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« Manoir d'Argouges » : différence entre les versions

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Le '''manoir d'Argouges''' est une [[Manoir|demeure]], de la fin du {{s-|XV}}, qui se dresse sur la commune française de [[Vaux-sur-Aure]] dans le [[Calvados (département)|département du Calvados]], en [[Normandie (région administrative)|région Normandie]]. C'est un lieu de féerie avec la légende de la fée d'Argouges, dont l'empreinte d'un pied est encore visible, dit-on, sur le rebord d'une fenêtre du manoir.
Le '''manoir d'Argouges''' est une [[Manoir|demeure]], de la fin du {{s-|XV}}, qui se dresse sur la commune française de [[Vaux-sur-Aure]] dans le [[Calvados (département)|département du Calvados]], en [[Normandie (région administrative)|région Normandie]]. C'est un lieu de féerie avec la légende de la fée d'Argouges, dont l'empreinte d'un pied est encore visible, dit-on, sur le rebord d'une fenêtre du manoir.


Le manoir fait l’objet d’un classement au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] par décret du {{Date-|27|juillet|1924|en France}}<ref>{{Base POP Mérimée|PA00111781|Ancien manoir d'Argouges}}.</ref>.
L'ancien manoir est classé aux [[Monument historique (France)|monuments historiques]].


== Localisation ==
== Localisation ==
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== Historique ==
== Historique ==
Le [[fief]] de la puissante famille de Vautier d'Argouges est mentionné pour la première fois au {{s-|VIII}}. L'histoire conserve la trace d'un Vautier d'Argouges, un proche du duc de Normandie [[Guillaume le Conquérant|Guillaume]] qu'il nomme membre du conseil de régence lorsqu'il s'embarque pour aller [[Conquête normande de l'Angleterre|conquérir l'Angleterre]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Bernard Gourbin |champ libre=introduction Pierre Brunet |préface=Christian Nisse |titre=Fermes-manoirs du Bessin |lieu=Bayeux |éditeur=[[Éditions OREP]] |année=2014 |pages totales=80 |passage=72 |isbn=978-2-8151-0207-0}}.</ref>.
Le [[fief]] de la puissante famille de Vautier d'Argouges est mentionné pour la première fois au {{s-|VIII}}. L'histoire conserve la trace d'un Vautier d'Argouges, un proche du duc de Normandie [[Guillaume le Conquérant|Guillaume]] qu'il nomme membre du conseil de régence lorsqu'il s'embarque pour aller [[Conquête normande de l'Angleterre|conquérir l'Angleterre]]<ref name="Gourbin">{{Ouvrage |auteur1=Bernard Gourbin |champ libre=introduction Pierre Brunet |préface=Christian Nisse |titre=Fermes-manoirs du Bessin |lieu=Bayeux |éditeur=[[Éditions OREP]] |année=2014 |pages totales=80 |passage=72 |isbn=978-2-8151-0207-0}}.</ref>.


Lors de la [[guerre de Cent Ans]], le manoir est pillé et en partie détruit. Une garnison anglaise y aurait été massacrée par du [[Bertrand du Guesclin|Guesclin]]. Le manoir est reconstruit à la fin du {{s-|XV}} par Pierre d'Argouges.
Lors de la [[guerre de Cent Ans]], le manoir est pillé et en partie détruit. Une garnison anglaise y aurait été massacrée par du [[Bertrand du Guesclin|Guesclin]]. Le manoir est reconstruit à la fin du {{s-|XV}} par Pierre d'Argouges.
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{{Refnec|Quasi-abandonné dès 1524, le déclin fait son œuvre. Joachim d’Argouges, dernier seigneur des lieux, vend le fief sous {{souverain2|Louis XIII}}. L’acquéreur, Jean de Choisy, seigneur de Balleroy, fait préciser dans son état des lieux que « l’édifice est déjà devenu définitivement impropre à l’habitation » et installe seulement un métayer dans une partie secondaire. Cette seule présence évite cependant les habituels pillages de ce type de demeure délaissée et ce ne sont pas moins de onze cheminées monumentales que l’on peut encore aujourd’hui contempler}}.
{{Refnec|Quasi-abandonné dès 1524, le déclin fait son œuvre. Joachim d’Argouges, dernier seigneur des lieux, vend le fief sous {{souverain2|Louis XIII}}. L’acquéreur, Jean de Choisy, seigneur de Balleroy, fait préciser dans son état des lieux que « l’édifice est déjà devenu définitivement impropre à l’habitation » et installe seulement un métayer dans une partie secondaire. Cette seule présence évite cependant les habituels pillages de ce type de demeure délaissée et ce ne sont pas moins de onze cheminées monumentales que l’on peut encore aujourd’hui contempler}}.


