« Droit » : différence entre les versions
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⚫ | Le '''Droit''', ou '''droit objectif'''{{efn|on écrit Droit, avec une majuscule, à la différence du droit subjectif. Bien que devant s'écrire avec une majuscule, la plupart des ouvrages de référence écrivent habituellement le "droit" ou "droit objectif" avec une minuscule<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gérard Cornu (Association Henri Capitant)|titre=Vocabulaire jurique|éditeur=[[Presses _Universitaires de France]]|année=2022|passage=312|isbn=978-2-7110-3703-2|consulté le=30 avril 2024}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Lexique des termes juridiques|éditeur=[[Dalloz]]|année=2021-2022|isbn=978-2-247-20754-1|consulté le=30 avril 2024}}</ref>. Nous nous en tiendrons à cet usage dans le corps de l'article.}}, est défini comme {{citation|l'ensemble des règles qui régissent la conduite de l'Homme en {{Page h'|société}}, les [[rapports sociaux]]}}<ref>[[Émile Littré]], ''Dictionnaire de la langue française'', 1863, {{Lire_en_ligne|lien=http://www.littre.org/definition/droit.3#var5}}</ref>, ou de façon plus complète {{citation|l'ensemble des règles imposées aux membres d'une société pour que leurs rapports sociaux échappent à l'[[arbitraire]] et à la [[violence]] des individus et soient conformes à l'[[éthique]] dominante}}<ref>Dictionnaire de l'économie et des sciences sociales, Nathan, Paris 1993</ref>, ou bien le {{citation|fondement des règles régissant les rapports des hommes en société, et impliquant une répartition équitable des biens, des prérogatives et des libertés}}<ref>{{CNRTL|droit}}</ref>. |
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[[File:Bayong weaving in Bulusan.jpg|vignette|Le tressage est un symbole du droit dans la culture [[cris|crie]].]] |
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En français, le mot ''droit'' est [[polysémie|polysémique]]<ref> |
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{{Article détaillé|Théorie du droit|Philosophie du droit}} |
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Le [[jusnaturalisme]], est une doctrine de la philosophie juridique qui récuse que le droit {{Citation|puisse être réduit à une collection de règles artificielles et contingentes édictées par les instances officielles}}<ref name=":0">{{Ouvrage|titre=Lexique des termes juriques|éditeur=[[Dalloz]]|année=2021-2022|passage=618|isbn=978-2-247-20754-1}}</ref>. Les tenants du jusnaturalisme, comme [[Hugo Grotius|Grotius]], estiment, au contraire, que le droit naturel irrigue le droit positif dont il constitue l'un des fondements les plus sûrs, parfois le seul fondement rationnel tel qu'en matière de droits de l'homme et de relations internationales, et dont le rôle créateur est confirmé par le renvoi explicite de la loi à l'[[équité]] et par la multitude des standards juridiques ([[bonne foi]], [[Principe de proportionnalité|proportionnalité]]…)<ref name=":0" />. Le droit naturel serait ainsi inscrit dans la nature de l'homme, abstraction faite de toute intervention d'une norme positive. |
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Pour les tenants du jusnaturalisme, les règles qui composent le droit existent indépendamment de ce qu'en pensent les humains, parce qu'elles viendraient d'une source naturelle ou divine. |
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Pour les tenants du réalisme juridique, le droit est un phénomène social à observer objectivement, constitué par l'ensemble des décisions rendues par les [[juridiction]]s. Cette approche veut être [[empirique]], et ne prend pas en considération l'idée de [[norme juridique]], qu'elle juge abstraite. |
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=== Comme rhétorique normative === |
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Pour James Boyd White, le droit n'est pas un objet scientifique, mais une forme de relation sociale qui passe par des [[rhétorique|discours]] pour intervenir dans les processus normatifs d'une société<ref>{{article| doi = 10.3917/drs1.111.0425| issn = 0769-3362| volume = 111| numéro = 2| pages = 425–445| nom = Boyd White| prénom = James| champ libre = Mireille Fournier (trans.)| titre = La rhétorique du droit |
Pour James Boyd White, le droit n'est pas un objet scientifique, mais une forme de relation sociale qui passe par des [[rhétorique|discours]] pour intervenir dans les processus normatifs d'une société<ref>{{article| doi = 10.3917/drs1.111.0425| issn = 0769-3362| volume = 111| numéro = 2| pages = 425–445| nom = Boyd White| prénom = James| champ libre = Mireille Fournier (trans.)| titre = La rhétorique du droit : les arts de la vie culturelle en commun| journal = Droit et société| consulté le = 2023-12-14| date = 2022| url = https://www.cairn.info/revue-droit-et-societe-2022-2-page-425.htm}}</ref>. Dans cette vision, le droit objectif ne peut pas être imaginé comme abstraitement distinct de son [[herméneutique|interprétation]], car les discours juridiques agissent sur le droit autant qu'ils le décrivent<ref>{{ouvrage| éditeur = Dalloz| isbn = 978-2-247-17351-8| nom1 = Forray| prénom1 = Vincent| nom2 = Pimont| prénom2 = Sébastien| titre = Décrire le droit... et le transformer: essai sur la décriture du droit| lieu = Paris| collection = Méthodes du droit| consulté le = 2023-10-19| date = 2017| url = |
