[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

« Organisme génétiquement modifié » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Plyd (discuter | contributions)
Zelda (discuter | contributions)
m indentation de deux titres
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{protection}}
#redirect [[Organisme génétiquement modifié]]
{{Désaccord de neutralité|Science|Politique et société}}
{{Plusieurs en cours}}
{{Voir homonymes|Ogm}}
[[Image:GloFish.jpg|thumb|right|300px|[[GloFish]] le premier [[animal transgénique|animal génétiquement modifié]] vendu comme animal de compagnie.]]

Un '''organisme génétiquement modifié''' ou '''OGM''' est {{citation|un organisme vivant dont le [[patrimoine génétique]] a été modifié par [[génie génétique]], soit pour accentuer certaines de ses caractéristiques ou lui en donner de nouvelles considérées comme désirables, soit au contraire pour atténuer, voire éliminer certaines caractéristiques considérées comme indésirables}}<ref>Définition de la ''Commission de l’éthique de la science et de la technologie du [[Québec]]'' : {{fr}} ''Pour une gestion éthique des OGM'', Commission de l’éthique de la science et de la technologie du Québec, avis adopté à la 10e réunion de la Commission de l’éthique de la science et de la technologie le 16 octobre 2003 (ISBN 2-550-41769-6), 4e trimestre 2003 {{lire en ligne|lien=http://www.ethique.gouv.qc.ca/fr/ftp/CESTAvisOGMfinal.pdf}}</ref>.

Sous-ensemble des [[biotechnologies]], les OGM sont un domaine de recherche de pointe dans lequel la [[frontière technologique]] est sans cesse repoussée. Les [[transgenèse]]s, [[Fusion cellulaire|fusions cellulaires]] et [[Recombinaison génétique|recombinaisons génétiques]] réalisent un transfert d'un ou de plusieurs gènes d'une espèce à une autre<ref>Gilles-Eric Séralini, ''Ces OGM qui changent le monde'', Champs Flammarion, p.9</ref>, ce qui se produit également lors des [[Hybride|hybridation]] des plantes que l’Homme réalise depuis plusieurs millénaires<ref> « L'hybridation a atteint un très haut niveau de technicité et de précision visant à l'amélioration des espèces animales et végétales. Elle a historiquement précédé la découverte de la génétique. » Des traces d'hybridation sont trouvées dans l'histoire évolutive de la plupart des espèces cultivées. source : ''Encyclopædia Universalis 2005''</ref>.

L'aspect « révolutionnaire » de ces nouvelles [[technique]]s ainsi que les potentialités qu’elles permettent d'envisager, engagent à une réflexion [[Bioéthique|éthique]]<ref>site de la Commission de l’éthique, de la science et de la technologie ([[Québec]]) : [http://www2.ethique.gouv.qc.ca/OGM/html/introduction.html introduction] ; [http://www.ogm.gouv.qc.ca/ref_preoccupations.html liste bibliographique]</ref>.

Si certains OGM créés peuvent présenter des risques, principalement sanitaires ou [[environnement]]aux (dissémination non désirée de gènes), plusieurs organisations scientifiques internationales consultées sur le sujet, et notamment le [[Conseil international pour la science]], s'accordent sur le fait que les OGM commercialisés ne sont pas dangereux pour la santé humaine, et que les risques de dissémination sont correctement contrôlés<ref>Voir la section détaillée, [[#Controverses autour des OGM]]</ref>. Cependant, les partisans du [[mouvement anti-OGM]] estiment que les précautions prises ne sont pas suffisantes.

Inexistante en 1993, la [[Surfaces cultivées des OGM|production mondiale d’OGM végétaux]] (soja, maïs, coton…) est en forte expansion et dépasse en 2006 les 100 millions d'hectares, soit 7&nbsp;% du milliard et demi d'hectares de terres cultivées.

== Quels organismes sont des organismes génétiquement modifiés ==

Un [[Organisme vivant|organisme]] génétiquement modifié est un être vivant dont le génome a été transformé par intervention humaine, en dehors de toute sélection par croisement naturel<ref name="Encycl"/>. Cette modification génétique consiste dans la majorité des cas à ajouter un petites portion d'[[acide désoxyribonucléique|ADN]] d'un organisme dans l'ADN d'un autre organisme, ce qui n'aurait pas été possible par croisement entre espèces ou [[recombinaison génétique]] naturelle<ref>{{en}} [http://www.defra.gov.uk/environment/gm/intro/index.htm Introduction to Genetically Modified Organisms (GMOs)], DEFRA (Department for Environment, Food and Rural Affairs, Gouvernement du Royaume-Uni]</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.nerc.ac.uk/research/issues/geneticmodification/what.asp What is a genetically modified organism?], Natural Environment Research Council</ref>.

Cette intervention humaine opère des modifications génétiques au moyen de<ref name="DE">Explications reprises dans la [[directive 2001/18/CE|directive communautaire 2001/18/CE]], relative à la [[dissémination volontaire d'OGM|dissémination volontaire]] d'organismes génétiquement modifiés dans l'[[environnement]]</ref> :
# techniques de [[recombinaison génétique|recombinaison]] de l'[[acide désoxyribonucléique]] impliquant la formation de nouvelles combinaisons de matériel génétique par l'insertion de molécules d'[[acide nucléique]], produit de n'importe quelle façon hors d'un organisme, à l'intérieur de tout [[virus]], [[plasmide]] bactérien ou autre système vecteur et leur incorporation dans un organisme hôte à l'intérieur duquel elles n'apparaissent pas de façon naturelle, mais où elles peuvent se multiplier de façon continue ;
# techniques impliquant l'incorporation directe dans un organisme de matériel héréditaire préparé à l'extérieur de l'organisme, y compris la [[micro-injection]], la [[macro-injection]] et le [[microencapsulation]] ;
# techniques de [[fusion cellulaire]] (y compris la fusion de [[protoplaste]]s) ou d'[[Hybridation de l'ADN|hybridation]] dans lesquelles des [[Cellule (biologie)|cellule]]s vivantes présentant de nouvelles combinaisons de matériel génétique héréditaire sont constituées par la fusion de deux cellules ou davantage au moyen de méthodes qui ne sont pas mises en œuvre de façon naturelle.

Les modifications génétiques qui s’apparentent à la sélection par croisement naturel ne produisent pas d'OGM<ref name="DE"/> :
* la [[mutagenèse]], ou la [[fusion cellulaire]] (y compris la fusion de [[protoplaste]]s) de cellules végétales d'organismes qui peuvent échanger du matériel génétique par des méthodes de sélection traditionnelles.
* la [[fécondation in vitro|fécondation ''in vitro'']], les processus naturels tels que la [[conjugaison (génétique)|conjugaison]], la [[transduction (génétique)|transduction]], la [[transformation (génétique)|transformation]], ou l'[[induction (génétique)|induction]] [[polyploïde]]. (sauf emploi d'[[acide nucléique]] [[recombinaison génétique|recombinant]] ou d'OGM déjà obtenu)

=== Les différents OGM ===

Les modifications génétiques peuvent s'appliquer sur tous les êtres disposant de matériel génétique, c'est à dire tous les êtres vivants indépendamment de la place qui leur est donné dans une [[Systématique|classification]] ; de nouveaux êtres aux caractéristiques différentes sont alors obtenus. La décision de créer des OGM à partir de certains êtres vivants dépend de différents facteurs tels que la difficulté de la modification génétique, les avantages attendus, ou les risques potentiellement engendrées.

Les bactéries sont relativement faciles à modifier et à cultiver, et elles sont un moyen relativement économique et surtout très sûr (notamment sur le plan sanitaire, par rapport à l'extraction à partir d'autres êtres vivants) pour produire des protéines particulières : insuline, hormone de croissance, etc. Des essais sont également menés dans le même but à partir de mammifères, en visant la production de la protéine recherchée dans le lait, facile à recueillir et traiter.

Les [[animal transgénique|animaux transgéniques]] sont plus difficiles à obtenir, et les animaux transgéniques obtenus ne sont pas encore commercialisés à des fins de consommation ; des [[souris génétiquement modifiée]]s, sont utilisées en laboratoires pour des tests afin d’améliorer l’efficacité des médicaments. La [[Dolly (brebis)|brebis Dolly]], qui est un [[Clonage|clone]], avait également été génétiquement modifiée.

Les principales plantes cultivées (soja, maïs, coton, tabac,…) ont des [[Plante transgénique|versions génétiquement modifiée]], avec de meilleures propriétés agricoles : résistance aux insectes, résistance à un herbicide,…<ref>{{pdf}}[http://www.isaaa.org/resources/publications/briefs/35/executivesummary/pdf/Brief%2035%20-%20Executive%20Summary%20-%20French.pdf Rapport 2006 de l'ISAAA]</ref>. Les principales [[Surfaces cultivées des OGM|plantes OGM cultivées]] en 2006 sont le soja, qui sert à l’alimentation du bétail, et le maïs.

=== Comparaison avec les autres échanges de gènes ===
==== Échanges de gènes sans intervention humaine ====
{{article connexe|Recombinaison génétique}}

La dénomination d'''organisme génétiquement modifié'' fait référence à une [[manipulation génétique|modification artificielle]] du [[patrimoine génétique]] d'un organisme. Mais des systèmes de transfert naturel d'ADN existent, et ils conduisent à l'apparition d'organismes dont le matériel génétique est transformé. Ainsi, par exemple, la tomate comporte, dans son génome, de l'ordre de 10 % de gènes provenant d'autres espèces<ref name="lemonde300108">« OGM : une responsabilité envers les générations futures », article de biologistes membres de l'Académie des sciences (Alain Boudet, Michel Caboche, Michel Delseny, Rolland Douce, Christian Dumas et Georges Pelletier), dans ''[[Le Monde]]'' du 28 janvier 2008 {{lire en ligne|lien=http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/01/30/ogm-une-responsabilite-envers-les-generations-futures_1005361_3232.html}}</ref>. Les principaux dispositifs d'échanges naturels de gènes, dont certains sont exploités par les techniques du [[génie génétique]], sont les suivants :

* Les [[rétrovirus]] sont des [[virus]] capables de faire intégrer leur information génétique dans le [[génome]] de leur hôte. Grâce à des séquences présentes de part et d’autre de l’ADN viral, qui sont reconnues par le génome hôte, ce dernier accepte sa [[césure (génétique)|césure]] et l’intégration de l'ADN viral. Les conséquences pour l'hôte sont rarement positives, elles consistent surtout en maladie, cancers, gale, et même rapidement la mort.

* Le [[plasmide]], qui est une petite molécule circulaire d’ADN, est mobile et peut passer d’une [[Cellule (biologie)|cellule]] à une autre. Certains plasmides peuvent alors s’intégrer au génome de la cellule hôte. Cette forme de transfert d'ADN est observée pour les [[bactérie]]s, notamment pour des gènes de résistance aux [[antibiotique]]s. L’intégration de plasmide bactérien au génome d'un organisme supérieur est limité à des bactéries spécifiques, et pour des couples d'espèces déterminés. Ainsi, ''[[Agrobacterium|Agrobacterium tumefaciens]]'' est une bactérie dont un fragment de son plasmide (l'ADN T) est capable d’entrer dans une cellule végétale et de s’intégrer à son génome.

* Dans le cadre de l'[[endosymbiose]], un ensemble de processus évolutifs ont conduit à la formation d'[[organite]]s ([[mitochondrie]] et [[chloroplaste]]) dans les cellules [[eucaryote]]s, à la suite de l'intégration de bactéries et de [[cyanobactérie]]s. La majorité du génome de l'[[endosymbiote]] a été transféré dans le [[noyau (biologie)|noyau]] de l'hôte.

On citera également d'autres types d'évènements qui ne participent pas aux ''échanges'' de matériel génétiques, mais qui restent importants dans le contexte
* La [[reproduction (biologie)|reproduction]] entre individus interféconds permet la ''diffusion'' de matériel génétique. Le produit peut être un [[hybride]] présentant des caractéristiques génétiques propres. En outre, la reproduction peut être l'occasion pour des virus et autres organismes facteurs d'échange de gènes de passer d'un partenaire à l'autre.

* Les [[mutation génétique|mutation]]s, ne sont pas en elle-même une voie d'échange, mais elles peuvent produire le nouveau matériel génétique qui sera diffusé ensuite par échange, participant ainsi à l'[[évolution (biologie)|évolution des espèces]]. Beaucoup de mutations sont neutres, certaines sont favorables, mais d'autres sont associées à des [[maladie génétique|maladies génétique]]s ou des [[cancer]]s.

==== Échanges de gènes réalisés par l’Homme avant les OGM ====

La création d’OGM se place dans le prolongement de la [[Culture sélective des plantes|sélection]] puis de l’[[Hybride|hybridation]] des plantes réalisées par l’Homme depuis l’invention de l’agriculture.

===== Sélection =====
{{Article détaillé|Domestication|Culture sélective des plantes|Élevage sélectif des animaux}}

Les plantes que l’Homme cultive aujourd’hui, et les animaux dont l’Homme pratique l’élevage n’existaient pas il y a {{NaU|10 000|ans}}, dans un « état de nature » « indemne » des actions de l’Homme ; ces êtres vivants sont considérablement différents de leurs ancêtres sauvages. Pour les plantes, le processus de [[domestication]] a été initié aux [[Origines de l'agriculture|débuts de l’agriculture]], vers l’an [[-8000]] : l'homme a consciemment ou inconsciemment sélectionné – en choisissant de manger et de cultiver les plantes aux meilleurs rendements (graines les plus grosses, pépins plus petits, goût moins amer,…) – certains individus au sein des populations de plantes. En effet, des mutations génétiques spontanées ont lieu en permanence et engendrent des êtres vivants particuliers. Les plantes aujourd'hui cultivées sont le résultat d’un nombre considérable de mutations génétiques successives qui ont rendu des plantes des centaines de fois plus productives pour l'homme (rendement, taille des graines, propriétés de conservation des semences)<ref>Voir par exemple ''[[De l'inégalité parmi les sociétés]]'', [[Jared Diamond]], chapitre 8</ref>. Ainsi, le [[maïs]] cultivé est isssu de l'introgression de 5 mutations dans le [[téosinte]] (maïs sauvage), qui a transformé la morphologie de la plante en particulier au niveau de la ramification de la plante et de l'attache des grains de maïs au rafle<ref>''Histoire et Amélioration de cinquante plantes cultivées'', C. Doré et F. Varoquaux, Inra Editions</ref>{{,}}<ref>[http://teosinte-mais.ifrance.com/ ''Du Téosinte au Maïs transgénique'']</ref>.

Selon [[Alain-Michel Boudet]] professeur de biologie végétale (UPS/CNRS) et membre de l’[[Académie des Sciences (France)|Académie des Sciences]], « les plantes hybrides, qui existent depuis longtemps, ne sont pas remises en question alors qu’elles sont obtenues par des mélanges de gènes beaucoup plus incertains quant à leurs agencements et à leurs conséquences »<ref name="Doudet">[http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=0867 Entretien agrobiosciences], 28 octobre 2003</ref>.

===== Hybridation =====
{{Article détaillé|Hybride}}

L’hybridation est le croisement de deux individus de deux variétés, sous-espèces (croisement interspécifique), [[espèce]]s (croisement interspécifique) ou [[genre (biologie)|genre]]s (croisement intergénérique) différents. L'hybride présente un mélange des caractéristiques [[génétique]]s des deux parents. Lors de croisements interspécifiques, le terme [[métis]] est aussi utilisé.

L’hybridation peut être provoquée par l'homme, mais elle peut aussi se produire naturellement. Elle est utilisée, par exemple, pour créer de nouvelles variétés de [[pomme]]s, on croise deux variétés connues ayant des caractéristiques intéressantes.

== Historique ==
=== Les premiers pas ===

Les premiers OGM créés sont des bactéries transgéniques, au cours des années 1970. Le premier OGM est obtenu par [[transgenèse]] par l’américain [[Paul Berg]] et ses collaborateurs en 1972, par l’intégration d’un fragment d'ADN du virus SV40 dans le génome d'une bactérie<ref name="Encycl">Encyclopédie Universalis, v. 11, 2005, article ''Organismes génétiquement modifiés - repères chronologiques''</ref>.

En 1978, un gène humain codant pour l’insuline est introduit dans la bactérie [[Escherichia coli]], afin que cette dernière produise l’[[insuline]] humaine. L’insuline utilisée actuellement pour traiter le [[diabète]] est produite à partir d’OGM<ref name="histoquebec">[http://www.ogm.gouv.qc.ca/info_historique.html Historique des OGM], site d'information sur les OGM du Québec</ref> ; sans cette production génétique, la production en provenance de pancréas d’origine animale ne permettrait pas de couvrir les besoins des malades<ref>''[http://www.gensuisse.ch/service/pdfs/GenSuisse_Gentechnik_72dpi_f.pdf Le génie génétique]'', Fondation Gen Suisse, 2007, p. 17</ref>.

Puis, au cours des années 80, les chercheurs ont développé une technique d’insertion de gène chez les végétaux, au moyen d'une bactérie, [[Agrobacterium tumefaciens]], utilisée comme véhicule du gène d’intérêt<ref name="histoquebec"/>. Cette technique permettra la création de végétaux génétiquement modifiés.

En 1982, le premier animal génétiquement modifié est obtenu, une souris géante à laquelle le gène de l'hormone de croissance du rat a été transféré. En 1983, le premier végétal génétiquement modifié est obtenu : un plant de tabac modifié pour résister à un antibiotique<ref name="Encycl"/>.

=== Le début de la commercialisation ===

En 1990, le premier produit alimentaire modifié par biotechnologie est commercialisé aux États-Unis et au Canada ; il s’agit de [[chymosine]] qui a été améliorée pour pouvoir remplacer la [[présure]]<ref name="histoquebec"/>.

La première plante génétiquement modifiée commercialisé, la [[tomate]] ''flavr savr'', en 1994, est conçue pour rester ferme plus longtemps une fois cueillie ; elle n'est plus commercialisée car elle était trop chère et jugée fade par les consommateurs<ref name="histoquebec"/>.

Depuis, des dizaines de plantes génétiquement modifiées ont été commercialisées aux États-Unis et dans de nombreux pays.

Selon plusieurs biologistes français membres de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]], la production initiale d'OGM puis l'accroissement de cette production, ainsi que la dispersion locale de pollen et de graines qui en résulte, « n'a entraîné aucun effet négatif significatif sur l'environnement ni aucune conséquence dommageable pour la santé humaine ou animale »<ref name="lemonde300108"/>.

== Techniques de création des OGM et gènes concernés ==
[[Image:DNA Overview.png|thumb|Structure de l'ADN en double hélice, découverte en 1953.]]

=== Techniques de modification génétique des bactéries ===
==== Transformation <u>sans</u> intégration dans l'ADN chromosomique ====

Les [[plasmide]]s des [[bactérie]]s présentent l'intérêt d'être faciles à purifier et à modifier pour y intégrer de nouveaux [[gène]]s. Le plasmide transformé est incorporé dans les bactéries où il reste distinct de l'ADN chromosomique (sauf dans le cas des [[épisome]]s), tout en étant capable d'exprimer le gène d'intérêt. Le plasmide modifié comporte généralement un gène de résistance à un [[antibiotique]], qui est employé comme marqueur. Ainsi, seules les bactéries ayant incorporé le plasmide sont capables de croître dans un milieu comportant un antibiotique, ce qui permet de les sélectionner.

Grâce aux capacités importantes de multiplication des bactéries (''[[Escherichia coli]]'' double sa population toutes les 20 minutes), il est possible par cette technique de disposer de la séquence génétique d'intérêt en grande quantité.

En revanche, la spécificité des systèmes plasmidiques limite les bactéries capables d'incorporer le plasmide modifié. De plus, l'instabilité de la transformation est aggravée par le fait que l'ADN chromosomique n'est pas modifié, et que le plasmide peut lui-même être relativement instable.

==== Transformation <u>avec</u> intégration dans l'ADN chromosomique ====

Les [[épisome]]s sont des [[plasmide]]s possédant certains [[gène]]s supplémentaires codant la synthèse d'[[enzyme de restriction|enzymes de restriction]] qui permettent son intégration aux [[chromosome]]s bactériens par une [[recombinaison génétique|recombinaison]] épisomale.

Une fois intégré au chromosome de la cellule, la transmission du ou des caractères génétiques est assurée lors de la [[mitose]] de cellules mères en cellules filles, contrairement aux plasmides qui se répartissent de façon aléatoire.

Un autre moyen de procéder à une transformation de bactéries avec intégration d'ADN, est d'utiliser des [[transposon]]s. Chez certaines bactéries, ces transposons actifs peuvent véhiculer et faire intégrer le gène d'intérêt.

=== Techniques de modification génétique des plantes et des animaux ===
[[Image:Ogmschema.PNG|thumb|right|250px|Schéma de production d'un OGM]]

==== Transfert indirect d'ADN ou transfert par vecteur ====

De l'acide désoxyribonucléique ([[Acide désoxyribonucléique|ADN]]), étranger à l'organisme, est introduit dans l'organisme de l'hôte par l'intermédiaire d'un [[virus]], d'un [[plasmide]] bactérien ou tout autre système vecteur biologique. Le vecteur et l'hôte doivent pouvoir se reconnaître mutuellement, d'où la spécificité des systèmes employés. Par le phénomène de [[recombinaison génétique]], l'ADN introduit peut être intégré dans le [[génome]] et entraîner la formation d'une nouvelle combinaison du matériel génétique. Cette nouvelle information doit pouvoir se maintenir dans le génome sur les générations suivantes.

Les principales techniques employées sont les suivantes :

''[[Agrobacterium|Agrobacterium tumefaciens]]'' : cette bactérie possède un plasmide dont une portion d'ADN (l'ADN-T pour ADN Transférable) est capable de s'intégrer dans le génome des plantes, ce qui en fait le vecteur le plus largement employé pour la création de végétaux transgéniques. Le [[transgène]] est intégré dans le plasmide de cette bactérie, qui le véhicule jusqu'à l'ADN chromosomique de l'hôte. Plusieurs méthodes existent pour transformer une plante à l'aide d'''Agrobacterium tumefaciens'':
# La bactérie est peut être infiltrée dans les feuilles ou pénétrer au niveau d'une blessure.
# Le "trempage" des fleurs dans une solution d'''Agrobacterium tumefaciens''.Cette méthode présente l'intérêt d'intégrer le transgène dans les cellules germinales (pollen et ovules) et donc d'obtenir une descendance transgénique.
# La transformation de culture de cellules végétales indifférenciées ("cals") par ''Agrobacterium tumefaciens''. Il faut ensuite regénérer des plantes à partir de ces cals.

* [[Rétrovirus]] : ces virus ayant la capacité d'intégrer leur matériel génétique dans les cellules hôtes pour développer l'infection, des vecteurs ont été élaborés en remplaçant les gènes permettant l'infection par un transgène. Toutefois, les rétrovirus sont très spécifiques à leur hôte, et ces vecteurs ne peuvent accepter de transgène de taille trop grande.

* [[Transposon]]s : cette séquence d'ADN transposable est utilisée avec un transgène auquel ont été ajoutés à ses extrémités des sites de reconnaissance de l'ADN. La taille du transgène doit être limitée. Les techniques à base de transposons sont employées essentiellement sur la [[drosophile]].

==== Transfert direct d'ADN ====

Des organismes dont les membranes sont fragilisées ou des cellules végétales dépourvues de parois (telles les protoplastes) sont mis en contact avec de l'ADN. Puis un traitement physique ou chimique permet l'introduction de l'ADN dans les cellules. D'autres techniques telles que la micro-injection, la macro-injection et d'autres techniques de [[biolistique]] se basent sur l'introduction mécanique de l'ADN dans les cellules.

==== Fusion cellulaire ====
{{Article détaillé|Fusion cellulaire}}

La [[fusion cellulaire]] (y compris la fusion de protoplastes) qui aboutit à des cellules vivantes présentant de nouvelles combinaisons de matériel génétique héréditaire sont constituées par la fusion de deux cellules ou davantage au moyen de méthodes qui ne sont pas mises en œuvre de façon naturelle.

=== Les gènes utilisés ===

On peut définir six grandes catégories de [[gène]]s utilisés.

==== Gènes marqueurs ====
Il s'agit là, non de caractéristique qu'on souhaite conférer à l'organisme, mais d'artifice technique permettant d'identifier et de trier les cellules dans lequel la construction génétique voulue a été introduite, de celles où l'opération a échoué.

Les gènes de résistance aux antibiotiques sont utilisés comme marqueurs de sélection simples et pratiques : il suffit en effet de repiquer les cellules dans un milieu contenant l'antibiotique, pour ne conserver que les cellules chez lesquelles l'opération a réussi. Les gènes de résistance aux antibiotiques utilisés (que l'on peut toujours trouver dans certaines PGM actuellement) étaient ceux de la résistance à la kanamycine/néomycine, ampicilline et streptomycine. Leur choix s'est imposé naturellement, par le fait qu'ils étaient d'usage courant pour s'assurer de la pureté des cultures microbiennes, en recherche médicale et en biologie, et peu, voire pas utilisés en [[médecine]] humaine. Depuis 2005, ils sont interdits pour tout nouvel OGM.

Aujourd'hui, on emploie de plus en plus soit une méthode d'excision de ces cassettes "gènes de résistance", pour ne plus laisser en place que le [[gène d'intérêt]], de manière à être sûr que ces gènes de résistance n'interfèrent pas avec le [[phénotype]] observé, soit on réalise la transgénèse avec un système binaire (deux plasmides : l'un portant la cassette "gène d'intérêt", l'autre la cassette "gène marqueur". Dans la descendance des plantes GM obtenues, seules celles qui possèdent la cassette "gène d'intérêt" sont retenues.

==== Gènes de résistances aux insectes ====
Cette résistance est conférée aux [[plante]]s par des [[gène]]s codant une forme tronquée d'[[endotoxine]]s protéiques, fabriquées par certaines souches de ''[[Bacillus thuringiensis]]'' (bactéries vivant dans le sol). Il existe de multiples [[toxine]]s, actives sur différents types d'[[insecte]]s : par exemple, certaines plantes résistantes aux [[lépidoptère]]s, tels que la [[pyrale du maïs]] (''Ostrinia nubilalis''), portent des [[gène]]s de type ''Cry1(A)''.

{{Article détaillé|Maïs Bt}}

==== Gènes de tolérance aux herbicides ====
Il s'agit par exemple de gènes conférant une tolérance au [[glufosinate|glufosinate d'ammonium]] (dans le Basta, Rely, Finale, Challenge, Liberty et Bilanafos ) et au [[glyphosate]] (dans le ''[[Roundup]]'').

==== Gène de stérilité mâle ====

Le gène de stérilité mâle (''barnase'') code une [[ribonucléase]] qui s'oppose à l'expression des molécules d'[[acide ribonucléique]] nécessaires à la fécondité. Il est contrôlé de façon à ne s'exprimer que dans le [[grain de pollen]].

Le gène ''barstar'', quant à lui, est un inhibiteur de cette ribonucléase, et rend sa fertilité au pollen.

La combinaison des deux gènes permet, par exemple, d'empêcher l'[[autofécondation]] dans une variété pure porteuse de ''barnase'', mais d'autoriser la production de graines par un hybride de cette variété et d'une autre, porteuse de ''barstar''. Ainsi, on peut obtenir de semences hybrides homogènes (utilisé pour des salades en Europe), ou empêcher le réemploi des graines.

==== Gènes antisens ou sens bloquant la traduction d'autres gènes ====

L'opération consiste à introduire un exemplaire supplémentaire d'un gène donné, mais en orientation inverse (on parle alors de gène «&nbsp;antisens&nbsp;»), ou, parfois, dans le même sens, mais tronqué. La présence de ce gène «&nbsp;erroné&nbsp;» diminue de manière drastique l'étape de traduction du gène normal, ce qui empêche la synthèse de l'enzyme codée par ce gène. Un exemple de ce type est celui de la [[pomme de terre]], dont les synthétases sont synthétisées en quantités limitées, de façon à produire un amidon différent.

====Gènes utilisés pour réaliser des animaux transgéniques====
{{Voir|Animal transgénique}}

Les exemples très nombreux et beaucoup plus divers : souris et mouches pour expériences scientifiques (gène de fluorescence ,souris knock out...), modèles de maladies génétiques. Production de médicaments, [[bioréacteur]] vivant. Animaux de compagnie (GloFish, poisson zèbre fluorescent).

== Ensemble des applications possibles ==

Les applications possibles des OGM sont principalement dans les domaines de l'agriculture et de la santé.
Ces applications concernent :

* l'alimentation humaine ou animale : tomate à mûrissement ralenti, [[riz doré]] synthétisant du [[β-carotène]]<ref>[http://archives.arte-tv.com/hebdo/archimed/20010227/ftext/sujet1.html Le riz qui sauve], site [[Arte|Arte-tv]], 27 février 2001</ref>.

* l'agriculture : plantes mieux adaptées à des conditions moins favorables (émission d'une protéine fluorescente en cas de sécheresse, salinité, durée de développement réduite...), plantes tolérant un herbicide afin d'éviter des pertes de rendement, plantes sécrétant une toxine insecticide et donc évitant l'utilisation de produits chimiques.

* l'industrie (matières premières industrielles) : peuplier ayant un taux de [[lignine]] moindre facilitant le processus de fabrication de la pâte à papier et permettant l'utilisation de moins de produits chimiques. Ils permettent également la production de [[bioéthanol]]<ref>''Des peupliers transgéniques et écologiques'', [[Le Figaro]], 23 janvier 2008, p.11</ref>.

* la santé : production de substances médicales comme l’[[insuline]] ou la production d'[[alicament]]s (à l'état de recherche actuellement).

* la recherche génétique (optimisation des techniques): protocoles de définition de l’expression de gènes.

La plupart de ces applications des OGM sont encore à l'état de recherche. Certaines applications (principalement sur le [[maïs]], le [[riz]], le [[coton]], le [[colza]], la [[betterave]], la [[pomme de terre]], le [[soja]], les [[œillet]]s, la [[chicorée]], la [[tomate]] et le [[tabac]]) sont d'ores et déjà commercialisées. Les [[Surfaces cultivées des OGM|surfaces cultivées de ces OGM végétaux]] sont très variables : anecdotiques en Europe, en forte croissance en [[Amérique du Nord]] et dans les [[pays émergents]].

Les enjeux liés aux OGM sont importants, aussi bien dans les domaines de l'[[agriculture]], de la [[nourriture]], de la [[santé]], de l’[[environnement]], de la [[bioéthique]], que dans ceux de la situation des différents pays par rapport à la [[frontière technologique]] du secteur des [[biotechnologies]], et de la [[souveraineté alimentaire]].

== Les OGM utilisés dans le domaine médical ==

En outre, les OGM représenteraient une technologie d'avenir pour la [[médecine]] et l'industrie pharmaceutique du fait de leur énorme potentiel d'amélioration variétale. En se privant des OGM, c'est donc également d'emplois que se privent les pays.

Les OGM permettent déjà de produire des médicaments et de protéines utiles pour la santé : [[insuline]], [[hormone de croissance]],...<ref>{{pdf}} [http://museum.agropolis.fr/pages/savoirs/transgenese/transgenese.pdf La production de médicaments par les OGM], L. M. Houdebine, octobre 2001</ref>. L'hormone de croissance était auparavant produite par extraction d'hypophyses de cadavres, ce qui a causé un certain nombre de contaminations par le [[Prion (protéine)|prion]], occasionnant certains cas de [[maladie de Creutzfeldt-Jacob|maladies de Creutzfeldt-Jacob]] mortelles. Ce risque a disparu depuis la production par génie génétique.

Les plantes OGM permettent théoriquement de faire produire une très large panoplie de produits pouvant servir à soigner : [[alicaments]] (aliments-médicaments) en plus grande quantité, donc à moindre coût<ref>[http://blogue.sciencepresse.info/genetique/item/333 Production de médicaments par des plantes transgéniques], 28 novembre 2006</ref>, produits biologiques avec de nouvelles fonctions curatives. Les OGM peuvent permettre de lutter contre certaines maladies<ref>[http://blogue.sciencepresse.info/genetique/item/426 Malaria - Moustiques transgéniques à la rescousse], 10 juillet 2007</ref> et/ou allergies (plantes déplétées en molécules allergènes et/ou toxiques). Les aliments peuvent enfin être supplémentés en une molécule vitale pour lutter contre la malnutrition.

== Les OGM végétaux à destination alimentaire ==
=== Avantages établis ou potentiels des OGM végétaux ===
==== Avantages économiques établis ou potentiels ====

L’[[International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications|ISAAA]] estime à 5,6 milliards de dollars la richesse créée en 2005 par les OGM pour les agriculteurs<ref name="ISAAA2006">{{pdf}}[http://www.isaaa.org/resources/publications/briefs/36/download/isaaa-brief-36-2006.pdf Rapport 2006 de l'ISAAA, retrospective sur 10 ans]</ref>. De cette somme, 55 % sont revenus aux agriculteurs des pays en voie de développement.

Entre 1997 et 2002, les OGM ont créés 200 000 emplois en Argentine selon l'étude de Trigo ''et alii''<ref>Etude de Trigo et alii: ''Genetically Modified Crops in Argentina agriculture: an opened story'', Libros del Zorzal, Buenos Aires, Argentine</ref>.

==== Avantages environnementaux établis ou potentiels ====

Les partisans des OGM mettent en avant la possibilité de développer des plantes répondant mieux aux conditions climatiques, afin de réduire les pertes et les produits chimiques utilisés tout en augmentant les rendements. Selon l'ISAAA, 962 millions de kilos de CO<small>2</small> n'ont pas été émis grâce aux OGM en 2005 et 356 millions de litres d'essence ont été économisés grâce à une meilleure organisation des récoltes et des traitements. Les répercussions sur l'environnement, mesurées par l'indicateur de l'Environmental Impact Quotient, ont été réduites de 15,3 % entre 1996 et 2005. L'utilisation de produits chimiques a été réduite de 7 %, ce qui correspond à 224,3 millions de kilos de produits qui n'ont pas été déversés en 2005 grâce aux OGM<ref name="ISAAA2006"/>.

==== Lutte contre le sous-développement et la famine ====

Les partisans des OGM rappellent l'intérêt que peuvent avoir les OGM pour lutter contre les conditions climatiques difficiles et donc contre la famine et la sous-nutrition. En outre, selon le rapport 2006 de l'ISAAA, les petits propriétaires des pays en développement sont les principaux bénéficiaires de l'introduction des OGM<ref name="ISAAA2006"/>.

==== Avantages sanitaires établis ou potentiels ====

L'utilisation réduite d'[[engrais]] ou d'[[insecticide]]s (cf. supra) réduit la nocivité des aliments pour la santé humaine.

=== Risques établis ou potentiels des OGM ===

L'existence de risques liés aux OGM ne fait pas l'unanimité auprès de tous les acteurs du débat. Sous la pression des écologistes, la durée des tests effectués sur des animaux de laboratoire a été portée à un minimum de trois mois. Or, en matière de santé publique, il est bien évidemment impossible de statuer de manière formelle sur l'innocuité d'un produit sans une étude épidémiologique de plusieurs années.

==== Risques alimentaires ? ====

Il n'y a pas de nocivité constatée des OGM végétaux commercialisés. Ainsi, Clive James, directeur de l'ISAAA, déclarait en janvier 2006 : « Trois cent millions de personnes en mangent aux États-Unis et au Canada depuis 10 ans, et il n’y a jamais eu l’ombre d’un problème »<ref>''[http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article559 OGM : 10 ans et toutes leurs dents]'', Association française pour l'information scientifique, 2006</ref>. En outre, ils rappellent que cette absence de nocivité prouvée pour la santé des OGM doit s'évaluer en comparaison aux risques avérés d'autres méthodes : colorants, conservateurs ou pesticides.

Enfin, le risque, même s'il existait, serait faible, puisque les OGM ne sont que des cellules dans l'ADN desquelles un gène (une protéine) a été inséré, et que le mélange des caractéristiques génétiques de deux produits pour en obtenir un troisième existe depuis plus d'un millénaire (greffes de branches sur des plantes, par exemple).

Il faut distinguer les risques liés au [[gène]] lui-même des risques liés à la [[protéine]] qu'il fait produire à l'organisme. Il n'y a pas d'effet nocif ''connu'' des [[Acide nucléique|acides nucléiques]] (support matériel des gènes). En revanche, les protéines produites pourraient présenter des risques de [[toxicité]] ou d'allergénicité.

Dans l'exemple de la transplantation d'un gène de la [[noix du Brésil]] (améliorant la teneur en acides aminés soufrés dont la [[méthionine]]) dans le génome d'un [[soja]] destiné au fourrage, il s'est révélé que la protéine codée par le gène inséré était responsable de l'[[allergie]] à la noix du Brésil chez l'Homme. Même si la consommation de [[fourrage]] n’est pas une habitude de l’alimentation humaine, cette PGM s'est arrêtée au stade du laboratoire et ne sera donc jamais commercialisée (le [[principe de précaution]] prévalant).
Un cas similaire s'est produit avec un pois GM surexprimant un inhibiteur d'alpha-amylase. Lors des tests, l'obtenteur s'est rendu compte que cette protéine provoquait des lésions de type immunitaire chez le rat. Le programme a donc été arrêté. Ces deux exemples montrent que les PGM sont évalués de manière approfondie et notamment sur le risque « allergénicité »<ref name="Ouest">[http://www.ouest-france.fr/-Rien-n-est-mieux-controle-qu-un-OGM-/re/AgricultureDet/actu_3640-488948-----_actu.html « Rien n'est mieux contrôlé qu'un OGM »], [[Ouest-France]], jeudi 03 janvier 2008</ref>. Ce n'est pas le cas de toutes les nouvelles variétés obtenues par d'autres techniques que la transgénèse et mises sur le marché chaque année. Récemment une étude de Kleter et al., 2006 a d'ailleurs démontré qu'un croisement conventionnel entre des variétés pouvaient conduire à l'apparition de protéines allergéniques. (Cf rapport de l'AFSSA sur les allergies, 2006).

Expérimentalement, une étude récente a prouvé l'absence d'allergénicité spécifique aux lignées de maïs et soja transgéniques testées<ref>R. Batista et al., « Lack of detectable allergenicity of transgenic maize and soya samples », dans ''Journal of Allergy and Clinical Immunology'' '''116''':2, août 2005 {{lire en ligne|doi=10.1016/j.jaci.2005.04.014|langue=en}}</ref>. Les chercheurs portugais signataires de l'article préconisent cependant la mise en place en routine de tests d'allergénicité et de sensibilisation des aliments après leur mise sur le marché.
Mais il n'existe pas encore de tests permettant de faire ce type d'évaluation. On a donc recours, actuellement, à la comparaison de la structure primaire de la nouvelle protéine à celles de toutes les protéines allergéniques actuellement connues et se trouvant dans les bases de données correspondantes.

Ces risques propres à tout nouveau produit, et bien connus de l'industrie pharmaceutique, font l'objet d'un suivi plus ou moins strict par les organismes officiels, les entreprises concernées, les utilisateurs et le milieu scientifique.

À propos des risques alimentaires des OGM, un haut fonctionnaire de la [[Food and Drug Administration]], Lester Crawford, a déclaré en 2003 qu'« il n'y a pas eu une seule réaction négative à la nourriture biotechnologique », ajoutant qu'« entre-temps, il y a eu des dizaines de milliers de réactions à l'alimentation traditionnelle »<ref>''[http://www.institutmolinari.org/editos/20070529.htm L'interdiction des OGM nous prive de technologies aux bénéfices bien réels]'', [[Cécile Philippe]], [[Institut économique Molinari]], </ref>.

==== Risques environnementaux établis ou potentiels ====

Ils peuvent être liés aux gènes d'intérêts (conférant le nouveau caractère améliorant). Des risques sont identifiés quant à la diffusion des gènes modifiés par croisement entre OGM et plantes cultivées ou sauvages, ou par la domination progressive des plantes améliorées ceci pouvant provoquer un risque d'atteinte à la [[biodiversité]] si le gène inséré confère à l'organisme un avantage sélectif par rapport à son équivalent non modifié.

En effet, le risque de cette dissémination des gènes insérés dans les populations naturelles serait de provoquer un avantage évolutif quasi-instantané à une espèce par rapport à une autre espèce. Ces avantages "spontanés" pourraient conduire à la disparition d'espèces occupant les mêmes niches écologiques mais n'étant pas aussi bien "armées" contre leurs parasites.
Cependant, il est possible d'anticiper cette possibilité en examinant les effets de l'insert. Par exemple, un insert conférant une résistance au glyphosate n'aurait aucun intérêt hors champs.

Les risques environnementaux pourraient également être liés aux gènes de sélection. Ces derniers sont des gènes insérés en même temps que le gène d'intérêt, mais dont le rôle est de permettre la sélection des cellules modifiées. Les gènes de résistance à un [[antibiotique]] peuvent être utilisés dans ce but. Ils correspondent à des gènes conférant la résistance à un antibiotique donné et qui ne sont plus utilisé dans les secteurs de la santé humaine ou animale. D’autres risques sont aussi liés à la diffusion de ces gènes de résistance à d'autres espèces, et l'apparition de nouvelles résistances aux antibiotiques chez les bactéries pathogènes pour l'homme et l'animal (les bactéries colonisant l'homme et les animaux sont à 90% résistants à ces antibiotiques, d'où l'arrêt de leur utilisation en santé publique). L'enjeu de nombreuses études consiste à supprimer ce gène de sélection. Dans tous les cas, ces questions se posent pour toutes les PGM antérieures à 2005 puisqu'à partir du 1{{er}} janvier 2005, ces gènes marqueurs sont interdits pour toute nouvelle PGM.

==== Risques socio-économiques établis ou potentiels ====

Même si elle est jugée indispensable par certains pour réduire l'usage des pesticides, ou pour apporter une solution à la malnutrition d'une partie de la population mondiale, la commercialisation des OGM risque de mettre à mal l'économie et l'agriculture de certains pays en voie de développement. Ainsi en Inde, certains planteurs affirment que la moitié des paysans de la région de Nagpour ont perdu de l'argent à l'issue de la récolte, et que bon nombre d'entre eux, qui s'étaient endettés pour acheter des semences à un prix 3 fois plus élevé que celui des semences traditionnelles, se sont suicidés<ref>''Le Monde2'' n°145, novembre 2006</ref>. En effet, les rendements annoncés par les semenciers se sont avérés surévalués, de nouveaux insectes beaucoup plus ravageurs étant venus remplacer les ennemis traditionnels du coton<ref>{{fr}}[http://youtube.com/watch?v=jU8wYbPdre0 Le coton OGM tue] sur Youtube, à propos du taux de suicide élevé des agriculteurs OGM en Inde</ref>. Le chiffre de 25 000 agriculteurs indiens qui se seraient suicidés depuis 1997 à cause des OGM a été avancé<ref>{{en}}|http://www.navdanya.org/publications/seeds-of-suicide.pdf Seeds of suicide] (les graines du suicide, PDF)</ref>. Ce chiffre est contesté, et la pauvreté récurante des cultivateurs de coton aurait été instrumentalisée<ref>{{en}} « ''[http://www.einaudi.cornell.edu/Southasia/conference/cotton/pdf/04-565Ch08111.pdf Miracle Seeds, Suicide
Seeds, and the Poor –GMOs, NGOs, Farmers, and the State]'' », Ronald J. Herring (professeur à Cornwell), 2004</ref> ; par ailleurs, les paysans indiens font le choix de cultiver de plus en plus d’OGM<ref>Voir [[Surfaces cultivées des OGM]]</ref>.

En outre, il ne faut pas perdre de vue que les récoltes issues d'OGM protégés par un brevet sur la propriété intellectuelle ne sont pas réutilisables pour réensemencer l'année suivante, contrairement à ce qui se pratique depuis que l'agriculture existe<ref>En avril 2004, alors que l'Irak n'avait pas encore de constitution, l'administrateur américain [[Paul Bremer]] signait son ordre 81, imposant le respect de la législation américaine sur la propriété intellectuelle et interdisant aux paysans irakiens de réutiliser les graines de variétés protégées (...) ''Le Monde2'' n°145, novembre 2006</ref>. On peut ainsi se poser la question de ce qu'il adviendrait à une agriculture nationale ayant investi dans la production d'OGM, et dépendant donc des multinationales américaines, si le pays était soumis à un embargo.

Les grandes firmes de l'agrochimie, de la transformation et de la distribution agricole ([[BASF]], [[Bayer AG|Bayer CropScience]], [[Dow Chemical]], [[DuPont]], [[Monsanto]], [[Pioneer Hi-Bred]], [[Syngenta]]), jouent un rôle de plus en plus important dans le contrôle et l’orientation de l'évolution du secteur agro-alimentaire et de la pharmacie dans les pays où les OGM sont cultivés sur des surfaces importantes (États-Unis, Argentine, Brésil, Canada, Inde, Chine, Afrique du Sud).

Cela amène les chercheurs des pays en voie de développement, lors de certains sommets internationaux, comme dans le cadre de l’[[AGAO]] (forum de coopération économique et commercial entre les États-Unis et l’Afrique sub-saharienne), à estimer que cela ne profitera pas à ceux qui en auraient le plus besoin (défaut de solvabilité des [[pays en développement]]). Les risques socio-économiques liés aux OGM sont dus aussi à la disparition de l'agriculture familiale, plus respectueuse des réseaux économiques locaux.

On peut ajouter les risques économiques liés à une asymétrie possible du développement des OGM, tant au niveau de la recherche que de la production et de la commercialisation selon les zones géographiques.
Les PGM sont actuellement cultivées par plus de 8,5 millions de paysans dans le monde, dont 90 % dans des pays en développement. Ces pays, notamment le Brésil, l'Inde, la Thaïlande et la Chine, mettent en place des programmes de recherche visant à développer une industrie génétique indépendante. .{{Référence nécessaire|En fait, c'est l'Europe, jusqu'ici important continent agricole et pharmaceutique, qui semble de plus en plus à l'écart et qui risque ainsi de se trouver dominée sur ces terrains tant par les laboratoires et entreprises américaines que par la montée de ces pays émergents|date=29 janvier 2008}}

==== L'apport des autorités sanitaires et biotechnologiques et les décisions d'autorisation ====

Dans ce contexte tendu, les experts de la [[Commission du génie biomoléculaire]] française (CGB) pensent qu'une analyse au cas par cas de chaque OGM doit être effectuée avant acceptation ou refus, dans la mesure où seuls le produit, son usage et son effet devraient importer plutôt que le mode d'obtention lui-même. Ils considèrent que la valeur du bénéfice attendu, les risques liés à l'utilisation et les problèmes [[éthique]]s devraient être envisagés en fonction de l'organisme considéré et de l'objectif recherché. Pour les anti-OGM, l'avis [[éthique]] de la CGB est sujet à caution, en raison du lobbying industriel{{refnec}}.

Mais tous ces aspects évoqués ne concernent que les essais au champ avant toute mise sur le marché éventuelle. Car, en effet, si les essais sont satisfaisant, ce n'est pas pour autant qu'une PGM donnée pourra être importée et/ou cultivée et ensuite utilisée en alimentation humaine et/ou animale. Il faut alors que la PGM satisfasse la réglementation 1829/2003 CE.
En France, c'est l'[[Agence française de sécurité sanitaire des aliments]] (AFSSA) qui est en charge de cette évaluation. Elle est beaucoup plus complète que celle réalisée par la CGB car il convient alors de s'assurer (au cas par cas) de l'innocuité de la PGM et des produits qui en résulteront. C'est pourquoi les dossiers font état, notamment, de tests de toxicologie (toxicologie aiguë, sub-chronique et tests d'alimentarité sur animaux cibles) (voir les lignes directrices concernant l'évaluation des OGM sur le site de l'AFSSA).

L'utilisation des OGM est autorisée aux [[États-Unis]], sur le fait que les tests réalisés n'indiquent pas qu'il y aurait un danger. D'une façon générale, le principe de l'[[équivalence en substance]] domine en matière d'autorisation. Dans de nombreux pays européens, comme la [[France]], le principe de l'équivalence est appliqué mais n'est qu'un élément dans l'évaluation globale : les OGM reçoivent un avis favorable si également tous les tests mis en œuvre (dont ceux de toxicologie cités ci-dessus) n'indiquent pas danger éventuel. De ce fait, en application des directives communautaires, ces pays refusent toute importation d'OGM dont la mise en marché dans l'Union Européenne n'a pas déjà été autorisée. L’[[Organisation mondiale du commerce]] autorise la restriction des importations dans le cas d’une « protection contre les risques pour l’innocuité des produits alimentaires et les risques découlant des espèces envahissantes provenant de végétaux génétiquement modifiés. »<ref>[http://www.wto.org/french/tratop_f/sps_f/sps_agreement_cbt_f/c8s1p1_f.htm Module de formation concernant l'accord SPS, chapitre 8, OGM], site de l’[[OMC]]. Consulté le 23 janvier 2008</ref>, mais ces conditions ne sont pas réunies, selon l’OMC, pour le différend opposant les pays producteurs (É-U, Canada, Argentine) à l’UE<ref>[http://www.wto.org/french/tratop_f/dispu_f/dispu_subjects_index_f.htm#ogm_(produits_biotechnologiques) les 3 différentes avec les Communautés européenne], site de l'[[OMC]]</ref>. La communauté européenne s’est engagée à respecter les règles de l’OMC, concernant les OGM, avant février 2008<ref>« [http://www.telos-eu.com/fr/article/ogm_une_affaire_europeenne OGM : une affaire européenne] », Marc Clément (Magistrat administratif), ''[[Telos]]'', 1{{er}} février 2008</ref>.

==== Compatibilité avec des cultures d'agriculture biologique ====

Du fait des possibilités de dissémination non maîtrisée des gènes et des mélanges de semences dans les circuits d’approvisionnement-distribution, la culture de plantes OGM peut conduire à détecter la présence de [[transgène]]s dans des denrées où leur présence n'a pas été voulue par les producteurs. Dans l'[[Union européenne]], des seuils de présence fortuite d'OGM sont prévus, mais, pour les opposants aux OGM, le développement des surfaces cultivées (même à but d'expérimentation) avec des OGM apparaît incompatible avec la coexistence de l'[[agriculture biologique]]. En effet, les champs ne sont pas des milieux confinés et les grains de [[pollen]] peuvent circuler à très grandes distances. {{Référence nécessaire|Il faut cependant prendre en compte simultanément deux paramètres extrêmement importants :|date=16 janvier 2008}}
# la durée de vie (ou faculté germinative) du grain de pollen, qui est en général courte (plusieurs jours au maximum) ;
# le fait que le pollen ainsi transporté doit retomber sur un champ dont les fleurs femelles sont au bon stade de maturité.
{{Référence nécessaire|En raison de ces 2 données, il est possible de considérer que cette dissémination soit un événement de faible probabilité. De plus, dans le cas du maïs qui est rarement ressemé d'une année sur l'autre, une dissémination éventuelle (certainement au champ de maïs immédiatement voisin) s'arrête donc le plus souvent à la récolte.|date=16 janvier 2008}}

Deux cas semblent démontrer que des organismes OGM disséminés dans la nature ne le sont pas forcément de manière irréversible (pour le colza et le maïs) :
# le premier cas porte sur des variétés locales de maïs de la province mexicaine d'[[Oaxaca]]. Une étude publiée en 2001 dans la revue ''[[Nature (journal)|Nature]]'' avait montré la dissémination du gène modifié dans les variétés locales de maïs (affaire Quist et Chapela)<ref>Quist D. et Chapela I.H., ''Transgenic DNA introgressed into traditional maize landraces in Oaxaca, Mexico'',Nature '''414''', 541-3, 2001.</ref>. Une nouvelle étude réalisée en 2003 et 2004 et mentionnée dans une nouvelle lettre à ''[[Nature (journal)|Nature]]'' en 2005<ref>Marris E., ''Four years on, no transgenes found in Mexican maize'', Nature '''436''', 760, 2005.</ref> n'a pas retrouvé de trace de ces gènes modifiés. Aucune explication ne semble faire l'unanimité<ref>Les premiers auteurs maintiennent leurs résultats. De plus, l'article de 2005 donnant des résultats négatifs n'est cité qu'une seule fois</ref>.

#le cas du [[colza]]. On sait que le colza peut facilement se croiser avec des plantes très apparentées comme la ravenelle. L'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] a mené une étude sur la création spontanée d'hybride. Une partie des essais a été détruit par des militants anti-OGM mais le reste des données a permis de conclure que, sur « 190.000 plantes issues des ravenelles récoltées, une seule était un hybride présentant la résistance à l’herbicide ». Les chercheurs ajoutent que « la probabilité qu’une semence soit un hybride se situe entre une chance sur 10.000.000 et une chance sur 33.000 »<ref>
[http://www.inra.fr/genomique/communique8.html Hybridation entre le colza et la ravenelle en conditions proches de la pratique agricole], INRA, Communiqué de presse - 25 août 2000</ref>.

En outre, l' incompatibilité entre cultures OGM et cultures certifiées biologiques découle principalement de l'objectif 0&nbsp;% OGM poursuivi dans ce dernier cas, interdisant les contaminations accidentelles en faible quantité. Les critères actuels d’attribution du label produits biologiques permettent aux produits de contenir un maximum de 5 % de produits traités chimiquements, mais 0 % de produits OGM.

=== Règlementation et utilisation des OGM végétaux à travers le monde ===

[[Image:World map GMO production 2005.png|thumb|right|250px|Zones de culture d'OGM végétaux en 2005 ; En orange, les 5 pays cultivant plus de 95% des OGM agricoles commercialisés en 2005, en hachurés, les autres pays commercialisant des OGM en 2005. Les points désignent les pays autorisant des expérimentations en plein champ]]
{{Article connexe|Surfaces cultivées des OGM}}

La [[Réglementation des OGM|réglementation des organismes génétiquement modifiés]] est très variable selon les pays ; des mesures juridiques très diverses ont été prises dans le monde concernant la recherche, la production, la commercialisation et l'utilisation des OGM, dans leurs divers domaines d'application (agricole, médical,…).

En [[Europe]], ces mesures sont généralement particulièrement restrictives en ce qui concerne leur exploitation agricole, leur commercialisation et leur consommation alimentaire.

En conséquence, si les [[surfaces cultivées des OGM]] végétaux dans le monde augmentent rapidement, dans les pays où la [[réglementation des OGM]] ne freinent pas leur culture ([[Amérique du Nord]] et [[pays émergents]]), elles restent anecdotiques en Europe, malgré une expansion notable.

==== Cultures d'OGM et recherche en Amérique du Nord et en Océanie ====
{{...}}

Les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont les pays qui autorisent le plus grand nombre de cultures d’OGM. Une soixante d’OGM sont autorisés dans l’un l’autre, plusieurs, ou tous ces pays<ref>{{en}} [http://www.cfs.gov.hk/english/programme/programme_gmf/programme_gmf_gfd.html GM Food Database], Centre for Food Safety, Hong-Kong. Consulté le 23 janvier 2008</ref>.

Les laboratoires les plus avancés concernant la [[recherche]] sur les OGM végétaux se situent aux États-Unis.

==== Cultures d'OGM dans les pays en développement ====
{{...}}

Les plantations d’OGM dans les [[pays en développement]] sont en forte croissance, en particulier dans les [[pays émergents]] (Chine, Inde, Argentine, Brésil).

==== Cultures d'OGM en Europe, hors France ====
{{...}}

==== Cultures d'OGM en France ====
[[Image:Trophee.jpg|right|thumb|Juillet 2004 à [[Menville]] : militants de la [[lutte anti-OGM]] brandissant des plants de maïs OGM qu’ils viennent d’arracher.]]

La France a été le premier pays d'Europe à cultiver des OGM, avec une autorisation de vente de semences de 3 variétés de maïs transgéniques par le ministère français de l’agriculture en février 1998<ref>[http://www.ogm.org/pages/show.php?cat=03&idcomm=19 Historique des évènements en France et dans le monde], site Les OGM : une clé pour l'avenir.</ref>. En 2007, seule la culture de maïs transgénique MON 810 est autorisée, et 21 686 ha de maïs ont été cultivés<ref name="INRA"/>. Par ailleurs, en 2007, 39 essais d'OGM à des fins de recherche en plein champ ont été autorisés<ref>[http://www.ogm.gouv.fr/experimentations/essais_implantes/essais_implantes.htm liste des essais implantés], site des administrations publiques française : www.ogm.gouv.fr</ref>{{, }}<ref name="INRA"/>.

La France est un des seuls pays au sein duquel le conflit autour des OGM a pris une grande importance<ref>[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=15398346 Les américains ont-ils accepté les OGM ? Analyse comparée de la construction des OGM comme problème public en France et aux Etats-Unis], Pierre-Benoit Joly et Claire Marris, [[Institut national de la recherche agronomique|INRA]], 2003</ref>, et dans lequel sont régulièrement commises des actions illégales consistant à détruire des plantations.

Des scientifiques notent que les médias ont présenté les OGM d’une façon non-neutre (voir [[#Des scientifiques français se plaignent du traitement médiatique des OGM|section supra]]).

Plus généralement, en France, le syndicat [[Orama]], entre autres, qui regroupe producteurs de blé, de maïs, d'oléoprotéagineux de la [[FNSEA]], appelle à ne pas céder aux « marchands de peur »<ref>''Le Monde'', 5 octobre 2007</ref>.

===== Interdiction des cultures commerciales en 2008 =====

La seule culture commerciale d'OGM restante a été interdite pour l'année 2008, par invocation en janvier 2008 par le gouvernement français de la « clause de sauvegarde », qui autorise les pays membres de l'[[Union européenne]] à interdire la culture de certains OGM s'ils justifient de motifs sérieux. Cinq pays européens parmi les 27 l’avaient auparavant invoqué (Hongrie, Autriche, Grèce, Italie, Pologne)<ref>[http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-997597,0.html Ce MON 810 par qui le scandale arrive], ''[[Le Monde]]'', 11 janvier 2008</ref> ; l’Allemagne avait interdit en mai 2007 puis réautorisé en décembre 2007 la culture et la commercialisation du MON 810<ref>Avant d’être à nouveau autorisé en décembre 2007, il a fallu que la société [[Monsanto]], titulaire du brevet sur le Mon 810, s'engage, sur l'injonction de la BVL (Office fédéral allemand de protection des consommateurs et de sécurité alimentaire) dans un plan de surveillance ; cf. [http://www.enviro2b.com/environnement-actualite-developpement-durable/7031/article.html article]</ref>. Déjà, à l'issue d'un ensemble de rencontres politiques organisées en France en octobre 2007 et appelé « [[Grenelle de l'environnement]] », les ONG participantes avaient obtenu un gel sur l'utilisation du maïs MON 810, en attendant une loi cadre qui devait intervenir avant les semis du printemps 2008<ref>[http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/question_actu.php?langue=fr&id_article=8703 Grenelle de l'environnement : maintenant, place à l’action !], site de la Cité des sciences</ref>.

Le président [[Nicolas Sarkozy]] a obtenu<ref>Selon [[Louis-Marie Houdebine]], « il semble qu’il y ait eu un marchandage entre Nicolas Sarkozy et les écologistes, sur le mode : "Vous nous laissez faire ce qu’on veut avec le nucléaire et on vous donne un os à ronger avec les OGM." Tout montre que la décision était prise d’avance. » ''in [[L'Humanité]]'', 26 janvier 2008</ref>{{, }}<ref name="Fig"/> du directeur de la « Haute autorité provisoire sur les OGM » (le sénateur UMP de la Manche [[Jean-François Le Grand]]) un avis de « doute sérieux » – terme que récuseront les scientifiques du comité<ref name="Fig"/> – pour ensuite invoquer la clause de sauvegarde ; [[François Fillon]] parlera d'« un compromis scellé dans le Grenelle de l'environnement »<ref>[http://afp.google.com/article/ALeqM5gcMMh_7y6Y3EWcC8dn7fj4ELWGkA Chronique AFP], 14 janvier 2008</ref>. Ce choix de Nicolas Sarkozy aurait été fait dans le cadre de « mensonges et politique politicienne » selon le syndicat de producteurs Orama<ref>[http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/303054.FR.php?rss=true Le lobby pro-OGM monte au créneau], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 10 janvier 2008</ref>, dans une visée électoraliste selon [[Le Figaro]]<ref name="Fig"/> et l’analyste politique [[Christophe Barbier]], qui déclara : « c'est une décision politique »<ref>[[Christophe Barbier]] : [http://tf1.lci.fr/infos/podcast/analyse_barbier/0,,3677968,00-commentaire-politique-christophe-barbier-janvier-.html Commentaire vidéo du 9 janvier 2008] : « c'est une décision politique ».</ref>.