En 1632, Joachim d'Argouges, vend la seigneurie à Madelaine de Choisy, sœur de Jean de Choisy, comte de Choisy, seigneur de [[Balleroy]] et de [[Beaumont-le-Richard]]{{sfn|Gourbin|2014|p=72}}{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jérôme Marcadé |titre=100 clés des châteaux et manoirs de Normandie |lieu=Rouen |éditeur=[[Éditions des Falaises]] |année=2021 |pages totales=136 |passage=8 |isbn=978-2-84811-509-2 }}.</ref>.
En 1632, Joachim d'Argouges, vend la seigneurie à Madelaine de Choisy, sœur de Jean de Choisy, comte de Choisy, seigneur de [[Balleroy]] et de [[Beaumont-le-Richard]]<ref name="Gourbin"/>{{,}}<ref name="Macardé">{{Ouvrage |auteur1=Jérôme Marcadé |titre=100 clés des châteaux et manoirs de Normandie |lieu=Rouen |éditeur=[[Éditions des Falaises]] |année=2021 |pages totales=136 |passage=8 |isbn=978-2-84811-509-2 }}.</ref>.
En 1722, le manoir est acquis par Claude Olivier Regnault, président [[trésorier de France]] à [[Caen]]{{sfn|Gourbin|2014|p=72}}.
En 1722, le manoir est acquis par Claude Olivier Regnault, président [[trésorier de France]] à [[Caen]]<ref name="Gourbin"/>.


Laure et Bertrand Levasseur, en 1983 en font l'acquisition. Très délabré et menaçant ruine, ils entreprennent alors sa restauration et la mise en valeur du domaine{{sfn|Gourbin|2014|p=72}} {{Référence nécessaire|que Gustave Flaubert, parmi d’autres non moins célèbres, décrivait déjà comme « livré aux cochons|date=avril 2012}} ». Il n’est pourtant pas le seul à avoir souligné l’immense intérêt de ces lieux singulièrement préservés : [[Prosper Mérimée]], à la suite de nombreux abbés savant du {{s-|XVIII}}, de même qu’[[Arcisse de Caumont]], vantèrent le manoir d’Argouges.
Laure et Bertrand Levasseur, en 1983 en font l'acquisition. Très délabré et menaçant ruine, ils entreprennent alors sa restauration et la mise en valeur du domaine<ref name="Gourbin"/> {{Référence nécessaire|que Gustave Flaubert, parmi d’autres non moins célèbres, décrivait déjà comme « livré aux cochons|date=avril 2012}} ». Il n’est pourtant pas le seul à avoir souligné l’immense intérêt de ces lieux singulièrement préservés : [[Prosper Mérimée]], à la suite de nombreux abbés savant du {{s-|XVIII}}, de même qu’[[Arcisse de Caumont]], vantèrent le manoir d’Argouges.


