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Hector Giacomelli

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Hector Giacomelli
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
MentonVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activités
Vue de la sépulture.

Hector Giacomelli, né à Paris le et mort à Menton le , est un aquarelliste, graveur et illustrateur français.

Il est connu surtout pour ses peintures d'oiseaux et la précision de ses dessins de végétaux. Il a été l'illustrateur de Jules Michelet, André Theuriet, François Coppée, Alfred de Musset

Médaillon d'Hector Giacomelli, Paris, cimetière Montmartre.

Né à Paris le d'un père italien professeur de chant[1], Hector Giacomelli est d'abord graveur avant de devenir dessinateur pour l'orfèvrerie et les bijoux[2] de 1844 à 1854.

Il se passionne pour l'œuvre d'Auguste Raffet, qu'il rencontre dès 1837[3] et dont il publie le catalogue raisonné en 1862[4].

Vers l'âge de trente ans, une maladie grave le force à s'éloigner de Paris[2]. Il s'installe à la campagne à côté de Tours en 1853[5].

Voisin d'Alfred Mame, il s'intéresse à l'ornementation et l'illustration des livres, dessine des plaques de reliures[5]. Il dessine et peint les plantes, les insectes et les oiseaux (petits passereaux notamment) autour de sa maison de campagne.

Il a un fils, Georges Giacomelli (1855-1950), qui épouse en 1887 Marie Lecoq, fille de Félix Lecoq, inspecteur général des écoles vétérinaires de France, et nièce du botaniste Henri Lecoq[6].

En 1863, il s'installe à Versailles, puis en 1890 à Clermont-Ferrand[5], où il fait construire un chalet non loin du château de L'Oradou. Ce château acquis par Henri Lecoq en 1869 est lieu de décès de son épouse Adèle Popelin le .

Il meurt le à Menton, à la villa del Sol, où l'accueillait sa famille[5].

Son corps est transporté à Paris et inhumé au cimetière Montmartre dans la 32e division, avenue Saint-Charles (4e ou 5e ligne), dans une tombe ornée d'un petit médaillon de bronze le représentant.

Il y repose avec[7] :

  • sa mère Anne Rebours (1801-1875) ;
  • sa femme Adèle Popelin (1821-1895) ;
  • son fils Georges, et ses petits-fils ;
  • Félix Giacomelli (1893-1916), aviateur, mort pour la France, sous-lieutenant de l'escadrille C39.

L'illustrateur

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Les oiseaux et le printemps, gravure de Fortuné Méaulle d'après Giacomelli (1883).
Aquarelle reproduite dans un recueil de 20 photographies des œuvres d'Hector Giacomelli, localisation inconnue.

Giacomelli se fait notamment connaître par l'illustration du texte de La Sainte Bible selon la Vulgate, parue en 1866 chez Mame, qu'il produit avec Gustave Doré.

Dans le domaine de l'illustration naturaliste, avec un souci du détail apprécié des éditeurs et des lecteurs, il travaille pour L'Oiseau et L'Insecte de Jules Michelet en produisant des images, qui en feront un illustrateur recherché jusqu'aux États-Unis.

Il contribue par ses dessins et aquarelles — reproduites par divers graveurs — à plusieurs journaux, tels que Le Monde illustré, Le Magasin pittoresque, L'Illustration ou encore La Nature, un périodique de vulgarisation spécialisé dans les sciences[8].

À l'époque, ces journaux, et notamment le journal La Nature auquel Giacomelli a contribué de 1879 à 1886 par 21 illustrations ; « compositions inédites » figurant surtout des oiseaux, exigeait de ses illustrateurs qu'ils marient un talent de vulgarisation scientifique à l'émotion esthétique voire au pittoresque — qui conduit à des attitudes souvent exacerbées des oiseaux, placés dans un décor souvent esthétisé —, ainsi qu'une certaine modestie, puisque contrairement aux articles, les illustrations n'étaient que rarement signées[8]. Dans la revue La Nature, Giacomelli est cependant particulièrement apprécié et mis en valeur : ses illustrations sont toutes publiées en pleine page, ce qui est exceptionnel[8]. Et ce sont ses dessins qui semblent inspirer la logique des séries de textes publiés (série des nids d'oiseaux, correspondant à 12 illustrations livrées par l'artiste, accompagnant douze textes, plus fournis que d'habitude, et tous écrits par Émile Oustalet alors considéré comme ornithologue de premier plan)[8]. Hormis pour la première de ces illustrations, gravée par Fortuné Méaulle qui ne travaille qu'épisodiquement avec La Nature, ce sont Smeeton-Tilly puis E. A. Tilly, comptant parmi les meilleurs graveurs attitrés de la revue, qui traduiront la plupart de ses dessins gouachés et/ou aquarellés en gravures prêtes à être publiées[8].