L'utilisation de la clause de sauvegarde a été critiquée ; selon un groupe de 300 spécialistes scientifiques<ref name="Ouest"/>, « Un moratoire sur la culture des maïs GM agréés dans l’UE n’aurait [..] aucune justification scientifique car il ne s’appuierait que sur des incertitudes imaginaires voire mensongères tant sur le plan environnemental qu’alimentaire. » ; « la dissémination d’une plante GM est susceptible de poser des problèmes si l’espèce ou la variété concernée se dissémine naturellement. Le risque est d’autant plus élevé que le gène ajouté à la plante leur confère des avantages sélectifs dans les conditions pratiques d’utilisation. De tels OGM ne sont pas autorisés. » ; « les études indiquent de manière concordante que les [[maïs Bt]] ont un impact environnemental plus faible que les traitements insecticides aujourd’hui autorisés. »<ref>cf. [http://nonaumoratoire.free.fr/ site des 300 scientifiques]. Consulté le 11 janvier 2008.</ref>

== Questions éthiques posées par les modifications génétiques ==

L’application des méthodes de modification génétique à l’Homme pose des [[Bioéthique|problèmes éthiques]], ce qui a conduit à leur interdiction{{refsou}}. Pour certains, et malgré l’utilisation dans le passé de méthodes proches d’hybridation, ces méthodes appliquées aux animaux ou aux végétaux poseraient également des problèmes d'éthique.

Pouvant être perçues comme moralement acceptable chez les organismes végétaux, bactéries et [[virus]], {{Référence nécessaire|le recours aux techniques de [[transgenèse]] est parfois considéré comme illégitime d'un point de vue philosophique lorsque la [[transgenèse]] heurte les conceptions que l'on peut avoir à l'égard de la [[nature]] ou religieux lorsque la [[transgenèse]] est perçue comme un [[blasphème]]|date=29 janvier 2008}}.
{{Référence nécessaire|Les partisans comme les adversaires des OGM|date=29 janvier 2008}} empruntent chacun des concepts philosophiques et religieux pour défendre leur point de vue, des opposants aux OGM critiquent leur application à la modification génétique des animaux et ''a fortiori'' de l'homme. Ils s'inquiètent d'une dérive de ce type de pratique vers le mythe de l’«&nbsp;homme parfait&nbsp;» et d'[[eugénisme]]. Tandis que des partisans des OGM estiment qu'une conception de la nature fondée sur la notion de «&nbsp;pureté génétique&nbsp;» est suspecte.

{{Référence nécessaire|La plupart des [[créationniste]]s sont fortement opposés aux OGM|date=29 janvier 2008}}, car {{refnec|Dieu ayant tout créé de façon parfaite}}, c'est pour eux un sacrilège grave de tenter de modifier un génome.

Il importe cependant de préciser qu'{{Référence nécessaire|une partie de la communauté scientifique|date=29 janvier 2008}} ne croit pas à la présence d'un risque d'ordre éthique.

Selon [[Alain-Michel Boudet]] professeur de biologie végétale (UPS/CNRS) et membre de l’[[Académie des Sciences (France)|Académie des Sciences]]<ref name="Doudet">[http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=0867 Entretien agrobiosciences], 28 octobre 2003</ref>, « la génétique, et singulièrement les OGM, nous amène à nous poser la question du rapport à la nature. Je remarque par ailleurs que les plantes hybrides, qui existent depuis longtemps, ne sont pas remises en question alors qu’elles sont obtenues par des mélanges de gènes beaucoup plus incertains quant à leurs agencements et à leurs conséquences. Est-ce la précision et la multiplicité dans la palette d’applications qui participent au rejet des OGM ? [..] mettre un gène de chien dans un maïs provoque a priori un rejet fort et une question sur l’ordre de la nature. Mais si cette transgenèse permettait de soigner des maladies graves et fréquentes, on sent bien que la limite de ce rejet serait largement repoussée. Cette idée qu’on ne touche pas à la nature, n’est pas une règle écrite par l’homme, et elle n’est pas fréquemment exprimée dans l’histoire. L’homme n’a jamais cessé d’avancer dans la maîtrise de la nature. On oppose, par exemple, les OGM au développement durable. Mais on peut aussi se poser la question d’OGM qui, comme beaucoup de techniques, seraient au service du développement durable, au service de la préservation de l’environnement. Si la progression de la connaissance et la maîtrise de la nature me semble inexorables, le problème est de savoir si l’homme peut les utiliser pour son bien être. »

===== « Brevetabilité » du vivant =====

1980 : la Cour Suprême des [[États-Unis]] admet pour la première fois au monde le principe de brevetabilité du vivant pour une [[bacteria|bactérie]] génétiquement modifiée.

1987 : cette décision juridique capitale et très controversée, est confirmée par l’Office Américain des Brevets, qui reconnait la brevetabilité du vivant, à l’exception notable de l’être humain.

1992 : l’[[Europe]] emboîte le pas aux Etat-Unis et l’[[Office Européen des Brevets]] reconnait à son tour la brevetabilté du vivant, accordant un brevet pour la création d’une souris transgénique.

1998 : l’Europe adopte une Directive fondamentale relative à la protection des inventions biotechnologiques : sont désormais brevetables les inventions sur des végétaux et animaux, ainsi que les séquences de gènes.

En une vingtaine d'années, face à des enjeux techno-économiques considérables, et à une recherche dans les domaines [[Biotechnologies|biotechnologique]] et [[génétique]]s qui exige des investissements financiers de plus en plus importants, le [[droit]] s’est donc adapté et n’a cessé d’étendre et de préciser le principe de brevetabilité du vivant.

Les deux secteurs les plus convoités sont ceux de la santé et de l'agriculture. Le marché potentiel se chiffre en centaines de milliards de dollars<ref>[http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/brevetage/index.html Breveter le vivant<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.

== Acteurs des débats et controverses autour des OGM ==

Les OGM sont source de grandes divergences d’opinion, qui conduisent à une absence de consensus au sein des opinions publiques nationales ; les [[Enjeux liés aux OGM#Avantages des OGM|avantages prouvés ou potentiels apportés par les OGM]] s’opposent à des [[Enjeux liés aux OGM#Risques des OGM|risques sanitaires potentiels et à des craintes sur une éventuelle atteinte à la biodiversité]]. Les décisions règlementaires des décideurs politiques varient fortement en fonction des pays et des périodes (multiples autorisations en Amérique du Nord ou au Brésil, autorisation de culture en France, puis interdiction en 2008, etc.), sous la pression des ONG, et les nouvelles informations disponibles{{refconf}}<ref>http://www.infogm.org/spip.php?article3284</ref>. Dépassant le cadre strictement scientifique, bon nombre des partisans de la [[lutte anti-OGM]], dont [[José Bové]], soulignent le caractère éminemment politique du choix d'autoriser ou non les cultures OGM<ref>« Notre combat anti-OGM est politique, il ressort de la désobéissance civile, pas de la délinquance. », ''in'' « [http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/290470.FR.php José Bové: "Je peux très bien être sacrifié sur l’autel du Grenelle"] », ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 10 novembre 2007</ref>. De même, des observateurs politiques pensent que les décisions règlementaires sont parfois prises en fonction de l’opinion de la population<ref name="Fig">Par exemple, en France : « Nicolas Sarkozy s'était plutôt déclaré favorable aux OGM pendant la campagne présidentielle. Posture courageuse alors que tous les sondages montrent invariablement que près des deux tiers des Français y sont hostiles. » [..] « Mais le "Grenelle de l'environnement" fut un tel événement, relayé dans le monde entier, une telle fierté, partagée par la majorité des Français pour montrer qu'ils prenaient les premiers conscience de la nécessité de protéger la planète et ses occupants, un tel exemple à suivre, présenté comme une révolution culturelle, un pacte fondateur devant l'universel, qu'avaliser les OGM devenait politiquement impossible, intenable, inopportun. Ce n'était pas le sens de l'histoire. », ''in'' « [http://www.lefigaro.fr/debats/2008/01/11/01005-20080111ARTFIG00312-les-ogm-contre-le-sensde-l-histoire.php Les OGM contre le sens de l'histoire] », ''[[Le Figaro]]'', 11 janvier 2007</ref>.

Les [[Lutte anti-OGM|mouvements anti-OGM]] récusent les études scientifiques des laboratoires détenteurs des brevets, car leurs situations les placent dans une situation de [[conflit d'intérêt]], et par extension les décisions de commercialisation prises par les autorités sanitaires car celles-ci utilisent certaines données de ces laboratoires<ref>« [http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3228,36-739057@51-734849,0.html Les tests toxicologiques ? Silence, secret industriel...] », ''[[Le Monde]]'', février 2006</ref>.

Les autorités sanitaires, indépendantes, ont en effet tout pouvoir pour refuser la commercialisation des OGM qu’elles jugent dangereux. L’[[Autorité européenne de sécurité des aliments]] (AESA), l'autorité sanitaire indépendante de l’Union européenne<ref>[http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=MEMO/05/104&format=HTML&aged=1&language=FR&guiLanguage=fr Questions et réponses sur la réglementation des OGM dans l'Union européenne], site de l'UE</ref>, établit des cahiers des charges précis de données qui doivent être fournies<ref name="AESA">{{en}} [http://www.efsa.europa.eu/EFSA/efsa_locale-1178620753816_EFSAGMORiskFAQs.htm EFSA GMO Risk Assessment FAQs], AESA ; L'AESA répond aux éventuelles objections de chaque pays membre et prend en compte les études des tiers comme les ONG (questions ''What is EFSA’s role and involvement ?'' et ''How does EFSA deal with input from GMO stakeholders (Industry, NGOs, Consumers) ?''</ref>, mène elle-même des projets de recherche<ref>{{en}} [http://www.efsa.europa.eu/EFSA/efsa_locale-1178620753816_EFSAGMORiskFAQs.htm EFSA GMO Risk Assessment FAQs], AESA : « In addition to carrying out product-specific risk assessments based on applications received, EFSA also initiates its own work (“self-tasking activities”) in order to stay at the forefront of new scientific developments and to further develop GM risk assessment approaches. For example, EFSA has carried out work on: statistics; allergenicity assessment; use of animal feeding trials; Post-market environmental monitoring of GMOs and plants used as a production platform for non-food/feed products (e.g. medicinal products). »</ref>, et analyse également les études scientifiques publiées par les [[Organisation non gouvernementale|ONG]]<ref>{{fr}} [http://www.efsa.europa.eu/EFSA/efsa_locale-1178620753816_EFSAGMORiskFAQs.htm#8 EFSA GMO Risk Assessment FAQs], AESA : « L’EFSA est ouverte à toutes les contributions scientifiques provenant de tierces parties. »</ref> (par exemple, celle de Séralini et al., sur le MON 863, qui contient selon elle des erreurs statistiques<ref>{{en}} [http://www.efsa.europa.eu/EFSA/efsa_locale-1178620753812_1178621165358.htm EFSA reaffirms its risk assessment of genetically modified maize MON 863], AESA</ref>). En septembre 2007, 8 variétés OGM sont autorisées au sein de l'Union européenne, dont 2 coton, 4 maïs et 2 colza<ref name="INRA">''[http://www.inra.fr/content/download/11057/141957/version/3/file/agriculture-biotech2.pdf Les biotechnologies végétales]'', [[INRA]], septembre 2007</ref>.

Pour l’[[Organisation des Nations unies|ONU]], les OGM « qui sont actuellement sur les marchés internationaux ont passé avec succès des évaluations du risque et il est improbable qu’il[s] présente[nt] un quelconque risque pour la santé humaine »<ref name="ONU">Toujours selon l'[[Organisation des Nations unies]] : « De plus, on n’a jamais pu montrer que leur consommation par le grand public dans les pays où ils ont été homologués ait eu un quelconque effet sur la santé humaine. », p. 3, {{pdf}} {{fr}} {{Lien web
|url=http://www.who.int/foodsafety/publications/biotech/en/20questions_fr.pdf
|titre=20 questions sur les aliments transgéniques
|site=le site de l’ONU
|consulté le=8 octobre 2007
}}</ref>. En outre, le [[Conseil international pour la science]], qui fédère les organisations scientifiques faisant autorité dans tous les domaines, a considéré dans une étude publiée en 2003, que la consommation des OGM contemporains est sans danger<ref>Conclusion du : « Currently available genetically modified foods are safe to eat. Food safety assessments by national regulatory agencies in several countries have deemed currently available GM foods to be as safe to eat as their conventional parts and suitable for human consumption. This view is shared by several intergovernmental agencies, including the FAO/WHO Codex Alimentarius Commission on food safety, which has 162 member countries, the European Commission (EC), and the Organization for Economic Cooperation and Development (OECD). » ; {{en}} ''[http://www.icsu.org/Gestion/img/ICSU_DOC_DOWNLOAD/90_DD_FILE_ICSU_GMO%20report_May%202003.pdf New Genetics, Food and Agriculture: Scientific Discoveries – Societal Dilemmas]'', International Council for Science, [[mai 2003]], p.8 : </ref>.

=== Exposé du débat ===

La problématique OGM se centre souvent de façon réductrice sur le seul aspect des cultures transgéniques, où elle concerne l'[[alimentation]], l'[[environnement]], mais aussi l'[[économie]], la relation entre [[pays développés]] et [[pays en développement|en développement]].

==== le débat autour de la santé publique ====

Les principales craintes formulées par rapport aux OGM concernent la santé publique :
* risques pour la santé humaine ou animale.

==== Le débat autour de l'environnement ====

* risques de [[pollinisation]] croisée des cultures voisines identiques (par dissémination du pollen d'un maïs vers un autre maïs par exemple) ;
* risques d'appauvrissement de la diversité génétique (il y aurait un plus fort risque en cas d'apparition d'une nouvelle maladie).

==== Le débat autour des aspects économiques ====

Craintes d'ordre économique :
* {{Référence nécessaire|dépendance des fermiers vis-à-vis des semenciers (ils doivent se réapprovisionner en graines chaque année)|date=9 janvier 2008}} (l’usage du « [[Terminator (gène)|gène Terminator]] » de Monsanto a été abandonné en 1999 suite aux pressions<ref>« [http://www.guardian.co.uk/science/1999/oct/06/gm.food2 World braced for terminator 2] », ''[[The Guardian]]'', octobre 1999 {{en}} </ref>) ;
* risque de présence de graines OGM parmi des graines de cultures traditionnelles obligeant les agriculteurs à déclasser, éventuellement, leur appellation (par exemple, pour l’[[agriculture biologique]]).

==== Le débat autour des aspects géopolitiques ====

Craintes d'ordre politique :
* une agriculture nationale pourrait dépendre de quelques semenciers.

Selon Alain-Michel Boudet, professeur de biologie végétale (UPS/CNRS), « sur les aspects scientifiques et technologiques, et à propos des OGM, le problème réside dans le fait qu’il s’agit souvent d’une confrontation entre des gens qui ont des certitudes et des gens qui, comme souvent les scientifiques, parlent au nom d’une absence de certitudes. »<ref name="Doudet">[http://www.agrobiosciences.org/imprime.php3?id_article=867 Entretien agrobiosciences], 28 octobre 2003</ref>

=== Opposants aux OGM ===
{{Voir|Mouvement anti-OGM}}

Le [[groupe de pression]] anti-OGM est très actif en [[Europe]], et particulièrement en [[France]], au [[Royaume-Uni]]<ref>mention du ''« anti-GM lobby »'' ([[lobby]] anti-OGM) : {{en}} [http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=180611 GM debate cut down by threats and abuse], ''Times higher education'', 24 octobre 2003 ; [http://www.telegraph.co.uk/opinion/main.jhtml?xml=/opinion/2004/03/07/dl0701.xml Suspicion isn't proof], ''Telegraph'', 07 mars 2004</ref> en [[Allemagne]], en [[Autriche]], au [[Luxembourg (pays)|Luxembourg]], en [[Hongrie]] et en [[Suisse]]. Il n’a pas pris corps majoritairement dans l’opinion publique [[américaine]], mais se manifeste également au [[Canada]]<ref>[http://www.greenpeace.org/raw/content/canada/fr/documents-et-liens/documents/ogm-les-canadiens-et-canadien.pdf Résumé des sondages sur les OGM au Québec et au Canada 1994-2004], site de [[Greenpeace]]</ref>.

Les mouvements anti-OGM communiquent au public les risques présentés, selon eux, par la culture d’OGM en plein-champs. Ils estiment que les autorités n’auraient pas suffisamment contrôlé les différents [[Enjeux liés aux OGM#Risques des OGM|effets néfastes possibles des OGM]].

Cécile Philippe de l'[[Institut économique Molinari]] écrit dans ''La terre est foutue'' que {{citation|les faucheurs d’OGM menacent le progrès de la science au nom d’une vision conservatrice de l’agriculture}}<ref>[[Cécile Philippe]], ''La terre est foutue'', p. 16.</ref>.

=== Défenseurs de l'utilisation d'OGM ===

Les défenseurs de l'utilisation des OGM sont des scientifiques qui s’appuient sur le fait qu'à ce jour aucun effet nocif sur la santé humaine de la consommation des OGM commercialisés n'a été démontré et que l’[[Organisation des Nations unies|ONU]] comme la [[communauté scientifique]] concluent à une absence de nocivité<ref>Voir introduction de la [[#Débats autour des OGM]]</ref>.

Ils estiment que les autorités sanitaires prennent correctement compte des risques potentiels, et que la majorité des critiques des anti-OGM sont infondés et qu’elles ne s'appuieraient « que sur des incertitudes imaginaires voire mensongères tant sur le plan environnemental qu'alimentaire »<ref>par exemple, opinion sur un site [http://nonaumoratoire.free.fr/ pro-OGM]</ref>.

Des agriculteurs et des semanciers défendent également l'utilisation des OGM au nom de la rentabilité économique et du [[développement durable]].

En outre, les partisans des OGM mettent en avant la possibilité de développer des plantes répondant mieux aux conditions climatiques, afin de réduire les pertes et les produits chimiques utilisés tout en augmentant les rendements. Selon l'[[International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications|ISAAA]]<ref>http://www.france24.com/france24Public/fr/administration/article-afp.html?id=080109190307.wrgqez3l&cat=science</ref>, 962 millions de kilos de CO<small>2</small> n'ont pas été émis grâce aux OGM en 2005 et 356 millions de litres d'essence ont été économisés grâce à une meilleure organisation des récoltes et des traitements. Les répercussions sur l'environnement, mesurées par l'indicateur de l'''Environmental Impact Quotient'', ont été réduites de 15,3 % entre 1996 et 2005. L'utilisation de produits chimiques a été réduite de 7 %, ce qui correspond à 224,3 millions de kilos de produits qui n'ont pas été déversés en 2005 grâce aux OGM<ref name="ISAAA2006">{{pdf}}[http://www.isaaa.org/resources/publications/briefs/36/download/isaaa-brief-36-2006.pdf Rapport 2006 de l'ISAAA, retrospective sur 10 ans]</ref>.

=== Traitement médiatique des OGM ===
==== France : des scientifiques français se plaignent du traitement médiatique des OGM ====

Plusieurs chercheurs se sont prononcés pour que la question des OGM reste scientifique. [[Jean de Kervasdoué]], agronome et économiste, considère dans ''Les prêcheurs de l'apocalypse'' que les médias français sont anti-OGM et empêchent la tenue d'un véritable débat scientifique. Il écrit ainsi que {{citation|Quand les présentateurs du journal télévisé parlent d'OGM, j'ai l'impression que Mars attaque.}}<ref>[[Jean de Kervasdoué]], ''Les prêcheurs de l'apocalypse'', p. 11</ref> [[Claude Allègre]], géochimiste et ancien ministre, souligne également, dans ''Ma vérité sur la planète'', le manque de traitement scientifique de la question et les préjugés qui règnent<ref>[[Claude Allègre]], ''Ma vérité sur la planète'', p. 39.</ref>. Il écrit que {{citation|La répulsion de certains contre les OGM touche au fanatisme}} et considère que la lutte anti-OGM est devenue une {{guil|religion}} avec ses {{guil|dogmes}}<ref>[[Claude Allègre]], ibid , p. 40.</ref>. Dans une émission de [[France 2]], selon Marcel Kuntz, « un torrent de contrevérités et de manipulations fut déversé sur les téléspectateurs »<ref>« [http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article707 Armes médiatiques de destruction massive] », Marcel Kuntz, site de l'Association française pour l'information scientifique, octobre 2007</ref>.

Selon une étude de Sylvie Bonny (INRA) parue dans l'Electronic Journal of Biotechnology, l'opposition est plus forte aux OGM en Europe et tout particulièrement en France. Cela s'expliquerait par un débat focalisé sur les risques et non sur les avantages. Les medias de masse ont adopté selon elle une posture critique ou même négative, qui expliquerait en partie l'opposition de la société civile. Elle souligne par ailleurs la publicité que les médias ont fait aux mouvements dénonçant les OGM et estime que c'est en 1997-1998 que les médias ont adopté cette posture anti-OGM. A partir de ce moment là, pour Sylvie Bonny, le débat des OGM n'est plus couvert par des journalistes scientifiques. Cela expliquerait la méconnaissance des avantages des OGM<ref>{{en}}[http://www.ejbiotechnology.info/content/vol6/issue1/full/4/ Why are most Europeans opposed to GMOs? Factors explaining rejection in France and Europe], Sylvie Bonny, Electronic Journal of Biotechnology</ref>.

