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Version du 13 février 2020 à 15:06

L'Obs
Image illustrative de l’article Le Nouvel Obs

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire, parution le jeudi
Genre Magazine d'actualité
Prix au numéro 4,90 
Diffusion 215 877[1] ex. (2019 ( −12,23 %))
Fondateur Claude Perdriel
Jean Daniel
André Gorz
Date de fondation (il y a 59 ans ans)
Éditeur Le Nouvel Observateur du Monde, SA
Ville d’édition Paris

Propriétaire 99 % le Monde libre
Directrice de la rédaction Dominique Nora, adjoint Pascal Riché
Rédacteur en chef Sylvain Courage
Géraldine Mailles
Natacha Tatu
ISSN 0029-4713
Site web nouvelobs.com

L’Obs (intitulé au départ Le Nouvel Observateur — familièrement surnommé Le Nouvel Obs — et ce jusqu’au [2]) est un magazine d'actualité hebdomadaire français, créé en 1964 par Claude Perdriel et Jean Daniel[3]. Il est l'héritier de France Observateur, lui-même successeur de L'Observateur politique, économique et littéraire né en 1950[4].

Le journal est classé à gauche, avec une ligne « sociale-démocrate »[3], ouverte à « toutes les gauches »[5]. Sa diffusion est en forte baisse depuis plusieurs années, et il n'est plus le plus vendu (surclassé par Le Point) des magazines d'actualité hebdomadaires de dimension nationale[6].

Il est propriété à 99% de la société Le Monde libre qui possède la majorité du capital du Groupe Le Monde [7],[8]. Il bénéficie de subventions de la part de l'État français.

Historique

Le siège du journal est situé place de la Bourse (à gauche sur la photo), dans le 2e arrondissement de Paris, face au palais Brongniart et aux bureaux de l'Agence France-Presse.

L'origine du journal est L'Observateur politique, économique et littéraire, hebdomadaire de 24 pages tiré, dès la première parution le , à 20 000 exemplaires. Il a été fondé par d’anciens résistants, Gilles Martinet de l’AFP, Roger Stéphane, Claude Bourdet et Hector de Galard de Combat et la collaboration de Jean-Paul Sartre. Il devient l'Observateur aujourd'hui en 1953 puis France Observateur en 1954. Dans la France d’après-guerre, imprégnée de l’esprit de la résistance de gauche, France Observateur s’affirme comme un journal pugnace, mettant en avant la nécessité de donner leur indépendance aux colonies, faisant fuiter des rapports militaires en Indochine[9], dénonçant les scandales, la torture en Algérie. Le journal tire à plus de 100 000 exemplaires.

Début 1964, France Observateur subit des difficultés financières. Claude Perdriel, un industriel passionné par la presse, qui fondera plus tard Le Matin de Paris, et Jean Daniel, journaliste et écrivain, décident de relancer l'hebdomadaire qui devient le Nouvel Observateur le . La ligne rédactionnelle du magazine, mise au point par des penseurs tels que Maurice Clavel ou Gilles Martinet, puis après 1964 Jean Daniel, est l’héritière d'une longue période d'« opposition » aux gouvernements français de centre-droit et conserve une nette sensibilité « de gauche », incarnée notamment par la présence du philosophe André Gorz, qui signe alors ses contributions sous le nom de Michel Bosquet. En 1965, la rédaction exige pour toute candidature journalistique au périodique, une condamnation sans appel des interventions américaines au Viet-nam et à Saint-Domingue.

Le but du magazine est également de soutenir l'arrivée de la gauche sociale-démocrate au pouvoir[10].

En 1971, le journal participe au combat pour le droit à l'Interruption volontaire de grossesse en publiant le Manifeste des 343 femmes ayant avorté (alors que l'avortement était encore illégal). En , le chroniqueur scientifique du Nouvel Observateur, Alain Jaubert, se fait insulter et est passé à tabac en tant que journaliste par des policiers alors qu’il accompagne un manifestant blessé, à Paris. Le journaliste est placé en garde à vue et inculpé pour insultes, rébellion, coups et blessures à agents. En réponse, un manifeste « Nous portons plainte contre la police » recueille des signatures de journalistes[11].

