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Eurobeat

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Eurobeat
Origines stylistiques Hi-NRG[1],[2], Italo disco[note 1], dance-pop, synthrock
Origines culturelles Début des années 1980 : Royaume-Uni
Fin des années 1980 : Italie, Allemagne, Japon
Instruments typiques Synthétiseur, guitare électrique, boîte à rythmes, clavier, musique assistée par ordinateur
Scènes régionales Royaume-Uni, Italie, Allemagne, Japon
Voir aussi Para Para, synthwave, Stock Aitken Waterman

Genres dérivés

J-pop[4],[5]

Genres associés

Freeform hardcore

L'Eurobeat est un genre musical et variante dance-pop britannique dérivé de l'Italo disco et de la hi-NRG, développé puis popularisé au milieu et à la fin des années 1980.

Histoire

Prémices

À la fin des années 1970, des musiciens Eurodisco tels que Silver Convention et Donna Summer étaient populaires en Amérique[6].

Dans les années 1980, une production très soignée avec une « simplicité musicale » à la base — des paroles de type bubblegum pop, des mélodies accrocheuses (dans certains cas italiennes, dans d'autres cas Eurodisco), à des structures de chanson « élémentaires » — une chanson eurobeat britannique moyenne prenait très peu de temps pour être terminée[7]. Venus de Bananarama et Showing Out de Mel and Kim auraient été terminées en un jour, selon Pete Waterman de Stock Aitken Waterman[7].

Royaume-Uni

Le trio de producteurs, auteurs-compositeurs et anciens DJs britanniques Mike Stock, Matt Aitken et Pete Waterman étaient impliqués dans la culture des clubs underground britanniques, rencontrant la scène centrée sur la musique soul noire américaine appelée northern soul, la pop-Eurodisco italienne, et les morceaux accélérés inspirés du Motown Sound. En tant que producteurs underground, ils ont cherché à retrouver la « nostalgie » du Motown Sound avec un soupçon d'espièglerie où la simplicité des structures musicales, comme dans l'Italo disco, était privilégiée. Cette formule musicale s'est avérée suffisamment réussie pour être capitalisée, puisqu'ils ont enchaîné les succès dans le top 10 britannique dans les années 1980, au point que leur version de l'Eurobeat est devenue synonyme de la pop britannique dans son ensemble[8].

Pete Burns du groupe Dead or Alive s'est régulièrement battu avec l'équipe de production pour « [devoir adhérer] à leurs méthodes de production et à leurs concepts » sur lesquels SAW était « assez ferme ». Burns a continué à faire un autre album, produit par Burns et le batteur Steve Coy de Dead or Alive, sans eux, appelé Nude. Epic (sous licence de Sony Europe) était réticent à sortir l'album, mais il s'est avéré être un tel succès au Japon qu'il a été récompensé par le Japan Record Award Grand Prix du meilleur album international de 1989 dans la catégorie « pop » ou « populaire »[1].

Italie et Japon

La majeure partie des labels Eurobeat étaient basés dans le Nord de l'Italie, comme à Lugagnano, Brescia et Mantoue.
Le Velfarre, une discothèque située à Tokyo, fut l'une des discothèques japonaises où l'Eurobeat était en vogue[9].

Entretemps au Japon, en 1985, le terme d'« Eurobeat » était attribué aux musiques importées d'Europe. Ces musiques, habituellement Italo disco, étaient principalement composées en Italie et en Allemagne. Cette sonorité représente celles diffusées dans le club Para Para, ayant émergé au début des années 1980. L'Asie de l'Est connait l'Italo disco grâce au succès du groupe allemand Arabesque qui s'est séparé en 1984. Cela n'a pas empêché la sortie de deux singles axés Italo disco en 1985 et en 1986, produits et mixés par Michael Cretu (du groupe Enigma). Le succès en solo de la chanteuse Sandra l'intronise de loin en Asie de l'Est. De nombreux artistes Italo disco s'intéressent alors au genre (principalement italiens et allemands[10]) à la fin des années 1980, les Allemands produisant principalement du son Italo classique tandis que les italiens se lancent dans une nouvelle sonorité spécialement pour l'Asie de l'Est ; de nombreuses compilations font leur apparition et intitulées Eurobeat, Super Eurobeat[11],[12], et Eurobeat Flash.

La culture japonaise de la danse Para Para est influencée par l'Eurobeat. Au début des années 1990 alors que la popularité de l'Eurobeat grandit progressivement au Japon, deux japonais, le dirigeant et le manager général d'Avex, un petit magasin d'import musical, décide de commercialiser une compilation. Ils partent alors pour l'Italie et font la rencontre de Giancarlo Pasquini plus tard connu sous le nom de Dave Rodgers, à cette époque futur membre du groupe Italo disco Aleph, et commercialisent finalement le premier CD de Super Eurobeat, qui devient un franc succès, puis relance la popularité de l'Eurobeat au Japon et Hong Kong[10]. Malgré ses origines européennes, la principale part du marché du style Eurobeat s'est toujours focalisée au Japon et Hong Kong. La série anime Initial D, basée sur le manga de Shūichi Shigeno, utilise régulièrement une musique Eurobeat lors de courses entre deux personnages, et dès lors certains fans d'anime se sont intéressés à l'Eurobeat. En 1998, Bemani, une branche vidéoludique de Konami lance Dance Dance Revolution (DDR). Le jeu inclut de nombreuses musiques Eurobeat en provenance de la série des compilations Dancemania distribuées par Toshiba EMI.