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https://bibliotheque.lefebvre-dalloz.fr/secure/isbn/9782247173518}}</ref>. Cette vision du droit met l'accent sur sa nature narrative<ref>{{ouvrage| |
https://bibliotheque.lefebvre-dalloz.fr/secure/isbn/9782247173518}}</ref>. Cette vision du droit met l'accent sur sa nature narrative<ref>{{ouvrage|prénom=Roderick A.|nom=Macdonald|titre=Le droit du quotidien|lieu=Montreal|éditeur=Published for the Law Commission of Canada and the School of Policy Studies, Queen's University by McGill-Queen's University Press|date=2002|isbn=978-0-88911-913-0|url=http://archive.org/details/lessonsofeveryda0000macd|consulté le=2023-11-10}}</ref>. |
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== Approches == |
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=== Scientifiques === |
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Plusieurs disciplines des sciences humaines étudient le droit et le définissent parfois de manières différentes. |
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* L'[[analyse économique du droit]] cherche la raison d'être des institutions juridiques en faisant appel à des concepts empruntés à la [[Économie (discipline)|science économique]]. |
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* La [[sociologie du droit]] étudie le droit en tant que phénomène social. |
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* L'[[histoire du droit]] étudie le droit dans la perspective historique avec ses constances et son évolution. |
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* L'[[anthropologie juridique]] étudie les phénomènes juridiques avec une approche culturelle, sociale et symbolique. |
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== Organisation == |
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=== Sources === |
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[[Fichier:JMR-Memphis1.jpg|vignette|Allégorie de la justice.]] |
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=== Professions === |
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Dans les sociétés revendiquant la [[séparation des pouvoirs]], l'application du droit résulte d'une collaboration entre le [[pouvoir législatif]] qui définit le droit, le [[pouvoir exécutif]] qui veille à son exécution — en collaboration avec les [[citoyens]] — et le [[pouvoir judiciaire]] qui reçoit mission d'interpréter et de sanctionner les [[Éventualité|éventuels]] manquements ou contestations soulevées par son application. |
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==== Exemples de sources du droit ==== |
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* Les ''sources d'exception'' qui expriment et créent une légitimité de rupture à l'exemple de mouvement de revendication, révolution, démonstration de force, etc. |
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* Les ''sources institutionnelles'' sont celles qui rendent concrète l'existence du droit, ce sont les trois pouvoirs classiques qui existent dans l'État : le pouvoir législatif, judiciaire et exécutif. Ils sont appelés à donner matériellement naissance au droit. |
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* Les ''sources documentaires'' du droit national qui émanent de tous procédés par lesquels le droit s'exprime. Ainsi la loi, les règlements, la coutume, les codes, les publications parues dans les Journaux Officiels, etc. |
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* Les ''sources documentaires'' du [[droit international public|droit international]] qui émanent des [[Convention (droit)|conventions]] internationales, protocoles, chartes, la coutume internationale, la [[jurisprudence]] internationale et les [[principes généraux du droit]] reconnus par la plupart des pays. |
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== Diversité == |
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La « force » obligatoire du droit suppose : |
La « force » obligatoire du droit suppose : |
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* que la [[source du droit]] soit reconnue et acceptée comme [[Légitimité|légitime]] ; |
* que la [[source du droit]] soit reconnue et acceptée comme [[Légitimité|légitime]] ; |
