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Hubert PERNOD est étudiant au sein du Programme Grande École de l’IÉSEG et a choisi de s’engager en tant que réserviste au sein de la Gendarmerie Nationale. Dans cette interview, Hubert nous raconte son parcours, ses motivations et ce que cette double expérience, à la fois académique et militaire, lui apporte.

Pourquoi avoir choisi de devenir réserviste au sein de la Gendarmerie Nationale ?

Mon engagement au sein de la réserve de la Gendarmerie Nationale s’est concrétisé en décembre 2022, alors que j’étais en première année du Programme Grande École de l’IÉSEG. Mais l’idée de m’engager remonte au lycée, à un moment où j’ai été confronté à des nombreuses situations du quotidien qui m’ont fait ressentir ce besoin d’être utile pour les autres. Toute mon enfance, j’ai côtoyé des membres de cette institution, qui m’ont inculqué le sens de l’engagement.

J’ai donc attendu d’obtenir une certaine stabilité dans ma vie avant de concrétiser ce projet, et c’est finalement en octobre 2023, que j’intègre la Préparation Militaire Gendarmerie (PMG) au camp de Beynes après avoir passé le processus de recrutement.

Cet engagement, c’était ma manière de m’investir dans une cause juste et de donner du sens à ma vie, à un moment où cette notion peut paraître floue pour beaucoup de jeunes. La réserve me permet d’apporter mon aide aux citoyens de manière concrète et m’apprend beaucoup dans ma vie personnelle.

A quoi cela ressemble-t-il d’être réserviste opérationnel ?

L’objectif premier de la réserve est de venir renforcer les unités d’active (les gendarmes professionnels) lors de missions régulières ou ponctuelles. Si nous réussissons notre Préparation Militaire Gendarmerie et que nous obtenons notre brevet de PMG, nous sommes affectés alors à la compagnie la plus proche de chez nous, dans mon cas, la 8ème Compagnie, basée à Villeneuve-D’ascq.

Les missions régulières sont généralement de la surveillance générale (patrouilles de jour ou de nuit). Ensuite, nous pouvons également être mobilisés dans le cadre de missions ponctuelles pour renforcer les services d’ordre lors d’événements sportifs ou culturels, comme lors des derniers Jeux Olympiques de Paris 2024, où la réserve a joué un rôle clé dans la sécurité des différentes épreuves et cérémonies. Nous sommes donc mobilisés pour garantir la sécurité des participants, tout en gardant à l’esprit les menaces potentielles.

Le grand avantage de la réserve est la flexibilité de cet engagement et le niveau de responsabilité qui nous est confié. En effet, nous accomplissons les mêmes tâches que nos camarades d’active, et sur le terrain, rien ne nous différencie d’eux, ce qui implique une très grande exigence et une attitude irréprochable. Toutes les formations que nous suivons chaque année (intervention, police judiciaire, cadre légal, secourisme, tir …) nous permettent donc de nous améliorer et de nous perfectionner au quotidien, quelle que soit la situation rencontrée.

Être étudiant à l’IÉSEG et réserviste, ce n’est pas trop difficile à gérer ?

Être étudiant et réserviste est tout à fait compatible grâce à la flexibilité qu’offre la réserve. Il est possible d’adapter ses disponibilités en fonction de son emploi du temps, et donc de ne pas être appelé durant nos périodes de révisions, partiels, stages ou encore d’échange à l’étranger. De son côté, l’IÉSEG a également su être compréhensive concernant ma formation militaire, en m’accordant une période d’absence exceptionnelle afin de réaliser ma PMG, d’une durée de 2 semaines en camp militaire fermé.

Grâce à la réserve, j’ai également enrichi mon parcours étudiant, puisque je suis devenu préfet du collège académique de l’IÉSEG à l’ANAROSGEND, une association de promotion de la réserve de la Gendarmerie Nationale. Au sein de cette association, j’ai en charge l’accompagnement d’étudiants qui souhaitent rejoindre la réserve et qui émettent le souhait d’être accompagnés.

La période de la vie étudiante est, pour moi, une période idéale pour s’engager. Nous disposons en effet d’un emploi du temps encore relativement flexible, et il est donc assez simple de se rendre disponible pour réaliser les missions qu’on nous assigne.

Quels sont vos plus beaux souvenirs depuis votre entrée dans la réserve ?

Avant d’être un engagement citoyen, la réserve est une aventure humaine. La formation militaire initiale nous pousse dans nos retranchements, autant physiquement que mentalement. L’esprit de corps et de camaraderie de l’armée renforce les liens entre nous et permet de faire des rencontres que je ne suis pas prêt d’oublier. La rigueur, la formation continue, l’exigence vis-à-vis de notre attitude, le savoir être et le savoir-faire, sont des qualités que je conserverai tout au long de ma vie.

Évidemment, le meilleur moyen de vivre des situations exceptionnelles est d’être sur le terrain. J’ai vécu de nombreuses interventions difficiles, riches en émotions et qui me laisseront des souvenirs marquants, mais aussi une grande satisfaction d’être venu en aide à des personnes en difficulté ou en danger. La reconnaissance des citoyens que nous rencontrons au cours de nos patrouilles est également très gratifiante.

Quel est votre objectif à la suite de vos études ?

Après mon master, je pense passer le concours d’Officier de Gendarmerie Universitaire (OGU), qui me mènera vers la carrière d’officier de la Gendarmerie Nationale et qui me permettra d’allier tout ce que j’ai appris durant mes études à l’IÉSEG avec mon engagement militaire.

Je compte également postuler au Partenariat Grande École, proposé en collaboration avec l’armée de Terre, l’académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et l’IÉSEG. Ce stage de 6 mois, réalisé en Master 2 du Programme Grande École, me permettra de renforcer ma formation militaire et d’approfondir mon objectif de candidature à l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale.

Le mot de la fin

Je conseille à toutes celles et ceux qui ont le désir de s’engager de ne pas hésiter ! De nombreuses personnes qualifiées sont là pour vous renseigner et vous accompagner dans vos démarches.

Il existe de nombreuses possibilités à notre âge de donner du temps pour notre pays, que ce soit dans la réserve (présente dans toutes les armées), comme pompier volontaire ou encore bénévolement en s’engageant au sein d’associations. Ce sont autant d’occasion de vivre des moments forts et de se rendre utile.