Anna Quinquaud
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Anna Fanny Marguerite Quinquaud |
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Anna Quinquaud, née le dans le 6e arrondissement de Paris[1] et morte le à Fontenay-Trésigny (Seine-et-Marne)[2], est une sculptrice française.
Biographie
[modifier | modifier le code]Anna Fanny Marguerite Quinquaud est la quatrième des six enfants[3] du docteur et académicien Charles-Eugène Quinquaud (1841-1894) et de Thérèse Caillaux (1859-1928), sculptrice, élève d'Auguste Rodin[4]. Après le décès de son père, les siens conserveront de fidèles attaches avec son village natal de Lafat (puis plus largement avec le département de la Creuse), sa mère y conservant un atelier et Anna Quinquaud y passant ainsi ses étés[5]. C'est ainsi de la Creuse, où elle est naturellement initiée à la sculpture par sa mère, qu'en 1909 arrive à la jeune Quinquaud sa première commande avec le buste d'Armand Fourot pour la place de l'église d'Évaux-les-Bains[6].
De 1912 à 1914, Anna Quinquaud est l'élève de Blanche Laurent, chez qui elle revient peu avant la fin de la Première Guerre mondiale. En 1918, elle entre à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où elle est élève de Laurent Marqueste (1848-1920) et de Victor Ségoffin (1867-1920)[7]. En 1924, elle obtient un deuxième premier grand prix de Rome en sculpture[8],[9],[4].
En 1925, plutôt que la résidence romaine à la villa Médicis, elle s'embarque pour l'Afrique-Orientale française jusqu'en Éthiopie ; elle rapporte de ses voyages de nombreuses sculptures[8],[9],[4].
Pierre Kjellberg s'appuie sur La femme maure (1937) d'Anna Quinquaud qui, sur la terrasse du musée d'art moderne de la ville de Paris « ne manque pas de noblesse », pour dire l'artiste représentative de la rencontre du cubisme, de l'orientalisme et de l'archaïsme dans la sculpture des années 1930[10].
Anna Quinquaud demeure fidèlement attachée à l'Académie des sciences d'outre-mer, dont elle réalise en 1974 la médaille du cinquantenaire, et continue de voyager jusqu'en 1977, année où elle visite le désert du Sinaï et la cité nabatéenne de Pétra en Jordanie[12]. Ce n'est qu'avec les deux ventes de son atelier à l'hôtel Drouot par les commissaires-priseurs Jacques Lenormand et Patrick Dayen, les [13] et [14], qu'un fonds de toiles la révèle également peintre de paysages, vocation méconnue qu'il convient d'ajouter ainsi à celle de dessinatrice justement remarquée par Lynne Thornton[12].
Œuvres dans les collections publiques
[modifier | modifier le code]En France
[modifier | modifier le code]Musées
[modifier | modifier le code]- Composition cubiste, sculpture, musée Despiau-Wlérick, Mont-de-Marsan[15].
- L'Indochine, sculpture, commande pour l'exposition internationale de 1937, musée Despiau-Wlérick, Mont-de-Marsan[16].
- Femme Maure, dite aussi La Mauritanienne, sculpture, vers 1937, musée d'art moderne de la ville de Paris[17], près de la fontaine du palais de Tokyo[18].
- Musée du quai Branly - Jacque Chirac
- Femme hova, sculpture[19] ;
- Maternité d'Antaïsaka, moulage en plâtre ;
- Musée des Années Trente, Boulogne-Billancourt.
- Centre national des arts plastiques, Paris[7].
- Musée des Beaux-Arts de Brest :
- Devant le maître ; Femme accroupie à la cruche ou esclave devant son maître, moulage en plâtre[20] ;
- Devant le maître, moulage en plâtre[21] ;
- Femme bellah, captive de Touareg, moulage en plâtre[22] ;
- Femme bellah, captive de Touareg, modelage en terre cuite[23] ;
- La Papanga, 1933, moulage en plâtre[24] ;
- Archer Coniagui au repos à Youkounkoun, vers 1930, plâtre patiné façon terre cuite,
- Portrait d’Emina Emi, 1932, fusain et gouache sur papier,
- Portrait d’Aazaft Natzimma, vers 1933, fusain sur papier,
- Portrait d’un jeune hova, vers 1933, fusain et pastel sur papier.