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* que l'[[énoncé]] de la loi soit [[Connaissance (philosophie)|connu]] de tous, ce qui implique qu'il fasse l'objet d'une large [[publication]] ou d'une [[accessibilité]] certaine. Cette exigence est reflétée par l'adage « Nul n'est censé ignorer la loi » ; |
* que l'[[énoncé]] de la loi soit [[Connaissance (philosophie)|connu]] de tous, ce qui implique qu'il fasse l'objet d'une large [[publication]] ou d'une [[accessibilité]] certaine. Cette exigence est reflétée par l'adage « [[Nul n'est censé ignorer la loi]] » ; |
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* que l'application de la loi puisse être [[garantie]] par l'[[Existence (philosophie)|existence]] de moyens de {{Page h'|contrainte}} prévus par elle et organisés soit par toute procédure d'[[Arbitrage (droit)|arbitrage]] convenue entre les [[Partie (droit)|parties]], soit par l'[[État]] ou par une instance spécialisée. |
* que l'application de la loi puisse être [[garantie]] par l'[[Existence (philosophie)|existence]] de moyens de {{Page h'|contrainte}} prévus par elle et organisés soit par toute procédure d'[[Arbitrage (droit)|arbitrage]] convenue entre les [[Partie (droit)|parties]], soit par l'[[État]] ou par une instance spécialisée. |
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Il importe cependant de nuancer le caractère obligatoire de la règle de droit, avec l'avènement du [[droit mou]] (la ''soft law'' en anglais), qui prend différentes formes des moins aux plus contraignantes. Il peut ainsi se présenter sous la forme d'un [[Théorie du nudge|nudge]] ou de règlementations privées (par exemple, les normes privées comme le standard [[USB]]). Cependant, le droit mou se retrouve principalement en [[Droit international public|droit international]], caractérisé par la souveraineté des États et l'absence de force obligatoire de la règle de droit. |
Il importe cependant de nuancer le caractère obligatoire de la règle de droit, avec l'avènement du [[droit mou]] (la ''soft law'' en anglais), qui prend différentes formes des moins aux plus contraignantes. Il peut ainsi se présenter sous la forme d'un [[Théorie du nudge|nudge]] ou de règlementations privées (par exemple, les normes privées comme le standard [[USB]]). Cependant, le droit mou se retrouve principalement en [[Droit international public|droit international]], caractérisé par la souveraineté des États et l'absence de force obligatoire de la règle de droit. |
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Terry Olson|auteur2=[[Paul Cassia]]|titre=Le droit international, le droit européen et la hiérarchie des normes|éditeur=Presses universitaires de France|collection=Droit et justice, Notes de la Mission|lieu=Paris|année=2006|pages totales=59|isbn=978-2-13-055494-3|oclc=470228988}} |
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Terry Olson|auteur2=[[Paul Cassia]]|titre=Le droit international, le droit européen et la hiérarchie des normes|éditeur=Presses universitaires de France|collection=Droit et justice, Notes de la Mission|lieu=Paris|année=2006|pages totales=59|isbn=978-2-13-055494-3|oclc=470228988}} |
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* {{Dalloz}} |
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*{{Ouvrage|prénom1=Lucien|nom1=François|prénom2=Pierre|nom2=Mayer|titre=Le cap des tempêtes: essai de microscopie du droit|éditeur=Bruylant LGDJ|date=2012|isbn=978-2-8027-3725-4|consulté le=2024-04-16}} |
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* {{Bibliographie|Q98586050|année première édition=2002}} |
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=== Liens externes === |
=== Liens externes === |
Dernière version du 1 octobre 2024 à 16:44
Le Droit, ou droit objectif[note 1], est défini comme « l'ensemble des règles qui régissent la conduite de l'Homme en société, les rapports sociaux »[3], ou de façon plus complète « l'ensemble des règles imposées aux membres d'une société pour que leurs rapports sociaux échappent à l'arbitraire et à la violence des individus et soient conformes à l'éthique dominante »[4], ou bien le « fondement des règles régissant les rapports des hommes en société, et impliquant une répartition équitable des biens, des prérogatives et des libertés »[5].
Terminologie
[modifier | modifier le code]En français, le mot droit est polysémique[6]. Ainsi, quand on se réfère à la règle d'un type particulier qui régit les comportements des hommes en société, il s'agit du droit objectif. En revanche, quand on parle d'une prérogative conférée à une personne par le droit objectif[7], on fait référence à un de ses droits subjectifs. Enfin, quand on entend que quelqu'un fait du droit, cela veut dire que cette personne pratique les sciences juridiques[8].
Définitions
[modifier | modifier le code]Il n'y a pas de consensus sur la définition du droit, ni même sur la nécessité de le définir[9].