Il illustre aussi à titre privé les livres que lui apportent les bibliophiles fortunés. Il est l'un des organisateurs de l'Exposition des estampes du siècle de 1887 et de la section rétrospective des beaux-arts de l'Exposition universelle de Paris de 1889.

Hector Giacomelli a illustré entre autres :

La série des saisons : produite pour la revue La Nature, de la fin de premier semestre 1882 au début du premier semestre 1883, il s'agit de quatre œuvres à caractère principalement esthétiques bien qu'accompagnées par un article de vulgarisation scientifique (aquarelles reproduites en gravure dans la revue qui les présente comme offertes au lecteurs). La première est légendée : « Le Printemps. Lilas, aubépine et papillons blancs ; Composition inédite de M. Giacomelli[22]. Elle est suivie de « L'Été ; rose et Lucane cerf-volant[23] ; « L'Automne. – Branches de vigne et colimaçons.[24] ; L'Hiver. – Le grillon domestique[25].

Le collectionneur

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Giacomelli est également un collectionneur réputé : « il possède », écrit Henri Beraldi, « la plus belle collection connue d'estampes du XIXe siècle. C'est un passionné, un délirant, un enragé. Qui n'a pas vu l'œil de Giacomelli regardant une gravure de qualité supérieure n'a rien vu[26]. »

Après sa mort seront dispersés de nombreux tableaux, dessins et aquarelles notamment signés Noël François Bertrand, Auguste Bigand, Karl Bodmer, Charles-François Daubigny, Eugène Delacroix, Auguste Raffet, ainsi que des sculptures, notamment d'Antoine-Louis Barye, Pierre-Jules Mêne et Auguste Cain. Sa collection a été dispersée aux enchères en 1905[27].

Le peintre des oiseaux

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L'une des pièces les plus souvent reproduites de Giacomelli est intitulée Passereaux alignés sur une tige de bois[28]. On y voit 24 passereaux de couleurs variées, serrés les uns contre les autres et regardant dans toutes les directions.

Passereaux alignés sur une tige de bois (années 1880), aquarelle, Baltimore, Walters Art Museum.
Passereaux alignés sur une tige de bois (1880), lithographie.

Réception critique

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« Il a son domaine à lui ; il s'y tient résolument, habilement, en homme de talent et d'esprit, n'y a point d'égal. Giacomelli est le Van Huysum des petits oiseaux, des oiseaux expressifs, tendres et ravissants, qui ont l'air d'en penser bien long. L'oiseau est à Giacomelli comme le chat est à Lambert. Un oiseau qui se respecte ne peut être que de Giacomelli ; un oiseau qui n'est pas de Giacomelli est un faux oiseau[26]. »

« M. Giacomelli a des finesses exquises. Imaginez la légèreté des gravures anglaises, moins la sécheresse et la dureté. Il dessine avec une aiguille, mais avec une aiguille qui a toute la vigueur et toute l'ampleur du pinceau. C'est fin et gras tout à la fois, très souple et très ferme, admirablement fini et cependant très large. M. Michelet ne pouvait choisir un meilleur artiste pour illustrer l'Oiseau. Il a trouvé dans cet artiste les qualités rares que demandait cette tâche difficile[29]. »

« L'Oiseau Giacomelli nous est arrivé ce matin, c'est une vraie merveille, et sublime parfois[29]. »

A la porte de Loradoux
Un chalet sourit à l'aurore,
Sous le jasmin, la passiflore
Et l'ampélopsis aux tons roux.

C'est dans ce beau nid d'herbes folles
Que le vieux peintre des oiseaux
A porté palette et pinceaux
Parmi ses chères bestioles...