En 1974, familièrement appelé le Nouvel Obs, le Nouvel Observateur tire à 400 000 exemplaires. La raison de ce succès tient avant tout à sa capacité à saisir l’esprit du temps : il est représentatif de l’évolution des mœurs et révèle au grand public les nombreux courants socioculturels des années post-68.

Après 1981, la proximité du journal avec le pouvoir socialiste de François Mitterrand (après avoir initialement soutenu Michel Rocard) a pour conséquence un effondrement des ventes[10]. Jacqueline Rémy, auteur d'un livre sur l'histoire de l'hebdomadaire précise à quel point le Nouvel Obs s'efforce de ménager Mitterrand ainsi que les proches du journal maintenant au pouvoir[12]. Cette volonté d'épargner certains hommes politiques de gauche, directement inspirée par Claude Perdriel et Jean Daniel, se poursuit durant de longues années[13].

En 1984, à la suite de nouvelles difficultés financières, Claude Perdriel augmente le capital du Nouvel Observateur et en devient l’actionnaire majoritaire. De nouveaux journalistes sont engagés (Claude Weill, Olivier Péretié, Jean-Paul Mari…) et le concept du journal est modifié. Le Nouvel Observateur se rapproche du style « news magazine », relance l’idée des reportages et développe les faits de sociétés. Le supplément Obs de Paris apporte un regard sur la vie culturelle de la capitale tandis qu'un cahier économique est intégré au magazine à partir de 1985.

En , un supplément télévision fait son apparition, TéléCinéObs, dirigé par Richard Cannavo et diffusé à Paris, il devient national en . En 1995, Le Nouvel Observateur devient le premier magazine d'actualité français devant L'Express.

En 1999, nouvelobs.com, site d'information en continu sur Internet est lancé par Patrick Fiole (qui en dirige la rédaction) avec Christina Sourieau (direction des éditions électroniques). Une équipe spécialisée de journalistes est mise en place mais la modération est assurée par la société Netino[14].

En 2003, le supplément parisien, dont Guillaume Malaurie est rédacteur en chef, est rebaptisé Paris Obs. Le Nouvel Observateur se dote de suppléments régionaux dirigés par Patrick Fiole.

En , Le Nouvel Obs lance BibliObs, site consacré à l'actualité littéraire[15].

La direction du magazine a été assurée par Jean Daniel jusqu'en , date à laquelle Denis Olivennes a été nommé directeur général délégué du groupe Le Nouvel Observateur et directeur de la publication de l'hebdomadaire. La direction de la rédaction a été confiée à Michel Labro, qui a succédé en à Laurent Joffrin après son retour à Libération.

En 2011, Le Nouvel Obs lance une nouvelle plate-forme d'information participative, Le Plus[16]. Le Plus a été mis sur pied par l'équipe de développement interne de l'Observateur qui travaillait depuis des années sur le projet, et a recruté d'anciens collaborateurs du Post à la rédaction. Le Plus est aujourd'hui fort de près de 2 millions de visiteurs uniques.

En , Laurent Joffrin est nommé président du directoire du Nouvel Observateur, directeur de la rédaction et de la publication du titre[17]. En , Nathalie Collin est nommée coprésidente du directoire du Nouvel Observateur, et directrice générale du groupe Le Nouvel observateur[18]. Laurent Joffrin et Nathalie Collin codirigeaient Libération auparavant.

Le , Le Nouvel Observateur annonce le rachat des parts de l'ensemble des actionnaires[19] de la société Rue89 pour un montant de 7,5 millions d'euros[20]. Ce rapprochement se traduit par une intégration de la régie et un comarquage du site rue89.com.

