« Camerounais anglophones » : différence entre les versions
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== Notes et références == |
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Version du 23 octobre 2024 à 18:56
1er rangée : John Fru Ndi, Philémon Yang, Joseph Dion Ngute, John Ngu Foncha, Kah Walla.
2e rangée : Augustine Ngom Jua, Collins Fai, Daphne, Libianca.
3e rangée : Syndy Emade, Mr Leo, Salatiel, Stanley Enow.
4e rangée : Magasco, Clinton Njie, Eyong Enoh, Felix Agbor Balla.
Région du Nord-Ouest | 1 728 953 (2005)[1] |
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Région du Sud-Ouest | 1 316 079 (2005)[2] |
Régions d’origine | Région du Nord-Ouest, Région du Sud-Ouest |
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Langues | Anglais, pidgin camerounais, langues nationales, français |
Religions | Protestantisme (anglican, évangélique), islam, catholicisme |
Les Camerounais anglophones sont les habitants du Cameroun qui parlent l'anglais. Ils vivent principalement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays et représentent 20 % de la population.
Histoire
Époque coloniale
Rattachement au Cameroun et République fédérale
Fin du fédéralisme et malaise des anglophones
Le , à l'issue d'un référendum constitutionnel, le président camerounais Ahmadou Ahidjo proclame la république unie du Cameroun, mettant ainsi fin au fédéralisme[3],[4]. Le passage d'un État fédéral à un État unitaire conduit à l'émergence de revendications identitaires de la part de la minorité anglophone[5],[6]. Cette transition est perçue par certains anglophones comme une trahison et le début de leur « marginalisation » au sein de l'État[7]. Au début des années 1990, alors que le pays revenait au multipartisme, le mouvement All Anglophone Congress (AAC) conteste la légitimité du référendum de 1972 et propose le retour au fédéralisme tandis que des mouvements plus radicaux appellent à la sécession[8],[9].
Crise socio-politique et conflit armé
En novembre 2016, des enseignants déplorent la nomination de francophones dans les régions anglophones et des juristes rejettent la suprématie du droit romain au détriment de la common law. La majorité des leaders de la contestation réclament un retour au fédéralisme, tandis qu'une minorité réclame l'indépendance et la proclamation d'un nouvel Etat, l'« Ambazonie ». Le pouvoir exécutif, dirigé par le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982 et son Premier ministre, Philémon Yang, rejette ces deux revendications. Dès décembre 2016, les manifestations en zone anglophone, réprimées par les forces de l'ordre, font les premiers morts civils. D'autres suivront lors de manifestations, durement réprimées par les forces de l'ordre[10].
Le , plusieurs leaders anglophones à la tête des manifestations sont arrêtés et inculpés d'« actes de terrorisme ». Paul Biya abandonne les poursuites en août. Entre janvier et mars, Internet est coupé en zone anglophone. Le , au moins 17 personnes sont tuées lors d'une proclamation symbolique d'indépendance par des séparatistes. Fin 2017, une frange séparatiste radicale de la minorité anglophone prend les armes. Dispersés en plusieurs groupes, ils s'en prennent aux forces de sécurité ainsi qu'aux symboles de l'État, comme les écoles, qu'ils incendient. Ils kidnappent également des policiers, des fonctionnaires et des hommes d'affaires, parfois étrangers[10]. En 2018, les combats entre soldats et séparatistes sont devenus quasi quotidiens, tuant 170 membres des forces de sécurité et « au moins 400 civils », selon le centre d'analyse International Crisis Group (ICG). Quelque 200 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile[10]. Selon des rapports récents de l'ICG, le conflit a fait plus de 6 000 morts et plus d'un million de déplacés[11].
Diaspora et émigration
En raison de la proximité linguistique, les membres de la diaspora camerounaise anglophone tendent à s'installer aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Nigeria. Entre la fin des années 1940 et le début des années 1950, de nombreux jeunes Camerounais anglophones s'installent en Grande-Bretagne pour y suivre des études supérieures. Après leur arrivée en Grande-Bretagne, certains de ces jeunes, dont Victor Mukete, décident de créer l'Association des étudiants camerounais de Grande-Bretagne et d'Irlande (AECGBI) en 1951[12]. Après la réunification en 1961, ils quittent le Cameroun par vagues successives. Du début des années 1970 au milieu des années 1980, la première vague est principalement motivée par la nécessité de poursuivre leurs études, l'enseignement universitaire anglophone étant quasiment inexistant au Cameroun (l'enseignement se faisant exclusivement en français). La fin des années 1980 et le début des années 1990 voient le début de deux nouvelles vagues d'immigration. La première, essentiellement économique, se poursuit jusqu'aux années 2010. La seconde concerne des opposants, des journalistes et des intellectuels fuyant les turbulences politiques de l'époque[13].
Religions
En général, les anglophones sont protestants (anglicans ou évangéliques) ou musulmans, mais il y a aussi des catholiques[14].
Langues
Le pidgin camerounais, créole à base lexicale anglaise, est la langue la plus utilisée dans la zone anglophone (75 % de la population) et sert de langue véhiculaire[14].
Personnalités
Musique
Cinéma
Sport
Littérature
Droit
Politique
- John Ngu Foncha
- Emmanuel Mbela Lifafe Endeley
- John Fru Ndi
- Peter Mafany Musonge
- Philémon Yang
- Joseph Dion Ngute
- Akere Muna
- Ama Tutu Muna
- Mancho Bibixy
- Sisiku Julius Ayuk Tabe
- Lucas Ayaba Cho
- Ebenezer Akwanga
- Kah Walla
- Joshua Osih
Notes et références
- Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population du Cameroun, « Rapport de présentation des résultats définitifs », sur www.statistics-cameroon.org, (consulté le ), p. 8-10.
- Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population du Cameroun, « Rapport de présentation des résultats définitifs », sur www.statistics-cameroon.org, (consulté le ), p. 8-10.
- Le Monde Afrique, « Crise anglophone : pourquoi le Cameroun s’enflamme ? » (consulté le )
- « Pourquoi le Cameroun se déchire-t-il ? », sur Le Point, (consulté le )
- Le Monde Afrique, « Crise anglophone : pourquoi le Cameroun s’enflamme ? » (consulté le )
- « Cameroun : la crise anglophone à la croisée des chemins | Crisis Group », sur Crisisgroup, (consulté le )
- Célian Macé, « Au Cameroun, la sale guerre derrière la «crise anglophone» », sur Libération, (consulté le )
- « Pourquoi le Cameroun se déchire-t-il ? », sur Le Point, (consulté le )
- Piet Konings et Georges Courade, « Le «problème anglophone» au Cameroun dans les années 1990 », Politique africaine, vol. 62, no 1, , p. 25–34 (ISSN 0244-7827, DOI 10.3406/polaf.1996.5959, lire en ligne, consulté le )
- « Cinq choses à savoir sur la crise anglophone au Cameroun », sur Voice of America,
- « Cameroun : au moins vingt morts dans une attaque de « séparatistes » anglophones », Le Monde, (lire en ligne)
- « « La réunification du Cameroun a été une supercherie » », Le Monde, (lire en ligne)
- « Les « anglos » de l’étranger », sur Jeune Afrique,
- « Cameroun », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )