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Kesi

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Robe de prêtre taoïste, dynastie Ming, XVIIe siècle (MET).

Le kesi (ou k’o-ssu, en chinois simplifié : 缂丝 ; chinois traditionnel : 緙絲 ; pinyin : kèsī ; litt. « soie gravée ») est une technique chinoise de tapisserie. Il se caractérise par l’utilisation de fils métalliques ou de soie, et par ses motifs de couleurs vives.

Étymologie

Le terme kesi pourrait être un emprunt du persan qazz ou de l’arabe khazz[1] ; la transcription en chinois utilise parfois pour la deuxième syllabe le caractère correspondant à la soie[2], ce qui concourt à la traduction littérale de « soie gravée » ou « soie gravée ». Les termes qazz et khazz désignent respectivement la soie brute ou des vêtements de soie, et des tissus faits à partir de soie[2].

Histoire

Ce type de tapisserie est mentionné dans des textes remontant à la dynastie Song du Nord (960-1127)[2]. Il aurait été présent en Chine depuis la dynastie Tang[2], et pourrait y avoir été apporté par des tribus ouïghoures[3]. Des objets du quotidiens ornés de kesi étaient en usage sous la dynastie Song ; des vêtements utilisant cette technique ont également été retrouvé dans une tombe de la dynastie Liao[4]. Des icônes bouddhistes sont également réalisées en kesi à la période Yuan[4]. À la période Ming, le kesi est utilisé pour réaliser des robes impériales ou des portraits, puis sous la dynastie Qing, il sert à la reproduction d’œuvres d’art, ainsi qu’à la fabrication de rideaux ou autres éléments d’ameublement pour la famille de l’empereur[5]. Après la révolution chinoise de 1911, le système impérial est remplacé, et l’utilisation du kesi décline jusque dans les années 1960, où des ateliers sont à nouveau ouverts[5].

Caractéristiques

La tapisserie est confectionnée à partir de fils de soie de couleur vive et de fils métalliques ; ils sont utilisés pour représenter de façon à la fois naturaliste et vivante fleurs et animaux[6]. La répartition des éléments décoratifs varie selon l’époque et la provenance géographique des ouvrages : ceux des Song du nord sont plus réguliers et uniformes que ceux d’Asie centrale, plus exubérants et variables[6]. Les motifs sont similaires sur les deux faces de la tapisserie[7] et peuvent avoir une portée symbolique, comme le dragon, symbole de l’empereur[8], représenté sur les robes impériales[5].

Galerie

Voir aussi

Notes et références

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Encyclopaedia Universalis, Dictionnaire de la Mode : (Les Dictionnaires d'Universalis), Encyclopaedia Universalis, (ISBN 978-2-341-00220-2, lire en ligne), p. 514
  2. a b c et d Schuyler Cammann, « Notes on the Origin of Chinese K'o-ssŭ Tapestry », Artibus Asiae, vol. 11, nos 1/2,‎ , p. 90–110 (DOI 10.2307/3248125, lire en ligne, consulté le )
  3. Kesi sur le site de l'Encyclopædia Universalis
  4. a et b (en) Sherman E. Lee, China, 5000 years : innovation and transformation in the arts, New York, Solomon R. Guggenheim Museum, , 503 p. (ISBN 0-8109-6908-4, lire en ligne), p. 102
  5. a b et c « Kesi缂丝, soierie rarissime dont les œuvres sont précieusement conservées dans le musée du palais impérial - china radio international », sur french.cri.cn (consulté le )
  6. a et b Watt, James C. Y., Rossabi, Morris,, Cleveland Museum of Art, et Metropolitan Museum of Art (New York, N.Y.),, When silk was gold : Central Asian and Chinese textiles, , 238 p. (ISBN 978-0-87099-825-6, 0-87099-825-0 et 0870998277, OCLC 37194959, lire en ligne), p. 53-106
  7. (en-US) Jing Chen, « Kesi | The Encyclopedia of Crafts in WCC-Asia Pacific Region (EC-APR) », sur encyclocraftsapr.com (consulté le )
  8. Sophie Denost, Les animaux et leur symbolique dans le folklore de la Chine ancienne : un héritage culturel, Th. Méd. Vét., Alfort, 2003, 128.