Le , Le Nouvel Observateur lance un mensuel de tendances, style de vie, mode et voyages intitulé Obsession[21].

Si, avec sa nouvelle formule lancée en 2011, Le Nouvel Observateur a enregistré la même année une hausse des ventes en kiosques de 7 %, soit la plus forte progression des news magazines, les chiffres des ventes reculent fortement les années suivantes.

Fin 2013, à la suite de pertes très importantes (9,8 millions d'euros dans l'année[22]), le journal cherche un acquéreur[23] et en 2014, le processus s'accélère :

  • en janvier, les hommes d'affaires Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, déjà propriétaires du journal Le Monde, rachètent 65 % du Nouvel Observateur pour 13,4 millions d'euros[24]. Cette acquisition signifiant le désengagement partiel de Claude Perdriel[3],[25], Laurent Joffrin publie le même mois un éditorial faisant le point de la situation[26].
  • en mars, confronté à l'érosion constante des ventes de l'hebdomadaire et en désaccord avec les nouveaux actionnaires[27], Laurent Joffrin démissionne du journal en même temps que Nathalie Collin, tout en restant éditorialiste[28]. Leur démission commune[29],[30] est actée par un communiqué officiel du journal[31]. Face à la crise d'une presse déstabilisée par Internet, les actionnaires principaux cherchent une personnalité capable d'incarner le renouveau[32], tandis que Claude Perdriel, agacé par certaines couvertures et la dérive financière du journal, ne soutient plus le directeur de la rédaction[27] ;
  • au mois d'avril, sur proposition des nouveaux actionnaires du titre[33], Matthieu Croissandeau est élu au poste de directeur. tandis que Nathalie Collin est remplacée par Jacqueline Volle comme directrice générale déléguée, chargée de la supervision de la direction financière, du numérique et de l'informatique[34] ;
  • le , l'Autorité de la concurrence autorise le rachat du Nouvel Observateur par le trio d'investisseurs Bergé-Niel-Pigasse, permettant ainsi de conclure l'opération annoncée en janvier[35]. À la suite de ce changement d'actionnaires, une nouvelle formule est mise en place et, le , Le Nouvel Observateur devient L’Obs[2].
  • Le , L’Obs est désigné "magazine de l'année 2015" par le syndicat des éditeurs de la presse magazine (SPME)[36].

En , après le licenciement de la directrice adjointe Aude Lancelin, Mediapart et Le Figaro, puis bientôt la quasi totalité de la presse, avancent que cette décision revêt une dimension politique. Selon Aude Lancelin, elle était en conflit avec la direction du magazine à propos de la couverture de Nuit debout notamment. Une motion de défiance à l'égard du directeur de la rédaction est votée par 80 % par des journalistes de L'Obs, ce qui constitue une première dans l'histoire du titre. La Société des rédacteurs évoque pour sa part « une mesure injustifiée, qui déstabilise profondément le journal, à moins d'un an d'une élection présidentielle ». L'ensemble des SDJ et SDR du groupe Le Monde (Courrier International, Télérama, la Vie) dénoncent cette mesure, « méthode inédite dans l'histoire de l'Obs comme dans celle du groupe Le Monde ». Pour le fondateur de Fakir, François Ruffin, la journaliste faisait, à la satisfaction de celui-ci, un travail « à rebours de tout ce que fait L'Obs, à savoir pro-PS, libre échangiste, libéral. »[37] Patrick Abate, sénateur PCF de la Moselle, dénonce un « licenciement contraire aux grands principes du droit de la presse »[38]. Le , un collectif de quarante-cinq figures du monde de la pensée et de la culture publie dans Libération une tribune pour dénoncer ce licenciement comme « une opération de police intellectuelle ». Parmi les signataires figurent Denis Podalydès, Emmanuel Todd, Étienne Balibar, Claude Lanzmann, Michaël Fœssel, Benjamin Stora, Alain Badiou, Julia Cagé, Annie Ernaux ou encore l'ancien directeur du Monde Edwy Plenel.