Comme commandement supérieur
[modifier | modifier le code]Le jusnaturalisme, est une doctrine de la philosophie juridique qui récuse que le droit « puisse être réduit à une collection de règles artificielles et contingentes édictées par les instances officielles »[10]. Les tenants du jusnaturalisme, comme Grotius, estiment, au contraire, que le droit naturel irrigue le droit positif dont il constitue l'un des fondements les plus sûrs, parfois le seul fondement rationnel tel qu'en matière de droits de l'homme et de relations internationales, et dont le rôle créateur est confirmé par le renvoi explicite de la loi à l'équité et par la multitude des standards juridiques (bonne foi, proportionnalité…)[10]. Le droit naturel serait ainsi inscrit dans la nature de l'homme, abstraction faite de toute intervention d'une norme positive.
Comme autorité instituée
[modifier | modifier le code]Le positivisme juridique est un courant en théorie du droit qui décrit le droit tel qu'il existe dans la société, plus que tel qu'il devrait être. Il s'oppose au jusnaturalisme.
Le positivisme juridique consiste à rejeter l'importance d’un droit idéal (appelé droit naturel) et à affirmer que seul le droit positif (lois, jurisprudence, etc.) a une valeur juridique. Ainsi, la loi ou la jurisprudence serait donc la seule norme à respecter (positivisme légaliste).
Par exemple, un positiviste juridique dira qu'il ne faut pas tuer car cela va contre la loi décidée par les hommes, alors qu'un jusnaturaliste pensera qu'il ne faut pas tuer car cela est contre le droit (pour un jusnaturaliste, le droit précède la loi censée le faire respecter).Comme phénomène social
[modifier | modifier le code]Pour les tenants du réalisme juridique, le droit est un phénomène social à observer objectivement, constitué par l'ensemble des décisions rendues par les juridictions. Cette approche veut être empirique, et ne prend pas en considération l'idée de norme juridique, qu'elle juge abstraite.
Comme rhétorique normative
[modifier | modifier le code]Pour James Boyd White, le droit n'est pas un objet scientifique, mais une forme de relation sociale qui passe par des discours pour intervenir dans les processus normatifs d'une société[11]. Dans cette vision, le droit objectif ne peut pas être imaginé comme abstraitement distinct de son interprétation, car les discours juridiques agissent sur le droit autant qu'ils le décrivent[12]. Cette vision du droit met l'accent sur sa nature narrative[13].
Approches
[modifier | modifier le code]Organisation
[modifier | modifier le code]Branches
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]Le terme « source du droit » désigne habituellement dans les ouvrages de droit tout ce qui contribue, ou a contribué, à créer l'ensemble des règles juridiques applicables dans un État à un moment donné (le droit positif et le droit non écrit)[15]. Selon une autre définition, les sources du droit sont les prémisses de tout raisonnement juridique[16]. En ce sens, les sources du droit ne sont pas « ce qui contribue à créer du droit » ni l'origine du droit, mais le point de départ d'un raisonnement, le droit naturel.
Dans les pays de droit écrit, les principales sources du droit sont des textes tels que les traités internationaux, les constitutions, les lois, les règlements. Cependant, d'autres sources sont parfois admises selon la matière, telles que la coutume, les principes généraux du droit consacrés par la jurisprudence - parfois inspirée par la doctrine des juristes spécialisés (professeurs, avocats, magistrats…).
Les sources du droit sont un critère de la détermination du système juridique du pays considéré, selon qu'il y ait plus de considération pour le droit écrit (droit civil), la jurisprudence (Common law), la coutume (droit coutumier) ou les principes de la religion d'État (droit religieux).
Pour les Communautés européennes, « seule fait foi la version imprimée de la législation européenne telle que publiée dans les éditions papier du Journal officiel de l'Union européenne »[17].Professions
[modifier | modifier le code]Diversité
[modifier | modifier le code]La création ou l'élaboration de règles juridiques est un phénomène qui se retrouve dans chaque société, considérée développée ou non. Chaque ordre juridique élabore des normes, des droits comme des responsabilités, de différentes manières.
- La plupart des pays ont un système juridique codifié, dit de droit civiliste ou romano-germanique, qui s'est développé à travers la doctrine, mais qui adhère de nos jours au positivisme légaliste selon lequel la doctrine et la jurisprudence sont subordonnées à la loi qui est modifiée plus ou moins régulièrement.
- D'autres utilisent un système dit de common law, qui s'est développé à travers la jurisprudence des juridictions royales anglaises, mais qui met de nos jours la jurisprudence et la loi sur un pied d'égalité, les deux en rapport complémentaire, s'apportant des modifications l'une à l'autre. La doctrine y joue un rôle minime.
