[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Château de Sallenôves

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Château de Sallenove
Image illustrative de l’article Château de Sallenôves
Période ou style Médiéval
Type Maison forte
Début construction Début XIIe siècle
Fin construction XVe – XVIe siècles
Propriétaire initial Famille de Sallenove
Destination initiale Résidence économique
Propriétaire actuel Famille Schurch
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1931)[1]
Coordonnées 46° 00′ 40″ nord, 5° 59′ 45″ est[2]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces du duché de Savoie Genevois
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Commune Marlioz
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Sallenove
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Château de Sallenove

Le château de Sallenove, parfois Sallenôves, est une ancienne maison forte du XIIe siècle, fortement remaniée au XIVe – XVe siècles, centre au Moyen Âge de la seigneurie de Sallenove, qui se dresse au hameau de Bonlieu sur la commune de Marlioz une commune française, dans le département de la Haute-Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].

Il est situé, à 400 m d'altitude, sur un éperon rocheux qui domine le confluent des vallées des petites et des grandes Usses.

Au Moyen Âge, c'était le passage à gué obligé, situé à proximité de l'ancienne voie romaine, de l'une des principales routes du comté de Genève, reliant la cité genevoise, par le Mont-Sion, à Seyssel[3] et son port sur le Rhône. Le château contrôle ainsi le passage par les Petites Usses, d'où il tirait des revenus liés aux péages. Son pendant, la maison forte de Marlioz surplombe les Grandes Usses[3].

Le château appartient à la famille de Sallenove ; famille étroitement liée à l'histoire de la Savoie, à l'origine de la maison de Viry, vassale des comtes de Genève. Le premier membre connu est un certain Guillaume, qualifié de « miles de aula nova » en 1160[4].

En 1275, Aimon de Sallenove, damoiseau, rend hommage au comte Aymon II de Genève pour son château de Sallenôves. En 1309, dans son testament, il lègue « cinq bichets de froments de cens annuelle hypothéqués sur le moulin sis sous le château de Sallenove »[5].

Charles IV de Luxembourg en [6], est accueilli au château, lors de son retour d'Arles, où il s'est fait couronner roi d'Arles.

En 1519, Alexandre, seigneur et baron de Sallenove, est nommé comme conseiller du duc Charles III de Savoie, pour participer avec le chanoine Eustache Chappuis, à la Diète de Zurich, afin de transiger avec les combourgeois de Genève et de Fribourg. Le château fait l'objet de profonds travaux de « modernisation ». À ses pieds, en 1536, lors de l'invasion de la Savoie par les troupes de François Ier, Alexandre de Sallenove y arrête les Français. Il est restauré en 1544 et 1546.

Charles de Sallenove, Gentilhomme ordinaire de Charles Quint, avant de mourir, donne le château de Sallenove et celui de Marlioz en 1583[6] à Pierre de Montluel. Au décès de ce dernier, sa veuve cède en 1589 les seigneuries au duc Emmanuel Philibert de Savoie, qui les donne en fief à Simon Marmier, seigneur de Moissy, mort le à la bataille de Plan-les-Ouates.

Le [6], le château abrite une rencontre entre le comte de Challant, représentant du duc de Savoie, et les Bernois, destinée à établir la paix entre les Suisses et la Savoie. Le château sera aussi le théâtre de la trahison en 1602[6] du duc de Biron, aux dépens d'Henri IV, qui y rencontre les représentants du duc de Savoie et du roi d'Espagne.

Les châteaux sont en 1651[6] possession de Gaspard de Livron qui les a reçus en dot de la nièce de Simon Marmier. Ils auront jusqu'au XXe siècle, des propriétaires communs, ceux-ci habiteront le château de Marlioz, rénové en 1673, au détriment du château de Sallenove. Se succèdent les familles Malivers, Pingon en 1773, le comte de La Prunarède en 1829, l'abbé Édouard Scott.

En 1873, les châteaux sont vendus à Jean Daudens de Marlioz. En 1930, Sallenove est acheté par Émile Schurch qui le restaure. Il appartient toujours à cette famille[7].