En , face à des pertes de près de trois millions d'euros et des ventes en chute libre, la direction présente les détails du plan de restructuration de cinq millions avec une réduction des 40 postes de journalistes sur 180, une fusion plus poussée avec Rue89 et un recentrage de Le Plus[39].

En , L'Obs est condamné par le conseil de prud'hommes de Paris à verser 90.000 euros à son ex-directrice adjointe Aude Lancelin pour l'avoir licenciée « sans cause réelle et sérieuse »[40].

Identité visuelle (logotype)

Ligne éditoriale

Selon Claude Perdriel, fondateur du Nouvel Observateur, il s'agit d'un « journal mendésiste, social-démocrate de gauche »[3]. En 2012, selon un sondage, 71 % de ses lecteurs se disent de gauche[41].

Pour Aude Lancelin comme pour François Ruffin, l'évolution du journal serait caractéristique d’une gauche socialiste ralliée au néolibéralisme[42],[37].

Organisation

Direction générale

  • Directrice du journal : Dominique Nora
  • Directrice de la publication, directrice générale : Dominique Lévy

Direction de la rédaction

  • Directeur de la rédaction : Dominique Nora
  • Directeur adjoint : Pascal Riché

Direction exécutive

Résultats financiers

Les pertes du journal sont, selon Jacqueline Rémy, de près de 3 millions en 2011, de 5 millions en 2012, et de 10 millions en 2013[13]. Claude Perdriel, alors propriétaire du titre, réinvestit 17 millions d'euros pour équilibrer les comptes; il déclare en 2013 chercher des investisseurs pour un montant de 5 à 6 millions d'euros[3].

En le propriétaire Claude Perdriel via le groupe Perdriel cède 66 % du capital pour un montant de 13,4 millions d'euros du Nouvel Observateur qui comprend TéléObs, Obsession et Rue89 au trio d'investisseurs Bergé-Niel-Pigasse, qui est par ailleurs déjà actionnaire majoritaire du groupe Le Monde. Les titres Challenges et Sciences et Avenir, ne sont pas concernés par cette cession[24].

Fin , Claude Perdriel annonce vouloir sortir totalement du capital pour la fin de la même année[43].

En milliers d'euros au [44]
2014 2015 2016 2017 2018
Chiffre d'affaires 80 351 69 419 60 680 55 448 45 926
Résultat (perte) 12 995 10 723 13 455 2 636 2 708
Effectif moyen annuel 226 218 230 206 160

Chaque année, le journal bénéficie de subventions de la part de l'État français, qui atteignent par exemple en 2014 un montant total de plus de 5 millions d'euros[45],[46].

Rubrique et journalistes

Responsables de la rédaction

Chroniqueurs

Journalistes

Le Nouvel Observateur a compté parmi ses collaborateurs habituels Jacques Delors, Robert Badinter et Jean Lacouture.

Rubrique « Politique »

Rubrique « Monde »

Rubrique « Notre époque »

Rubrique « Économie »

Rubrique « Lettres-arts-spectacles »

Photographes

Dessinateurs de presse, jeux

Publications

  • Le Nouvel Observateur, hebdomadaire de gauche d'information générale.
  • Rue89, site internet d'information générale de gauche, tendance sociale-démocrate, (à compter du )
  • Le Nouveau Cinéma, magazine de cinéma publié entre et par le groupe du Nouvel Observateur, avant de fusionner au sein du supplément TéléObs le [49]
  • Obsession, supplément gratuit du Nouvel Observateur, spécialisé dans la mode, la culture et l'art de vivre ; est transformé quelque temps après son lancement en « cahier de tendance » sous le titre O.

Internet

Le Nouvel Observateur est présent sur Internet avec nouvelobs.com ou Nouvelobs interactif depuis le . C'est un site d'information en continu diffusé par internet, il est directement dérivé du magazine hebdomadaire.

Le site lancé par le groupe Perdriel le . Il était initialement dirigé par Patrick Fiole à la direction de la rédaction de l'hebdomadaire et par Christina Sourieau. Nouvelobs.com, se proposait d'être le « quotidien permanent sur le web » du titre de presse, présentant l'actualité « en temps réel ». Depuis 2015, le site fait plus de place aux articles dotés d'angles ou de traitement originaux. Un effort particulier est porté à la vidéo.

À côté de l'information politique, internationale, économique et culturelle, s'y trouvent des services pratiques : programmes télé, météo, cours de la bourse, annonces d'emplois et immobilières, multimédia, automobile, gastronomie, enseignement, voyage, etc. Les articles sont rédigés par l'ensemble de la rédaction de l'hebdomadaire. La modération est externalisé, assuré par la société Netino[14]

Distingué en 2006 dans le cadre de la huitième édition du Grand prix des médias, organisé par CB News, dans la catégorie site média. Il est, depuis 2007, l'un des principaux sites d'information généraliste français.

En , Le Nouvel Obs lance BibliObs, un site internet placé sous la direction de Jérôme Garcin, consacré à l'actualité et aux débats littéraire et intellectuel[15]. Il a été conçu par l'équipe de Rue89 en partenariat avec Le Nouvel Observateur et a été lancé en . Il est dirigé par Grégoire Leménager.

Le , Le Nouvel Observateur annonce l'achat de l'ensemble des actions de la société Rue89 pour un montant de 7,5 millions d'euros[19],[20]. Ce rapprochement se traduit par une intégration de la régie et un comarquage du site rue89.com.

BibliObs

Création

Le [50] apparait sur le site du Nouvel Observateur une courte présentation de BibliObs : « Le site littéraire , lancé par l’équipe du Nouvel Observateur et conçu par Rue89 ouvre ses portes à tous les internautes passionnés par l’actualité du livre. Son principe : de chaque livre, essai, roman, etc, BibliObs fait un débat avec les lecteurs-internautes. Nous vous invitons donc dès maintenant à réagir aux critiques des journalistes de l’Obs, découvrir les contributions de nos invités, annoncer des événements à venir, passer une petite annonce et, surtout, publier vos propres articles ou créer votre blog thématique ».

Le site a été conçu par les fondateurs de Rue89. Initialement, il devait devenir, à l'instar de Rue89, « à trois voix » : associant « Journalistes, libraires, internautes ». Son lancement a été préparé au printemps 2007 avec Jérôme Garcin, chef du service Culture du Nouvel Observateur, Grégoire Leménager, journaliste au Nouvel Observateur et Louis Dreyfus, alors directeur général de l'hebdomadaire.

Histoire

Le , BibliObs lance le premier Prix du roman noir [51] qui est décerné chaque année par les internautes.

Le , BibliObs révèle que Bernard-Henri Lévy cite un canular signé Jean-Baptiste Botul pour contester la philosophie d'Emmanuel Kant dans un livre intitulé De la guerre en philosophie [52].

Le , l'écrivain Pierre Jourde, invité de BibliObs où il tient le blog Confitures de culture, s'en prend avec véhémence à Gérard Collard, libraire-vedette de La griffe noire [53].

Le , dans une interview à BibliObs, Serge Klarsfeld, président de l’association des Fils et Filles de déportées de France, "réclame l'interdiction de la réédition des pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline" [54].

Le , dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, publiée sur BibliObs, l'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou refuse de participer au projet du président de la République pour la Francophonie [55].

Diffusion

Voici détaillée la diffusion de L'Obs, selon les données de l'ACPM (ex-OJD)[56][57].