==== Ailleurs dans le monde ====

Ailleurs dans le monde d'autres scientifiques ont regretté que le débat des OGM ne soit pas un débat scientifique mais un débat politique, faisant appel aux émotions et non aux arguments rationnels. Ainsi, le professeur [[Marc Van Montagu]], chercheur en biologie moléculaire à l'Institute of Plant Biotechnology for Developing Countries (IPBO) et pionnier de la [[transgénèse]] a-t-il déclaré que le débat était « centré sur des arguments émotionels plutôt que sur l'examen des preuves scientifiques ». Il ajoute que les OGM ont souffert de l'image de « nourriture Frankenstein » qui leur a été accolée et considère qu'il n'y a pas d'arguments rationnels contre l'utilisation des OGM dans la production alimentaire<ref>{{en}}[http://www.cee-foodindustry.com/news/ng.asp?n=73423-monsanto-biotechnology-gmo-crops-hungary Hungary overreacting on GMO issue, claims expert]</ref>.

== Recherche scientique dans le domaine des OGM dans le monde ==

Les OGM ont un impact dans la situation des différents pays par rapport à la [[frontière technologique]] du secteur des [[biotechnologies]].

La lutte anti-OGM et la destruction de parcelles de plantation scientifique nuit à la recherche dans le secteur des [[biotechnologies]], et constitue un handicap pour le développement de firmes de semences ; c'est le cas en France<ref>« [http://www.lefigaro.fr/economie/20070403.FIG000000080_ogm_la_france_a_la_peine_face_aux_americains.html OGM : la France à la peine face aux Américains] », ''Le Figaro Économie'', 15 octobre 2007 : « Difficile pour les semenciers français et européens de rivaliser quand, en plus, leurs essais sont détruits par les opposants aux OGM. Ce fut notamment le cas, en 2004, à Marsat (Puy-de-Dôme), de maïs expérimentaux conçus par l'Inra et Biogemma pour donner le même rendement en consommant moins d'azote. "C'est d'autant plus stupide que, s'agissant de plants castrés, il ne pouvait y avoir dissémination de pollen transgénique. En outre, ces recherches vont dans le sens du développement durable : les engrais azotés sont fabriqués avec du pétrole qui devient de plus en plus rare et cher ! », s'indigne Bertrand Hirel, chercheur à l'Inra de Versailles »</ref>. Cette situation entraîne le risque que les chercheurs français et européens émigrent vers d'autres pays<ref>« Les OGM et les nouveaux vandales », François Ewald et Dominique Lecourt ''in'' ''[[Le Monde]]'', 4 septembre 2001</ref>.

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* [[Attac]], ''Les OGM en guerre contre la société'', Mille et une nuit, 2005
* [[Jean-Pierre Berlan|Berlan, Jean-Pierre]], (Sous la direction de) ''La guerre au vivant, OGM et mystifications scientifiques'', [[Agone (éditions)|Agone éditeur]], 2001
* [[José Bové|Bové, José]], Luneau G, ''Pour la désobéissance civique'', La découverte, 2004
* [[Louis-Marie Houdebine|Houdebine, Louis-Marie]], ''OGM : Le vrai et le faux'', Editions Le Pommier, 2003, {{ISBN|2746501228}}
* Joly P.-B; (sous la direction de), ''L'innovation controversée : le débat public sur les OGM en France'', INRA Grenoble, janvier 2000
* Kafadaroff G., ''OGM : le gâchis. Dix années de turpitudes françaises''. L'écritoire du Publieur, 2005
* Kahn, A. et Lecourt, D., ''Bioéthique et liberté'', PUF/Quadrige essai, Paris, 2004
* Kuntz, Marcel, ''Les OGM, l'environnement et la santé'', Ellipses, 128 p, {{ISBN|2729827854}}
* Lemarchand F. ''La vie contaminée. Eléments pour une socio-anthropologie des sociétés épidémiques''. L’Harmattan, 2002
* Lepault, Sophie, ''Il faut désobéir à Bové'', Editions de La Martinière, 2005, 233 p, {{ISBN|2846751617}}
* Marris C, Wynne B., Simmons P., Weldon S. et al., ''Perceptions publiques des biotechnologies agricoles en Europe'', 2002 {{lire en ligne|lien=http://www.inra.fr/sed/science-gouvernance/PABE/}}
* Oury, Jean-Paul & Claude Debru, ''La querelle des OGM'', PUF, 2006, 303 p, {{ISBN|2130555500}}
* Ricroch, Agnès & André Gallais, ''Plantes transgéniques : faits et enjeux'', éditions Quae, 2006, 334 p, {{ISBN|2-7592-0001-9}}
* Roy A., ''Les experts face au risque : le cas des plantes transgéniques'', PUF, 2001
* Séralini Gilles-Eric, ''Génétiquement incorrect'', Flammarion, 2003
* Seralini, Gilles-Eric, ''Ces OGM qui changent le monde'', Champs Flammarion, 2004, 228 p, {{ISBN|2080800620}}

=== Articles connexes===
* Biologie : [[Biotechnologies]] | [[Génétique]]
* Droit : [[Brevetage du vivant]] | [[Bioéthique]] | [[Certificat d'obtention végétale]]

=== Liens externes ===
<!--

Il ne sert à rien d'ajouter plus de liens, ils seront impitoyablement supprimés à moins d'apporter un intérêt encyclopédique évident

-->
;Sites officiels
*{{fr}} [http://www.ogm.gouv.fr/ Site interministériel sur les OGM (France)]
*{{fr}} ''[http://www.fao.org/biotech/index.asp?lang=fr Les biotechnologies dans l'alimentation et l'agriculture]'' regroupement des rapports de l'[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] sur les [[biotechnologie]]s.
*{{fr}} [http://www.inra.fr/Internet/Directions/DIC/ACTUALITES/DOSSIERS/OGM/OGM.htm Organismes génétiquement modifiés à L'INRA : environnement, agriculture et alimentation], [[Institut national de la recherche agronomique]] (INRA), mai 1998
*{{en}} [http://www.who.int/foodsafety/biotech/en/index.html Biotechnologies (aliments OGM)], site de l’[[Organisation des Nations unies]]
*{{fr}} [http://www.ogm.gouv.qc.ca/index.htm site officiel sur les OGM] du [[Québec]]

; Sites d'organisations/associations privées
*{{en}} [http://www.isaaa.org/ Site] de l’[[International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications|ISAAA]], qui actualise annuellement les statistiques sur l'utilisation d'OGM dans le monde, entre autres, et {{fr}} [http://www.isaaa.org/resources/publications/briefs/35/executivesummary/pdf/Brief%2035%20-%20Executive%20Summary%20-%20French.pdf rapport 2006]
*{{fr}} [http://www.merid.org/fs-agbiotech/fr Actualités de la sécurité alimentaire et de la biotechnologie agricole]
*{{fr}} [http://www.ogm.ch Site web suisse sur les OGM], Faculté de Biologie et de Médecine de l'[[Université de Lausanne]]
*{{en}} [http://www.newscientist.com/channel/life/dn9921-instant-expert-gm-organisms-.html Instant Expert: GM Organisms], ''[[New Scientist]]'', septembre 2006

;Dossiers à vocation scientifique
*{{fr}} [http://www.futura-sciences.com/fr/comprendre/dossiers/doc/t/genetique/d/ogm-un-tour-dhorizon-complet_223/c3/221/p1/ ''OGM : un tour d'horizon complet''], [http://www.futura-sciences.com Futura-Sciences], le 16/03/2003
*{{fr}} [http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?mot165 Dossier sur les OGM de l'association française pour l'information scientifique]

;Anti-OGM
*{{fr}} [http://www.greenpeace.org/france/campaigns/ogm Campagne anti OGM de Greenpeace France]
*{{fr}} [http://www.monde-solidaire.org/spip/rubrique.php3?id_rubrique=131 Faucheurs volontaires]
*{{fr}} [http://www.crii-gen.org/ Site du Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique], [[Crii-Gen]]
*{{fr}} [http://www.infogm.org/ Inf'OGM, veille citoyenne sur les OGM]

;Pro-OGM
*{{fr}} [http://nonaumoratoire.free.fr/index.htm Nonaumoratoire sur le maïs GM résistant à la pyrale], site de 300 scientifiques européens
*{{fr}} [http://www.actu-ogm.fr Site d'information sur les plantes biotechnologiques] (sociétés actives dans le domaine des biotechnologies végétales)
*{{fr}} [http://www.ogm.org Site web français sur les OGM] (semenciers français)

=== Notes et références ===
{{references | colonnes = 2}}

{{Multi bandeau|Portail Biologie cellulaire et moléculaire|Portail Agropédia}}

[[Catégorie:Organisme génétiquement modifié|*]]

[[ca:Organisme modificat genèticament]]
[[cs::Geneticky modifikovaný organismus]]
[[da:Genetisk modificeret organisme]]
[[de:Genetisch veränderter Organismus]]
[[en:Genetically modified organism]]
[[eo:Genetike modifita organismo]]
[[es:Organismo modificado genéticamente]]
[[fa:تراریخته]]
[[fi:Geenimuunneltu organismi]]
[[ia:Organismo geneticamente modificate]]
[[it:Organismi geneticamente modificati]]
[[ja:遺伝子組み換え作物]]
[[ms:Organisma diubah genetik]]
[[pl:Organizm zmodyfikowany genetycznie]]
[[ru:Генетически модифицированный организм]]
[[sv:GMO]]
[[uk:Генетично модифіковані організми]]
[[vi:GMO]]
[[th:GMO]]

Version du 17 février 2008 à 10:20

Modèle:Plusieurs en cours

Fichier:GloFish.jpg
GloFish le premier animal génétiquement modifié vendu comme animal de compagnie.

Un organisme génétiquement modifié ou OGM est « un organisme vivant dont le patrimoine génétique a été modifié par génie génétique, soit pour accentuer certaines de ses caractéristiques ou lui en donner de nouvelles considérées comme désirables, soit au contraire pour atténuer, voire éliminer certaines caractéristiques considérées comme indésirables »[1].

Sous-ensemble des biotechnologies, les OGM sont un domaine de recherche de pointe dans lequel la frontière technologique est sans cesse repoussée. Les transgenèses, fusions cellulaires et recombinaisons génétiques réalisent un transfert d'un ou de plusieurs gènes d'une espèce à une autre[2], ce qui se produit également lors des hybridation des plantes que l’Homme réalise depuis plusieurs millénaires[3].

L'aspect « révolutionnaire » de ces nouvelles techniques ainsi que les potentialités qu’elles permettent d'envisager, engagent à une réflexion éthique[4].

Si certains OGM créés peuvent présenter des risques, principalement sanitaires ou environnementaux (dissémination non désirée de gènes), plusieurs organisations scientifiques internationales consultées sur le sujet, et notamment le Conseil international pour la science, s'accordent sur le fait que les OGM commercialisés ne sont pas dangereux pour la santé humaine, et que les risques de dissémination sont correctement contrôlés[5]. Cependant, les partisans du mouvement anti-OGM estiment que les précautions prises ne sont pas suffisantes.

Inexistante en 1993, la production mondiale d’OGM végétaux (soja, maïs, coton…) est en forte expansion et dépasse en 2006 les 100 millions d'hectares, soit 7 % du milliard et demi d'hectares de terres cultivées.

Quels organismes sont des organismes génétiquement modifiés

Un organisme génétiquement modifié est un être vivant dont le génome a été transformé par intervention humaine, en dehors de toute sélection par croisement naturel[6]. Cette modification génétique consiste dans la majorité des cas à ajouter un petites portion d'ADN d'un organisme dans l'ADN d'un autre organisme, ce qui n'aurait pas été possible par croisement entre espèces ou recombinaison génétique naturelle[7],[8].

Cette intervention humaine opère des modifications génétiques au moyen de[9] :

  1. techniques de recombinaison de l'acide désoxyribonucléique impliquant la formation de nouvelles combinaisons de matériel génétique par l'insertion de molécules d'acide nucléique, produit de n'importe quelle façon hors d'un organisme, à l'intérieur de tout virus, plasmide bactérien ou autre système vecteur et leur incorporation dans un organisme hôte à l'intérieur duquel elles n'apparaissent pas de façon naturelle, mais où elles peuvent se multiplier de façon continue ;
  2. techniques impliquant l'incorporation directe dans un organisme de matériel héréditaire préparé à l'extérieur de l'organisme, y compris la micro-injection, la macro-injection et le microencapsulation ;
  3. techniques de fusion cellulaire (y compris la fusion de protoplastes) ou d'hybridation dans lesquelles des cellules vivantes présentant de nouvelles combinaisons de matériel génétique héréditaire sont constituées par la fusion de deux cellules ou davantage au moyen de méthodes qui ne sont pas mises en œuvre de façon naturelle.

Les modifications génétiques qui s’apparentent à la sélection par croisement naturel ne produisent pas d'OGM[9] :

Les différents OGM

Les modifications génétiques peuvent s'appliquer sur tous les êtres disposant de matériel génétique, c'est à dire tous les êtres vivants indépendamment de la place qui leur est donné dans une classification ; de nouveaux êtres aux caractéristiques différentes sont alors obtenus. La décision de créer des OGM à partir de certains êtres vivants dépend de différents facteurs tels que la difficulté de la modification génétique, les avantages attendus, ou les risques potentiellement engendrées.

Les bactéries sont relativement faciles à modifier et à cultiver, et elles sont un moyen relativement économique et surtout très sûr (notamment sur le plan sanitaire, par rapport à l'extraction à partir d'autres êtres vivants) pour produire des protéines particulières : insuline, hormone de croissance, etc. Des essais sont également menés dans le même but à partir de mammifères, en visant la production de la protéine recherchée dans le lait, facile à recueillir et traiter.

Les animaux transgéniques sont plus difficiles à obtenir, et les animaux transgéniques obtenus ne sont pas encore commercialisés à des fins de consommation ; des souris génétiquement modifiées, sont utilisées en laboratoires pour des tests afin d’améliorer l’efficacité des médicaments. La brebis Dolly, qui est un clone, avait également été génétiquement modifiée.

Les principales plantes cultivées (soja, maïs, coton, tabac,…) ont des versions génétiquement modifiée, avec de meilleures propriétés agricoles : résistance aux insectes, résistance à un herbicide,…[10]. Les principales plantes OGM cultivées en 2006 sont le soja, qui sert à l’alimentation du bétail, et le maïs.

Comparaison avec les autres échanges de gènes

Échanges de gènes sans intervention humaine

La dénomination d'organisme génétiquement modifié fait référence à une modification artificielle du patrimoine génétique d'un organisme. Mais des systèmes de transfert naturel d'ADN existent, et ils conduisent à l'apparition d'organismes dont le matériel génétique est transformé. Ainsi, par exemple, la tomate comporte, dans son génome, de l'ordre de 10 % de gènes provenant d'autres espèces[11]. Les principaux dispositifs d'échanges naturels de gènes, dont certains sont exploités par les techniques du génie génétique, sont les suivants :

  • Les rétrovirus sont des virus capables de faire intégrer leur information génétique dans le génome de leur hôte. Grâce à des séquences présentes de part et d’autre de l’ADN viral, qui sont reconnues par le génome hôte, ce dernier accepte sa césure et l’intégration de l'ADN viral. Les conséquences pour l'hôte sont rarement positives, elles consistent surtout en maladie, cancers, gale, et même rapidement la mort.
  • Le plasmide, qui est une petite molécule circulaire d’ADN, est mobile et peut passer d’une cellule à une autre. Certains plasmides peuvent alors s’intégrer au génome de la cellule hôte. Cette forme de transfert d'ADN est observée pour les bactéries, notamment pour des gènes de résistance aux antibiotiques. L’intégration de plasmide bactérien au génome d'un organisme supérieur est limité à des bactéries spécifiques, et pour des couples d'espèces déterminés. Ainsi, Agrobacterium tumefaciens est une bactérie dont un fragment de son plasmide (l'ADN T) est capable d’entrer dans une cellule végétale et de s’intégrer à son génome.

On citera également d'autres types d'évènements qui ne participent pas aux échanges de matériel génétiques, mais qui restent importants dans le contexte

  • La reproduction entre individus interféconds permet la diffusion de matériel génétique. Le produit peut être un hybride présentant des caractéristiques génétiques propres. En outre, la reproduction peut être l'occasion pour des virus et autres organismes facteurs d'échange de gènes de passer d'un partenaire à l'autre.
  • Les mutations, ne sont pas en elle-même une voie d'échange, mais elles peuvent produire le nouveau matériel génétique qui sera diffusé ensuite par échange, participant ainsi à l'évolution des espèces. Beaucoup de mutations sont neutres, certaines sont favorables, mais d'autres sont associées à des maladies génétiques ou des cancers.

Échanges de gènes réalisés par l’Homme avant les OGM

La création d’OGM se place dans le prolongement de la sélection puis de l’hybridation des plantes réalisées par l’Homme depuis l’invention de l’agriculture.

Sélection

Les plantes que l’Homme cultive aujourd’hui, et les animaux dont l’Homme pratique l’élevage n’existaient pas il y a 10 000 ans, dans un « état de nature » « indemne » des actions de l’Homme ; ces êtres vivants sont considérablement différents de leurs ancêtres sauvages. Pour les plantes, le processus de domestication a été initié aux débuts de l’agriculture, vers l’an -8000 : l'homme a consciemment ou inconsciemment sélectionné – en choisissant de manger et de cultiver les plantes aux meilleurs rendements (graines les plus grosses, pépins plus petits, goût moins amer,…) – certains individus au sein des populations de plantes. En effet, des mutations génétiques spontanées ont lieu en permanence et engendrent des êtres vivants particuliers. Les plantes aujourd'hui cultivées sont le résultat d’un nombre considérable de mutations génétiques successives qui ont rendu des plantes des centaines de fois plus productives pour l'homme (rendement, taille des graines, propriétés de conservation des semences)[12]. Ainsi, le maïs cultivé est isssu de l'introgression de 5 mutations dans le téosinte (maïs sauvage), qui a transformé la morphologie de la plante en particulier au niveau de la ramification de la plante et de l'attache des grains de maïs au rafle[13],[14].

Selon Alain-Michel Boudet professeur de biologie végétale (UPS/CNRS) et membre de l’Académie des Sciences, « les plantes hybrides, qui existent depuis longtemps, ne sont pas remises en question alors qu’elles sont obtenues par des mélanges de gènes beaucoup plus incertains quant à leurs agencements et à leurs conséquences »[15].

Hybridation

L’hybridation est le croisement de deux individus de deux variétés, sous-espèces (croisement interspécifique), espèces (croisement interspécifique) ou genres (croisement intergénérique) différents. L'hybride présente un mélange des caractéristiques génétiques des deux parents. Lors de croisements interspécifiques, le terme métis est aussi utilisé.

L’hybridation peut être provoquée par l'homme, mais elle peut aussi se produire naturellement. Elle est utilisée, par exemple, pour créer de nouvelles variétés de pommes, on croise deux variétés connues ayant des caractéristiques intéressantes.

Historique

Les premiers pas

Les premiers OGM créés sont des bactéries transgéniques, au cours des années 1970. Le premier OGM est obtenu par transgenèse par l’américain Paul Berg et ses collaborateurs en 1972, par l’intégration d’un fragment d'ADN du virus SV40 dans le génome d'une bactérie[6].

En 1978, un gène humain codant pour l’insuline est introduit dans la bactérie Escherichia coli, afin que cette dernière produise l’insuline humaine. L’insuline utilisée actuellement pour traiter le diabète est produite à partir d’OGM[16] ; sans cette production génétique, la production en provenance de pancréas d’origine animale ne permettrait pas de couvrir les besoins des malades[17].

Puis, au cours des années 80, les chercheurs ont développé une technique d’insertion de gène chez les végétaux, au moyen d'une bactérie, Agrobacterium tumefaciens, utilisée comme véhicule du gène d’intérêt[16]. Cette technique permettra la création de végétaux génétiquement modifiés.

En 1982, le premier animal génétiquement modifié est obtenu, une souris géante à laquelle le gène de l'hormone de croissance du rat a été transféré. En 1983, le premier végétal génétiquement modifié est obtenu : un plant de tabac modifié pour résister à un antibiotique[6].

Le début de la commercialisation

En 1990, le premier produit alimentaire modifié par biotechnologie est commercialisé aux États-Unis et au Canada ; il s’agit de chymosine qui a été améliorée pour pouvoir remplacer la présure[16].