J-Euro

Il existe trois types de musique appelés J-Euro (Japanese Eurobeat). La première concerne les chansons Eurobeat composées en Italie, reprises par des artistes japonais avec des paroles japonaises. Ce type de J-Euro est d'abord apparu au début des années 1990. Les groupes et musiciens notables du genre pouvaient inclure MAX, D&D, V6, Dream, et la « reine du J-pop » Namie Amuro[13].

La deuxième concerne des chansons J-pop composées au Japon, remixées dans le style Eurobeat par des producteurs Eurobeat italiens. Ce type de J-Euro est apparu pour la première fois dans la compilation Super Eurobeat Vol. 100, avec plusieurs titres de ce type par MAX, Every Little Thing, et Ayumi Hamasaki[14]. Ce type de J-Euro est populaire sur la scène Para Para depuis environ l'année 2000[15]. Avex Trax a lancé la série Super Eurobeat Presents : J-Euro en 2000. Cette série comprenait Ayu-ro Mix 1, 2 et 3, ainsi qu'un quatrième album de remixes ne portant pas la mention Super Eurobeat avec Ayumi Hamasaki, Euro Every Little Thing avec Every Little Thing, Hyper Euro MAX avec MAX, Euro Global avec le groupe Globe, Euro Dream Land avec Dream, J-Euro Best et J-Euro Non-Stop Best notamment[16].

La troisième concerne les chansons Eurobeat composées au Japon, et chantées par des artistes japonais eux-mêmes. Ce type d'Eurobeat a toujours été présent depuis les années 2000, mais n'a commencé à attirer l'attention que lorsque la scène para para a commencé à promouvoir des chansons dans ce style. La plupart des chansons sont des remixes d'anime ou des reprises de J-pop. Les labels Eurobeat qui proposent ce type de J-Euro sont A-One, Akiba Koubou INC/Akiba Records, Eurobeat Union, Fantasy Dance Tracks, Plum Music, Sound Holic, SuganoMusic, TTL Sound, Takanashi Koubou, et bien d'autres encore.

Caractéristiques

L'Eurobeat est un genre de musique électronique principalement vocal[10]. Le BPM se situe entre 145 et 170 (la moyenne est 155) tandis que l'Eurodance a un BPM entre 130 et 150 (la moyenne est de 140) et parfois encore plus bas. Par contre, dans ses débuts, l'Eurobeat avait un BPM plus lent (110-130 BPM)[17] ; c'est avec l'âge que la vitesse a accéléré. L'Eurobeat est un genre à la sonorité « happy » et mélodieuse[10].

Les paroles et les mélodies de l'Eurobeat sont très simples. L'Italo disco, parfois musique rapide et joyeuse comme EDM, avec une ligne de basse séquencée en octaves. Beaucoup de ces morceaux commencent par des guitares, suivies d'un riff de synthétiseur tonitruant et très technique[18], qui est ensuite répété après le refrain. Les chansons répètent généralement le couplet, le pont et le refrain plusieurs fois au cours de la chanson. Le début ressemble typiquement à une interprétation instrumentale du couplet, du pont et du refrain, tandis que le riff ressemble beaucoup à une version instrumentale du refrain. L'introduction est la partie de la chanson où le beat se construit, ou tout simplement une simple mélodie qui amènera le riff mélodique. Le hook de synthétiseur ou riff entre fans, est la partie de la chanson qui n'utilise pas de paroles et est particulièrement rapide. Les couplets (A-Melo), pré-refrains et refrains sont les parties chantées par l'artiste[17], le plus souvent dans un anglais simple et clair (compréhensible par les non-anglophones) mais correct. Il est extrêmement rare que l'Eurobeat soit chantée en d'autres langues que l'anglais (ou parfois le japonais).

Les thèmes de l'Eurobeat italien et japonais oscillent habituellement entre l'amour, les sentiments positifs et négatifs, et les voitures (en particulier le drift) comme c'est le cas avec l'anime japonais Initial D[19].

Para Para

L'un des mouvements de danse que l'Eurobeat a engendré est le Para Para (パラパラ?), un type de danse sociale japonaise inspirée de la musique Eurobeat et exécutée à l'unisson[20],[21],[9].

Notes et références

Notes

  1. L'Italie est une « mecque » de l'Eurobeat, quelle qu'en soit la variante ; d'abord produite en Italie[3] et en Allemagne[3].

