Casimir-Louis-Victurnien de Rochechouart de Mortemart
de Mortemart
Chef du gouvernement français | |
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Pair de France | |
Pair de France | |
Sénateur du Second Empire | |
Ambassadeur |
Baron |
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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière de Neauphle-le-Vieux (d) |
Nom de naissance |
Casimir Louis Victurnien de Rochechouart de Mortemart |
Nationalité | |
Activités |
Diplomate, officier, homme politique, militaire |
Père | |
Mère |
Adélaïde Pauline Rosalie de Cossé-Brissac (d) |
Fratrie | |
Conjoint |
Virginie de Sainte Aldegonde (d) |
Enfants |
Religion | |
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Grade militaire | |
Conflit | |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 7 YD 1090)[1] |
Casimir-Louis-Victurnien de Rochechouart de Mortemart, prince de Tonnay-Charente, puis baron de Mortemart et de l’Empire, 11e duc de Mortemart et pair de France, né le à Paris[2] et mort le à Neauphle-le-Vieux, est un militaire, diplomate et homme politique français.
Il a brièvement été président du Conseil des ministres du roi Charles X lors de la révolution de 1830.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines familiales et jeunesse
[modifier | modifier le code]Casimir de Rochechouart est le fils de Victurnien-Jean-Baptiste de Rochechouart de Mortemart (1752-1812), 10e duc de Mortemart, et d'Adélaïde de Cossé-Brissac.
Par sa mère, il est le petit-fils de Louis Hercule Timoléon de Cossé, 8e duc de Brissac, pair de France, grand-panetier de France, gouverneur de Paris, qui fut l'une des victimes des Massacres de Septembre, en 1792..
En 1791, la famille émigre et il est élevé en Angleterre[2], revenant en France avec sa mère en 1801.
Quoique portant un grand nom de la noblesse d’Ancien Régime, il se rallie au régime dirigé par Napoléon Bonaparte.
La période napoléonienne
[modifier | modifier le code]Entré au service en , dans les gendarmes d'ordonnance, commandés par M. le comte de Ségur[Lequel ?][2], il passe sous-lieutenant au 1er régiment de dragons le , et fait les campagnes en Prusse (1806), en Pologne (1807), en Autriche (1809) et en Russie (1812)[3]. Il se trouve aux combats de Golymin et de Pułtusk (1806), à la bataille d'Heilsberg et à celle de Friedland, où il donne des preuves de sang-froid et de fermeté, en repoussant les attaques des Russes[3].
Il est nommé successivement membre de la Légion d'Honneur le , lieutenant au 25e régiment de dragons et aide de camp du général Nansouty les 2 et , enfin capitaine au même corps le 26 juillet suivant[3]. M. de Mortemart combat aux journées de Ratisbonne, d'Essling et de Wagram.
Nommé officier d'ordonnance le , il est chargé de faire l'inspection des côtes de la Hollande et du Danemark. Après avoir rempli cette mission, il rejoint Napoléon Ier à Posen[3] et fait la campagne de 1812 en Russie, pendant laquelle il reçoit le titre de baron de l'Empire, avec une dotation de 2 000 francs de revenu en Belgique.
À la mort de son père, le 4 juillet 1812, il devient, de droit, le onzième duc de Mortemart.
Le baron de Mortemart, échappé aux désastres de la fatale retraite de Moscou, rentre en France avec une santé tellement délabrée, qu'il ne peut prendre part qu'aux derniers événements de la campagne suivante. Il combat à Leipsick et à Hanau. Sa conduite, dans cette dernière bataille, lui vaut d'être promu officier de la Légion d'honneur le [2]. Il rentre en France avec l'armée.
Dans la campagne de France (1814), il est chargé de présenter à Marie-Louise les drapeaux pris sur les alliés aux affaires de Champ-Aubert, de Mormant et de Montereau.
En , il est l'un des premiers à soutenir l'idée de la déchéance de Napoléon Ier[4].
La Restauration
[modifier | modifier le code]À la première Restauration, Louis XVIII le nomme pair de France ([4]) et capitaine-colonel des Cent-Suisses de la Garde, charge que tenait, à l'époque de la Révolution, le duc de Brissac, son grand-père maternel. Il est aussi créé chevalier de l'ordre de Saint-Louis le [2].