La première plante génétiquement modifiée commercialisé, la tomate flavr savr, en 1994, est conçue pour rester ferme plus longtemps une fois cueillie ; elle n'est plus commercialisée car elle était trop chère et jugée fade par les consommateurs[16].

Depuis, des dizaines de plantes génétiquement modifiées ont été commercialisées aux États-Unis et dans de nombreux pays.

Selon plusieurs biologistes français membres de l'Académie des sciences, la production initiale d'OGM puis l'accroissement de cette production, ainsi que la dispersion locale de pollen et de graines qui en résulte, « n'a entraîné aucun effet négatif significatif sur l'environnement ni aucune conséquence dommageable pour la santé humaine ou animale »[11].

Techniques de création des OGM et gènes concernés

Structure de l'ADN en double hélice, découverte en 1953.

Techniques de modification génétique des bactéries

Transformation sans intégration dans l'ADN chromosomique

Les plasmides des bactéries présentent l'intérêt d'être faciles à purifier et à modifier pour y intégrer de nouveaux gènes. Le plasmide transformé est incorporé dans les bactéries où il reste distinct de l'ADN chromosomique (sauf dans le cas des épisomes), tout en étant capable d'exprimer le gène d'intérêt. Le plasmide modifié comporte généralement un gène de résistance à un antibiotique, qui est employé comme marqueur. Ainsi, seules les bactéries ayant incorporé le plasmide sont capables de croître dans un milieu comportant un antibiotique, ce qui permet de les sélectionner.

Grâce aux capacités importantes de multiplication des bactéries (Escherichia coli double sa population toutes les 20 minutes), il est possible par cette technique de disposer de la séquence génétique d'intérêt en grande quantité.

En revanche, la spécificité des systèmes plasmidiques limite les bactéries capables d'incorporer le plasmide modifié. De plus, l'instabilité de la transformation est aggravée par le fait que l'ADN chromosomique n'est pas modifié, et que le plasmide peut lui-même être relativement instable.

Transformation avec intégration dans l'ADN chromosomique

Les épisomes sont des plasmides possédant certains gènes supplémentaires codant la synthèse d'enzymes de restriction qui permettent son intégration aux chromosomes bactériens par une recombinaison épisomale.

Une fois intégré au chromosome de la cellule, la transmission du ou des caractères génétiques est assurée lors de la mitose de cellules mères en cellules filles, contrairement aux plasmides qui se répartissent de façon aléatoire.

Un autre moyen de procéder à une transformation de bactéries avec intégration d'ADN, est d'utiliser des transposons. Chez certaines bactéries, ces transposons actifs peuvent véhiculer et faire intégrer le gène d'intérêt.

Techniques de modification génétique des plantes et des animaux

Schéma de production d'un OGM

Transfert indirect d'ADN ou transfert par vecteur

De l'acide désoxyribonucléique (ADN), étranger à l'organisme, est introduit dans l'organisme de l'hôte par l'intermédiaire d'un virus, d'un plasmide bactérien ou tout autre système vecteur biologique. Le vecteur et l'hôte doivent pouvoir se reconnaître mutuellement, d'où la spécificité des systèmes employés. Par le phénomène de recombinaison génétique, l'ADN introduit peut être intégré dans le génome et entraîner la formation d'une nouvelle combinaison du matériel génétique. Cette nouvelle information doit pouvoir se maintenir dans le génome sur les générations suivantes.

Les principales techniques employées sont les suivantes :

Agrobacterium tumefaciens : cette bactérie possède un plasmide dont une portion d'ADN (l'ADN-T pour ADN Transférable) est capable de s'intégrer dans le génome des plantes, ce qui en fait le vecteur le plus largement employé pour la création de végétaux transgéniques. Le transgène est intégré dans le plasmide de cette bactérie, qui le véhicule jusqu'à l'ADN chromosomique de l'hôte. Plusieurs méthodes existent pour transformer une plante à l'aide d'Agrobacterium tumefaciens:

  1. La bactérie est peut être infiltrée dans les feuilles ou pénétrer au niveau d'une blessure.
  2. Le "trempage" des fleurs dans une solution d'Agrobacterium tumefaciens.Cette méthode présente l'intérêt d'intégrer le transgène dans les cellules germinales (pollen et ovules) et donc d'obtenir une descendance transgénique.
  3. La transformation de culture de cellules végétales indifférenciées ("cals") par Agrobacterium tumefaciens. Il faut ensuite regénérer des plantes à partir de ces cals.
  • Rétrovirus : ces virus ayant la capacité d'intégrer leur matériel génétique dans les cellules hôtes pour développer l'infection, des vecteurs ont été élaborés en remplaçant les gènes permettant l'infection par un transgène. Toutefois, les rétrovirus sont très spécifiques à leur hôte, et ces vecteurs ne peuvent accepter de transgène de taille trop grande.
  • Transposons : cette séquence d'ADN transposable est utilisée avec un transgène auquel ont été ajoutés à ses extrémités des sites de reconnaissance de l'ADN. La taille du transgène doit être limitée. Les techniques à base de transposons sont employées essentiellement sur la drosophile.

Transfert direct d'ADN

Des organismes dont les membranes sont fragilisées ou des cellules végétales dépourvues de parois (telles les protoplastes) sont mis en contact avec de l'ADN. Puis un traitement physique ou chimique permet l'introduction de l'ADN dans les cellules. D'autres techniques telles que la micro-injection, la macro-injection et d'autres techniques de biolistique se basent sur l'introduction mécanique de l'ADN dans les cellules.

Fusion cellulaire

La fusion cellulaire (y compris la fusion de protoplastes) qui aboutit à des cellules vivantes présentant de nouvelles combinaisons de matériel génétique héréditaire sont constituées par la fusion de deux cellules ou davantage au moyen de méthodes qui ne sont pas mises en œuvre de façon naturelle.

Les gènes utilisés

On peut définir six grandes catégories de gènes utilisés.

Gènes marqueurs

Il s'agit là, non de caractéristique qu'on souhaite conférer à l'organisme, mais d'artifice technique permettant d'identifier et de trier les cellules dans lequel la construction génétique voulue a été introduite, de celles où l'opération a échoué.

Les gènes de résistance aux antibiotiques sont utilisés comme marqueurs de sélection simples et pratiques : il suffit en effet de repiquer les cellules dans un milieu contenant l'antibiotique, pour ne conserver que les cellules chez lesquelles l'opération a réussi. Les gènes de résistance aux antibiotiques utilisés (que l'on peut toujours trouver dans certaines PGM actuellement) étaient ceux de la résistance à la kanamycine/néomycine, ampicilline et streptomycine. Leur choix s'est imposé naturellement, par le fait qu'ils étaient d'usage courant pour s'assurer de la pureté des cultures microbiennes, en recherche médicale et en biologie, et peu, voire pas utilisés en médecine humaine. Depuis 2005, ils sont interdits pour tout nouvel OGM.

Aujourd'hui, on emploie de plus en plus soit une méthode d'excision de ces cassettes "gènes de résistance", pour ne plus laisser en place que le gène d'intérêt, de manière à être sûr que ces gènes de résistance n'interfèrent pas avec le phénotype observé, soit on réalise la transgénèse avec un système binaire (deux plasmides : l'un portant la cassette "gène d'intérêt", l'autre la cassette "gène marqueur". Dans la descendance des plantes GM obtenues, seules celles qui possèdent la cassette "gène d'intérêt" sont retenues.

Gènes de résistances aux insectes

Cette résistance est conférée aux plantes par des gènes codant une forme tronquée d'endotoxines protéiques, fabriquées par certaines souches de Bacillus thuringiensis (bactéries vivant dans le sol). Il existe de multiples toxines, actives sur différents types d'insectes : par exemple, certaines plantes résistantes aux lépidoptères, tels que la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis), portent des gènes de type Cry1(A).

Gènes de tolérance aux herbicides

Il s'agit par exemple de gènes conférant une tolérance au glufosinate d'ammonium (dans le Basta, Rely, Finale, Challenge, Liberty et Bilanafos ) et au glyphosate (dans le Roundup).

Gène de stérilité mâle

Le gène de stérilité mâle (barnase) code une ribonucléase qui s'oppose à l'expression des molécules d'acide ribonucléique nécessaires à la fécondité. Il est contrôlé de façon à ne s'exprimer que dans le grain de pollen.

Le gène barstar, quant à lui, est un inhibiteur de cette ribonucléase, et rend sa fertilité au pollen.

La combinaison des deux gènes permet, par exemple, d'empêcher l'autofécondation dans une variété pure porteuse de barnase, mais d'autoriser la production de graines par un hybride de cette variété et d'une autre, porteuse de barstar. Ainsi, on peut obtenir de semences hybrides homogènes (utilisé pour des salades en Europe), ou empêcher le réemploi des graines.

Gènes antisens ou sens bloquant la traduction d'autres gènes

L'opération consiste à introduire un exemplaire supplémentaire d'un gène donné, mais en orientation inverse (on parle alors de gène « antisens »), ou, parfois, dans le même sens, mais tronqué. La présence de ce gène « erroné » diminue de manière drastique l'étape de traduction du gène normal, ce qui empêche la synthèse de l'enzyme codée par ce gène. Un exemple de ce type est celui de la pomme de terre, dont les synthétases sont synthétisées en quantités limitées, de façon à produire un amidon différent.

Gènes utilisés pour réaliser des animaux transgéniques

Les exemples très nombreux et beaucoup plus divers : souris et mouches pour expériences scientifiques (gène de fluorescence ,souris knock out...), modèles de maladies génétiques. Production de médicaments, bioréacteur vivant. Animaux de compagnie (GloFish, poisson zèbre fluorescent).

Ensemble des applications possibles

Les applications possibles des OGM sont principalement dans les domaines de l'agriculture et de la santé. Ces applications concernent :

  • l'agriculture : plantes mieux adaptées à des conditions moins favorables (émission d'une protéine fluorescente en cas de sécheresse, salinité, durée de développement réduite...), plantes tolérant un herbicide afin d'éviter des pertes de rendement, plantes sécrétant une toxine insecticide et donc évitant l'utilisation de produits chimiques.
  • l'industrie (matières premières industrielles) : peuplier ayant un taux de lignine moindre facilitant le processus de fabrication de la pâte à papier et permettant l'utilisation de moins de produits chimiques. Ils permettent également la production de bioéthanol[19].
  • la santé : production de substances médicales comme l’insuline ou la production d'alicaments (à l'état de recherche actuellement).
  • la recherche génétique (optimisation des techniques): protocoles de définition de l’expression de gènes.

La plupart de ces applications des OGM sont encore à l'état de recherche. Certaines applications (principalement sur le maïs, le riz, le coton, le colza, la betterave, la pomme de terre, le soja, les œillets, la chicorée, la tomate et le tabac) sont d'ores et déjà commercialisées. Les surfaces cultivées de ces OGM végétaux sont très variables : anecdotiques en Europe, en forte croissance en Amérique du Nord et dans les pays émergents.

Les enjeux liés aux OGM sont importants, aussi bien dans les domaines de l'agriculture, de la nourriture, de la santé, de l’environnement, de la bioéthique, que dans ceux de la situation des différents pays par rapport à la frontière technologique du secteur des biotechnologies, et de la souveraineté alimentaire.

Les OGM utilisés dans le domaine médical

En outre, les OGM représenteraient une technologie d'avenir pour la médecine et l'industrie pharmaceutique du fait de leur énorme potentiel d'amélioration variétale. En se privant des OGM, c'est donc également d'emplois que se privent les pays.

Les OGM permettent déjà de produire des médicaments et de protéines utiles pour la santé : insuline, hormone de croissance,...[20]. L'hormone de croissance était auparavant produite par extraction d'hypophyses de cadavres, ce qui a causé un certain nombre de contaminations par le prion, occasionnant certains cas de maladies de Creutzfeldt-Jacob mortelles. Ce risque a disparu depuis la production par génie génétique.

Les plantes OGM permettent théoriquement de faire produire une très large panoplie de produits pouvant servir à soigner : alicaments (aliments-médicaments) en plus grande quantité, donc à moindre coût[21], produits biologiques avec de nouvelles fonctions curatives. Les OGM peuvent permettre de lutter contre certaines maladies[22] et/ou allergies (plantes déplétées en molécules allergènes et/ou toxiques). Les aliments peuvent enfin être supplémentés en une molécule vitale pour lutter contre la malnutrition.

Les OGM végétaux à destination alimentaire

Avantages établis ou potentiels des OGM végétaux

Avantages économiques établis ou potentiels

L’ISAAA estime à 5,6 milliards de dollars la richesse créée en 2005 par les OGM pour les agriculteurs[23]. De cette somme, 55 % sont revenus aux agriculteurs des pays en voie de développement.

Entre 1997 et 2002, les OGM ont créés 200 000 emplois en Argentine selon l'étude de Trigo et alii[24].

Avantages environnementaux établis ou potentiels

Les partisans des OGM mettent en avant la possibilité de développer des plantes répondant mieux aux conditions climatiques, afin de réduire les pertes et les produits chimiques utilisés tout en augmentant les rendements. Selon l'ISAAA, 962 millions de kilos de CO2 n'ont pas été émis grâce aux OGM en 2005 et 356 millions de litres d'essence ont été économisés grâce à une meilleure organisation des récoltes et des traitements. Les répercussions sur l'environnement, mesurées par l'indicateur de l'Environmental Impact Quotient, ont été réduites de 15,3 % entre 1996 et 2005. L'utilisation de produits chimiques a été réduite de 7 %, ce qui correspond à 224,3 millions de kilos de produits qui n'ont pas été déversés en 2005 grâce aux OGM[23].

Lutte contre le sous-développement et la famine

Les partisans des OGM rappellent l'intérêt que peuvent avoir les OGM pour lutter contre les conditions climatiques difficiles et donc contre la famine et la sous-nutrition. En outre, selon le rapport 2006 de l'ISAAA, les petits propriétaires des pays en développement sont les principaux bénéficiaires de l'introduction des OGM[23].

Avantages sanitaires établis ou potentiels

L'utilisation réduite d'engrais ou d'insecticides (cf. supra) réduit la nocivité des aliments pour la santé humaine.

Risques établis ou potentiels des OGM

L'existence de risques liés aux OGM ne fait pas l'unanimité auprès de tous les acteurs du débat. Sous la pression des écologistes, la durée des tests effectués sur des animaux de laboratoire a été portée à un minimum de trois mois. Or, en matière de santé publique, il est bien évidemment impossible de statuer de manière formelle sur l'innocuité d'un produit sans une étude épidémiologique de plusieurs années.

Risques alimentaires ?

Il n'y a pas de nocivité constatée des OGM végétaux commercialisés. Ainsi, Clive James, directeur de l'ISAAA, déclarait en janvier 2006 : « Trois cent millions de personnes en mangent aux États-Unis et au Canada depuis 10 ans, et il n’y a jamais eu l’ombre d’un problème »[25]. En outre, ils rappellent que cette absence de nocivité prouvée pour la santé des OGM doit s'évaluer en comparaison aux risques avérés d'autres méthodes : colorants, conservateurs ou pesticides.

Enfin, le risque, même s'il existait, serait faible, puisque les OGM ne sont que des cellules dans l'ADN desquelles un gène (une protéine) a été inséré, et que le mélange des caractéristiques génétiques de deux produits pour en obtenir un troisième existe depuis plus d'un millénaire (greffes de branches sur des plantes, par exemple).

Il faut distinguer les risques liés au gène lui-même des risques liés à la protéine qu'il fait produire à l'organisme. Il n'y a pas d'effet nocif connu des acides nucléiques (support matériel des gènes). En revanche, les protéines produites pourraient présenter des risques de toxicité ou d'allergénicité.

Dans l'exemple de la transplantation d'un gène de la noix du Brésil (améliorant la teneur en acides aminés soufrés dont la méthionine) dans le génome d'un soja destiné au fourrage, il s'est révélé que la protéine codée par le gène inséré était responsable de l'allergie à la noix du Brésil chez l'Homme. Même si la consommation de fourrage n’est pas une habitude de l’alimentation humaine, cette PGM s'est arrêtée au stade du laboratoire et ne sera donc jamais commercialisée (le principe de précaution prévalant). Un cas similaire s'est produit avec un pois GM surexprimant un inhibiteur d'alpha-amylase. Lors des tests, l'obtenteur s'est rendu compte que cette protéine provoquait des lésions de type immunitaire chez le rat. Le programme a donc été arrêté. Ces deux exemples montrent que les PGM sont évalués de manière approfondie et notamment sur le risque « allergénicité »[26]. Ce n'est pas le cas de toutes les nouvelles variétés obtenues par d'autres techniques que la transgénèse et mises sur le marché chaque année. Récemment une étude de Kleter et al., 2006 a d'ailleurs démontré qu'un croisement conventionnel entre des variétés pouvaient conduire à l'apparition de protéines allergéniques. (Cf rapport de l'AFSSA sur les allergies, 2006).

Expérimentalement, une étude récente a prouvé l'absence d'allergénicité spécifique aux lignées de maïs et soja transgéniques testées[27]. Les chercheurs portugais signataires de l'article préconisent cependant la mise en place en routine de tests d'allergénicité et de sensibilisation des aliments après leur mise sur le marché. Mais il n'existe pas encore de tests permettant de faire ce type d'évaluation. On a donc recours, actuellement, à la comparaison de la structure primaire de la nouvelle protéine à celles de toutes les protéines allergéniques actuellement connues et se trouvant dans les bases de données correspondantes.

Ces risques propres à tout nouveau produit, et bien connus de l'industrie pharmaceutique, font l'objet d'un suivi plus ou moins strict par les organismes officiels, les entreprises concernées, les utilisateurs et le milieu scientifique.

À propos des risques alimentaires des OGM, un haut fonctionnaire de la Food and Drug Administration, Lester Crawford, a déclaré en 2003 qu'« il n'y a pas eu une seule réaction négative à la nourriture biotechnologique », ajoutant qu'« entre-temps, il y a eu des dizaines de milliers de réactions à l'alimentation traditionnelle »[28].

Risques environnementaux établis ou potentiels

Ils peuvent être liés aux gènes d'intérêts (conférant le nouveau caractère améliorant). Des risques sont identifiés quant à la diffusion des gènes modifiés par croisement entre OGM et plantes cultivées ou sauvages, ou par la domination progressive des plantes améliorées ceci pouvant provoquer un risque d'atteinte à la biodiversité si le gène inséré confère à l'organisme un avantage sélectif par rapport à son équivalent non modifié.

En effet, le risque de cette dissémination des gènes insérés dans les populations naturelles serait de provoquer un avantage évolutif quasi-instantané à une espèce par rapport à une autre espèce. Ces avantages "spontanés" pourraient conduire à la disparition d'espèces occupant les mêmes niches écologiques mais n'étant pas aussi bien "armées" contre leurs parasites. Cependant, il est possible d'anticiper cette possibilité en examinant les effets de l'insert. Par exemple, un insert conférant une résistance au glyphosate n'aurait aucun intérêt hors champs.

Les risques environnementaux pourraient également être liés aux gènes de sélection. Ces derniers sont des gènes insérés en même temps que le gène d'intérêt, mais dont le rôle est de permettre la sélection des cellules modifiées. Les gènes de résistance à un antibiotique peuvent être utilisés dans ce but. Ils correspondent à des gènes conférant la résistance à un antibiotique donné et qui ne sont plus utilisé dans les secteurs de la santé humaine ou animale. D’autres risques sont aussi liés à la diffusion de ces gènes de résistance à d'autres espèces, et l'apparition de nouvelles résistances aux antibiotiques chez les bactéries pathogènes pour l'homme et l'animal (les bactéries colonisant l'homme et les animaux sont à 90% résistants à ces antibiotiques, d'où l'arrêt de leur utilisation en santé publique). L'enjeu de nombreuses études consiste à supprimer ce gène de sélection. Dans tous les cas, ces questions se posent pour toutes les PGM antérieures à 2005 puisqu'à partir du 1er janvier 2005, ces gènes marqueurs sont interdits pour toute nouvelle PGM.

Risques socio-économiques établis ou potentiels

Même si elle est jugée indispensable par certains pour réduire l'usage des pesticides, ou pour apporter une solution à la malnutrition d'une partie de la population mondiale, la commercialisation des OGM risque de mettre à mal l'économie et l'agriculture de certains pays en voie de développement. Ainsi en Inde, certains planteurs affirment que la moitié des paysans de la région de Nagpour ont perdu de l'argent à l'issue de la récolte, et que bon nombre d'entre eux, qui s'étaient endettés pour acheter des semences à un prix 3 fois plus élevé que celui des semences traditionnelles, se sont suicidés[29]. En effet, les rendements annoncés par les semenciers se sont avérés surévalués, de nouveaux insectes beaucoup plus ravageurs étant venus remplacer les ennemis traditionnels du coton[30]. Le chiffre de 25 000 agriculteurs indiens qui se seraient suicidés depuis 1997 à cause des OGM a été avancé[31]. Ce chiffre est contesté, et la pauvreté récurante des cultivateurs de coton aurait été instrumentalisée[32] ; par ailleurs, les paysans indiens font le choix de cultiver de plus en plus d’OGM[33].