Année Diffusion France payée Évolution annuelle Diffusion totale
(gratuits inclus)
2014 460 797 en diminution –7,6 % 479 641
2015 401 087 en diminution –13,0 % 417 398
2016 359 285 en diminution –10,4 % 373 873
2017 304 680 ( −15,2 %) 346 625
2018 245 950 ( −19,28 %) 262 498
2019 215 877 ( −12,23 %) 225 304

Controverses

Interview d'un faux garde du corps de Saddam Hussein

Le , peu après la guerre contre l'Irak, le Nouvel Observateur publie une interview de six pages avec le « capitaine Karim », présenté comme un garde du corps repenti de Saddam Hussein. Le témoignage consiste en une énumération d'atrocités supposément commises par le leader irakien. Pourtant, il s’avère par la suite que le « capitaine Karim » n'avait jamais été garde du corps mais était un mythomane irakien dont certains médias s'étaient fait l'écho sans vérifier leurs sources[58].

Accusations de complaisance et informations erronées au sujet de Nicolas Sarkozy

La société des rédacteurs du magazine, attachée à l'indépendance des rédactions, a critiqué le directeur du journal Denis Olivennes pour avoir consacré à Nicolas Sarkozy un entretien de huit pages, en , jugé excessivement complaisant[59].

En 2008, le Nouvel Observateur a publié une information erronée concernant le président Nicolas Sarkozy, ce que le magazine a reconnu[60] grâce à l’intervention du journaliste Jean Quatremer[61]. En , le rédacteur en chef Airy Routier a donné sur le site internet du Nouvel Observateur une autre information très contestée, sur un SMS qui aurait montré que « le président de la République était prêt, quelque temps avant son mariage, à en annuler les cérémonies à la condition que son épouse précédente, dont il venait de divorcer, revienne à lui. »[62].

Conflit avec le Parti de Gauche

Lors de l'élection présidentielle de 2012, Le Nouvel Observateur a été accusé par le Parti de Gauche d'avoir favorisé la candidature de Marine Le Pen dans les deux semaines précédant le premier tour, afin qu'elle puisse se maintenir dans les sondages devant Jean-Luc Mélenchon et ainsi rafler la plus grande partie du vote protestataire, chez les jeunes, les ouvriers et les employés[63]. Le directeur du journal Laurent Joffrin a contesté ces accusations et estimé que Jean-Luc Mélenchon s'était de lui-même fourvoyé en assistant en 2007, alors qu'il était encore au Parti socialiste, à une remise de légion d'honneur au militant d'extrême-droite Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy[64]. François Delapierre, directeur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon a répondu que Jean-Christophe Cambadélis[65], bras droit de Dominique Strauss-Kahn, était aussi présent à cette remise de médailles, ainsi que plusieurs journalistes et sondeurs[66].

Publication d'une publicité de la Fondation Jérôme-Lejeune

Le , Aurore Bergé, conseillère politique de l'UMP s'indigne d'une publicité pour la Fondation Jérôme-Lejeune dont elle affirme que le message est contre l'avortement, en insinuant que la société laisse les embryons sans défense. Très vite relayée par de nombreux médias[67],[68], l'information choque certains lecteurs du Nouvel Obs. Face à cette polémique, le journal présente ses excuses pour une annonce non « conforme à ses valeurs » par l'intermédiaire de son directeur, Laurent Joffrin et de Renaud Dély, directeur de la rédaction[69].

Condamnation pour atteinte à la vie privée de DSK

À la suite de la parution du livre Belle et Bête de Marcela Iacub, dans lequel l'auteure raconte sa liaison sans le nommer avec Dominique Strauss-Kahn en 2012 et dont le Nouvel Observateur avait publié de larges extraits, le , le journal est condamné à 25 000  d'amende pour « violation de l'intimité de la vie privée ».

Le jugement ordonne à l'hebdomadaire la diffusion d'un communiqué judiciaire couvrant la moitié de sa « une », le journal a été en outre condamné au versement de 25 000  de dommages et intérêts à Dominique Strauss-Kahn[70].