== Description ==
== Description ==
Le manoir d'Argouges offre un exemple de transition entre une [[Moyen Âge|féodalité]] finissante et les débuts de la [[Renaissance]]. Entouré de [[Douve (fossé)|douves]] en eau, c'est l'un des plus beaux manoirs médiévaux de Normandie. Il fut édifié à partir du {{s-|XIV}} (mur d'enceinte et tour sud-est) continué au {{s mini-|XV}} (corps de logis, colombier, granges, écuries) modifié vers 1510 (corps de logis reconstruit, écuries restaurées, portail et deux tours ajoutées, au nord et à l'ouest, baies, cheminées et escalier refaits, deux grandes salles superposées commencées). Les travaux s'arrêtèrent en 1530 avant que soient achevés le Grand Escalier et les grandes salles. La famille d'Argouges se sépara du manoir en 1634 et il fut transformé en ferme. La salle basse devint écurie, la maison du jardinier devint fournil{{etc}} [[Arcisse de Caumont]] le remarqua, et il fit l'objet de tableaux et de lithographies à l'époque romantique.
Le manoir d'Argouges offre un exemple de transition entre une [[Moyen Âge|féodalité]] finissante et les débuts de la [[Renaissance]]. Entouré de [[Douve (fossé)|douves]] en eau, c'est l'un des plus beaux manoirs médiévaux de Normandie. Il fut édifié à partir du {{s-|XIV}} (mur d'enceinte et tour sud-est) continué au {{s mini-|XV}} (corps de logis, colombier, granges, écuries) modifié vers 1510 (corps de logis reconstruit, écuries restaurées, portail et deux tours ajoutées, au nord et à l'ouest, baies, cheminées et escalier refaits, deux grandes salles superposées commencées). Les travaux s'arrêtèrent en 1530 avant que soient achevés le Grand Escalier et les grandes salles. La famille d'Argouges se sépara du manoir en 1632 et il fut transformé en ferme. La salle basse devint écurie, la maison du jardinier devint fournil{{etc}} Onze cheminées furent néanmoins préservées<ref name="Macardé"/>. [[Arcisse de Caumont]] le remarqua, et il fit l'objet de tableaux et de lithographies à l'époque romantique. Le manoir s'organise autour d'une [[Basse-cour (fortification)|basse-cour]] et d'une haute-cour séparée par des douves<ref name="Macardé"/>.


Guère remanié depuis sa construction, c'est sa partie droite, enceinte de la cour et tour sud-est, qui seraient les plus anciennes, et remonteraient à la fin du {{s-|XIV}}<ref>{{Base POP Mérimée|IA00122134|Château dit Manoir d'Argouges}}.</ref>.
Guère remanié depuis sa construction, c'est sa partie droite, enceinte de la cour et tour sud-est, qui seraient les plus anciennes, et remonteraient à la fin du {{s-|XIV}}<ref>{{Base POP Mérimée|IA00122134|Château dit Manoir d'Argouges}}.</ref>.


La partie gauche comprend notamment le pavillon d'entrée, avec porte charretière à arc surbaissé et porte piétonne, surmonté de trois [[créneau]]x. Un [[modillon]] sculpté figurant la tête d'un homme est apposé au dessus et à gauche de la porte charretière. À côté du porche se trouve un four à pain{{sfn|Gourbin|2014|p=73}}.
La partie gauche comprend notamment le pavillon d'entrée à double [[Parement (construction)|parement]], avec porte charretière à [[arc surbaissé]] et porte piétonne, surmonté de trois [[créneau]]x. Un [[modillon]] sculpté figurant la tête d'un homme est apposé au dessus et à gauche de la porte charretière. À côté du porche se trouve un four à pain{{sfn|Gourbin|2014|p=73}}.


Le [[logis seigneurial]], ceint de [[Douve (fossé)|douves]] et d'un petit mur d'enceinte, se présente sous la forme de deux pavillons bâti en [[pierre de Caen]]. Le pavillon de droite, a en son centre une tour polygonale, et celui de gauche, une tour hexagonale avec une fenêtre centrale surmontée d'un [[fronton (architecture)|fronton]] sculpté, plus basse que la précédente car inachevée. Le logis s'éclaire majoritairement pas des fenêtres à [[meneau]]x. Autour du logis, et l'entourant de dressent des dépendances ainsi qu'une tour d'angle couronnée de [[mâchicoulis]] et percée d'embrasures de tir, et une grosse tour servant de [[colombier (édifice)|colombier]] avec {{nobr|1474 [[Boulin (pigeonnier)|boulins]]}}. Les communs, dont un à usage de pressoir, accessible grâce à un escalier en pierre, prennent place à l'extérieur des douves{{sfn|Gourbin|2014|p=73}}.
Le [[logis seigneurial]], ceint de douves et d'un petit mur d'enceinte, se présente sous la forme de deux pavillons bâti en [[pierre de Caen]]. Le pavillon de droite, a en son centre une tour polygonale, et celui de gauche, une tour hexagonale avec une fenêtre centrale surmontée d'un [[fronton (architecture)|fronton]] sculpté, plus basse que la précédente car inachevée. Le logis s'éclaire majoritairement pas des fenêtres à [[meneau]]x. À l'intérieur, les enduits des murs sont d'origine. Un salon pavé de tomettes abrite une bibliothèque de {{style Louis XV}} dans laquelle sont exposés des pots pharmaceutiques<ref name="Macardé"/>.
Autour du logis, et l'entourant de dressent des dépendances ainsi qu'une tour d'angle couronnée de [[mâchicoulis]] et percée d'embrasures de tir, et une grosse tour servant de [[colombier (édifice)|colombier]] avec {{nobr|1474 [[Boulin (pigeonnier)|boulins]]}}. Les communs, dont un à usage de pressoir, accessible grâce à un escalier en pierre, prennent place à l'extérieur des douves{{sfn|Gourbin|2014|p=73}}.