En outre, il ne faut pas perdre de vue que les récoltes issues d'OGM protégés par un brevet sur la propriété intellectuelle ne sont pas réutilisables pour réensemencer l'année suivante, contrairement à ce qui se pratique depuis que l'agriculture existe[34]. On peut ainsi se poser la question de ce qu'il adviendrait à une agriculture nationale ayant investi dans la production d'OGM, et dépendant donc des multinationales américaines, si le pays était soumis à un embargo.

Les grandes firmes de l'agrochimie, de la transformation et de la distribution agricole (BASF, Bayer CropScience, Dow Chemical, DuPont, Monsanto, Pioneer Hi-Bred, Syngenta), jouent un rôle de plus en plus important dans le contrôle et l’orientation de l'évolution du secteur agro-alimentaire et de la pharmacie dans les pays où les OGM sont cultivés sur des surfaces importantes (États-Unis, Argentine, Brésil, Canada, Inde, Chine, Afrique du Sud).

Cela amène les chercheurs des pays en voie de développement, lors de certains sommets internationaux, comme dans le cadre de l’AGAO (forum de coopération économique et commercial entre les États-Unis et l’Afrique sub-saharienne), à estimer que cela ne profitera pas à ceux qui en auraient le plus besoin (défaut de solvabilité des pays en développement). Les risques socio-économiques liés aux OGM sont dus aussi à la disparition de l'agriculture familiale, plus respectueuse des réseaux économiques locaux.

On peut ajouter les risques économiques liés à une asymétrie possible du développement des OGM, tant au niveau de la recherche que de la production et de la commercialisation selon les zones géographiques. Les PGM sont actuellement cultivées par plus de 8,5 millions de paysans dans le monde, dont 90 % dans des pays en développement. Ces pays, notamment le Brésil, l'Inde, la Thaïlande et la Chine, mettent en place des programmes de recherche visant à développer une industrie génétique indépendante. .En fait, c'est l'Europe, jusqu'ici important continent agricole et pharmaceutique, qui semble de plus en plus à l'écart et qui risque ainsi de se trouver dominée sur ces terrains tant par les laboratoires et entreprises américaines que par la montée de ces pays émergents[réf. nécessaire]

L'apport des autorités sanitaires et biotechnologiques et les décisions d'autorisation

Dans ce contexte tendu, les experts de la Commission du génie biomoléculaire française (CGB) pensent qu'une analyse au cas par cas de chaque OGM doit être effectuée avant acceptation ou refus, dans la mesure où seuls le produit, son usage et son effet devraient importer plutôt que le mode d'obtention lui-même. Ils considèrent que la valeur du bénéfice attendu, les risques liés à l'utilisation et les problèmes éthiques devraient être envisagés en fonction de l'organisme considéré et de l'objectif recherché. Pour les anti-OGM, l'avis éthique de la CGB est sujet à caution, en raison du lobbying industriel[réf. nécessaire].

Mais tous ces aspects évoqués ne concernent que les essais au champ avant toute mise sur le marché éventuelle. Car, en effet, si les essais sont satisfaisant, ce n'est pas pour autant qu'une PGM donnée pourra être importée et/ou cultivée et ensuite utilisée en alimentation humaine et/ou animale. Il faut alors que la PGM satisfasse la réglementation 1829/2003 CE. En France, c'est l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) qui est en charge de cette évaluation. Elle est beaucoup plus complète que celle réalisée par la CGB car il convient alors de s'assurer (au cas par cas) de l'innocuité de la PGM et des produits qui en résulteront. C'est pourquoi les dossiers font état, notamment, de tests de toxicologie (toxicologie aiguë, sub-chronique et tests d'alimentarité sur animaux cibles) (voir les lignes directrices concernant l'évaluation des OGM sur le site de l'AFSSA).

L'utilisation des OGM est autorisée aux États-Unis, sur le fait que les tests réalisés n'indiquent pas qu'il y aurait un danger. D'une façon générale, le principe de l'équivalence en substance domine en matière d'autorisation. Dans de nombreux pays européens, comme la France, le principe de l'équivalence est appliqué mais n'est qu'un élément dans l'évaluation globale : les OGM reçoivent un avis favorable si également tous les tests mis en œuvre (dont ceux de toxicologie cités ci-dessus) n'indiquent pas danger éventuel. De ce fait, en application des directives communautaires, ces pays refusent toute importation d'OGM dont la mise en marché dans l'Union Européenne n'a pas déjà été autorisée. L’Organisation mondiale du commerce autorise la restriction des importations dans le cas d’une « protection contre les risques pour l’innocuité des produits alimentaires et les risques découlant des espèces envahissantes provenant de végétaux génétiquement modifiés. »[35], mais ces conditions ne sont pas réunies, selon l’OMC, pour le différend opposant les pays producteurs (É-U, Canada, Argentine) à l’UE[36]. La communauté européenne s’est engagée à respecter les règles de l’OMC, concernant les OGM, avant février 2008[37].

Compatibilité avec des cultures d'agriculture biologique

Du fait des possibilités de dissémination non maîtrisée des gènes et des mélanges de semences dans les circuits d’approvisionnement-distribution, la culture de plantes OGM peut conduire à détecter la présence de transgènes dans des denrées où leur présence n'a pas été voulue par les producteurs. Dans l'Union européenne, des seuils de présence fortuite d'OGM sont prévus, mais, pour les opposants aux OGM, le développement des surfaces cultivées (même à but d'expérimentation) avec des OGM apparaît incompatible avec la coexistence de l'agriculture biologique. En effet, les champs ne sont pas des milieux confinés et les grains de pollen peuvent circuler à très grandes distances. Il faut cependant prendre en compte simultanément deux paramètres extrêmement importants :[réf. nécessaire]

  1. la durée de vie (ou faculté germinative) du grain de pollen, qui est en général courte (plusieurs jours au maximum) ;
  2. le fait que le pollen ainsi transporté doit retomber sur un champ dont les fleurs femelles sont au bon stade de maturité.

En raison de ces 2 données, il est possible de considérer que cette dissémination soit un événement de faible probabilité. De plus, dans le cas du maïs qui est rarement ressemé d'une année sur l'autre, une dissémination éventuelle (certainement au champ de maïs immédiatement voisin) s'arrête donc le plus souvent à la récolte.[réf. nécessaire]

Deux cas semblent démontrer que des organismes OGM disséminés dans la nature ne le sont pas forcément de manière irréversible (pour le colza et le maïs) :

  1. le premier cas porte sur des variétés locales de maïs de la province mexicaine d'Oaxaca. Une étude publiée en 2001 dans la revue Nature avait montré la dissémination du gène modifié dans les variétés locales de maïs (affaire Quist et Chapela)[38]. Une nouvelle étude réalisée en 2003 et 2004 et mentionnée dans une nouvelle lettre à Nature en 2005[39] n'a pas retrouvé de trace de ces gènes modifiés. Aucune explication ne semble faire l'unanimité[40].
  1. le cas du colza. On sait que le colza peut facilement se croiser avec des plantes très apparentées comme la ravenelle. L'INRA a mené une étude sur la création spontanée d'hybride. Une partie des essais a été détruit par des militants anti-OGM mais le reste des données a permis de conclure que, sur « 190.000 plantes issues des ravenelles récoltées, une seule était un hybride présentant la résistance à l’herbicide ». Les chercheurs ajoutent que « la probabilité qu’une semence soit un hybride se situe entre une chance sur 10.000.000 et une chance sur 33.000 »[41].

En outre, l' incompatibilité entre cultures OGM et cultures certifiées biologiques découle principalement de l'objectif 0 % OGM poursuivi dans ce dernier cas, interdisant les contaminations accidentelles en faible quantité. Les critères actuels d’attribution du label produits biologiques permettent aux produits de contenir un maximum de 5 % de produits traités chimiquements, mais 0 % de produits OGM.

Règlementation et utilisation des OGM végétaux à travers le monde

Zones de culture d'OGM végétaux en 2005 ; En orange, les 5 pays cultivant plus de 95% des OGM agricoles commercialisés en 2005, en hachurés, les autres pays commercialisant des OGM en 2005. Les points désignent les pays autorisant des expérimentations en plein champ

La réglementation des organismes génétiquement modifiés est très variable selon les pays ; des mesures juridiques très diverses ont été prises dans le monde concernant la recherche, la production, la commercialisation et l'utilisation des OGM, dans leurs divers domaines d'application (agricole, médical,…).

En Europe, ces mesures sont généralement particulièrement restrictives en ce qui concerne leur exploitation agricole, leur commercialisation et leur consommation alimentaire.

En conséquence, si les surfaces cultivées des OGM végétaux dans le monde augmentent rapidement, dans les pays où la réglementation des OGM ne freinent pas leur culture (Amérique du Nord et pays émergents), elles restent anecdotiques en Europe, malgré une expansion notable.

Cultures d'OGM et recherche en Amérique du Nord et en Océanie

Les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont les pays qui autorisent le plus grand nombre de cultures d’OGM. Une soixante d’OGM sont autorisés dans l’un l’autre, plusieurs, ou tous ces pays[42].

Les laboratoires les plus avancés concernant la recherche sur les OGM végétaux se situent aux États-Unis.

Cultures d'OGM dans les pays en développement

Les plantations d’OGM dans les pays en développement sont en forte croissance, en particulier dans les pays émergents (Chine, Inde, Argentine, Brésil).

Cultures d'OGM en Europe, hors France

Cultures d'OGM en France

Juillet 2004 à Menville : militants de la lutte anti-OGM brandissant des plants de maïs OGM qu’ils viennent d’arracher.

La France a été le premier pays d'Europe à cultiver des OGM, avec une autorisation de vente de semences de 3 variétés de maïs transgéniques par le ministère français de l’agriculture en février 1998[43]. En 2007, seule la culture de maïs transgénique MON 810 est autorisée, et 21 686 ha de maïs ont été cultivés[44]. Par ailleurs, en 2007, 39 essais d'OGM à des fins de recherche en plein champ ont été autorisés[45],[44].

La France est un des seuls pays au sein duquel le conflit autour des OGM a pris une grande importance[46], et dans lequel sont régulièrement commises des actions illégales consistant à détruire des plantations.

Des scientifiques notent que les médias ont présenté les OGM d’une façon non-neutre (voir section supra).

Plus généralement, en France, le syndicat Orama, entre autres, qui regroupe producteurs de blé, de maïs, d'oléoprotéagineux de la FNSEA, appelle à ne pas céder aux « marchands de peur »[47].

Interdiction des cultures commerciales en 2008

La seule culture commerciale d'OGM restante a été interdite pour l'année 2008, par invocation en janvier 2008 par le gouvernement français de la « clause de sauvegarde », qui autorise les pays membres de l'Union européenne à interdire la culture de certains OGM s'ils justifient de motifs sérieux. Cinq pays européens parmi les 27 l’avaient auparavant invoqué (Hongrie, Autriche, Grèce, Italie, Pologne)[48] ; l’Allemagne avait interdit en mai 2007 puis réautorisé en décembre 2007 la culture et la commercialisation du MON 810[49]. Déjà, à l'issue d'un ensemble de rencontres politiques organisées en France en octobre 2007 et appelé « Grenelle de l'environnement », les ONG participantes avaient obtenu un gel sur l'utilisation du maïs MON 810, en attendant une loi cadre qui devait intervenir avant les semis du printemps 2008[50].

Le président Nicolas Sarkozy a obtenu[51],[52] du directeur de la « Haute autorité provisoire sur les OGM » (le sénateur UMP de la Manche Jean-François Le Grand) un avis de « doute sérieux » – terme que récuseront les scientifiques du comité[52] – pour ensuite invoquer la clause de sauvegarde ; François Fillon parlera d'« un compromis scellé dans le Grenelle de l'environnement »[53]. Ce choix de Nicolas Sarkozy aurait été fait dans le cadre de « mensonges et politique politicienne » selon le syndicat de producteurs Orama[54], dans une visée électoraliste selon Le Figaro[52] et l’analyste politique Christophe Barbier, qui déclara : « c'est une décision politique »[55].

L'utilisation de la clause de sauvegarde a été critiquée ; selon un groupe de 300 spécialistes scientifiques[26], « Un moratoire sur la culture des maïs GM agréés dans l’UE n’aurait [..] aucune justification scientifique car il ne s’appuierait que sur des incertitudes imaginaires voire mensongères tant sur le plan environnemental qu’alimentaire. » ; « la dissémination d’une plante GM est susceptible de poser des problèmes si l’espèce ou la variété concernée se dissémine naturellement. Le risque est d’autant plus élevé que le gène ajouté à la plante leur confère des avantages sélectifs dans les conditions pratiques d’utilisation. De tels OGM ne sont pas autorisés. » ; « les études indiquent de manière concordante que les maïs Bt ont un impact environnemental plus faible que les traitements insecticides aujourd’hui autorisés. »[56]

Questions éthiques posées par les modifications génétiques

L’application des méthodes de modification génétique à l’Homme pose des problèmes éthiques, ce qui a conduit à leur interdiction[réf. souhaitée]. Pour certains, et malgré l’utilisation dans le passé de méthodes proches d’hybridation, ces méthodes appliquées aux animaux ou aux végétaux poseraient également des problèmes d'éthique.

Pouvant être perçues comme moralement acceptable chez les organismes végétaux, bactéries et virus, le recours aux techniques de transgenèse est parfois considéré comme illégitime d'un point de vue philosophique lorsque la transgenèse heurte les conceptions que l'on peut avoir à l'égard de la nature ou religieux lorsque la transgenèse est perçue comme un blasphème[réf. nécessaire]. Les partisans comme les adversaires des OGM[réf. nécessaire] empruntent chacun des concepts philosophiques et religieux pour défendre leur point de vue, des opposants aux OGM critiquent leur application à la modification génétique des animaux et a fortiori de l'homme. Ils s'inquiètent d'une dérive de ce type de pratique vers le mythe de l’« homme parfait » et d'eugénisme. Tandis que des partisans des OGM estiment qu'une conception de la nature fondée sur la notion de « pureté génétique » est suspecte.

La plupart des créationnistes sont fortement opposés aux OGM[réf. nécessaire], car Dieu ayant tout créé de façon parfaite[réf. nécessaire], c'est pour eux un sacrilège grave de tenter de modifier un génome.

Il importe cependant de préciser qu'une partie de la communauté scientifique[réf. nécessaire] ne croit pas à la présence d'un risque d'ordre éthique.

Selon Alain-Michel Boudet professeur de biologie végétale (UPS/CNRS) et membre de l’Académie des Sciences[15], « la génétique, et singulièrement les OGM, nous amène à nous poser la question du rapport à la nature. Je remarque par ailleurs que les plantes hybrides, qui existent depuis longtemps, ne sont pas remises en question alors qu’elles sont obtenues par des mélanges de gènes beaucoup plus incertains quant à leurs agencements et à leurs conséquences. Est-ce la précision et la multiplicité dans la palette d’applications qui participent au rejet des OGM ? [..] mettre un gène de chien dans un maïs provoque a priori un rejet fort et une question sur l’ordre de la nature. Mais si cette transgenèse permettait de soigner des maladies graves et fréquentes, on sent bien que la limite de ce rejet serait largement repoussée. Cette idée qu’on ne touche pas à la nature, n’est pas une règle écrite par l’homme, et elle n’est pas fréquemment exprimée dans l’histoire. L’homme n’a jamais cessé d’avancer dans la maîtrise de la nature. On oppose, par exemple, les OGM au développement durable. Mais on peut aussi se poser la question d’OGM qui, comme beaucoup de techniques, seraient au service du développement durable, au service de la préservation de l’environnement. Si la progression de la connaissance et la maîtrise de la nature me semble inexorables, le problème est de savoir si l’homme peut les utiliser pour son bien être. »

« Brevetabilité » du vivant

1980 : la Cour Suprême des États-Unis admet pour la première fois au monde le principe de brevetabilité du vivant pour une bactérie génétiquement modifiée.

1987 : cette décision juridique capitale et très controversée, est confirmée par l’Office Américain des Brevets, qui reconnait la brevetabilité du vivant, à l’exception notable de l’être humain.

1992 : l’Europe emboîte le pas aux Etat-Unis et l’Office Européen des Brevets reconnait à son tour la brevetabilté du vivant, accordant un brevet pour la création d’une souris transgénique.

1998 : l’Europe adopte une Directive fondamentale relative à la protection des inventions biotechnologiques : sont désormais brevetables les inventions sur des végétaux et animaux, ainsi que les séquences de gènes.

En une vingtaine d'années, face à des enjeux techno-économiques considérables, et à une recherche dans les domaines biotechnologique et génétiques qui exige des investissements financiers de plus en plus importants, le droit s’est donc adapté et n’a cessé d’étendre et de préciser le principe de brevetabilité du vivant.

Les deux secteurs les plus convoités sont ceux de la santé et de l'agriculture. Le marché potentiel se chiffre en centaines de milliards de dollars[57].

Acteurs des débats et controverses autour des OGM

Les OGM sont source de grandes divergences d’opinion, qui conduisent à une absence de consensus au sein des opinions publiques nationales ; les avantages prouvés ou potentiels apportés par les OGM s’opposent à des risques sanitaires potentiels et à des craintes sur une éventuelle atteinte à la biodiversité. Les décisions règlementaires des décideurs politiques varient fortement en fonction des pays et des périodes (multiples autorisations en Amérique du Nord ou au Brésil, autorisation de culture en France, puis interdiction en 2008, etc.), sous la pression des ONG, et les nouvelles informations disponibles[réf. à confirmer][58]. Dépassant le cadre strictement scientifique, bon nombre des partisans de la lutte anti-OGM, dont José Bové, soulignent le caractère éminemment politique du choix d'autoriser ou non les cultures OGM[59]. De même, des observateurs politiques pensent que les décisions règlementaires sont parfois prises en fonction de l’opinion de la population[52].

Les mouvements anti-OGM récusent les études scientifiques des laboratoires détenteurs des brevets, car leurs situations les placent dans une situation de conflit d'intérêt, et par extension les décisions de commercialisation prises par les autorités sanitaires car celles-ci utilisent certaines données de ces laboratoires[60].

Les autorités sanitaires, indépendantes, ont en effet tout pouvoir pour refuser la commercialisation des OGM qu’elles jugent dangereux. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA), l'autorité sanitaire indépendante de l’Union européenne[61], établit des cahiers des charges précis de données qui doivent être fournies[62], mène elle-même des projets de recherche[63], et analyse également les études scientifiques publiées par les ONG[64] (par exemple, celle de Séralini et al., sur le MON 863, qui contient selon elle des erreurs statistiques[65]). En septembre 2007, 8 variétés OGM sont autorisées au sein de l'Union européenne, dont 2 coton, 4 maïs et 2 colza[44].

Pour l’ONU, les OGM « qui sont actuellement sur les marchés internationaux ont passé avec succès des évaluations du risque et il est improbable qu’il[s] présente[nt] un quelconque risque pour la santé humaine »[66]. En outre, le Conseil international pour la science, qui fédère les organisations scientifiques faisant autorité dans tous les domaines, a considéré dans une étude publiée en 2003, que la consommation des OGM contemporains est sans danger[67].

Exposé du débat

La problématique OGM se centre souvent de façon réductrice sur le seul aspect des cultures transgéniques, où elle concerne l'alimentation, l'environnement, mais aussi l'économie, la relation entre pays développés et en développement.

le débat autour de la santé publique

Les principales craintes formulées par rapport aux OGM concernent la santé publique :

  • risques pour la santé humaine ou animale.

Le débat autour de l'environnement

  • risques de pollinisation croisée des cultures voisines identiques (par dissémination du pollen d'un maïs vers un autre maïs par exemple) ;
  • risques d'appauvrissement de la diversité génétique (il y aurait un plus fort risque en cas d'apparition d'une nouvelle maladie).

Le débat autour des aspects économiques

Craintes d'ordre économique :

  • dépendance des fermiers vis-à-vis des semenciers (ils doivent se réapprovisionner en graines chaque année)[réf. nécessaire] (l’usage du « gène Terminator » de Monsanto a été abandonné en 1999 suite aux pressions[68]) ;
  • risque de présence de graines OGM parmi des graines de cultures traditionnelles obligeant les agriculteurs à déclasser, éventuellement, leur appellation (par exemple, pour l’agriculture biologique).