Licenciements politiques

En , la directrice adjointe de la rédaction, Aude Lancelin, est licenciée la veille d’un conseil de surveillance réunissant les actionnaires de l'Obs. Si le directeur Matthieu Croissandeau évoque une décision « managériale », plusieurs journalistes considèrent la décision politiquement motivée en raison des opinions orientées à gauche d'Aude Lancelin et de ses critiques du gouvernement, et une motion de défiance contre Croissandeau est votée par 80 % de la rédaction. L'actionnaire Claude Perdriel avait jugé, au cours du conseil de surveillance, la directrice adjointe « en faute avec la charte qu’elle a signée en arrivant à l’Obs. […] Notre journal est social-démocrate. Or elle publie des articles antidémocratiques dans ses pages »[71]. Aude Lancelin dénonce par la suite l'influence détenue par le CAC 40 sur le système médiatique français[72].

En , la journaliste Cécile Amar est sanctionnée pour avoir écrit un livre d’entretien avec Jean-Luc Mélenchon[73].

Prix littéraire

En 2012, en partenariat avec France Culture, le magazine crée le Prix Mauvais genres[74], prix littéraire.

Notes et références

  1. « L'Obs - ACPM », sur www.acpm.fr (consulté le )
  2. a et b Alexis Delcambre, « Comment Le Nouvel Observateur entend se relancer », sur lemonde.fr, .
  3. a b c d et e Enguérand Renault, Alexandre Debouté, « Claude Perdriel prêt à céder le contrôle du Nouvel Obs », sur lefigaro.fr, .
  4. Le Nouvel Observateur, hebdomadaire, Universalis.fr.
  5. « Aude Lancelin virée pour avoir fait battre le cœur de «l’Obs» trop à gauche ? », sur Libération.fr,
  6. Avec Le Point, l'Express, Marianne et Valeurs actuelles, si l'on excepte Le Figaro Magazine, [1]
  7. Chloé Woitier, « Claude Perdriel sort totalement du capital de L'Obs », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  8. « Médias français, qui possède quoi ? », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  9. « [1] DIÊN BIÊN PHU - Vidéo dailymotion », sur Dailymotion
  10. a et b Jacqueline Remy, « La ruée vers L'Obs », Vanity Fair n°13, juillet 2014, pages 118-125 et 156-157.
  11. Ivan du Roy, « Insultes, violences, velléités de censure : quand certains policiers et élus s'en prennent à la presse », sur Bastamag,
  12. La saga du Nouvel Obs : « On est des intellos, faut pas déconner ! », Blandine Grosjean, rue89.nouvelobs.com, 17 mars 2014
  13. a et b “‘Le Nouvel Obs’” a vécu avec l'idée qu'il avait un ‘père Noël’”, entretien, telerama.fr, 18 mars 2014
  14. a et b http://tempsreel.nouvelobs.com/moderation.php
  15. a et b « Toute l'actualité de Bibliobs - Le site littéraire de NouvelObs.com ».
  16. Aude Barron, « Le Plus, un site de plus ? », leplus.nouvelobs.com, 16 mai 2011
  17. Le Point, magazine, « Laurent Joffrin démissionne du "Nouvel Observateur" », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Yves Brassart, Nathalie Collin », lesechos.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. a et b « Top 100 - Bourse », sur VotreArgent.fr
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Voir aussi

Bibliographie

  • Aude Lancelin, Le Monde libre, Les Liens qui libèrent, 2016
  • Philippe Tétart, Histoire politique et culturelle de France Observateur, tome I, L’Harmattan, 2001.
  • Philippe Tétart, Histoire politique et culturelle de France Observateur, tome II, L’Harmattan, 2001.
  • Louis Pinto, L'Intelligence en action : le Nouvel Observateur, Paris, Métailié, 1984.

Articles connexes

Liens externes