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L'équation de d'Alembert ou équation des ondes est une équation aux dérivées partielles en physique qui régit la propagation d'une onde[N 1]. C'est une équation vérifiée par de nombreux phénomènes ondulatoires de la vie courante comme le son ou la lumière.
, , les trois variables cartésiennes de l'espace, et celle du temps.
L'équation des ondes s'applique à des fonctions scalaires ou vectorielles, qu'on formalise en champ vectoriel ou champ scalaire. Le champ renseigne à la fois sur l'amplitude de l'onde et sa polarisation. Une équation des ondes vectorielle regroupe trois équations des ondes scalaires.
L'établissement de l'équation des ondes est venu de l’étude des vibrations d'une corde de violon. Afin de pouvoir modéliser ce comportement, les mathématiciens du XVIIe siècle ont appliqué la deuxième loi de Newton à la corde, d'abord vue comme un ensemble fini de masses ponctuelles reliées par des ressorts (dont le comportement est donné par la loi de Hooke établie en 1660), avant d'augmenter le nombre de masses pour se rapprocher de la corde[2].
En 1727, Jean Bernoulli reprend l'expérience de la corde de violon et constate que ses vibrations forment une sinusoïde et que la variation de son amplitude en un point forme également une courbe sinusoïdale, mettant ainsi en évidence les modes[2]. En 1746, Jean Le Rond d'Alembert reprend le modèle des masses ponctuelles liées par des ressorts et établit uniquement à partir des équations que les vibrations de la corde dépendent à la fois de l'espace et du temps.
Pour un système masses-ressorts passé à la limite continue, de constante de raideur totale , de longueur totale et de masse totale , la fonction de déplacement vérifie :
avec
Démonstration
Considérons une chaine de masses ponctuelles reliées par des ressorts sans masse de longueur et de raideur :
Notons le déplacement de la masse en par rapport à sa position de repos. La résultante des forces de rappel exercées sur la masse au point est :
En découpant la chaine en ressorts équidistants, la longueur totale vérifie , la masse totale , et la raideur totale [N 4]. On obtient alors :
La fonction étant supposée deux fois dérivable, en faisant tendre vers l'infini et donc vers , le taux d'accroissement tend vers la dérivée seconde escomptée.
En dimension 1 d'espace, l'équation des ondes se simplifie en[3],[4],[5] :
La solution générale de cette équation est alors la somme de deux fonctions indépendantes :
est une onde nommée progressive, car elle se propage dans le sens des croissants, tandis que est nommée régressive car se propageant dans le sens des décroissants. Lorsqu'on suit des yeux la perturbation, par exemple le haut d'une sinusoïdale, on observe en fait un point de phase constante, c'est-à-dire au point tel que soit constante, dans le cas de l'onde progressive. Comme le temps avance, croit, et doit alors croître à son tour pour maintenir constante. L'onde semble alors avancer dans le sens des croissants.
Démonstration
Par le théorème de Cauchy-Lipschitz, l'ensemble des solutions de l'équation de d'Alembert est un espace vectoriel de dimension 2 ; il suffit alors de trouver deux solutions indépendantes entre elles, qui formeront toutes les autres.
On peut écrire :
Soit :
Et si l'on pose le changement de variables et on obtient :
avec
Qui se résout en : soit finalement .
Il est possible de montrer que représente la vitesse de propagation de l'onde en cherchant une solution progressive de type . On obtient alors , le signe de dépendant du sens de propagation de l'onde.
Dans le cas d'une onde scalaire dans un milieu homogène, il convient de travailler en coordonnées sphériques pour résoudre l'équation des ondes :
En réécrivant l'équation sous la forme :
il vient, en reprenant les calculs faits sur le problème 1D, que la solution s'écrit sous la forme :
où F et G sont des fonctions arbitraires.
Il apparaît ainsi que les solutions sont des ondes sphériques, se propageant ou se rapprochant du point d'origine du repère, considéré comme un point source, où les ondes sont singulières tandis qu'elles s'éloignent avec une amplitude décroissante en 1⁄r.
↑Il s'agit d'une propagation isotrope, c'est-à-dire qui ne privilégie aucune direction, et sans dissipation, c'est-à-dire qui ne prend pas en compte l'atténuation de l'onde causée par l'absorption d'énergie par le milieu.
↑On utilise parfois le d'alembertien : , réservé à l'équation de D'Alembert.
↑ est un champ vectoriel, c'est-à-dire une fonction qui à chaque point de l'espace et à chaque instant associe un vecteur, dont la norme vaut l'amplitude de l'onde à cette position et instant, et dont la direction donne celle de la perturbation. En d'autres termes, c'est une fonction de dans .
↑L'inverse de la constante de raideur équivalente à N ressorts en série vaut la somme des inverses des constantes de raideur des N ressorts.
↑Vincent Renvoizé, Physique PC-PC*: cours complet avec tests, exercices et problèmes corrigés, Pearson Education France, (ISBN978-2-7440-7441-7, lire en ligne), p. 110
↑Vincent Renvoizé, Physique PC-PC*: cours complet avec tests, exercices et problèmes corrigés, Pearson Education France, (ISBN978-2-7440-7441-7, lire en ligne), p. 564
↑(en) M. Hazewinkel, Encyclopaedia of Mathematics: Coproduct — Hausdorff—Young Inequalities, Springer, (ISBN978-1-4899-3795-7, lire en ligne), p. 82