Au (retour de l'île d'Elbe), le duc de Mortemart escorte les princes jusqu'à Béthune, où la maison militaire du roi est licenciée. Peu de temps après, il rejoint Louis XVIII à Gand, et rentre avec le Roi au mois de juillet[2].
Il réorganise alors sa compagnie des gardes à pied ordinaires du corps du roi[2], préside le collège électoral du département de la Haute-Vienne, et est créé major-général de la garde nationale de Paris et maréchal-de-camp les 14 octobre et .
Il est fait successivement commandeur de la Légion d'honneur le , chevalier de la Toison d'or le , grand officier de la Légion d'honneur le , et chevalier des ordres du Roi le [2].
Au mois d', il est envoyé comme ambassadeur à Saint-Pétersbourg en remplacement de M. de La Ferronnays. Le suivant, il est promu lieutenant-général et revient en France au début de 1830[4].
Il allait partir pour « les eaux »[4] lorsqu'il apprend la publication des Ordonnances. Il se rend immédiatement auprès de Charles X pour obtenir qu'elles fussent retirées.
Mais déjà on se battait dans les rues de Paris et le Roi crut faire une concession suffisante en offrant (29 juillet) à M. de Mortemart la mission de composer un ministère dont il aurait la présidence. Le duc ne céda aux instances du Roi qu'après l'assurance que les ordonnances seraient reportées et les Chambres immédiatement convoquées : mais le temps passé n'avait pas arrêté la marche des évènements et quand M. de Mortemart se présente à la réunion des députés, il n'obtient de M. Bérard que cette réponse :
« Il est trop tard[4] »
.
Il s'installe néanmoins au Luxembourg mais s'abstient de toute initiative et déclaration[5]. Devant l'attitude de l'Hôtel de Ville, il fallut bien se rendre à l'évidence et il rejoint le roi à Saint-Cloud[6] .
La monarchie de Juillet
[modifier | modifier le code]Le duc de Mortemart, ayant prêté serment au gouvernement de Juillet, continue de siéger à la chambre haute.
Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le et envoyé général en inspection.
Resté fidèle de cœur à la monarchie légitime, il refuse à Louis-Philippe d'être l'un des témoins de sa fille aînée, la princesse Louise, lorsqu'elle épousera le Roi Léopold Ier de Belgique le . D'après Rodolphe Apponyi (1802-1853) dans son Journal, Louis-Philippe en fut « furieux et la reine profondément blessée »[7].
Son adhésion au nouveau régime est raisonnée :
« Pour gouverner un pays de 32 millions de Français, écrivait-il à un ami le , il faut en satisfaire 31 millions au moins. Charles X n'y a pas pensé, se fiant sur son droit qui a péri comme il avait commencé, par la volonté des masses. Le gouvernement actuel est une nécessité d'existence sociale pour l'Europe.[4] »
Le , il accepte la mission de faire reconnaître le nouveau régime par l'empereur Nicolas Ier, qui ne ménageait pas à la révolution de Juillet 1830 ses manifestations antipathiques[4]. Parti à Saint-Pétersbourg comme ambassadeur extraordinaire, le duc de Mortemart y succède comme ambassadeur au duc de Trévise, et y reste jusqu'en 1833.
Il revient ensuite siéger à la chambre des pairs, où il se montre partisan d'une politique libérale.
La Deuxième République et le Second Empire
[modifier | modifier le code]Admis d'office à la retraite comme général le , il est rendu à l'activité par le prince-président qui lui offre, en vain, le portefeuille des Affaires étrangères, et qui le nomme commandant de la 19e division militaire (Bourges), puis sénateur du Second Empire ().
Le duc n'assiste guère aux séances du sénat, se tient également à l’écart de la nouvelle cour et se consacre aux œuvres de charité. Une seule fois, il se rappelle ses rapports avec les hommes du Second Empire, lorsqu'il proteste, par une lettre indignée à M. de Persigny, contre la suppression de la Société de Saint-Vincent-de-Paul[8].
Son épouse reçoit en héritage de sa tante, la duchesse de Charost, le château de Meillant, qu'il fait restaurer avec elle et qui appartient encore aujourd'hui à la Maison de Mortemart.