Description

[modifier | modifier le code]

Le promontoire du château, en à pic de tous côtés avec un seul accès possible à l’est (vers la Chetaz) avec des fossés secs.

Une vaste enceinte occupe un promontoire qui se termine par des pentes raides de tous côtés, sauf à l'est, où elle est défendue par une double ceinture de fossés secs, creusés dans la pierre[8], de nos jours comblés.

L'accès à la basse-cour se fait par ce côté après avoir franchi la porte maitresse et bastion. La porte est surmontée d'un blason représentant les armes de la famille de Sallenove, et défendue par une canonnière[9]. Elle renferme deux vastes corps de logis flanqués de deux grosses tours quadrangulaires, la « Tour salle » et la « Tour du carré »[10].

La tour maitresse dite « Tour de César », ruiné à la Révolution, ses pierres ont servi au XIXe siècle à construire l'église de Marlioz, de 9 × 12 mètres et des murs épais de 1,30 m est la partie la plus ancienne. Seules les faces sud et ouest ont été conservées. Louis Blondel date ses parements en litages réguliers du début du XIIIe siècle.

On accède à la cour intérieure par une porte, protégée par un mâchicoulis sur consoles, dont il ne subsiste que ces dernières, percée entre la « Tour de César » et la « Tour du carré ». Cette dernière s'éclaire entre autres par une fenêtre à croisée d'angle. Sur cette cour, donne la cuisine. Le puits se trouve dans une cave contiguë.

Dans le but d'imitation des châteaux « princiers », à l'étage, une chapelle voûtée en ogive dédiée à Sainte-Catherine, implanté au bout d'une galerie de style gothique, est en communication directe avec les appartements privés.

Le château connaît une première extension au XIVe – XVe siècles, on construit la « Tour salle ». Il est profondément remanié dans un style renaissance en 1534, avant de subir une belle restauration au XXe siècle.

Le colombier était érigé au pied de l'éminence qui porte la maison forte[11].

Château hanté ?

[modifier | modifier le code]

Le château de Sallenove est l'un des rares châteaux considéré comme hanté dans le département de la Haute-Savoie. Une salle appelée la « chambre du Diable » serait hantée par un spectre qui est décrit comme « un cheval armé, caparaçonné, écumant qui disparaissait au dernier coup de minuit »[12],[13].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b « Château », notice no PA00118439, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  3. a et b Pierre Duparc, Le comté de Genève, IXe – XVe siècle, t. XXXIX, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, coll. « Mémoires et Documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 616 p. (lire en ligne), p. 545.
  4. Élisabeth Sirot 2007, p. 50.
  5. Élisabeth Sirot 2007, p. 76.
  6. a b c d et e Christian Regat - François Aubert 1999, p. 113-115.
  7. Site sur l'histoire du village et des alentours.
  8. Élisabeth Sirot 2007, p. 77.
  9. Élisabeth Sirot 2007, p. 87.
  10. Élisabeth Sirot 2007, p. couverture.
  11. Élisabeth Sirot 2007, p. 91.
  12. Jean-Philippe Buord, Les Mystères de la Haute-Savoie, Éditions De Borée, , 349 p. (ISBN 978-2-84494-300-2), p. 154.
  13. Georges Chapier, Légendes de Savoie, imp. Gardet, 1968, p. 68.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, Éditions La Découvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN 978-2-84265-326-2), p. 352-355.
  • Jean Mesqui, Châteaux forts et fortification en France éditeur, Paris, Éditions Flammarion, , 496 p. (ISBN 978-2-08-012271-1), p. 476.
  • Christian Regat et François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie : Chablais, Faucigny, Genevois, Éditions Cabédita, , 193 p. (ISBN 978-2-88295-117-5), p. 113-115.
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd., 1288 p. (ISBN 978-2-86535-070-4), p. 1108.
  • Élisabeth Sirot, Noble et forte maison : L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe au début du XVIe, Paris, Éditions Picard, , 207 p. (ISBN 978-2-7084-0770-1, LCCN 2007475228).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]