— Georges Desdevises Du Dézert, L'Artiste

Notes et références

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  1. Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, (lire en ligne), p. 669.
  2. a et b Joseph Uzanne, Album Mariani, Librairie Henri Floury, Paris, vol. III, 1897, p. 117-119.
  3. Hector Giacomelli, Raffet : son œuvre lithographique et ses eaux, fortes suivi de la bibliographie complète des ouvrages illustrés de vignettes d'après ses dessins par H. Giacomelli ; orné d'eaux-fortes inédites par Raffet et son portrait par M. J. Bracquemond, Paris, Bureau de la Gazette des Beaux-Arts, (lire en ligne), p. VII-VIII.
  4. Henri Beraldi, Les Graveurs du XIXe siècle, vol. 7, , p. 105-108.
  5. a b c et d Catalogue des tableaux, dessins et aquarelles…, bronzes de Barye, Mêne et Cain…, meubles et objets divers, le tout composant la collection de feu H. Giacomelli,… [1ère vente] / [expert] Paul Roblin, (lire en ligne).
  6. Pierre Pénicaud, Henri Lecoq, les fortunes d'un naturaliste à Clermont-Ferrand, Clermont-ferrand, Un, deux … Quatre Editions, , 269 p.
  7. Son père Joseph Giacomelli, maître de chapelle (selon l'acte de décès d'Hector à Menton), ne repose pas à Montmartre, du moins son nom ne figure pas sur la stèle.
  8. a b c d et e Axel Hohnsbein, « Les illustrateurs de La Nature : Hector Giacomelli », La science en mouvement,‎ (ISSN 2729-4161, HAL hal-02292282, lire en ligne).
  9. La Nature, deuxième semestre 1879, p. 269
  10. La Nature, deuxième semestre 1879, p. 349
  11. La Nature premier semestre 1880, p. 9
  12. La Nature, p. 137
  13. La Nature, premier semestre 1880, p. 313
  14. La Nature, deuxième semestre 1880, p. 41
  15. La Nature, deuxième semestre 1880, p. 201
  16. La Nature, premier semestre 1881, p. 41
  17. La Nature, premier semestre 1881, p. 345
  18. La Nature, deuxième semestre 1881, p.89
  19. La Nature, deuxième semestre 1881, p. 185
  20. « Les sauterelles », La Nature, deuxième semestre 1883, p. 40)
  21. « Les sauterelles » ; La Nature, premier semestre 1885, p. 298
  22. Composition inédite de M. Giacomelli », La Nature, premier semestre 1882, p. 313.
  23. H. Giacomelli (1882), L'Été. – Rose et Lucane Cerf-volant ; La Nature, deuxième semestre, p. 73.
  24. H. Giacomelli (1882) L'Automne. – Branches de vigne et colimaçons. ; La Nature, deuxième semestre, p. 265
  25. H Giacomelli (1882) « L'Hiver. – Le grillon domestique. – Composition inédite de M. Giacomelli », La Nature, premier semestre 1883, p. 41
  26. a et b Henri Beraldi, op. cit.
  27. « Catalogue des tableaux dessins et aquarelles, œuvres de Bertrand, Bigand, Bodmer, Daubigny, Delacroix… Raffet, etc., portrait par Mme Vigée Le Brun, bronze de Barye, Mêne et Cain… objets divers le tout composant la collection de feu H. Giacomelli, artiste-peintre », (consulté le ).
  28. Notice no 50350037534, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  29. a et b Cité par Joseph Uzanne, op. cit.
  30. Michèle Deleigne, Clermont-Ferrand : Histoire et petite histoire de ses rues, ses cités, sa Tiretaine (Les aulines - La Pradelle - L'Oradou : Lafayette : La Raye-Dieu), Éditions Revoir, , p. 55-60

Bibliographie

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  • Georges Cain, Hector Giacomelli : peintre des oiseaux, La Celle-Saint-Cloud, Éditions Douin, , 33 p. (ISBN 978-2-35498-163-1).
    Textes initialement parus dans la Revue illustrée.
  • Georges Cain, « Hector Giacomelli : peintre des oiseaux », Revue illustrée,‎ 1888-1889, p. 235 sqq. (lire en ligne)
  • Catalogue de très beaux livres modernes, ouvrages enrichis d'aquarelles, éditions originales composant la bibliothèque de M. H. Giacomelli / [expert] A. Durel, (lire en ligne).
  • Catalogue des tableaux, dessins et aquarelles…, bronzes de Barye, Mêne et Cain…, meubles et objets divers, le tout composant la collection de feu H. Giacomelli,… [1ère vente] / [expert] Paul Roblin, (lire en ligne).

Liens externes

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