Il repose, avec une partie de sa descendance[9], dans une chapelle funéraire au cimetière de Neauphle-le-Vieux (Yvelines).
Comme il ne laisse pas de descendance masculine, son cousin René de Rochechouart de Mortemart lui succède comme 12e duc de Mortemart.
On a de lui : Le Château de Meillant sous Louis XIII[8] (1851).
Récapitulatifs
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Casimir de Rochechouart Duc de Mortemart | |
Naissance | Paris |
---|---|
Origine | Royaume de France |
Allégeance | Empire français Royaume de France Royaume de France Royaume de France Empire français |
Arme | Cavalerie puis Infanterie |
Grade | Lieutenant général |
Années de service | 1804 – 1855 |
Commandement | Cent-Suisses Gardes à pied ordinaires du corps du roi 19e division militaire (Bourges) |
Conflits | Guerres napoléoniennes |
Faits d'armes | Bataille de Friedland Bataille de Hanau |
Famille | Maison de Rochechouart Famille de Mortemart |
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État des services[10]
[modifier | modifier le code]- : Maréchal de camp ;
- - : Capitaine-colonel de la compagnie des Cent-Suisses ;
- - : Gardes à pied ordinaires du corps du roi ;
- : Lieutenant général puis général de division ;
- - : Disponible par suite du licenciement de la Maison militaire du Roi ;
- - : Mis en disponibilité ;
- () Admis en retraite ;
- : Relevé de la retraite ;
- - : Mis en disponibilité ;
- - : Commandant de la 19e division militaire (Bourges) ;
- : Placé dans la section de réserve.
Titres
[modifier | modifier le code]- 11e Duc de Mortemart (1812-1875)
- Baron de Rochechouart de Mortemart et de l'Empire (décret du et lettres patentes signées à Saint-Cloud le ) ;
- Pair de France[11] :
- - , - ;
- Duc et pair héréditaire (, sans lettres patentes, ni majorat).
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Chevalier du Saint-Esprit (à l'occasion du sacre de Charles X, à Reims, le ) ;
- Légion d'honneur[12] :
- Légionnaire (), puis,
- Officier (), puis,
- Commandeur (), puis,
- Grand officier (), puis,
- Grand-croix de la Légion d'honneur () ;
- Chevalier de Saint-Louis () ;
- Médaille de Sainte-Hélène ;
- Ordre de Saint-André[12] ;
- « Petite-croix[12] » (4e classe) de l'ordre impérial et militaire de Saint-Georges.
Image | Armoiries |
---|---|
Armes du baron de Rochechouart de Mortemart et de l'Empire
Fascé nébulé d'argent et de gueules de six pièces franc-quartier des barons tirés de l'armée brochant au 9e de l'écu.[13] | |
Armes du duc de Mortemart, pair de France |
Mariage et descendance
[modifier | modifier le code]- Le , il épouse Virginie de Sainte-Aldegonde (Paris, paroisse Saint Sulpice, 30 août 1789 - château de Meillant 26 décembre 1878), fille du comte Pierre François Balthazar de Sainte-Aldegonde, ancien député aux états-généraux, et d'Anne Joséphine du Bouchet de Sourches de Tourzel. Elle reçoit en héritage le château de Meillant et lui donne six enfants :
- Alice Félicie de Rochechouart de Mortemart (1811-1867), mariée en 1833 avec le comte Edmond de Sainte-Aldegonde, son cousin, dont postérité ;
- Arthur François François Timoléon Victurnien de Rochechouart de Mortemart (Paris, 13 avril 1812 - Neauphle-le-Vieux, 8 octobre 1840), prince de Tonnay-Charente, saint-Cyrien (1830-1831, « retiré de l'E.S.M. par sa famille » le 17 avril 1831), maréchal des logis à l'école de cavalerie de Saumur (10 mai 1831), sous-lieutenant au 1er régiment de chasseurs d'Afrique (3 avril 1832, passé au 3e R.C.A. le 14 février 1833, passé au 9e régiment de cuirassiers le 21 février 1833), lieutenant (27 avril 1838, démissionnaire le 6 février 1840), sans alliance ;
- Henriette Emma de Rochechouart de Mortemart (1814-1919), mariée en 1835 avec Alphonse de Cardevac d'Havrincourt, marquis d'Havrincourt, dont postérité ;
- Alexandrine Charlotte Marie de Rochechouart de Mortemart (1816-1862), mariée en 1836 avec le comte Charles Gaignaire, dont postérité.