Le débat autour des aspects géopolitiques

Craintes d'ordre politique :

  • une agriculture nationale pourrait dépendre de quelques semenciers.

Selon Alain-Michel Boudet, professeur de biologie végétale (UPS/CNRS), « sur les aspects scientifiques et technologiques, et à propos des OGM, le problème réside dans le fait qu’il s’agit souvent d’une confrontation entre des gens qui ont des certitudes et des gens qui, comme souvent les scientifiques, parlent au nom d’une absence de certitudes. »[15]

Opposants aux OGM

Le groupe de pression anti-OGM est très actif en Europe, et particulièrement en France, au Royaume-Uni[69] en Allemagne, en Autriche, au Luxembourg, en Hongrie et en Suisse. Il n’a pas pris corps majoritairement dans l’opinion publique américaine, mais se manifeste également au Canada[70].

Les mouvements anti-OGM communiquent au public les risques présentés, selon eux, par la culture d’OGM en plein-champs. Ils estiment que les autorités n’auraient pas suffisamment contrôlé les différents effets néfastes possibles des OGM.

Cécile Philippe de l'Institut économique Molinari écrit dans La terre est foutue que « les faucheurs d’OGM menacent le progrès de la science au nom d’une vision conservatrice de l’agriculture »[71].

Défenseurs de l'utilisation d'OGM

Les défenseurs de l'utilisation des OGM sont des scientifiques qui s’appuient sur le fait qu'à ce jour aucun effet nocif sur la santé humaine de la consommation des OGM commercialisés n'a été démontré et que l’ONU comme la communauté scientifique concluent à une absence de nocivité[72].

Ils estiment que les autorités sanitaires prennent correctement compte des risques potentiels, et que la majorité des critiques des anti-OGM sont infondés et qu’elles ne s'appuieraient « que sur des incertitudes imaginaires voire mensongères tant sur le plan environnemental qu'alimentaire »[73].

Des agriculteurs et des semanciers défendent également l'utilisation des OGM au nom de la rentabilité économique et du développement durable.

En outre, les partisans des OGM mettent en avant la possibilité de développer des plantes répondant mieux aux conditions climatiques, afin de réduire les pertes et les produits chimiques utilisés tout en augmentant les rendements. Selon l'ISAAA[74], 962 millions de kilos de CO2 n'ont pas été émis grâce aux OGM en 2005 et 356 millions de litres d'essence ont été économisés grâce à une meilleure organisation des récoltes et des traitements. Les répercussions sur l'environnement, mesurées par l'indicateur de l'Environmental Impact Quotient, ont été réduites de 15,3 % entre 1996 et 2005. L'utilisation de produits chimiques a été réduite de 7 %, ce qui correspond à 224,3 millions de kilos de produits qui n'ont pas été déversés en 2005 grâce aux OGM[23].

Traitement médiatique des OGM

France : des scientifiques français se plaignent du traitement médiatique des OGM

Plusieurs chercheurs se sont prononcés pour que la question des OGM reste scientifique. Jean de Kervasdoué, agronome et économiste, considère dans Les prêcheurs de l'apocalypse que les médias français sont anti-OGM et empêchent la tenue d'un véritable débat scientifique. Il écrit ainsi que « Quand les présentateurs du journal télévisé parlent d'OGM, j'ai l'impression que Mars attaque. »[75] Claude Allègre, géochimiste et ancien ministre, souligne également, dans Ma vérité sur la planète, le manque de traitement scientifique de la question et les préjugés qui règnent[76]. Il écrit que « La répulsion de certains contre les OGM touche au fanatisme » et considère que la lutte anti-OGM est devenue une « religion » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique avec ses « dogmes » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique[77]. Dans une émission de France 2, selon Marcel Kuntz, « un torrent de contrevérités et de manipulations fut déversé sur les téléspectateurs »[78].

Selon une étude de Sylvie Bonny (INRA) parue dans l'Electronic Journal of Biotechnology, l'opposition est plus forte aux OGM en Europe et tout particulièrement en France. Cela s'expliquerait par un débat focalisé sur les risques et non sur les avantages. Les medias de masse ont adopté selon elle une posture critique ou même négative, qui expliquerait en partie l'opposition de la société civile. Elle souligne par ailleurs la publicité que les médias ont fait aux mouvements dénonçant les OGM et estime que c'est en 1997-1998 que les médias ont adopté cette posture anti-OGM. A partir de ce moment là, pour Sylvie Bonny, le débat des OGM n'est plus couvert par des journalistes scientifiques. Cela expliquerait la méconnaissance des avantages des OGM[79].

Ailleurs dans le monde

Ailleurs dans le monde d'autres scientifiques ont regretté que le débat des OGM ne soit pas un débat scientifique mais un débat politique, faisant appel aux émotions et non aux arguments rationnels. Ainsi, le professeur Marc Van Montagu, chercheur en biologie moléculaire à l'Institute of Plant Biotechnology for Developing Countries (IPBO) et pionnier de la transgénèse a-t-il déclaré que le débat était « centré sur des arguments émotionels plutôt que sur l'examen des preuves scientifiques ». Il ajoute que les OGM ont souffert de l'image de « nourriture Frankenstein » qui leur a été accolée et considère qu'il n'y a pas d'arguments rationnels contre l'utilisation des OGM dans la production alimentaire[80].

Recherche scientique dans le domaine des OGM dans le monde

Les OGM ont un impact dans la situation des différents pays par rapport à la frontière technologique du secteur des biotechnologies.

La lutte anti-OGM et la destruction de parcelles de plantation scientifique nuit à la recherche dans le secteur des biotechnologies, et constitue un handicap pour le développement de firmes de semences ; c'est le cas en France[81]. Cette situation entraîne le risque que les chercheurs français et européens émigrent vers d'autres pays[82].

Voir aussi

Bibliographie

  • Attac, Les OGM en guerre contre la société, Mille et une nuit, 2005
  • Berlan, Jean-Pierre, (Sous la direction de) La guerre au vivant, OGM et mystifications scientifiques, Agone éditeur, 2001
  • Bové, José, Luneau G, Pour la désobéissance civique, La découverte, 2004
  • Houdebine, Louis-Marie, OGM : Le vrai et le faux, Editions Le Pommier, 2003, (ISBN 2746501228)
  • Joly P.-B; (sous la direction de), L'innovation controversée : le débat public sur les OGM en France, INRA Grenoble, janvier 2000
  • Kafadaroff G., OGM : le gâchis. Dix années de turpitudes françaises. L'écritoire du Publieur, 2005
  • Kahn, A. et Lecourt, D., Bioéthique et liberté, PUF/Quadrige essai, Paris, 2004
  • Kuntz, Marcel, Les OGM, l'environnement et la santé, Ellipses, 128 p, (ISBN 2729827854)
  • Lemarchand F. La vie contaminée. Eléments pour une socio-anthropologie des sociétés épidémiques. L’Harmattan, 2002
  • Lepault, Sophie, Il faut désobéir à Bové, Editions de La Martinière, 2005, 233 p, (ISBN 2846751617)
  • Marris C, Wynne B., Simmons P., Weldon S. et al., Perceptions publiques des biotechnologies agricoles en Europe, 2002 [lire en ligne]
  • Oury, Jean-Paul & Claude Debru, La querelle des OGM, PUF, 2006, 303 p, (ISBN 2130555500)
  • Ricroch, Agnès & André Gallais, Plantes transgéniques : faits et enjeux, éditions Quae, 2006, 334 p, (ISBN 2-7592-0001-9)
  • Roy A., Les experts face au risque : le cas des plantes transgéniques, PUF, 2001
  • Séralini Gilles-Eric, Génétiquement incorrect, Flammarion, 2003
  • Seralini, Gilles-Eric, Ces OGM qui changent le monde, Champs Flammarion, 2004, 228 p, (ISBN 2080800620)

Articles connexes

Liens externes

Sites officiels
Sites d'organisations/associations privées
Dossiers à vocation scientifique
Anti-OGM
Pro-OGM

Notes et références

  1. Définition de la Commission de l’éthique de la science et de la technologie du Québec : (fr) Pour une gestion éthique des OGM, Commission de l’éthique de la science et de la technologie du Québec, avis adopté à la 10e réunion de la Commission de l’éthique de la science et de la technologie le 16 octobre 2003 (ISBN 2-550-41769-6), 4e trimestre 2003 [lire en ligne]
  2. Gilles-Eric Séralini, Ces OGM qui changent le monde, Champs Flammarion, p.9
  3. « L'hybridation a atteint un très haut niveau de technicité et de précision visant à l'amélioration des espèces animales et végétales. Elle a historiquement précédé la découverte de la génétique. » Des traces d'hybridation sont trouvées dans l'histoire évolutive de la plupart des espèces cultivées. source : Encyclopædia Universalis 2005
  4. site de la Commission de l’éthique, de la science et de la technologie (Québec) : introduction ; liste bibliographique
  5. Voir la section détaillée, #Controverses autour des OGM
  6. a b et c Encyclopédie Universalis, v. 11, 2005, article Organismes génétiquement modifiés - repères chronologiques
  7. (en) Introduction to Genetically Modified Organisms (GMOs), DEFRA (Department for Environment, Food and Rural Affairs, Gouvernement du Royaume-Uni]
  8. (en) What is a genetically modified organism?, Natural Environment Research Council
  9. a et b Explications reprises dans la directive communautaire 2001/18/CE, relative à la dissémination volontaire d'organismes génétiquement modifiés dans l'environnement
  10. [PDF]Rapport 2006 de l'ISAAA
  11. a et b « OGM : une responsabilité envers les générations futures », article de biologistes membres de l'Académie des sciences (Alain Boudet, Michel Caboche, Michel Delseny, Rolland Douce, Christian Dumas et Georges Pelletier), dans Le Monde du 28 janvier 2008 [lire en ligne]
  12. Voir par exemple De l'inégalité parmi les sociétés, Jared Diamond, chapitre 8
  13. Histoire et Amélioration de cinquante plantes cultivées, C. Doré et F. Varoquaux, Inra Editions
  14. Du Téosinte au Maïs transgénique
  15. a b et c Entretien agrobiosciences, 28 octobre 2003 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Doudet » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  16. a b c et d Historique des OGM, site d'information sur les OGM du Québec
  17. Le génie génétique, Fondation Gen Suisse, 2007, p. 17
  18. Le riz qui sauve, site Arte-tv, 27 février 2001
  19. Des peupliers transgéniques et écologiques, Le Figaro, 23 janvier 2008, p.11
  20. [PDF] La production de médicaments par les OGM, L. M. Houdebine, octobre 2001
  21. Production de médicaments par des plantes transgéniques, 28 novembre 2006
  22. Malaria - Moustiques transgéniques à la rescousse, 10 juillet 2007
  23. a b c et d [PDF]Rapport 2006 de l'ISAAA, retrospective sur 10 ans
  24. Etude de Trigo et alii: Genetically Modified Crops in Argentina agriculture: an opened story, Libros del Zorzal, Buenos Aires, Argentine
  25. OGM : 10 ans et toutes leurs dents, Association française pour l'information scientifique, 2006
  26. a et b « Rien n'est mieux contrôlé qu'un OGM », Ouest-France, jeudi 03 janvier 2008
  27. R. Batista et al., « Lack of detectable allergenicity of transgenic maize and soya samples », dans Journal of Allergy and Clinical Immunology 116:2, août 2005 [(en) lire en ligne]
  28. L'interdiction des OGM nous prive de technologies aux bénéfices bien réels, Cécile Philippe, Institut économique Molinari,
  29. Le Monde2 n°145, novembre 2006
  30. (fr)Le coton OGM tue sur Youtube, à propos du taux de suicide élevé des agriculteurs OGM en Inde
  31. (en)|http://www.navdanya.org/publications/seeds-of-suicide.pdf Seeds of suicide] (les graines du suicide, PDF)
  32. (en) « [http://www.einaudi.cornell.edu/Southasia/conference/cotton/pdf/04-565Ch08111.pdf Miracle Seeds, Suicide Seeds, and the Poor –GMOs, NGOs, Farmers, and the State] », Ronald J. Herring (professeur à Cornwell), 2004
  33. Voir Surfaces cultivées des OGM
  34. En avril 2004, alors que l'Irak n'avait pas encore de constitution, l'administrateur américain Paul Bremer signait son ordre 81, imposant le respect de la législation américaine sur la propriété intellectuelle et interdisant aux paysans irakiens de réutiliser les graines de variétés protégées (...) Le Monde2 n°145, novembre 2006
  35. Module de formation concernant l'accord SPS, chapitre 8, OGM, site de l’OMC. Consulté le 23 janvier 2008
  36. les 3 différentes avec les Communautés européenne, site de l'OMC
  37. « OGM : une affaire européenne », Marc Clément (Magistrat administratif), Telos, 1er février 2008
  38. Quist D. et Chapela I.H., Transgenic DNA introgressed into traditional maize landraces in Oaxaca, Mexico,Nature 414, 541-3, 2001.
  39. Marris E., Four years on, no transgenes found in Mexican maize, Nature 436, 760, 2005.
  40. Les premiers auteurs maintiennent leurs résultats. De plus, l'article de 2005 donnant des résultats négatifs n'est cité qu'une seule fois
  41. Hybridation entre le colza et la ravenelle en conditions proches de la pratique agricole, INRA, Communiqué de presse - 25 août 2000
  42. (en) GM Food Database, Centre for Food Safety, Hong-Kong. Consulté le 23 janvier 2008
  43. Historique des évènements en France et dans le monde, site Les OGM : une clé pour l'avenir.
  44. a b et c Les biotechnologies végétales, INRA, septembre 2007
  45. liste des essais implantés, site des administrations publiques française : www.ogm.gouv.fr
  46. Les américains ont-ils accepté les OGM ? Analyse comparée de la construction des OGM comme problème public en France et aux Etats-Unis, Pierre-Benoit Joly et Claire Marris, INRA, 2003
  47. Le Monde, 5 octobre 2007
  48. Ce MON 810 par qui le scandale arrive, Le Monde, 11 janvier 2008
  49. Avant d’être à nouveau autorisé en décembre 2007, il a fallu que la société Monsanto, titulaire du brevet sur le Mon 810, s'engage, sur l'injonction de la BVL (Office fédéral allemand de protection des consommateurs et de sécurité alimentaire) dans un plan de surveillance ; cf. article
  50. Grenelle de l'environnement : maintenant, place à l’action !, site de la Cité des sciences
  51. Selon Louis-Marie Houdebine, « il semble qu’il y ait eu un marchandage entre Nicolas Sarkozy et les écologistes, sur le mode : "Vous nous laissez faire ce qu’on veut avec le nucléaire et on vous donne un os à ronger avec les OGM." Tout montre que la décision était prise d’avance. » in L'Humanité, 26 janvier 2008
  52. a b c et d Par exemple, en France : « Nicolas Sarkozy s'était plutôt déclaré favorable aux OGM pendant la campagne présidentielle. Posture courageuse alors que tous les sondages montrent invariablement que près des deux tiers des Français y sont hostiles. » [..] « Mais le "Grenelle de l'environnement" fut un tel événement, relayé dans le monde entier, une telle fierté, partagée par la majorité des Français pour montrer qu'ils prenaient les premiers conscience de la nécessité de protéger la planète et ses occupants, un tel exemple à suivre, présenté comme une révolution culturelle, un pacte fondateur devant l'universel, qu'avaliser les OGM devenait politiquement impossible, intenable, inopportun. Ce n'était pas le sens de l'histoire. », in « Les OGM contre le sens de l'histoire », Le Figaro, 11 janvier 2007
  53. Chronique AFP, 14 janvier 2008
  54. Le lobby pro-OGM monte au créneau, Libération, 10 janvier 2008
  55. Christophe Barbier : Commentaire vidéo du 9 janvier 2008 : « c'est une décision politique ».
  56. cf. site des 300 scientifiques. Consulté le 11 janvier 2008.
  57. Breveter le vivant
  58. http://www.infogm.org/spip.php?article3284
  59. « Notre combat anti-OGM est politique, il ressort de la désobéissance civile, pas de la délinquance. », in « José Bové: "Je peux très bien être sacrifié sur l’autel du Grenelle" », Libération, 10 novembre 2007
  60. « Les tests toxicologiques ? Silence, secret industriel... », Le Monde, février 2006
  61. Questions et réponses sur la réglementation des OGM dans l'Union européenne, site de l'UE
  62. (en) EFSA GMO Risk Assessment FAQs, AESA ; L'AESA répond aux éventuelles objections de chaque pays membre et prend en compte les études des tiers comme les ONG (questions What is EFSA’s role and involvement ? et How does EFSA deal with input from GMO stakeholders (Industry, NGOs, Consumers) ?
  63. (en) EFSA GMO Risk Assessment FAQs, AESA : « In addition to carrying out product-specific risk assessments based on applications received, EFSA also initiates its own work (“self-tasking activities”) in order to stay at the forefront of new scientific developments and to further develop GM risk assessment approaches. For example, EFSA has carried out work on: statistics; allergenicity assessment; use of animal feeding trials; Post-market environmental monitoring of GMOs and plants used as a production platform for non-food/feed products (e.g. medicinal products). »
  64. (fr) EFSA GMO Risk Assessment FAQs, AESA : « L’EFSA est ouverte à toutes les contributions scientifiques provenant de tierces parties. »
  65. (en) EFSA reaffirms its risk assessment of genetically modified maize MON 863, AESA
  66. Toujours selon l'Organisation des Nations unies : « De plus, on n’a jamais pu montrer que leur consommation par le grand public dans les pays où ils ont été homologués ait eu un quelconque effet sur la santé humaine. », p. 3, [PDF] (fr) « 20 questions sur les aliments transgéniques », sur le site de l’ONU (consulté le )
  67. Conclusion du : « Currently available genetically modified foods are safe to eat. Food safety assessments by national regulatory agencies in several countries have deemed currently available GM foods to be as safe to eat as their conventional parts and suitable for human consumption. This view is shared by several intergovernmental agencies, including the FAO/WHO Codex Alimentarius Commission on food safety, which has 162 member countries, the European Commission (EC), and the Organization for Economic Cooperation and Development (OECD). » ; (en) New Genetics, Food and Agriculture: Scientific Discoveries – Societal Dilemmas, International Council for Science, mai 2003, p.8 :
  68. « World braced for terminator 2 », The Guardian, octobre 1999 (en)
  69. mention du « anti-GM lobby » (lobby anti-OGM) : (en) GM debate cut down by threats and abuse, Times higher education, 24 octobre 2003 ; Suspicion isn't proof, Telegraph, 07 mars 2004
  70. Résumé des sondages sur les OGM au Québec et au Canada 1994-2004, site de Greenpeace
  71. Cécile Philippe, La terre est foutue, p. 16.
  72. Voir introduction de la #Débats autour des OGM
  73. par exemple, opinion sur un site pro-OGM
  74. http://www.france24.com/france24Public/fr/administration/article-afp.html?id=080109190307.wrgqez3l&cat=science
  75. Jean de Kervasdoué, Les prêcheurs de l'apocalypse, p. 11
  76. Claude Allègre, Ma vérité sur la planète, p. 39.
  77. Claude Allègre, ibid , p. 40.
  78. « Armes médiatiques de destruction massive », Marcel Kuntz, site de l'Association française pour l'information scientifique, octobre 2007
  79. (en)Why are most Europeans opposed to GMOs? Factors explaining rejection in France and Europe, Sylvie Bonny, Electronic Journal of Biotechnology
  80. (en)Hungary overreacting on GMO issue, claims expert
  81. « OGM : la France à la peine face aux Américains », Le Figaro Économie, 15 octobre 2007 : « Difficile pour les semenciers français et européens de rivaliser quand, en plus, leurs essais sont détruits par les opposants aux OGM. Ce fut notamment le cas, en 2004, à Marsat (Puy-de-Dôme), de maïs expérimentaux conçus par l'Inra et Biogemma pour donner le même rendement en consommant moins d'azote. "C'est d'autant plus stupide que, s'agissant de plants castrés, il ne pouvait y avoir dissémination de pollen transgénique. En outre, ces recherches vont dans le sens du développement durable : les engrais azotés sont fabriqués avec du pétrole qui devient de plus en plus rare et cher ! », s'indigne Bertrand Hirel, chercheur à l'Inra de Versailles »
  82. « Les OGM et les nouveaux vandales », François Ewald et Dominique Lecourt in Le Monde, 4 septembre 2001
Modèle:Portail Agropédia