- Laptot du Niger ou Le piroguier, 1925, bronze patiné, fonte d’époque à la cire perdue
- Musée de la Sénatorerie de Guéret[25].
- Kadé, fillette de Tougué, sculpture en bois, 1931, musée Sainte-Croix, Poitiers (dépôt du musée national d'art moderne).
- Musée de la Faïence de Quimper, Femme du Fouta Djallon, buste en grès rehaussé d'or et d'argent, manufacture de La Hubaudière, 1931[26].
- Cité de la céramique - Sèvres et Limoges, Sèvres.
Églises
[modifier | modifier le code]- Sainte Thérèse écoutant les prières des fidèles, église Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus d'Élisabethville (Yvelines), 1928.
- Sainte Geneviève, statue plâtre, église Saint-Sulpice, Lafat, 1942.
- Me voici, je viens, autel en pierre, église Saint-Julien-de-Brioude, Fresselines, 1965.
Monuments
[modifier | modifier le code]- Statue bois de Sainte Geneviève, Direction générale de la Gendarmerie nationale, Issy-les-Moulineaux, 1945.
- Bas-reliefs de la façade de la résidence Lucien Paye, conçue par Albert Laprade, à la Cité internationale universitaire de Paris (Pavillon de France d'Outre-Mer à l'époque)[27],[4],[28].
- L'Indochine, bas-relief, palais de Chaillot, Paris[29].
- Monument au capitaine Joost Van Vollenhoven, du régiment d'infanterie coloniale du Maroc, ancien gouverneur général en Indochine et en A.O.F., tombé en ce lieu du monument le , route D2, Montgobert (forêt de Longpont), 1938[30],[31].
- Trois bas-reliefs, au-dessus de l'entrée de la fauverie, à la Ménagerie du Jardin des plantes, Paris[32].
- Rythme, Place de la Libération, Barentin[33].
- Calvaire Saint-Pierre, Caen, 1962[34],[35].
- Petite fille jouant au ballon, 1965, bas-reliefs, lycée Victor-Hugo, rue Edmond-Gombeaux, Caen[36], école Robert-Doisneau (1972) et groupe scolaire Jean-Moulin de Venoix (Les quatre saisons, quatre bas-reliefs, 1973), Caen[37].
- Monument à Auguste Pavie, jardin anglais, Dinan[38],[39].
En Éthiopie
[modifier | modifier le code]- Addis-Abeba (Éthiopie), palais impérial : Buste de Haïlé Sélassié Ier, 1932[40].
À Madagascar
[modifier | modifier le code]- Antananarivo (Madagascar), hôtel de ville : Le Repiquage du riz, bas-relief[41] et Maternité malgache, vers 1932, sculpture.
Au Maroc
[modifier | modifier le code]- Casablanca (Maroc), cathédrale Notre-Dame-de-Lourdes : Vierge à l'enfant, 1954.
Au Sénégal
[modifier | modifier le code]- Dakar (Sénégal), cathédrale du Souvenir africain : quatre anges monumentaux ornant le portail, 1936.
Expositions
[modifier | modifier le code]Expositions particulières
[modifier | modifier le code]- Anna Quinquaud - Souvenirs de voyage, Paris, Galerie d'art contemporain, 1926.
- Les Foulahs du Fouta Djallon - Sculptures et dessins, Paris, Galerie Charpentier, 1931.
- Anna Quinquaud - Mer Rouge et Île Roge, sculptures, dessins, Paris, Galerie Charpentier, 1934.
- Petit Palais, Paris, 1936.
- Musée de la Sénatorerie de Guéret, octobre-.
- Anna Quinquaud - Regards sur l'Afrique, 1920-1925, musée des beaux-arts de Brest, 1980.
