p. 259-307 résumé sur Cairn.info
  6. Tite-Live 0000, p. Livre X, Chapitre 9 ici ; D'après Tite-Live, cette tribu fut créée en 299 av J.-C. :
    … Cette année-là aussi, le lustre fut accompli par les censeurs Publius Sempronius Sophus et Publius Sulpicius Saverrio, et l'on ajouta deux nouvelles tribus, l'Aniensis et la Teretina. Voilà ce qu'on fit à Rome.
  7. Benoît 1934, p. 206 (Revue des études anciennes (faculté des lettres et sciences humaines de Bordeaux) sur Gallica)
  8. a et b Février 1989, p. 302
  9. Strabon 0015, p. Livre IV
  10. Pline l'Ancien 0070, p. III,71
  11. Février 1989, p. 268
  12. Rouquette 2008, p. 196,197
  13. a b et c Baratier 1969, p. 67
  14. Tac. Ann. 13.53.2
  15. Ballu 1897, p. 75 ici : D'après Albert Ballu, Aulus Annius Camars aurait été vers 90 sous Domitien, gouverneur de la Numidie.
  16. Rouquette 2008, p. 197
  17. Leveau 2004
  18. Baratier 1969, p. 68
  19. a et b Stouff 2000, p. 9
  20. Site du patrimoine : Le Rhône et Arles à travers les textes antiques, consulté le 1er décembre 2009
  21. Stouff 2000, p. 10
  22. Leveau 2006, consulté le 1er mai 2009 ici D'après Philippe Leveau, ces aqueducs construits dans la deuxième décennie du IIe siècle et produisant jusqu'à 4,5 tonnes quotidiennes de farine, vont rester en fonction jusqu'à la fin de l'Antiquité, même si dès le IVe siècle, ils perdent leur place dans le ravitaillement de la ville d'Arles.
  23. Charles-Roux 1984, p. 32
  24. Charles-Roux 1984, p. 31 ; Jules Charles-Roux signale le comportement de courtisan de Favorin :
    On rapporte que Favorin, très souple, avait soin dans les discussions avec l'empereur de lui en laisser le dernier mot. Vous ne parviendrez jamais à me persuader, mes bons amis, dit-il un jour à ses proches, que le plus savant de tous les hommes n'est point celui qui a sous ses ordres deux cent mille soldats.
  25. Février 1989, p. 367-373
  26. Cyprien 0250, p. EpistulaLXVIII, lettre 68 ici; Dans cette lettre (Epistula LXVIII) adressée au pape Etienne, l'évêque Cyprien condamne l'évêque d'Arles Marcianus :
    Frère Cyprien à Étienne,
    Notre collègue Faustinus, de Lyon, un frère qui nous est très cher, m’a écrit à deux reprises en me disant que Marcianus qui est à Arles, porte contre les chrétiens repentants la très grave accusation d’hérésie, si bien que les serviteurs de Dieu qui se repentent, souffrent et implorent l’église dans les larmes, les gémissements et la douleur, se voient refusées la consolation et l’aide de la piété divine et de la douceur du Père ; alors qu’ils sont blessés, ils n’ont pas le droit de venir soulager leurs blessures, mais sans espoir d’apaisement et de communion, ils sont laissés en pâture aux loups et jetés en proie au diable.
  27. Grégoire de Tours 0580, p. Livre I ici Grégoire de Tours donne quelques précisions sur ce personnage, souvent considéré comme légendaire :
    Quant à Chrocus, il fut capturé près de la ville d'Arles des Gaules, et après avoir subi divers supplices, il mourut frappé d'un coup d'épée, expiant à juste titre les souffrances qu'il avait causées aux saints de Dieu.
  28. Rouquette 2008, p. 207-210
  29. Estrangin 1838, p. 217, ici
    Jean Julien Estrangin rapporte que Bonnemant dans ses Mémoires sur l’histoire ecclésiastique d’Arles (tome 1er), indique que saint Génès aurait eu la tête tranchée dans l'amphithéâtre d'Arles en 307 ou 308, pendant le séjour que fit à Arles Maximilien Hercule.
  30. Tondeur 1968, p. 62,63
  31. Louis Duchesne - Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, page 98 (à revoir ⇒ trouver la bonne édition)
  32. a et b Février 1989, p. 265
  33. Quelques auteurs, Eusèbe, Lactance, Eumène, parlent eux d'un suicide.
  34. Février 1989, p. 387,388
  35. Février 1989, p. 382 et 386
  36. Février 1989, p. 389
  37. Ammien Marcellin(env. 330 - en.400)
  38. Reboul 2007, p. 107-140, article accessible ici et consulté le 24 mai 2008
  39. Ausone 0390, traduction accessible ici et consultée le 1er mai 2009
  40. Lenthéric 1876 D'après Lenthéric, la ville constantinienne a bien deux ports distincts :
    • le port en rivière établi sur les deux rives du Rhône qui lui ouvre, par la remonte du fleuve, l'accès de toute la Gaule; mais la route de la mer lui est fermée de ce côté par cette barre du Rhône qui a résisté jusqu'ici aux siècles et aux hommes.
    • le second port d'Arles, le port intérieur, ouvert sur les étangs, qui permet aux navires de charge de descendre jusqu'au Grau-de-Galéjon, où, dit Plutarque, se trouve une embouchure profonde capable de recevoir les plus grands navires, calme et à l'abri du choc des vagues. Puis on entre en mer.