- Certains pays fondent leurs règles sur les textes religieux.
Mais dans chaque pays il existe une riche histoire juridique, avec des philosophies différentes, qui parfois s'affrontent.
Force du droit
[modifier | modifier le code]La « force » obligatoire du droit suppose :
- que la source du droit soit reconnue et acceptée comme légitime ;
- que l'énoncé de la loi soit connu de tous, ce qui implique qu'il fasse l'objet d'une large publication ou d'une accessibilité certaine. Cette exigence est reflétée par l'adage « Nul n'est censé ignorer la loi » ;
- que l'application de la loi puisse être garantie par l'existence de moyens de contrainte prévus par elle et organisés soit par toute procédure d'arbitrage convenue entre les parties, soit par l'État ou par une instance spécialisée.
Il importe cependant de nuancer le caractère obligatoire de la règle de droit, avec l'avènement du droit mou (la soft law en anglais), qui prend différentes formes des moins aux plus contraignantes. Il peut ainsi se présenter sous la forme d'un nudge ou de règlementations privées (par exemple, les normes privées comme le standard USB). Cependant, le droit mou se retrouve principalement en droit international, caractérisé par la souveraineté des États et l'absence de force obligatoire de la règle de droit.
Enseignement
[modifier | modifier le code]France
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Gérard Cornu (Association Henri Capitant), Vocabulaire jurique, Presses _Universitaires de France, (ISBN 978-2-7110-3703-2), p. 312
- Lexique des termes juridiques, Dalloz, 2021-2022 (ISBN 978-2-247-20754-1)
- Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1863, [lire en ligne]
- Dictionnaire de l'économie et des sciences sociales, Nathan, Paris 1993
- Informations lexicographiques et étymologiques de « droit » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- Boris Barraud, Qu'est-ce que le droit ? – Théorie syncrétique et échelle de juridicité, L'Harmattan, (lire en ligne)
- « Encyclopædia Universalis », sur Universalis.fr (consulté le )
- « Droit », dans Trésor de la langue française informatisé (lire en ligne) (consulté le )
- François Colonna d'Istria et Xavier Magnon, « Est-il utile et nécessaire de définir le droit pour l’étudier ? », Les Cahiers Portalis, vol. 8, no 1, , p. 77–103 (ISSN 0981-1966, DOI 10.3917/capo.008.0077, lire en ligne, consulté le )
- Lexique des termes juriques, Dalloz, 2021-2022 (ISBN 978-2-247-20754-1), p. 618
- James Boyd White (Mireille Fournier (trans.)), « La rhétorique du droit : les arts de la vie culturelle en commun », Droit et société, vol. 111, no 2, , p. 425–445 (ISSN 0769-3362, DOI 10.3917/drs1.111.0425, lire en ligne, consulté le )
- Vincent Forray et Sébastien Pimont, Décrire le droit... et le transformer: essai sur la décriture du droit, Paris, Dalloz, coll. « Méthodes du droit », (ISBN 978-2-247-17351-8, lire en ligne)
- Roderick A. Macdonald, Le droit du quotidien, Montreal, Published for the Law Commission of Canada and the School of Policy Studies, Queen's University by McGill-Queen's University Press, (ISBN 978-0-88911-913-0, lire en ligne)
- François GRUA, « Les divisions du droit », RTD Civ., , p. 59-71
- Stefan Goltzberg, Les Sources du droit, PUF, (lire en ligne).
- Stefan Goltzberg, Les Sources du droit, PUF, .
- « Avis juridique important », europa.eu.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie indicative
[modifier | modifier le code]- Xavier Lagarde, Introduction au droit privé, (lire en ligne )
- Terry Olson et Paul Cassia, Le droit international, le droit européen et la hiérarchie des normes, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Droit et justice, Notes de la Mission », , 59 p. (ISBN 978-2-13-055494-3, OCLC 470228988)
- Lexique des termes juridiques, Dalloz [détail des éditions]
- Lucien François et Pierre Mayer, Le cap des tempêtes: essai de microscopie du droit, Bruylant LGDJ, (ISBN 978-2-8027-3725-4)
- Yves Le Roy et Marie-Bernadette Schœnenberger, Introduction générale au droit suisse, Fribourg, Éditions Schulthess, , 4e éd. (1re éd. 2002), 694 p. (ISBN 978-3-7255-8558-8).
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :