[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Corridor économique Chine-Pakistan

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
En pointillés, l'un des axes de développement du CPEC.

Le corridor économique Chine-Pakistan (en anglais : China–Pakistan Economic Corridor, CPEC ; en chinois : 中国-巴基斯坦经济走廊 ; en ourdou : پاكستان-چین اقتصادی راہداری) est un ensemble de projets d'infrastructures en construction (en 2017) ou planifié qui touchera l'ensemble du Pakistan. Estimé initialement au coût de 46 milliards $US, sa valeur a été relevée à 62 milliards[1],[2],[3].

Il vise à moderniser rapidement les infrastructures pakistanaises et à renforcer son économie grâce à des réseaux de transport modernes, des projets énergétiques et des zones économiques spéciales (ZES)[4],[5],[2],[3]. Signé le 20 avril 2015, il contribue au développement des relations économiques entre les deux pays.

Accord et objectifs

[modifier | modifier le code]

Dans le cadre de CPEC, des autoroutes et des chemins de fer seront construits pour couvrir l'ensemble du territoire pakistanais. L'inefficacité du réseau de transport actuel réduirait de 3,5 % le PIB annuel pakistanais selon le gouvernement[6]. Les réseaux de transport relieront les ports de Gwadar et de Karachi au Nord du Pakistan, ainsi que des sites plus au nord, en Chine occidentale et en Asie centrale[7]. Une autoroute de 1 100 kilomètres devrait relier Karachi à la ville de Lahore[8] ; la route du Karakorum entre Rawalpindi et la frontière entre le Pakistan et la République populaire de Chine sera reconstruite[9]. La principale ligne ferroviaire qui relie Karachi à Peshawar sera modernisée pour permettre le transport ferroviaire à des vitesses pouvant atteindre jusqu'à 160 km/h à partir de décembre 2019[10],[11]. Le réseau ferroviaire pakistanais sera prolongé de Kachgar dans le but de le relier au chemin de fer méridional de Xinjiang en Chine[12]. Les 11 milliards requis seront obtenus par des prêts en contre-partie de concessions d'exploitation[13].

Pour mettre un terme à la pénurie récurrente d'énergie (évaluée à 4 500 MW[14], ce qui se traduirait par un manque à gagner de 2 à 2,5 % du PIB pakistanais[15]), des consortiums privés construiront des infrastructures énergétiques au coût de 33 milliards $US[16]. Plus de 10 400 MW devraient être ajoutés au réseau énergétique du pays à la fin de 2018, la plupart des projets étant réalisés dans le cadre d'une initiative accélératrice du CPEC, le Early Harvest[17]. Un réseau de pipelines pour le GNL et le pétrole sera aussi mis en place, dont un pipeline au coût de 2,5 milliards pour relier Gwadar à Nawabshah ; il pourrait transporter du gaz naturel de l'Iran[18]. L'électricité de ces projets proviendra essentiellement de centrales à énergie fossile, mais des centrales hydroélectriques et solaires seront aussi mises à contribution[19].

Impact économique

[modifier | modifier le code]
Camions de marchandises sur la route du Karakorum.

L'impact économique du CPEC serait semblable à celui du plan Marshall après la Seconde Guerre mondiale[20],[21],[22],[23]. Des responsables pakistanais prédisent que le CPEC va créer plus de 2,3 millions d'emplois entre 2015 et 2030, et ajouter entre 2 et 2,5 % au PIB annuel du pays[24]. Si tous les projets étaient réalisés, leur valeur serait égale à tous les investissements étrangers au pays depuis 1970[9], montant qui représente 17 % du PIB 2015 du Pakistan[25].

Le 13 novembre 2016, le CPEC a permis le transport terrestre de cargos chinois qui ont été livrés au port de Gwadar d'où ils ont été transportés par navire en Afrique et en Asie de l'Ouest[26].

En 2018, le projet a contribué à une accélération de la croissance pakistanaise qui s'élève à 5,8 % du PIB, son plus haut niveau depuis 2005, mais celle-ci chute les années suivantes. La croissance est surtout favorisée par les multiples constructions, mais celles-ci creusent le déficit commercial du pays qui doit importer beaucoup de matériaux et de technologies, surtout de Chine. De plus, le déficit public du Pakistan se creuse et le rend vulnérable financièrement vu la hausse de l’endettement auprès de la Chine[27]. Les investissements profitent peu aux entreprises locales et certains projets, comme la rénovation des lignes de chemin de fer, peinent à se concrétiser[28].

Notes et références

[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « China–Pakistan Economic Corridor » (voir la liste des auteurs).

  1. (en) Salman Siddiqui, « CPEC investment pushed from $55b to $62b », The Tribune,‎ (lire en ligne)
  2. a et b (en) Tom Hussain, « China's Xi in Pakistan to cement huge infrastructure projects, submarine sales », mcclatchydc, Islamabad,‎
  3. a et b (en) Khaleeq Kiani, « With a new Chinese loan, CPEC is now worth $54bn », Dawn,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « CPEC: The devil is not in the details »
  5. (en) « Ecnomic corridor: Chinese official sets record straight », The Express Tribune,
  6. (en) « Transport policy: need of the day », Dawn,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Dr Nadeem-ul-Haque was deputy chairman of the Planning Commission — saying it would reverse a colossal loss of 3.5pc of GDP that Pakistan was incurring due to poor transport infrastructure. »

  7. (en) Saeed Shah, « China's Xi Jinping Launches Investment Deal in Pakistan », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Karachi to Lahore Motorway Project Approved », sur Dawn, The Dawn Media Group, (consulté le )
  9. a et b (en) Claude Rakisits, « A Path to the Sea: China's Pakistan Plan », World Affairs Journal,‎ fall 2015 (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « Railway track project planned from Karachi to Peshawar », Pakistan Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) « CPEC may get extra billion dollars », The Nation, Pakistan,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Summer Zhen, « Chinese firm takes control of Gwadar Port free-trade zone in Pakistan », South China Morning Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Rafi Salman, « A new ‘East India Company’ in the making? », sur www.atimes.com, (consulté le )
  14. (en) « Electricity shortfall increases to 4,500 MW », Dunya News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Michael Kugelman, « Pakistan's Other National Struggle: Its Energy Crisis », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. (en) Ahmad Rashid Malik, « A miracle on the Indus River », The Diplomat,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. (en) « Parliamentary body on CPEC expresses concern over coal import », Daily Time,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. (en) Saeed Shah, « China to Build Pipeline From Iran to Pakistan », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. (en) « Quaid-e-Azam Solar Park: Solar energy’s 100MW to arrive in April », The Express Tribune,
  20. (en) Arun Mohan Sukumar, « What the Marshall Plan Can Teach India About the China-Pakistan Economic Corridor », The Wire (India),‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « The CPEC may be a bilateral endeavour, but New Delhi cannot ignore its spillover effects on regional governance. The inequities in the China-Pakistan relationship and the nature of proposed Chinese investment in the CPEC merit a comparison with the Marshall Plan, the most successful foreign assistance project of the 20th century. »

  21. (en) Salim Muhammad, « Marshall Plan for Pakistan », The News on Sunday,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. (en) Enda Curran, « China's Marshall Plan », Bloomberg,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « China's ambition to revive an ancient trading route stretching from Asia to Europe could leave an economic legacy bigger than the Marshall Plan or the European Union's enlargement, according to a new analysis. »

  23. (en) Tareq Haddad, « Pakistan builds state-of-the-art warships to defend new trade routes with China », International Business Times (UK),‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Symbolically it would be potent evidence of what economic benefits a country that allies with Beijing can expect. A rough comparison would be the Marshall Fund, the programme by which the United States rebuilt war-torn Europe, reworked the very economic structure of that continent and showcased its arrival as a superpower. »

  24. (en) Saeed Shah, « Big Chinese-Pakistani Project Tries to Overcome Jihadists, Droughts and Doubts », The Wall Street Journal,‎ (ISSN 0099-9660, lire en ligne, consulté le )
  25. (en) Bilal Khan, « Pakistan's economy is turning a corner », Standard Charter Bank,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. (en) Sudha Ramachandran, « CPEC takes a step forward as violence surges in Balochistan », sur www.atimes.com, (consulté le )
  27. Pakistan: le gouvernement à venir hérite d'une économie en piteux état sur Le Point, le 8 juillet 2018
  28. Julien Bouissou, « Entre la Chine et le Pakistan, la “route de la soie” est devenue un corridor de la dette », sur Le Monde, (consulté le )

Articles connexes

[modifier | modifier le code]