À proximité du manoir, et aujourd'hui ruinée, se dressent les restes d'une église romane, épaulée de solides [[contrefort]]s, dédiée à saint Pierre, et édifié probablement à la place d'un [[fanum]], (petit temple gallo-romain){{sfn|Gourbin|2014|p=73}}.
À proximité du manoir, et aujourd'hui ruinée, se dressent les restes d'une église romane, épaulée de solides [[contrefort]]s, dédiée à saint Pierre, et édifié probablement à la place d'un [[fanum]], (petit temple gallo-romain){{sfn|Gourbin|2014|p=73}}.
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Fichier:Vaux-sur-Aure Manoir d'Argouges église 01.JPG|<center>Les vestiges de l'église Saint-Pierre.</center>
Fichier:Vaux-sur-Aure Manoir d'Argouges église 01.JPG|<center>Les vestiges de l'église Saint-Pierre.</center>
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== Protection aux monuments historiques ==
L'ancien manoir fait l’objet d’un classement au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] par décret du {{Date-|27|juillet|1924|en France}}<ref>{{Base POP Mérimée|PA00111781|Ancien manoir d'Argouges}}.</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 16 juillet 2022 à 11:36

Manoir d'Argouges
La façade principale.
Présentation
Type
Fondation
XVe siècle-XVIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire actuel
Laure et Bertrand Levasseur
Patrimonialité
Site web
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

Le manoir d'Argouges est une demeure, de la fin du XVe siècle, qui se dresse sur la commune française de Vaux-sur-Aure dans le département du Calvados, en région Normandie. C'est un lieu de féerie avec la légende de la fée d'Argouges, dont l'empreinte d'un pied est encore visible, dit-on, sur le rebord d'une fenêtre du manoir.

L'ancien manoir est classé aux monuments historiques.

Localisation

Le manoir est situé à 2,2 kilomètres au nord-ouest de l'église Saint-Aubin de Vaux-sur-Aure, dans le département français du Calvados.

Historique

Le fief de la puissante famille de Vautier d'Argouges est mentionné pour la première fois au VIIIe siècle. L'histoire conserve la trace d'un Vautier d'Argouges, un proche du duc de Normandie Guillaume qu'il nomme membre du conseil de régence lorsqu'il s'embarque pour aller conquérir l'Angleterre[1].

Lors de la guerre de Cent Ans, le manoir est pillé et en partie détruit. Une garnison anglaise y aurait été massacrée par du Guesclin. Le manoir est reconstruit à la fin du XVe siècle par Pierre d'Argouges.

Quasi-abandonné dès 1524, le déclin fait son œuvre. Joachim d’Argouges, dernier seigneur des lieux, vend le fief sous Louis XIII. L’acquéreur, Jean de Choisy, seigneur de Balleroy, fait préciser dans son état des lieux que « l’édifice est déjà devenu définitivement impropre à l’habitation » et installe seulement un métayer dans une partie secondaire. Cette seule présence évite cependant les habituels pillages de ce type de demeure délaissée et ce ne sont pas moins de onze cheminées monumentales que l’on peut encore aujourd’hui contempler[réf. nécessaire].

En 1632, Joachim d'Argouges, vend la seigneurie à Madelaine de Choisy, sœur de Jean de Choisy, comte de Choisy, seigneur de Balleroy et de Beaumont-le-Richard[1],[2]. En 1722, le manoir est acquis par Claude Olivier Regnault, président trésorier de France à Caen[1].