- Anna Quinquaud - Itinéraires africains dans les années 1930, musée de la Sénatorerie de Gueret, juin [42], musée Baron-Martin, Gray (Haute-Saône), - , musée Despiau-Wlérick, Mont-de-Marsan, mars-[43], La Piscine, Roubaix, juillet-[44], musée des beaux-arts de La Rochelle, - [45].
- Anna Quinquaud, une sculptrice en Afrique, musée des beaux-arts de Brest, février-[46].
Expositions collectives
[modifier | modifier le code]- Salon des artistes français, Paris, à partir de 1910, médaille de bronze en 1921[47].
- Salon de l'Union des Femmes peintres et sculpteurs, 1914[48].
- Exposition coloniale de 1931, Palais des beaux-arts et palais de l'A.O.F., Paris.
- Pavillon de Madagascar, Exposition universelle de 1935, Bruxelles.
- Les femmes artistes d'Europe exposent au Jeu de Paume, Jeu de Paume, Patis, .
- Exposition universelle de 1937, Paris.
- Foire internationale de New York 1939-1940.
- Sculptures'elles, musée des Années Trente, Boulogne-Billancourt, 2011[49].
Prix et distinctions
[modifier | modifier le code]- Prix de sculpture de l'Union des femmes peintres, sculpteurs, graveurs et décorateurs, 1914.
- Prix Chenavard des têtes d'expression.
- Deuxième premier grand prix de Rome en sculpture de 1924.
- Prix de l'A.O.F., 1924.
- Prix de Madagascar, 1932.
- Chevalière de la Légion d'honneur en 1932.
- Membre de l'Académie des sciences d'outre-mer, 1946.
- Grand prix des arts décoratifs d'outre-mer, 1952.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no 6/717/1890 ; mention marginale : décédée à Fontenay-Trésigny (Seine-et-Marne) le (consulté le 29 septembre 2012).
- (en) « Union List of Artist Names », sur www.getty.edu.
- Généanet, arbre ghénéalogique d'Anna Quinquaud
- (fr) « Les Célébrités », sur www.lafat.fr
- Généarc (atelier de généalogie de la médiathèque d'Arcueil), Thérèse Caillaux et Anna Quinquaud.
- La Creuse, être libre, Anna Quinquaud, une femme libre.
- Stéphane Allavena, Anna Quinquaud, une ethnographe en terre chrétienne, Centre national des arts plastiques, 2014
- (fr) « Les femmes artistes dans les avant-gardes Par Marie-Jo Bonnet », sur books.google.fr
- (fr) « Africamour Par Richard Chambon », sur books.google.fr
- Pierre Kjellberg, « Promenade autour de quelques statues de Paris », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 23, 6 juin 1975, pages 24-25.
- Regards, « Regards sur le monde », sur Gallica, (consulté le ).
- Lynne Thornton, Les africanistes, peintres voyageurs, ACR Édition, 1998, pp. 328-329.
- La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 9 du 26 février 1982, page 18.
- Françoise de Perthuis, « Anna Quinquaud », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 11 du 12 mars 1982, p. 6.
- Notice no 000SC020520, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- Notice no 000SC020519, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Anna Quinquaud », sur www.insecula.com
- Petit patrimoine, La jeune Maure, dite aussi La Mauritanienne, d'Anna Quinquaud
- « Femme hova », sur www.photo.rmn.fr
- Notice de la base Joconde
- Notice de la base Joconde
- Notice de la base Joconde
- Notice de la base Joconde
- « Les collections » (consulté le )
- Musée de la Sénatorerie de Guéret, Anna Quinquaud dans les collections
- Anne Doridou-Heim, « Beauté noire », La Gazette de l'Hôtel Drouot, 6 décembre 2009
- Petit patrimoine, les bas-reliefs de la résidence Lucien Paye
- (en) « Paris, France: Résidence Lucien Paye: bas-relief, La Légende », sur www.cambridge2000.com
- Paris en photos, Les bas-reliefs du Palais de Chaillot
- Mémorial GenWeb, Le monument Vollenhoven
- Picardie 14-18, Le monument Vollenhoven
- Maria P. Gindhart, « La Ménagerie dans les années 1930, patrimoine scientifique et artistique du Muséum », sur objethistoire.hypotheses.org, (consulté le )
- Petit patrimoine, ville de Barentin, "Rythme" d'Anna Quinquuaud
- Petit patrimoine, Calvaire Saint-Pierre, route de La Délivrande, Caen
- Philippe Lenglart, Caen, architecture et histoire, éditions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2008, p. 270
- Lycée Victor-Hugo, Caen, Petite fille jouant au ballon d'Anna Quinquaud
- Un pour cent « lycées », Anna Quinquaud à Caen.