  41. Georges Depeyrot - Les trouvailles monétaires d'Arles (1976-1980) (B.-du-Rh.), in la Revue archéologique de Narbonnaise, tome 16, année 1983, page 248.
  42. Pour la date du transfert de la préfecture des Gaules de Trèves à Arles, voir l'article de Jean-Remy Palanque sur Persée.
  43. Palanque 1934, p. 359 Revue des études anciennes (faculté des lettres et sciences humaines de Bordeaux) sur Gallica (article consulté le 1er mai 2009). Jean-Rémy Palanque estime que cette date est plus ancienne et que ce transfert daterait de 395
  44. Baratier 1969, p. 78
  45. Georges Depeyrot - Les trouvailles monétaires d'Arles (1976-1980) (B.-du-Rh.), in la Revue archéologique de Narbonnaise, tome 16, année 1983, page 249.
  46. Demougeot 1985, p. 183-210, accessible ici (page 16 de l'extrait) ; article consulté le 1er mai 2009 Selon Émilienne Demougeot, le préfet du prétoire des Gaules de l'époque, Exsuperantius nommé par Constance III, est tué par la garnison romaine d'Arles à l'époque de ce siège, probablement à la fin de 424. Les années 424-426 sont en effet particulièrement agitées dans la cité : en 426, l'archevêque d'Arles, Patrocle, meurt lui aussi assassiné, sur ordre d'un dénommé Felix magister militum. La ville est alors très divisée sur la politique vis-à-vis des barbares entre factions anti et factions plutôt favorables :
    En outre le préfet du prétoire des Gaules Exsuperantius, nommé en 421 par Constance III, avait si peu réagi à l’attaque des fédérés wisigoths qu’en 424 la garnison romaine d’Arles s’était mutinée et l’avait tué. Aetius eut donc à ménager tant les assiégés que les assiégeants de la capitale des Gaules. Négocia-t-il le départ des Wisigoths en faisant espérer à leur roi que la régente consentirait à un renouvellement avantageux du foedus de 418 ? Cette négociation exaspéra-t-elle les Gallo-romains d’Arles qui firent massacrer par des soldats en 426 l’évêque Patrocle, autre représentant de la politique pro-barbare de Constance III, mais dont la régente avait confirmé le vicariat pontifical en 425 ?
  47. Apollinaire 0460, p. LivreVII, lettre 12 Sidoine Apollinaire donne à ce sujet quelques détails (Lettres, livre VII, lettre 12):
    LETTRE XII. SIDONIUS A SON CHER FERREOLUS, SALUT.
    … Je n’ai pas dit que tu as gouverné les Gaules, quand elles étaient le plus florissantes; je n’ai pas dit que, par la seule efficacité de tes mesures, tu as repoussé Attila l’ennemi du Rhin, Thorismod l’hôte du Rhône et soutenu Aétius, le libérateur de la Loire. Ta sagesse, ta prévoyance firent alors accourir les peuples de la province autour de ton char, et les engagèrent à le traîner eux-mêmes au bruit des applaudissements universels; car tu avais gouverné les Gaules de telle manière, que le cultivateur, accablé sous le poids des tributs, pût enfin relever la tête. Je n’ai pas dit que le terrible roi de Gothie fut subjugué par tes paroles pleines de grâce, de gravité, de finesse et de charme exquis; tu l’éloignas ainsi des portes d’Arles, et tu fis avec un dîner ce que n’aurait pu faire Aétius avec une bataille…
  48. a et b Papon 1778, p. 34, tome second
  49. 0511, p. no.649 Cette défaite n'est connue que par la Chronica Gallica de 511 :
    Antimolus a patre Anthemio imperatore cum Thorisario, Everdingo et Hermiano com. stabuli Arelate directus est, quibus rex Euricus trans Rhodanum occurrit occisisque ducibus omnia vastavit
  50. Baratier 1969, p. 87 D'après Édouard Baratier, la ville d'Arles est prise dès 471, avant même l'écrasement de l'armée romaine de l'empereur Anthemius :
    … le roi wisigoth Euric se dégage alors de ses obligations de fédéré et vise à nouveau la position-clef d'Arles; il s'en empare en 471 et écrase une armée de l'empereur Anthémius
  51. Fabre 1829, p. 181 ici
    Avant ce traité qui eut lieu en 475, Sidoine-Apollinaire, évêque de Clermont avait écrit à Graecus, évêque de Marseille, une lettre qui démontre la grande influence que ce prélat marseillais exerçait sur les affaires de l'époque. « Rougissez, lui disait-il, de conclure un traité « qui ne peut être ni avantageux ni honorable. « Rien ne se fait que par vous. Dépêches, propositions, accommodement, tout passe par « vos mains. Pardonnez, si je vous dis des vérités « dures, c'est la douleur qui me les arrache ; « mais puisqu'il faut l'avouer, rarement vous « traitez les affaires en commun, et s'il vous « arrive de vous assembler, vous travaillez plutôt « pour vos intérêts particuliers que vous ne songez «à porter remède aux malheurs publics'.» C'est à la suite des propositions de Grœcus, unies à celles de trois évêques, Léonce d'Arles, Basile d'Aix et Fauste de Riez, que fut consentie la cession de l'Auvergne, ....
  52. Février 1989, p. 414
  53. Pour les informations techniques, voir ici.