Laure et Bertrand Levasseur, en 1983 en font l'acquisition. Très délabré et menaçant ruine, ils entreprennent alors sa restauration et la mise en valeur du domaine[1] que Gustave Flaubert, parmi d’autres non moins célèbres, décrivait déjà comme « livré aux cochons[réf. nécessaire] ». Il n’est pourtant pas le seul à avoir souligné l’immense intérêt de ces lieux singulièrement préservés : Prosper Mérimée, à la suite de nombreux abbés savant du XVIIIe siècle, de même qu’Arcisse de Caumont, vantèrent le manoir d’Argouges.

Description

Le manoir d'Argouges offre un exemple de transition entre une féodalité finissante et les débuts de la Renaissance. Entouré de douves en eau, c'est l'un des plus beaux manoirs médiévaux de Normandie. Il fut édifié à partir du XIVe siècle (mur d'enceinte et tour sud-est) continué au XVe (corps de logis, colombier, granges, écuries) modifié vers 1510 (corps de logis reconstruit, écuries restaurées, portail et deux tours ajoutées, au nord et à l'ouest, baies, cheminées et escalier refaits, deux grandes salles superposées commencées). Les travaux s'arrêtèrent en 1530 avant que soient achevés le Grand Escalier et les grandes salles. La famille d'Argouges se sépara du manoir en 1632 et il fut transformé en ferme. La salle basse devint écurie, la maison du jardinier devint fournil, etc. Onze cheminées furent néanmoins préservées[2]. Arcisse de Caumont le remarqua, et il fit l'objet de tableaux et de lithographies à l'époque romantique. Le manoir s'organise autour d'une basse-cour et d'une haute-cour séparée par des douves[2].

Guère remanié depuis sa construction, c'est sa partie droite, enceinte de la cour et tour sud-est, qui seraient les plus anciennes, et remonteraient à la fin du XIVe siècle[3].

La partie gauche comprend notamment le pavillon d'entrée à double parement, avec porte charretière à arc surbaissé et porte piétonne, surmonté de trois créneaux. Un modillon sculpté figurant la tête d'un homme est apposé au dessus et à gauche de la porte charretière. À côté du porche se trouve un four à pain[4].

Le logis seigneurial, ceint de douves et d'un petit mur d'enceinte, se présente sous la forme de deux pavillons bâti en pierre de Caen. Le pavillon de droite, a en son centre une tour polygonale, et celui de gauche, une tour hexagonale avec une fenêtre centrale surmontée d'un fronton sculpté, plus basse que la précédente car inachevée. Le logis s'éclaire majoritairement pas des fenêtres à meneaux. À l'intérieur, les enduits des murs sont d'origine. Un salon pavé de tomettes abrite une bibliothèque de style Louis XV dans laquelle sont exposés des pots pharmaceutiques[2].

Autour du logis, et l'entourant de dressent des dépendances ainsi qu'une tour d'angle couronnée de mâchicoulis et percée d'embrasures de tir, et une grosse tour servant de colombier avec 1474 boulins. Les communs, dont un à usage de pressoir, accessible grâce à un escalier en pierre, prennent place à l'extérieur des douves[4].

À proximité du manoir, et aujourd'hui ruinée, se dressent les restes d'une église romane, épaulée de solides contreforts, dédiée à saint Pierre, et édifié probablement à la place d'un fanum, (petit temple gallo-romain)[4].

Protection aux monuments historiques

L'ancien manoir fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par décret du [5].

Notes et références

  1. a b c et d Bernard Gourbin (préf. Christian Nisse, introduction Pierre Brunet), Fermes-manoirs du Bessin, Bayeux, Éditions OREP, , 80 p. (ISBN 978-2-8151-0207-0), p. 72.
  2. a b c et d Jérôme Marcadé, 100 clés des châteaux et manoirs de Normandie, Rouen, Éditions des Falaises, , 136 p. (ISBN 978-2-84811-509-2), p. 8.
  3. « Château dit Manoir d'Argouges », notice no IA00122134, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. a b et c Gourbin 2014, p. 73.
  5. « Ancien manoir d'Argouges », notice no PA00111781, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 3 : Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 596 à 598.

Articles connexes

Liens externes