- Le Télégramme, Dinan : sur les traces de la sculptrice Anna Quinquaud, 18 juin 2011
- Van der Krogt, Le monument à Auguste Pavie
- Galerie Ary Jan, Anna Quinquaud, biographie
- Œuvre reproduite dans L'esprit des fleurs d'Hélène Dubois-Aubib, Éditions Cheminements, 2002, p. 95.
- Robert Guinot, « Quatre-vingt sculptures et dessins d'Anna Quinquaud à découvrir au musée municipal de Guéret », Le Populaire du Centre, 18 juin 2012
- Philippe Clouté, « Exposition Anna Quinquaud au Musée Despiau-Wlérick », Aquitaine on line, 15 avril 2013
- Art Actu, Exposition Anna Quinquaud, Roubaix, 5 juillet 2013
- Musée des beaux-arts de La Rochelle, Anna Quinquaud - Itinéraires africains, dossier de presse, 2013
- Jean-Yves Cordier, « Anna Quinquaud, une sculptrice en Afrique » au Musée des beaux-arts de Brest, 2014
- Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 11, page 358.
- Bulletin officiel de l'Union des femmes peintres et sculpteurs du 1er mars 1914 sur Gallica.
- « Anna Quinquaud au Musée des Années Trente », Notes pécieuses, le magazine, 30 septembre 2011.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Henry Bérenger, « L'art d'Anna Quinquand », L'Illustration, no 4612, .
- Robert Rey, « De la renaissance à l'exotisme : Anna Quinquaud », L'art et les artistes, Gallica, 1935.
- Lynne Thornton, Les africanistes, peintres voyageurs, ACR Édition, 1990.
- Jean-Paul Midant, Sèvres - La Manufacture au XXe siècle, Éditions Michel Aveline, 1992.
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999. Cet ouvrage orthographie par erreur le nom « Quinquand ».
- Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
- Marie-Jo Bonnet, Les femmes artistes dans les avant-gardes, Éditions Odile Jacob, 2002.
- Sous la direction d'Yves Le Fur, D'un regard l'autre - Une histoire des regards européens sur l'Afrique, l'Amérique et l'Océanie, Musée du Quai Branly/Réunion des musées nationaux, 2006.
- Pierre Sanchez (introduction historique de Stéphane Richemond), La Société coloniale des artistes français, puis Société des beaux-arts de la France d'outre-mer (1908-1970) - Répertoire des exposants et de leurs œuvres, Dijon, Éditions L'Échelle de Jacob, 2010.
- Anne Doridou-Heim, Anna Quinquaud, exploratrice sculptrice, Somogy Éditions d'art, 2011.
- Philippe Dufieux, « Muraille, décor, récit : la sculpture du nouveau Trocadéro », Livraisons de l'histoire de l'architecture, no 26, 2013, p. 176-187.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la recherche :
- La sépulture d'Anna Quinquaud dans le cimetière de la commune de Lafat dans la Creuse.
- Anna Quinquaud dans les réserves du musée des beaux-arts de Brest, court-métrage, 2 min 28 s, sur dailymotion.com.
- Sculpteur français du XXe siècle
- Sculpteur d'Île-de-France
- Peintre africaniste
- Sculpteur africaniste
- Élève de l'École nationale supérieure des beaux-arts au XXe siècle
- Prix de Rome en sculpture
- Chevalier de la Légion d'honneur décoré en 1932
- Naissance en mars 1890
- Naissance dans le 6e arrondissement de Paris
- Décès en décembre 1984
- Décès en Seine-et-Marne
- Décès à 94 ans