- Cécile Victurnienne de Rochechouart de Mortemart (1817-1888), mariée en 1839 avec le comte Ernest Budes de Guébriant, dont postérité ;
- Berthe Victurnienne de Rochechouart de Mortemart (1825-1883), mariée en 1844 avec le prince Étienne de Beauvau-Craon (1818-1865), dont postérité.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
- Courcelles 1827, p. 191.
- Courcelles 1827, p. 190.
- Robert & Cougny 1891, p. 440.
- Gabriel de Broglie' La Monarchie de Juillet Fayard 2011 p. 20.
- Alexandre Mazas, Mémoires pour servir à l'histoire de la Révolution de 1830, Paris, Urbain-Canel & Adolphe Guyot, , 406 p. (lire en ligne), p. 37-140.
- cité par Guy Antonetti, Louis-Philippe, Paris, Fayard, 2002, p. 696.
- Robert & Cougny 1891, p. 441.
- La compositrice Armande de Polignac, épouse de son arrière-petit-fils Alfred de Chabannes La Palice, est inhumée dans cette chapelle.
- S.H.A.T. 7 Yd 1 090.
- Velde 2005, p. Lay peers.
- Base Léonore.
- Archives nationales BB/29/969, p. 87.
- Bunel 1997-2011, p. Duché de Mortemart.
Pour approfondir
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Antoine Maurice Apollinaire d'Argout ;
- Bray-sur-Seine ;
- Charles-Louis Huguet de Sémonville ;
- Famille de Rochechouart de Mortemart ;
- Ministère Casimir de Rochechouart de Mortemart ;
- Jacques Boudin de Tromelin ;
- Jean-Baptiste Henry Collin de Sussy ;
- Lieutenance générale de Louis-Philippe d'Orléans ;
- Madame Sans-Gêne (Sardou) ;
- Maison de l'empereur durant la campagne de Russie ;
- Politique extérieure de la France sous la monarchie de Juillet ;
- Maison de Rochechouart ;
- Régiment de Mortemart (armée des émigrés) ;
- Trois Glorieuses ;
- Villiers-Saint-Fréderic ;
Liens externes
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- Ressources relatives à la vie publique :
- « Registres de transcription des lettres patentes de collation ou de confirmation de titres. 24 avril 1808 - 30 octobre 1830. BB/29/969 page 87. », Titre de baron, accordé par décret du , à Casimir, Louis, Victurien de Rochechouart de Mortemart. Saint-Cloud ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le ), p. 496 ;
- « Casimir de Rochechouart de Mortemart », sur roglo.eu (consulté le ) ;
- (en) François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le ) ;
- « Web.genealogie, le site de la généalogie historique : les militaires », Côte S.H.A.T. : 7 Yd 1 090., sur web.genealogies.free.fr (consulté le ) ;
- Arnaud Bunel, « Héraldique européenne », Duché de Mortemart, sur www.heraldique-europeenne.org, 1997-2011 (consulté le ) ;
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- « De ROCHECHOUART, duc De MORTEMART, (Casimir-Louis-Victurnien) », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. VIII, , 378 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 190-191 ;
- « Mortemart (Victor-Louis-Victurnien de Rochechouart, marquis de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, t. IV, Edgar Bourloton, , 640 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 440-441, lire en ligne p. 441 ;
- Naissance en mars 1787
- Naissance à Paris
- Ambassadeur de France en Russie
- Ambassadeur de la monarchie de Juillet
- Baron de l'Empire
- Chevalier de l'ordre de Saint-André
- Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit
- Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
- Duc de Mortemart
- Duc français du XIXe siècle
- Émigré sous la Révolution française
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Général français du XIXe siècle
- Maison de Rochechouart
- Militaire français des guerres napoléoniennes
- Pair de France (monarchie de Juillet)
- Pair de France (Restauration)
- Personnalité inhumée dans les Yvelines
- Président du Conseil des ministres de la Restauration française
- Sénateur du Second Empire
- Titulaire de la médaille de Sainte-Hélène
- Décès en Seine-et-Oise
- Décès en janvier 1875
- Décès à 87 ans