Sources et bibliographie

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Auteurs anciens

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Ouvrages et travaux récents

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  • Fernand Benoit, Revue des Etudes anciennes – Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux et des universités du Midi, Tome 36, année 56 : article : la tour des Mourgues, note sur l’enceinte romaine d’Arles, Feret et Fils, Bordeaux,
  • Jean-Rémy Palanque, Revue des Etudes anciennes – Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux et des universités du Midi, Tome 36, année 56 : article : la date du transfert de la Préfecture des Gaules de Trèves à Arles, Feret et Fils, Bordeaux,
  • Freddy Tondeur, Camargue et pays d’Arles, Fernand Nathan,
  • Édouard Baratier (sous la direction de), Histoire de la Provence, Privat, Toulouse, coll. « Univers de la France et des pays francophones », (ISBN 2-7089-1649-1)
  • Jules Charles-Roux, Arles : son histoire, ses monuments, ses musées, Raphèle-les-Arles, Petit, (1re éd. 1914), 221 p. (ISBN 2-86673-031-3)
  • Émilienne Demougeot, L’évolution politique de Galla Placidia, Gerion,
  • Georges Depeyrot, « Les trouvailles monétaires d'Arles (1976-1980) (B.-du-Rh.) », Revue archéologique de Narbonnaise, t. 16,‎ , p. 247-284 (lire en ligne)
  • Paul-Albert Février (sous la direction de), La Provence des origines à l'an mil, Rennes, Editions Ouest-France, coll. « Histoire et Archéologie », , 521 p. (ISBN 2-7373-0456-3)
  • Louis Stouff, Arles au Moyen Age, Marseille, La Thune, Marseille, , 256 p. (ISBN 2-913847-03-X)
  • Marc Heijmans, Arles durant l’Antiquité tardive. De la Duplex Arelas à l’Urbs Genesii, Rome/Paris, Ecole française de Rome, Rome, coll. « Collection de l'Ecole française de Rome », , 446 p. (ISBN 2-7283-0626-5)
  • Marc Heijmans, Jean-Maurice Rouquette, Claude Sintès, Arles antique, Paris, Editions du patrimoine, Paris, coll. « Guides archéologiques de la France », , 136 p. (ISBN 2-85822-895-7)
  • Philippe Leveau, « La cité romaine d’Arles et le Rhône. La romanisation d’un espace deltaïque », Revue d’Histoire Comparée de l’Environnement, Université Laval,
  • Philippe Leveau, Les moulins de Barbegal (1986-2006),
  • Jean-Pierre Reboul, L’ordo urbium nobilum d’Ausone au regard des évolutions de la centralité politique dans l’Antiquité tardive Approches historique et archéologique (in Prépublication n°8, fascicule n°1), Schedae,
  • Jean-Maurice Rouquette (sous la direction de), ARLES, histoire, territoires et cultures, Paris, Imprimerie nationale, Paris, , 1297 p. (ISBN 978-2-7427-5176-1)
  • Marc Heijmans, M.-P. Rothé, Carte archéologique de la Gaule. 13/5. Arles, Crau, Camargue, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, Paris, , 906 p. (ISBN 978-2-87954-204-1)

Articles connexes

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Liens externes

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