Références

  1. a et b (en) James Arena, Europe's Stars of '80s Dance Pop, McFarland, (ISBN 9781476630144, lire en ligne), page 29 : ça m'a rendu malade de travailler avec eux pendant l'enregistrement de l'album Mad, Bad. J'ai été vraiment, vraiment soulé. [...] L'équipe de Stock Aitken Waterman était apparemment très ferme quant au respect de ses méthodes et concepts de production, ce qui, selon Burns, a été une source majeure de frictions. C'est pourquoi nous avons fini par nous éloigner d'eux. Par exemple, il y a un texte de Something in My House [de l'album suivant, Mad, Bad and Dangerous to Know] où je fais référence à une wicked queen (reine méchante). Le producteur, Mike Stock, m'a arrêté et m'a dit que je ne pouvais pas utiliser ce terme car cela signifierait que l'album parle des homosexuels. Je me suis dit : "On s'en fout, c'est parti !". En fait, ils ont effacé la voix originale, mais Pete Waterman est revenu et a dit : « Laissez [Burns] faire ce qu'il veut ». Et voilà.
  2. (en) Cunningham, Mark, Good Vibrations: A History of Record Production (Sanctuary Music Library), Alan Parson (Introduction), Brian Eno (Introduction), Sanctuary Publishing, Ltd, 1998, numérisé le 20 mai 2010 (ISBN 1-86074-242-4 et 978-1-86074-242-2).
  3. a et b (en) David D. Laitin et Robert Schuman Centre, Culture and National Identity: "the East" and European Integration., European University Institute, , p. 14.
  4. (en) Keizai, Kokusai & Zaidan, Kōryū (cont.), Japan Spotlight: Economy, Culture & History, vol. 23, Japan Economic Foundation, The University of California, , JAPANESE pop music is commonly I referred to as "J-pop", a term coined by Komuro Tetsuya, the "father of J-pop", in the early 1990s. The meaning of J-pop has never been clear. It was first limited to Euro-beat, the kind of dance music that Komuro produced. However, it was later also applied to many other kinds of popular music in the Japanese music chart, Oricon, including idol-pop, rhythm and blues (R&B), folk, soft rock, easy listening and sometimes even hip hop.
  5. (en) Asian Music: Journal of the Society for Asian Music, vol. 34, The University of California, , « 1 », Japanese Popular Music in Singapore.
  6. (en) Michael Ahlers et Christoph Jacke, Perspectives sur la musique populaire allemande, Londres, Routledge, (ISBN 978-1-4724-7962-4), « Hit Men : Giorgio Moroder, Frank Farian and the eurodisco sound of the 1970s/80s ».
  7. a et b (en) BMI: The Many Worlds of Music, Broadcast Music, Incorporated, , p. 17.
  8. (en) Manning, Sean, Rock and Roll Cage Match : Music's Greatest Rivalries, Decided, Crown/Archetype, (ISBN 9780307449658), p. 69.
  9. a et b (en) Patrick St-Michel, « The Eurobeat boom, boom, boom, boom means the '90s are back », sur Japan Times (consulté le ).
  10. a b c et d (en) « History », sur Eurobeat-prime (consulté le ).
  11. (en) Wolf, « Top 30 Super Eurobeat/Initial D Songs of All Time (In my opinion) » (consulté le ).
  12. AKanda, « Super Eurobeat Vol.225 », sur Bemani, (consulté le ).
  13. (ja) Bakuren, « List of J-EURO Original Tracks », .
  14. (en) « Empress of Pop - TIME », sur time.com (consulté le ).
  15. (ja) « J-Euro Non-Stop Best > Resume », sur Culture Convenience Club.
  16. (ja) Avex Trax, « J-EURO », (consulté le ).
  17. a et b « Dossier Eurobeat », sur jame-world.com (consulté le ).
  18. (en) « Eurobeat Creation Theory: Synth Riffs/"Sabi"s », sur Odyssey Eurobeat, (consulté le ).
  19. « Ces six animés sur la course automobile à (re)découvrir », sur dhnet.be, (consulté le ), st-il encore nécessaire de vous présenter Initial D, le plus célèbre des dessins animés sur quatre roues ? Qui n'a jamais entendu parler de ces courses folles sur les routes tortueuses du Mont Akina sur fond d'Eurobeat ? La diabolique Toyota Sprinter Trueno AE86 blanche et noire du héros Takumi Fujiwara est entrée depuis longtemps au panthéon des voitures légendaires du petit écran.
  20. (en) Karen Ma, The Modern Madame Butterfly : Fantasy and Reality in Japanese Cross-cultural Relationships, Charles E. Tuttle, (ISBN 9780804820417), [T]he para-para girls-young women in their late teens and early twenties dancing in unison in Japanese dance steps to the sound of fast-tempo Euro-beat. Para-para dancing is not a new invention: it dates back to the early eighties.
  21. (en) Roland B. Tolentino, « Jin Hui Ong, Ai Yun Hing », Economies et cultures transglobales : Contemporary Japan and Southeast Asia, University of Michigan, University of the Philippines Press,‎ , p. 241 (ISBN 9789715424196).

Liens externes